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EAN : 9782366298703
214 pages
Editions ActuSF (20/05/2018)
3.94/5   34 notes
Résumé :
On le connaît surtout comme le créateur d'un "Mythe de Cthulhu" devenu aussi, si ce n'est plus, célèbre que lui. Lui, c'est bien sûr Howard Phillips Lovecraft, grand maître du fantastique moderne qui, en une poignée de nouvelles, poèmes et essais, a laissé derrière lui une matière ayant inspiré des générations d'auteurs. Longtemps entouré d'un aura de mystère, on a beaucoup affabulé sur son sujet, avant qu'un travail méticuleux de réhabilitation ne soit engagé ces d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Je dois avouer que de l'oeuvre Lovecraftienne je ne connaissais pas grand-chose.
C'est maintenant chose faite avec le Guide Lovecraft de Christophe Thill, grand spécialiste HPL.

Je remercie Babelio avec Masse critique et les éditions Hélios pour l'envoi de cet ouvrage. Un petit condensé bien sympathique et utile pour accompagner ceux qui souhaitent faire connaissance avec le vaste ensemble du monde fantastique de Lovecraft mais qui ne savent pas vraiment par où commencer.

Ce guide perce à jour le mystère qui entoure la vie et la personnalité complexe de Lovecraft en apportant certains éclairages sur des affirmations erronées sur sa personnalité.
On apprend que tout comme Stephen King, plusieurs de ses nouvelles sont issues de ses rêves.
Ces 235 pages esquissent le portrait de cet homme à la fois libre, torturé, génial et inspirant nous interpelle surtout à découvrir sa philosophie du fantastique et son matérialisme mécanique avec sa vision pessimiste et cynique de la place de l'homme dans l'univers.

Son imagination cosmique, ses mythologies inventées d'une grande efficacité cauchemardesque sont uniques. Sa façon innovante de combiner horreur et science-fiction a révolutionné le genre de la littérature fantastique et continuera longtemps à passionner des générations de lecteurs.

Ce petit ouvrage résume également les principales nouvelles à découvrir de manière ludique et intelligente avec un synopsis résume, des commentaires et une liste des nouvelles par thématique.

Un petit lexique vraiment malin aide à se familiariser avec les termes rares et polysyllabiques qui caractérisent l'oeuvre de Lovecraft.


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Très bon basique, et même un peu plus que cela, pour aborder la littérature de Lovecraft en une dizaine de chapitres. Pour ma part, il se trouve que j'avais déjà lu un ouvrage bien plus conséquent chez ActuSF sur le même sujet, donc j'y ai perdu un peu en engouement. Il n'empêche que si, pour le coup, cette lecture relevait plus de la révision pour moi, j'y ai déniché quelques informations, par-ci par-là, qui m'étaient encore inconnues.

Christophe Thill a concocté un guide efficace, qui couvre tous les sujets essentiels, de la biographie de Lovecraft aux "extensions", littéraires comme autres (cinéma, bande dessinée, musique, jeux de rôles et jeux vidéo), en passant par l'analyse rapide d'un corpus choisi de vingt fictions lovecraftiennes (on peut regretter l'absence du Cauchemar d'Innsmouth, bon), mais aussi de dix autres textes moins connus : essais, poèmes, "révisions" (textes écrits en collaboration avec d'autres auteurs, ici en très grande partie par H.P.L. lui-même). L'idée même d'avoir inséré dans le corpus ces derniers textes souvent méconnus, escamotés par les nouvelles, bien plus célèbres, montre que Christophe Thill ne s'est pas contenté d'effleurer son sujet.

Il s'est également attaqué aux fameux clichés, qui, malgré les années et les études qui se sont multipliées, perdurent encore, ou bien au contraire, s'est attaché à confirmer des faits, comme le racisme indéniable de Lovecraft. Surtout, il a pris soin de démonter en quoi le fantastique de Lovecraft était spécifique - expliquant clairement en quoi le fantastique lovecraftien mérite son nom d'horreur cosmique.

