Depuis le début de la série, j'ai apprécié tous les tomes. Mais si l'on me demandait quel est celui qui m'a le moins plu, je répondrai que c'est celui-là. Et pourtant, l'épopée de Thédric et Lizlide est rocambolesque et pleine d'actions, mais j'ai été moins emportée que dans les précédentes.
Tout au long de l'histoire, on ne comprend pas ce qu'ils font sur ce continent, les raisons pour lesquelles ils doivent accomplir toutes ces missions. Tout finit par s'éclairer à la fin évidemment, mais un peu trop tard à mon goût, je commençais à légèrement me lasser.
C'était tout de même une chouette aventure, se déroulant de nouveau dans un univers médiéval, et dans laquelle j'ai vu Thédric grandir, ou plutôt mûrir, plus sûr de lui et plus réfléchi, même s'il garde son caractère de cochon humain et qu'il réagit encore du tac au tac dans certaines situations. Les créatures fantastiques, se rapprochant de celles de la mythologie, sont démentes et toutes impressionnantes, de par leur taille, leur férocité ou leur allure.
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Assurèment le meilleur pour moi ! Que dire de plus, si se n'est :Lisez-le !
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Avec une souplesse de félin, elle me rejoignit. Debout sur la croupe de mon destrier qui ne bronchait pas, elle m'enlaça puis, appuyant sa joue gauche contre mon épaule, put à son tour contempler l'étendue de notre problème. Car sous nos yeux ne s'étalait pas un gentillet labyrinthe d'agrément, mais un formidable dédale se perdant dans de brumeuses profondeurs verdâtres. Seul un saule ou un arbre rachitique émergeait ça et là. Je remarquai dans le lointain la silhouette sombre et massive d'une élévation pointue qui aurait pu passer pour une colline rocheuse. Plus sûrement, me dis-je, s'agissait-il d'un bâtiment pyramidal.
– Eh bien, soupirai-je, on n'est pas sortis de l'auberge.
– Si l'on se fie aux apparences, ça ne fait aucun doute, approuva Lizlide. Mais ne se perd que celui qui ne sait pas ce qu'il cherche.
– Il existe deux itinéraires pour parvenir à destination : l'unique, imposé par le maître du jeu, et l'autre, le nôtre. Celui qui n'existe pas encore. J'ai appris sur la Terre que, pour accomplir son destin, chaque humain dispose de la voie toute tracée imposée par ses parents, sa société et ses croyances. Et puis, il y a celle qu'il s'invente, en fonction de ses talents, de ses envies et de son travail. Le résultat n'est jamais garanti mais, au moins, voilà une manière de s'accomplir qui ne manque pas de panache. [...]
– Comment était ton précédent maître ? demandai-je.
Gauthon afficha un air sombre.
– Très sévère.
– Non, je veux dire physiquement.
– Comparé à vous, bien plus robuste, ça ne fait aucun doute. (Et le bougre crut bon d'ajouter, avec un petit sourire malicieux :) Beaucoup plus.
Ce à quoi je répliquai :
– Dis-toi bien, mon garçon, que ce n'est pas dans les muscles que réside la véritable force, mais dans la cervelle.
Voilà que je parlais comme un sage ! Quand on dit que les voyages forment la jeunesse...
C'est ainsi que je mis au jour un plastron d'armure, des ossements humains, ainsi qu'un heaume contenant un crâne que je fis rouler au milieu de l'allée. Ces deux derniers présentaient chacun le même trou circulaire au niveau du front. La flèche qui avait occis ce guerrier avait sans doute été récupérée par son propriétaire. Lizlide ne fit aucun commentaire, et je gardais en bouche le trait d'humour noir qui m'était venu devant cette découverte : "Encore un type qui avait les idées creuses !"
J'ai alors compris la difficulté que nous avions, nous les hommes, à mûrir. Grandir, c'est changer. Changer, c'est se mettre en question et d'une certaine manière en danger en abandonnant une vieille peau à laquelle on tient finalement plus qu'on ne le croit.
Tout le monde lit avec Arthur Ténor