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3,75

sur 2933 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Que dire d'un roman dont j'espérais trop ? Evidemment la déception est là ! le parti pris de se reconstruire par la marche après un grave accident et d'affronter solitude, douleur, effort ... le tout dans la durée mais à un rythme lent, choisi, mesuré par le marcheur lui même et au coeur d'une France magique. Voilà qui me réjouissais.
Mais l'aigreur de l'auteur prend le dessus. Ces chemins noirs ne sont pas au coeur de la France, ils tournent le dos à la France en s'isolant toujours un peu plus.
Cette thérapie est une fuite des autres, ces autres qui vous renvoient nécessairement l'image d'un homme meurtri. Les amis qui le rejoignent ne sont là que pour évoquer les exploits du passés désormais inatteignables.
Et la guérison n'est pas là... ou alors physique peut être. Mais cette quête permanente d'une France inchangée, ce rejet de la modernité sans même en comprendre la portée, cette critique d'une époque sans même s'y confronter vraiment .... c'est fatiguant. Ou alors totalement hypocrite ?
Qu'il est fatiguant de penser que tous ces jugements à l'emporte pièce sur la modernité sont le terreau d'un conformisme étroit.
Les voilà bien là les chemins noirs suivis par ceux dont la peur du changement dirige les pensées et les pas. Lugubre.
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Dans la foulée du livre sibérien de Tesson, j'ai abordé "Sur les chemins noirs" avec des idées, des désirs, bref ce que l'on nomme un "horizon d'attente" modelés par le récit des forêts de Sibérie. D'autre part, depuis les voyages à pied de Rousseau, de Stevenson ("Voyage dans les Cévennes avec un âne") ou même de Werner Herzog ("Sur le chemin des glaces"), la littérature du voyage à pied par les chemins contribue, elle aussi, à forger chez le lecteur certaines autres attentes, que le'ouvrage de Tesson déçoit dans une large mesure. D'une part, son livre est mince : c'est moins le journal d'un voyage qu'un recueil de pensées, même si Tesson se livre quand même à quelques descriptions de ce qu'il voit. Pas assez à mon goût : on voit mal les paysages, et à quoi bon aller à pied si l'on ne montre pas les paysages ? D'autre part, le voyage à pied, surtout dans son état, mérite mieux que quelques observations en passant : j'aurais aimé qu'il parle davantage des luttes et de la guérison de son corps, jour après jour, et non allusivement comme il fait : c'est le pacte autobiographique. Enfin, même s'il est indéniable que Tesson soigne son style, il ne le fait pas sans quelque maladresse : déjà dans le livre sibérien, des cascades de métaphores soigneusement placées aux endroits frappants du texte semblaient là pour le seul effet, sans vraie nécessité. Il m'est arrivé parfois de trouver que l'auteur "faisait littéraire" avec ses métaphores, un peu gratuitement. J'en conclus qu'une relecture de ce livre s'impose dans quelques années, quand j'aurai oublié "Dans les forêts de Sibérie".
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Suite à une chute qui laissa son visage meurtri et son corps plus que douloureux, l'auteur se lança dans une longue marche de plus de deux mois sur les chemins noirs dessinés au sein de nos belles campagnes Françaises. L'histoire n'avait parue lourde mais il n'en est rien de ce récit qui m'est apparu comme une à ode notre si belle nature et à nos belles campagnes si chères à mon coeur et à mon âme. J'ai beaucoup apprécié cette écriture si légère, poétique bien que ce périple a dû être bien physiquement douloureux pour son auteur. J'ai vraiment eu l'impression de parcourir un bout de chemin avec le narrateur. En résumé un joli ouvrage, léger, plein d'espoir.
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Comment après une chute d'un toit qui aurait pu lui être fatale, Sylvain Tesson entame sa propre rééducation aussi bien physique que mentale en se lançant dans ce pèlerinage personnel entre la frontière italienne et la Hague en Normandie, entre le sud et le nord de la France.
Il choisira les chemins de traverse, ceux qui ne sont pas balisés, encore libres et souvent oubliés, voilà ce qu'il nous décrit dans ce journal quotidien, sa découverte des chemins noirs de cette France qu'il découvre ainsi que son âme profonde, sa noirceur à lui.
Livre de réflexions au texte riche et inspirant, comme à son habitude, l'auteur nous entraîne dans ce pèlerinage rural et intime accompagnant sa marche rééducatrice qui amènera les muscles et le corps à retrouver leur sens, leur fonction mais au bout de ce Cotentin final l'esprit de Sylvain Tesson en sortira peut-être lui aussi soigné et apaisé.