Là où je suis moins emballée par le livre, c'est lorsque Christphe Thill fait preuve d'un peu trop de complaisance avec ses amis de Bragelonne, du Bélial, etc. J'ai trouvé un peu gros qu'il ait reproché d'entrée aux éditions Robert Laffont, qui avaient tout de même produit un énorme boulot en éditant une première intégrale de Lovecraft en français, d'avoir réuni les textes sous des catégories certes discutables ("Mythe de Cthulhu", entre autres) au lieu d'avoir proposé une présentation chronologique, alors que Bragelonne, très récemment, a commis exactement la même erreur, à une époque où ça n'est plus tellement excusable. Mais bon, apparemment, quand Bragelonne refait les même conneries que les autres éditeurs, ça ne pose aucun problème. Pas de critique non plus des traductions récentes de David Camus, qui, malgré un travail méticuleux, s'est un peu lâché sur l'aspect actualisation de la langue, alors que les autres traducteurs ne relevant pas de la triade Bragelonne et compagnie en prennent pour leur grade. Mais le pire, pour moi, c'est d'avoir fait de la publicité gratuite pour un livre que je considère comme une bouse éditée il y a fort peu de temps par le Bélial, et qui surfe sans vergogne sur la mode Lovecraft sans se préoccuper de qualité littéraire.

Ah oui, et il y a ce glossaire à la fin qui ne sert à rien ou presque et qui est d'un ennui total.

Reste un véritable guide, qui mérite son nom, qui servira aux néophytes, sans doute aucun, mais aussi aux amateurs un peu plus renseignés, ou encore à ceux qui, comme moi, veulent réviser leur Lovecraft vite fait sans relire des centaines de pages ou aller chercher à droite çà gauche des infos qu'ils auraient oubliées. C'est très bien documenté (et c'est peut-être là la qualité première du livre, mais Christophe Thill n'est pas n'importe qui), très bien présenté, concis mais précis, ça donne de découvrir ou de redécouvrir Lovecraft, et de réfléchir à un certain nombre de sujets abordés dans l'ouvrage. Donc, pas d'hésitation : malgré ses quelques défauts, lisez-le.
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Howard Philip Lovecraft est à mes yeux un des plus grands auteurs de tout les temps, peut-être le plus grand. Mais le personnage et son oeuvre sont particulièrement difficiles à appréhender. En effet au fil du temps les créations du Maitre de Providence (souvent injustement appelé le Reclus de Providence) on fini par dépasser l'homme en lui-même. A travers ce court ouvrage, Christophe Thill, unanimement reconnu comme un des spécialistes français de l'auteur, cherche à rétablir la réalité sur la vraie personnalité de Lovecraft mais aussi sur son oeuvre. le titre de Guide Lovecraft est parfaitement adapté à cet essai, car c'est bien de cela qu'il s'agit : un guide pour comprendre à la fois l'auteur et son oeuvre.
Premier bon point, le guide prend le temps de présenter comment trouver les différents textes de l'auteur en français. Nous pouvons toutefois regretter que cette présentation soit aussi brève et se limite principalement aux publications de Mémnos et Bragelonne/Sans-Détour (alors que personnellement j'ai découvert l'auteur grâce à la collection J'ai lu, dont je reconnais volontiers les défauts). Cette partie est particulièrement courte, plus encore que l'introduction. La partie suivante présente une rapide biographie de Lovecraft. Rapide mais complète, et surtout accompagné d'un paragraphe sur la réception de ces oeuvres après son décès, notamment via la fondation de la maison d'édition Arkham House. La troisième partie a le mérite de questionner l'image traditionnellement diffusée de Lovecraft et de questionner les clichés sur sa personnalité. Misanthropie, dépression, racisme, touts les aspects du caractère de Lovecraft sont passés au crible. Nous pouvons apprécier que Thill évite la déconstruction systématique. Plutôt que de nier l'intégralité du portrait traditionnel de Lovecraft, il questionne un à un tout ses aspects, cherchant à trier le vrai du faux. L'ouvrage dresse ensuite un portrait général de l'oeuvre du Maître de Providence en en mettant bien en avant toutes les facettes (les nouvelles certes, mais aussi la poésie, les essaies et la correspondance). Cette partie se lie directement à la suivante, qui présente vingt « nouvelles » (la présence de L'affaire Charles Dexter Ward dans cette liste peut questionner le terme) de Lovecraft censée être les plus représentatives. L'auteur a parfaitement conscience des limites d'une telle sélection, et ajoute pour chaque texte présenté, une sélection d'autres abordant des thèmes ou une structure similaires. Il est juste à regretter que le livre révèle (même partiellement) la fin de certaines nouvelles (je pense notamment à Je suis d'ailleurs et le cauchemar d'Insmouth). Viennent ensuite dix autres textes divers de Lovecraft, qu'il s'agisse de révisions, d'essai ou même de simples notes. Ces informations ont le mérite d'élargir notre vision de l'auteur, même si l'importance accordées aux révisions trompe un peu l'intention de base de montrer la diversité de son travail littéraire. Les deux parties suivantes sont peut-être les plus intéressantes de l'ouvrage car elles tendent à dresser un portrait général du style et des thèmes de Lovercraft. Encore une fois on retrouve cette volonté de casser les clichés, même si dans ce cas, ceux choisi semblent l'avoir été très arbitrairement. Ainsi je ne sais pas vraiment qui associe immédiatement Lovecraft à l'évanouissement du personnage principal. Pour le reste, Laurent Thill donne un bon portrait de l'oeuvre du Maître de Providence. Les deux parties suivantes s'intéressent à l'évolution de l'oeuvre de Lovecraft en dehors de ces écrits. Premièrement par les auteurs d'influence lovecraftienne (en distinguant ceux qui ont correspondu avec l'auteur des autres) et deuxièmement par l'influence de l'oeuvre de Lovecraft dans d'autres médias (cinéma, musique, jeux vidéos, jeux de rôles…). Enfin l'ouvrage se termine, avant la courte conclusion, par un petit « lexique lovecraftien » donnant la définition de certains termes censés être symptomatiques de l'oeuvre de l'auteur. L'intention est louable mais le choix des mots en question pose question, notamment lorsque les mots n'apparaisse que dans une unique nouvelle.

