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sur 4866 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tox je suis, tox je reste. Dès que parait un nouveau Thilliez, je me jette dessus, c'est irrépressible et me l'enfile direct en intraveineuse. Et avec ce shoot 2018, la came fut particulièrement bonne.
Dès les premières pages, ferrée je suis. Mais comment fait Thilliez pour rendre autant addict son lecteur avec ce Manuscrit inachevé ?

1- il s'y éclate, le Francky, dans son bouquin. Ça se sent et c'est bon lorsqu'il parsème son récit de clins d'oeil ( à Conan Doyle et son Sherlock, à Stephen King et son Misery etc ). Et il nous livre une mise en abyme dans la mise en abyme avec un roman dans le roman de son roman et une héroïne écrivaine à succès de polar, comme lui quoi. Perso, ça m'aurait pas gêné d'en zapper une, mais bon ...

2- il a une capacité à se réinventer assez dingue en construisant ici un récit complexe gavé de sous-intrigues puissantes qui forcent l'interrogation et augmentent l'envie de résoudre l'enquête. Un vrai puzzle fou, une équation à X inconnues dans un univers très très sombre dans lequel tu croises des êtres d'une perversité assez inouïe sur fond de darknet et SM extrême. Et ce n'est jamais indigeste, pas d'overdose en vue. Sans doute grâce aux deux principaux personnages, vraiment très intéressants : Vic le flic hypermnésique et surtout Léane l'écrivaine en quête de vérité sur la disparition de sa fille, qui , elle, a occulté beaucoup de choses de son passé ( + un mari qui lui a perdu la mémoire suite à une agression ! ) Ce sont nos lampes-torches dans le récit pour essayer de comprendre tout ce qui s'y joue. On découvre tous les éléments de l'enquête avec eux, au fur et à mesure.

3- il s'amuse avec le lecteur comme dans une partie d'échecs dans laquelle on aurait toujours un coup de retard. Dès le prologue, on sait qu'il va falloir ouvrir l'oeil et que des indices seront disséminés dans le texte , des mots soulignés en fait. Mais comme je suis une sacrée buse, comme d'hab', je me suis faite avoir et n'ai quasi rien vu venir. Faut dire, que des misdirections, y en a un paquet qui t'attirent vers une piste pour mieux t'y fourvoyer et te détourner de la véritable action en cours. Tu doutes, tu doutes tout le temps. Tu reviens en arrière pour être sûr que tu n'as rien laissé passer. Et quel final !!!

Bref, un excellent thriller qui déploie toute la maestria de l'auteur, le tout porté par une plume alerte et soignée.

PS : si une âme charitable et perspicace a compris l'énigme des mots soulignés et autres, je ne serai que joie si elle m'éclairait un peu ...

Edit du 6 mai : youhou, pas si buse, j'ai trouvé la solution et le final prend tout son sel, quel coquin ce Thilliez !!!!
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J'ai le regret de vous annoncer qu'Antyryia s'est jeté par la fenêtre du troisième étage hier, et qu'il a atterri la tête la première sur le macadam. Autant vous dire qu'il n'en restait plus grand chose.
Je suis sa tante Harriette.
Mon neveu passait énormément de temps sur Babelio et même s'il n'a pas eu le temps de terminer sa dernière critique, je tenais à lui rendre hommage en vous restituant ce qu'il a eu le temps de rédiger à propos du récent roman de Franck Thilliez.

Il était pourtant tellement heureux le samedi 28 avril ! Il avait été à la médiathèque de Dainville où était organisée la sortie en avant-première mondiale du manuscrit inachevé et il était revenu tout rayonnant avec sa petite dédicace.
Il m'a notamment raconté que l'adaptation du film Puzzle avait été tournée et devrait être en salle courant 2019.
Il m'a appris qu'avec ce nouveau roman se déroulant entre la côte d'Opale et la région grenobloise, entre mer déchaînée l'hiver et montagnes enneigées, Thilliez avait essayé de créer un thriller à l'ambiance oppressante. Un roman dans lequel il avait procédé à une sorte de mise en abyme puisqu'un de ses personnages était également auteur de polars.
L'écrivain avait également annoncé que surprendre ses lecteurs, qui le connaissent bien désormais, était de plus en plus difficile mais qu'il avait essayé de les manipuler encore une fois en raisonnant différemment, en se mettant à leur place, pour que la surprise soit toujours au rendez-vous même chez les plus fidèles de ses fans.
Il m'a même fait part de l'intervention de l'adjointe au maire, dont le discours pertinent a permis de savoir que la lecture était une passion préférable à l'addiction aux tablettes ou aux films X ( sans blague ? ).