A lire comme un quête de soi, ce n'est peut-être pas le meilleur livre de cet auteur prolifique mais sûrement le plus intime.
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Brisé après avoir accidentellement chuté d'un toit, l'auteur de "Dans les forêts de Sibérie" s'était promis de traverser la France à pied une fois rétabli. C'est sur ces chemins noirs, plus petits chemins indiqués sur les cartes, que l'auteur part à la reconquête de lui-même. Il trace son itinéraire à la rencontre des friches et des jachères, des territoires si possible préservés qu'un rapport gouvernemental qualifie de "France hyper-rurale", l'auteur s'étonne (p.28) "ce que nous autres, pauvres cloches romantiques, tenions pour une clef du paradis sur Terre...était considéré dans ces pages comme des catégories du sous-développement." Parti du Mercantour jusqu'au Cotentin en passant par les Cevennes , le Massif Central puis la Touraine , Sylvain Tesson renoue avec le sentiment de liberté, contemplatif incorrigible, il souhaiterait presque se fondre, "disparaître" (p.35) dans ces paysages. Lorsque l'écrivain Cédric Gras le rejoint pour un bout de route, on revient à l'objet même de ce voyage : ce voyage c'est un livre, les chemins noirs sont aussi les chemins de l'encre. Quelques très beaux passages : une connaissance parcellaire qui ouvre sur l'universel (p.78) "L'universel, c'est le local moins les murs." Ou plus sombre (P.37) "Ils avaient raison, ces gypaètes, de tracer leurs auréoles comme les vautours des films de Sergio Leone, car notre monde était presque mort. Ils devaient le prendre pour une carcasse de bison."
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Les "chemins noirs" de Sylvain Tesson ne sont pas les sentiers de grande ou petite randonnée bien balisés. Ce sont plutôt les chemins ruraux de traverse, les voies paysannes d'autrefois, souvent oubliées de nos jours. Ce périple à pied de 2 mois et demi que le narrateur a entrepris entre le col de Tende et le Cotentin, une diagonale Sud-Est / Nord-Ouest à travers la France, est l'occasion pour l'auteur de raconter des journées riches en observations et en sensations, ainsi que de confier ses réflexions sur les bienfaits de la marche.
Mais pas que .... car ce récit est également parsemé de tirades amères sur l'urbanisation galopante, sur la défiguration de la géographie des campagnes et des villes, sur l'aliénation du monde contemporain par les écrans et les nouvelles technologies surutilisées. Des remarques pertinentes certes, mais parfois irritantes car elles sont évoquées avec le cynisme d'un narrateur aigri qui se plaît à insuffler sa colère tout au long de son journal de voyage.
Il est vrai que ce livre a été écrit quelque temps après de longs mois d'hospitalisation, mais, pour ma part, je préfère "un Tesson" plus apaisé.
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L'auteur est un infatigable voyageur qui a été contraint à l'immobilité suite à sa chute d'un toit un soir où il était passablement alcoolisé. Son long séjour à l'hôpital devait se conclure par un passage en centre de rééducation mais Sylvain Tesson a pris une autre option : sa convalescence, il a décidé de la faire en marchant sur « les chemins noirs » de France c'est-à-dire en suivant les chemins les plus perdus possibles. Il a ainsi traversé la France de la Provence au Cotentin, du 24 août au 8 novembre. Si sa démarche m'a plu au départ, si je partage en partie sa vison du monde qu'il considère pollué par la modernité galopante, le livre m'est tout de même assez vite tombé des mains car je l'ai trouvé très répétitif même en le lisant petit bout par petit bout, une étape par jour, au rythme de sa marche. Il m'a manqué quelque chose, peut-être un peu de poésie en lieu et place de son discours souvent pessimiste sur tout ce qui l'entoure, pour pouvoir mettre mes pas dans les siens. Dommage.
Lien : http://monpetitcarnetdelectu..
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Lecture été 2020.
Après La panthère des neiges, il était logique qu'épuise tous les livres de Sylvain Tesson qui restaient à lire dans ma bibliothèque. Sur une année 2020 où mon activité favorite est de buller dans le jardin, je me suis embarquée derrière le sac à dos de Tesson qui, une fois n'est pas coutume, s'en va vagabonder, à deux pas de chez nous.