Que penser donc de cet ouvrage. Et bien que le titre est admirablement choisi. C'est bien de cela qu'il s'agit : un guide. Pour faire simple cet ouvrage permet de mieux comprendre cet étonnant individu, son oeuvre et le lien entre les deux. Alors à qui s'adresse précisément ce guide ? Les néophytes souhaitant découvrir Lovecraft ? Les amateurs souhaitant approfondir leurs connaissances ? La question selon moi n'est pas de savoir à qui s'adresse l'ouvrage mais ce que l'on recherche. Ici vous ne trouverez point de biographie exhaustive, ni d'analyse psychologique profonde, ni de catalogue détaillé des oeuvres de Lovecraft. Ne nions pas l'apport que peut représenter cet ouvrage, même pour les lecteurs assidus. Christophe Thill a le mérite de s'intéresser à touts les aspects du travail de Lovecraft. Ainsi qui sait qu'il à rédiger un essai sur les mérites respectifs des chiens et des chats comme animaux de compagnie ? Personnellement je l'ignorais et cette simple connaissance permet de chasser le portrait caricatural de Lovecraft comme un auteur reclus, incapable d'écrire autre chose que ses cauchemars fiévreux. Et pour celui qui souhaite découvrir l'auteur, il y trouvera une très bonne introduction à son oeuvre. Et ce que certains passages peuvent ôter comme surprise de la découverte il l'ajoute en compréhension globale de l'oeuvre. Au final cet ouvrage est une bonne synthèse (avec tout ce que le mot implique) de la vie et du travail de Lovecraft. Pour la longueur du livre le résultat est assez riche, cette brièveté rendant la lecture rapide et agréable. Alors certes n'attendez pas de grandes révélations sur Lovecraft ni une étude poussée et profonde, mais que vous soyez déjà amateur de l'auteur ou que vous soyez un curieux désireux de s'y intéresser, vous devriez trouver votre bonheur, si vous garder à l'esprit les limites du format.
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Reçu dans le cadre du concours masse critique ce petit guide est essentiel si l'on désire se faire les crocs sur le parcours de ce "tâcheron" prolifique dès le plus jeune âge sans ingurgiter des tonnes de page avant d'atteindre les premiers faubourgs d'une information percutante.