Et il s'est ensuite plongé dans son roman.
Il est resté enfermé chez lui, couvrant son cahier de notes, de réflexions, de formules mathématiques. Avant de s'arrêter à une vingtaine de pages de la fin et de se jeter par la fenêtre, encore incapable de résoudre l'énigme concoctée par le maître français ès thriller.
Je vous restitue donc au mieux le début de sa critique, qui devient de plus en plus chaotique au fur et à mesure.

* * *

En un mot : Vertigineux.
Pas de grande enquête scientifique en compagnie de Sharko et Hennebelle cette année, mais un one-shot à la construction magistrale. Rêver était déjà impressionnant de maîtrise en jouant avec les rêves et le temps, L'anneau de Moebius l'était également avec ses fenêtres futuristes, mais ici on est encore un cran au-dessus.
Le roman ne demande cependant qu'une seule fois un léger effort de la part du lecteur.
"Tu écris des choses tellement ... complexes et ... horribles."
Il y a donc plusieurs récits à l'intérieur du récit, et cette mise en abyme prend toute son ampleur au chapitre 4.
En effet, Léane Morgan, l'une des principales protagonistes du roman, est elle aussi un auteur de thrillers, qui plus est son dernier titre s'intitule le manuscrit inachevé. Et c'est la trame importante de son livre qui nous est alors révélé, elle même mettant en scène un auteur de thrillers avouant ses propres meurtres dans un roman inachevé. Dans un plagiat assumé de Misery de Stephen King, l'auteur sera séquestré par une institutrice qui l'obligera à écrire la fin de son livre, le torturera, et publiera finalement à son compte les aveux d'un véritable meurtrier.
"C'est de la fiction dans la fiction, vous voyez, ça reste donc de la fiction."
Sauf que vous retrouverez de nombreux éléments de cette histoire d'apparence très secondaire dans le récit principal. Comme des échos, des poupées russes qui n'en finiraient pas de s'empiler.
C'est comme si à l'intérieur d'une critique je publiais une autre critique, on ne serait pas sorti de l'auberge !
- - -
Salutations à toute la communauté Babelio.
Je profite qu'Antyryia se soit endormi pour vous dire rapidement ce que j'ai pensé du Manuscrit inachevé. Je suis sa compagne, Antyryiette.
Alors je ne vais pas vous rédiger quinze pages comme certains ( je ne vise personne, lol ), juste vous dire que le nouveau Thilliez est juste Fa-bu-leux, que je n'ai pas pu décrocher. J'ai vraiment vécu avec tous les personnages, je me suis faîte é-cor-chée, am-pu-tée, é-nu-clé-ée, en bref j'ai pris mon pied !
Je le déconseille aux âmes sensibles mais si vous avez envie d'une énigme bien tordue qui mettra vos nerfs et vos neurones à rude épreuve, foncez !!!
Vous allez vous faire char-cu-ter ! mdr ! ( 1 )
- - -
Il s'agit probablement du thriller le plus sanglant, le plus tordu et le plus éprouvant de l'auteur depuis ses premiers romans.

Deux histoires apparemment non liées constituent les trames du roman.

La première se déroule à Berck et ses environs et concerne donc cette femme écrivain, Léane. Voici quatre ans que sa fille Sarah a disparu. Et sa mort ne fait pour elle aucun doute puisque Andy Jeanson, meurtrier en série, était sur les lieux lors de la disparition. Derrière les barreaux depuis deux ans maintenant, il n'a cependant pas encore révélé l'emplacement du corps aux forces de l'ordre. Le manuscrit inachevé, le dernier roman de Léane, était comme une façon d'exorciser sa douleur, tandis que rien n'allait plus avec Jullian, son conjoint.
Ce dernier a refusé de croire à la mort de son enfant et a persisté à enquêter de son côté, s'acharnant au-delà de toute raison à croire à l'impossible. Le couple a fini par se séparer, leur façon de gérer la douleur étant trop différente. Qu'a découvert exactement Jullian ces dernières années ? Il est incapable de nous le révéler puisque suite à une agression, il a perdu la mémoire.

La seconde histoire se déroule au même moment, d'abord en Isère puis un peu partout en France.
Cette fois-ci le couple est formé par deux policiers : Vadim Morel et Vic Altran.
Le second a pour particularité de ne jamais rien oublier, pas le moindre évènement ou chiffre, à la façon de la jolie Poppy Montgomery dans la série Unforgettable.
"Vic souffrait d'hypermnésie, une faculté de tout retenir ou, plutôt, de ne rien oublier."
Beaucoup moins joli que l'actrice australienne : le cadavre qu'ils vont retrouver dans le coffre d'une ford grise accidentée. Une femme dont on a prélevé la peau du visage, les yeux, et dont on a tranché les deux mains. Afin de la rendre méconnaissable ? Les ramifications de leur enquête, qui ne fait que commencer, n'auront de cesse d'étendre leurs tentacules en formant une intrigue très dense dont il faudra démêler chaque fil. Pour quelle horrible vue d'ensemble ?
De quoi vous rendre complétement dingue ...