Je m'excuse Monsieur Tesson, j'ai mis la moitié du livre, moi qui ai parcourru pas mal de chemins rouges de France, (les fameux GR pour les non randonneurs) à réaliser que, Sur les chemins noirs, titre l'oeuvre, désigne en réalité les chemins légendés de noir des cartes IGN. Et pourtant j'ai moi même une bonne collection de ces cartes...
Là encore, cette confusion n'était pas gênante puisque l'auteur nous parle avant tout de l'énergie qu'il faut pour se remettre debout après un coup dur et avancer à nouveau, de la joie de se perdre à proximité du monde civilisé, de l'occupation des terres par notre civilisation de béton et de la ruralité, considérée sous son aspect positif.
Comme d'habitude, j'ai adoré le style, l'ironie et la puissance, la façon dont l'écrivain joue avec les mots. le sujet ne pouvait pas me laisser indifférente, je viens de là, un village perdu de 100 habitants en hiver au fond d'une vallée où l'on ne peut pas passer par hasard. Il s'agit d'un bout du monde (une amie l'appelle ainsi), d'un bout de route en tout cas, donc pour venir il faut le vouloir.
Je partage d'ailleurs les opinions de Tesson, non le numérique ne sauvera pas la "ruralité". D'ailleurs ce mot là me déplait au plus haut point, il est désormais utilisé pour désigner les défenseurs de traditions barbares, hostiles à l'écologie et à la biodiversité... Hélas, n'en déplaise à Sylvain Tesson, si certaines campagnes ou montagnes restaient encore préservées de l'agriculture intensive ou de l'artificialisation, c'est juste parce qu'il est plus difficile de déplacer une montagne que de goudronner une friche.
Les habitants (enfin la majorité) ne souhaitent qu'une chose : pouvoir faire ici les mêmes erreurs qu'ailleurs !
Oui profitons encore des chemins noirs avant que des autoroutes et de grandes prairies de fauche ne prennent leur place. Il reste encore des coins sauvages et oubliés, pourvu qu'ils le demeurent encore une cinquantaine d'années.
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Livre surprenant de Sylvain Tesson.
Suite à son grave accident il avait fait la promesse de traverser la France du Sud au Nord à pied s'il guérissent.
La guérison partielle étant là,Sylvain Tesson réalisa sa promesse en partant de Tende pour rejoindre le Cotentin.
Pour cela il suivi ce qu il appelle les chemins noirs.
Ce sont les anciens chemins des cartes de état major
Sentiers oubliés recouvert de herbes folles et de ronces
Ce sont les chemins de l'hyper ruralite.
Sylvain Tesson va profiter de ces chemins pour nous parler de l'universel du monde végétal et de la géographie rurale et urbaine.
Toutes les disgressions qu'il fera entre Tende et le Ventoux sont réjouissantes et nous depeigne un monde rural survivant.
Par contre une fois la vallée du Rhône traversée le propos perd de son mordant
Il a fallu 90 pages pour marcher et penser entre Tende et vallée du Rhône.
Il ne faudra que 50 pages pour relier les paysages des Cevennes et du Cotentin
Pourtant les chemins noirs des ce vennes de l'aubrac du Cantal de la creuse puis de la Touraine de la Mayenne et du Cotentin aurait mérité une attention plus soutenue.
A croire que Sylvain Tesson avait jeté toute ses forces dans le Sud de la France.

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Ce livre m'a donné envie de "prendre les chemins en pointe" comme on dit dans mon pays au sujet des chiens qui se mettent à courir vers un but visible par eux seuls en abandonnant leur maître derrière eux.
Quelques beaux passages poétiques. Mais je suis resté plusieurs fois sur ma faim quant à la description des paysages traversés et des gens rencontrés. Parfois irrité aussi par ce rejet de notre monde moderne et par la critique de l'évolution du monde rural pendant ces 50 dernières années. La vie dans les campagnes avant les "30 glorieuses" n'était probablement pas meilleure que ce qu'elle est aujourd'hui, et si le monde change, c'est que cela correspond à un souhait plus ou moins clairement formulé, pas uniquement à un complot des multinationales ou de la commission européenne. Sylvain Tesson profite d'ailleurs bien lui-même de la mobilité et de la visibilité rendues possible par notre société telle qu'elle a évoluée (voyages au bout du monde, passages à la télévision).
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Dans quelles circonstances Sylvain Tesson est-il tombé du toit ?

Il y était monté pour faire des réparations.
Il y était monté pour se rendre intéressant.

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