Tout y est ou presque dans des chapitres courts et concis, des premiers pas à la consécration de cet être dépressif à la santé précaire disciple d'Edgar Allan Poe dont il s'inspire pour rédiger ses premiers récits.

Son séjour dans la grosse pomme n'arrange rien et consolide encore davantage ses aigreurs raciales dont il s'inspirera pour faire voyager dans certaines de ses descriptions tout le rebus d'une société qu'il ne peut supporter.

Une Babylone lépreuse selon sa perception hantée par des étrangers répugnants dont chaque jour qu'il y passe lui semble une torture.

Le retour à Providence est une aubaine. Enfin un peu d'oxygène pour une nature tripartite rongée par ses préjugés et un régime alimentaire déséquilibré dont il paiera le prix le moment venu.

Lovecraft essayiste, penseur matérialiste, non croyant, mystique illuminé raciste hystérique et gentleman excentrique fasciné par la mort et l'appelant de tous ses voeux se considère plus comme un poète que comme un auteur de fiction.

Un idiome maternel le replongeant dans une époque révolue qu'il affectionne.

L'astronomie et la chimie n'étant pas pour autant délaissées font de ce vulgarisateur pas si reclus que ça une pierre angulaire entre la science et le fantastique.

Malgré toutes ses opportunités, de nombreuses capacités hormis le Latin et le grec ne sont que l'invention de certains éditeurs ayant décelé la valeur d'un écrit , qu'il faut encore surgonfler davantage par des acquis imaginaires.

Lovecraft possède une documentation solide enrichit d'une imagerie nocturne réaliste et construite alimentant de manière remarquable le parcours de ses oeuvres.

Dagon est bien d'autres de ses textes en fournissent la preuve.

Ses nuits ne sont que la visite de mondes fantastiques ou le destin des hommes n'appartient plus qu'à des apparitions inquiétantes, des bruits d'une localisation précaire, des formules incompréhensibles, des trappes inconnues et des apparitions fantomatiques dont certaines sont plus mentales que réelles.

C'est le cas également de son fameux Necronomicon dont la prose infernale n'est certainement que les délires du maitre voyageant incognito.

La plupart des nouvelles de Lovecraft sont des enquêtes qui à partir de faits étranges, de vestiges et de livres anciens conduisent vers une révélation.

La peur de l'inconnu est le carburant de toutes les générations surtout quand cette peur est ancestrale, tenace et susceptible de se manifester chaque instant.

Un monde vieux de nombreux millénaires dont l'exploration n'apporte que terreur et désolation dans de nombreuses montagnes hallucinées d'un blanc légèrement bleuté dont les formes naturelles reproduisent les aspects les plus angoissants.

Le retour des grands anciens potentiels d'une horreur cosmique dont il faut comprimer la configuration.

N'est pas mort ce qui à jamais dort.

Nos émotions ne sont rien devant l'immensité du cosmos qui lui seul en fonction de sa grandeur détermine la véritable valeur des choses.

Un « cosmicisme » qu'il faut accepter comme une échelle menant de la terre vers les étoiles en abandonnant toutes nos certitudes.

Ce qui est autour de nous s'avère sans filet, soudain et terrifiant.

Un climat nocturne et nauséabond qu'il faut fuir sans le comprendre en poussant des cris de terreur ne menant qu'à la folie tous ceux l'ayant côtoyé.

Les vestiges de plusieurs sites cauchemardesques dont le but est de nous fournir par leurs apparences le prologue d'un inévitable retour.

Celui d'une force organique sans pitié assoupie sous les eaux depuis des siècles attendant patiemment d'être reformatée par l'assemblage de diverses constellations qui par chance pour nous éprouvent des difficultés à s'éjecter de leur éternité.







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Un guide sur HPL , pour les intimes...chouette je vais enfin avoir les clés pour apprécier sa littérature....oui je suis plutôt du genre, ....celle qui n'a pas peur de Cthulhu...
Concis, très bien documenté, restituant HPL dans son époque et dans sa réalité , celle qu'il distillait lui même dans son innombrable correspondance plus de 50 000 lettres, c'était nécessaire au vu de tous les "histoires" qui circulent à son sujet.
Un synopsis de ses oeuvres majeures, des infos sur les auteurs qu'il a inspiré, livres, jeux, musique.....
Un seul reproche un lexique lovecraftien à la fin pas vraiment nécessaire.
Un guide bien mené pour amateur et futur...
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critiques presse (1)
Elbakin.net
01 août 2018
Ce guide est un indispensable à tout amateur de Lovecraft, que l’on soit connaisseur de l’œuvre, ou que l’on souhaite découvrir cette œuvre incontournable. Un incontournable de votre bibliothèque, qui trouvera parfaitement sa place entre votre exemplaire du Nécronomicon et vos Manuscrits Pnakotiques.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
En 1914, une de ses lettres est publiée dans le courrier des lecteurs. Les nombreuses réponses qu'il reçoit à cette occasion lui font découvrir un monde qu'il ignorait, celui du "journalisme amateur", composé d'écrivains, poètes et essayistes en herbe publiant leurs propres petites revues et les diffusant par correspondance. Lovecraft adhère à l'une des deux grandes associations actives dans ce domaine, la United Amateur Press Association, par l’intermédiaire de laquelle il se fait de nombreux amis et correspondants. Le voici brusquement tiré de son isolement et de sa dépression. Il sort de chez lui pour participer à des conventions ; il rencontre à ces occasions de nombreux autres membres de l'association, et dans certains cas ce sera le début d'une amitié durable. Ses nombreuses contributions sont publiées dans les journaux des autres amateurs, dans sa propre revue amateur, The Conservative, et dans l'organe de l'association, dont il deviendra même président. Les textes qu'il publie dans ces supports comprennent essentiellement des essais dans lesquels il expose des conceptions politiques rétrogrades, marquées par un conservatisme forcené, un militarisme ardent et une xénophobie qui fait plus que frise le racisme ; une poésie tout aussi passéiste (et indigeste), prenant pour référence absolue le XVIIIe siècle anglais et les "couplets héroïques" de Dryden et de Pope ; enfin, de nombreux textes pédagogiques où il tente d'élever le niveau littéraire de ses amis amateurs en leur donnant de véritables petits cours sur la grammaire, la description ou la narration.

Deuxième partie - Biographie
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Parmi l’œuvre fantastique de Lovecraft, on a souvent opéré un découpage en cycles. Il s'agit de trois grandes catégories plus ou moins bien définies par quelques traits thématiques, et dont la définition remonte à August Derleth. Il y aurait donc "le mythe" ou "cycle de Cthulhu", rassemblant des histoires dans lesquelles on retrouve les éléments communs liés à la mythologie des Grands Anciens ; "le monde du Rêve" ou "cycle onirique", avec des nouvelles écrites sous l'influence de Lord Dunsany ; et les "contes et nouvelles", ou "cycle de Nouvelle-Angleterre", catégorie fourre-tout permettant de caser les textes qui ne rentrent pas dans les deux précédentes. C'est ainsi, en tout cas, que les écrits de Lovecraft ont été globalement répartis pour leur publication complète dans la collection "Bouquins" des éditions Robert Laffont.
En fait, ce découpage ne présente que peu d'intérêt. Il n'aide pas particulièrement à comprendre le développement de l'écriture et des idées de Lovecraft, bien mieux mis en valeur par une simple lecture chronologique de ses écrits. La notion même de "mythe de Cthulhu" est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. L'identifier à un groupe de nouvelles bien délimité, en particulier, est clairement erroné ; si ce terme a un sens, c'est celui d'un répertoire d'idées et d'éléments auquel les différentes histoires font appel de façon plus ou moins intensive. Quant au "cycle des Contrées du rêve", seule une minorité des nouvelles qu'on y rassemble a effectivement un rapport avec un monde onirique.

Quatrième partie - L’œuvre lovecraftienne
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Plus pertinente est la catégorie des "révisions et collaborations". Il s'agit des textes parus originellement sous la signature d'un autre auteur ou, beaucoup plus rarement, cosignés par Lovecraft, et sur lesquels celui-ci a apporté une contribution. La plupart ont été rassemblées sous le titre collectif "L'Horreur das le musée".
En fait, l'ampleur extrêmement variable du travail effectué par Lovecraft empêche d'y voir quelque chose d'homogène. Assez souvent, il n'a effectué qu'une simple relecture-correction assortie de quelques conseils, et le résultat ne peut être considéré comme faisant partie de l’œuvre lovecraftienne. C'est le cas notamment des nouvelles de Clifford M. Eddy Jr, de Wilfrid B. Talman et de Sonia H. Greene (la future Mme Lovecraft).
D'autres "révisions" représentent un réel travail commun. C'est le cas, par exemple, de plusieurs nouvelles ou fragments coécrits avec Robert Barlow. C'est aussi celui des deux histoires publiées sous le nom d’Adolphe de Castro où, sur une base préexistante (et publiée antérieurement), Lovecraft a ajouté une épaisse couche d'idées qui lui sont propres, et en particulier ses références mythiques. On peut en rapprocher les cas de "À travers les portes de la clé d'argent" et "Le journal d'Alonso Typer" : ces deux histoires sont issues d'un premier manuscrit d'un autre auteur (E. Hoffmann Price pour la première, son "Lord of Illusion" étant une tentative maladroite de donner une suite à la nouvelle de Lovecraft "La clé d'argent" ; William Lumley pour la seconde) dont Lovecraft a beaucoup modifié la trame et qu'il a intégralement réécrit.
Enfin, plusieurs de ces nouvelles peuvent être considérées comme essentiellement issues de sa plume : le travail de Lovecraft y a consisté à développer entièrement une histoire à partir d'un point de départ non rédigé, trame très schématique ou même simple idée. Il s'agit principalement des histoires parues sous les signatures de Zealia Bishop, Hazel Heald et Harry Houdini. Si leur qualité peut être variable, elles doivent en tut cas être considérées comme des œuvres de Lovecraft à part entière, et on y trouve d'ailleurs de véritables perles, comme "Le tertre".

Quatrième partie - L’œuvre lovecraftienne
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Face aux difficultés économiques et sociales qui se multiplient au cours de la grande crise, le voici qui se pose en supporter décidé de la technocratie moderniste de Roosevelt. Le marxisme ne lui apparaît plus comme une bête nuisible à écraser d'urgence, mais comme une théorie intéressante qui mérite des discussions approfondies. Il émet même des jugements remarquablement nuancés au sujet des Juifs, des Asiatiques, des Canadiens français ; on pourrait presque croire que son fameux racisme appartient au passé... à ceci près toute de même que - comme nombre de ses contemporains - il ne cessera jamais de considérer les Noirs comme un groupe biologiquement inférieur et socialement dangereux, et le thème de la peur du métissage demeurera, jusqu'à la fin, discernable en filigrane à travers sa fiction (et très explicitement exprimé dans sa correspondance).

Deuxième partie - Biographie
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L'horreur cosmique
S'il y a un terme par lequel on peut caractériser la fiction de Lovecraft, un qualificatif qu'il affectionne particulièrement, c'est celui de "cosmique". Qu'entend-il exactement par là ? Il l'explique clairement dans une lettre de juillet 1927 au rédacteur en chef du magazine Weird Tales, Farnsworth Wright, faisant bien ressortir, par la même occasion, le rôle qu'elle joue dans sa fiction.
"Toutes mes histoires sont basées sur l'idée fondamentale que les lois, les intérêts et les émotions partagés par l'humanité n'ont ni validité ni signification au niveau du cosmos. Pour moi il n'y a que puérilité dans une histoire où la forme humaine - et les passions, conditions et normes humaines - sont montrées comme natives à d'autres mondes ou d'autres univers. Pour atteindre l'essence d'une telle altérité, que ce soit en termes d'espace, de temps ou de dimensions, il faut oublier l'existence même d'un certain nombre de choses : la vie organique, le bien et le mal, l'amour et la haine, et tous les autres attributs purement locaux d'une race négligeable et temporaire appelée humanité."

Huitième partie - Le fantastique lovecraftien : quelques spécificités
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Christophe Thill nous a accordé une interview aux Aventuriales 2019 dans le cas du Mois de l'imaginaire.
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