A partir de là la critique devient beaucoup plus confuse et consiste simplement en une série de notes prises rapidement. ( 2 )

- Deux histoires. Deux policiers surnommés V & V. Léane et son pseudo Enaël. Un amnésique et un hypermnésique. Tout marche par deux ? Pile ou face ? Deux tueurs ? Chambre 222. Il faut que je relise la page 22 et la page 222, l'indice qui me manque est forcément là, ça ne peut pas être un hasard.

- Un 4 X 4 parmi les véhicules cités.
4 X 4 ça fait 16.
16 X 16 = 256.
Et 256 c'est la moitié de 516 ! Comme par hasard c'est le nombre de cheveux qu'envoyait Andy Jeanson aux parents de ses victimes. 516 tueurs ?

- Tous ces personnages empruntés à Conan Doyle ... Watson, Moriarty, Adler ... Mais où est l'inspecteur Lestrade ?

- "Il y a forcément une explication à tout ce qui se passe." Mais laquelle ? Encore un indice, Jean-Pierre !

- Pizza, coca, eau, yaourts, pâtes, fromage, ketchup, dentifrice ( 3 )

- Toute l'histoire se passe aux alentours du réveillon de noël, qui ne sera pas festif pour tous les personnages. Le père noël pourrait-il être impliqué ?

- Et pourquoi tous ces palindromes surlignés ? DVD, Mammam, ressasser, Engage le jeu que je le gagne, 2882 ( le code de l'alarme ) et bien sûr Rêver : Thilliez n'en n'est pas à son coup d'essai et il est obsédé par les palindromes depuis longtemps.

- "Il ne faut pas toujours chercher derrière les écrivains de thrillers des êtres tourmentés ou des psychopathes." Et si l'auteur avait écrit ça pour que justement, on ne se méfie pas des romanciers ? Pour détourner notre attention ? S'il avait fait le coup ?
N'est-il pas question d'un auteur qui avoue tous ses crimes de façon détournée en écrivant un roman ?
Et si c'était ce qu'avait fait Franck Thilliez dans une ultime mise en abyme ? Avec la complicité de Caleb Traskman ?

Mais non ça ne colle pas comme scénario...
La réponse est sûrement dans la douleur.
"Jusqu'où pouvait-on aller dans la souffrance qu'on s'infligeait ?"
Je vais bientôt le savoir. Je vais ouvrir ma fenêtre et me précipiter dans le vide. Tout devrait alors me paraître évident.

* * *

"Il y avait, dans cette histoire, des noeuds plus obscurs, plus compliqués que ce qu'elle pouvait imaginer."
Autant vous l'avouer, ces noeuds, mon neveu ne les a jamais défaits même si quelques unes de ses réflexions étaient justes.
Paix à son âme.
Même s'il n'était pas très futé, c'était pas un mauvais bougre.

J'ai lu à mon tour ce fameux manuscrit inachevé qui l'a rendu complétement fou, et je dois dire qu'il m'en aura fallu du temps pour résoudre l'énigme, alors que tout était sous mon nez quasiment depuis le tout début ! Mais la réponse ne m'a sauté aux yeux que juste avant les révélations finales.
C'était vraiment un grand moment de lecture dont j'ai aussi bien apprécié le déroulé que la construction. Qui m'a parfois rappelé Hell.com de Patrick Senécal, avec ses entrées dans le Darkweb.
Le suspense a été omniprésent, Thilliez a réalisé un véritable travail d'orfèvre encore une fois où chaque petit détail prend tôt ou tard toute son importance.
Tout en nous malmenant, il nous permet de nous poser les bonnes questions au fur et à mesure que l'intrigue prend de la hauteur.
Je regrette simplement que la psychologie des personnages ne soit qu'effleurée au profit des multiples rebondissements. Quant à la fin, j'avoue qu'elle m'a laissé un goût amer, à la fois par son manque d'originalité, et parce qu'elle se base en partie sur une improbable coïncidence difficile à anticiper, alors que tout semblait pourtant jusqu'alors calculé au millimètre près.
Le manuscrit inachevé n'en demeure pas moins un très bon Thilliez qui propose un roman aussi original que marquant. Certaines scènes atroces, certaines perversions également, vont longtemps me rester en tête !


( 1 ) : Antyryia vivait pourtant seul à ma connaissance. Crise de somnambulisme ou tendance schizophrénique ? ( ndH )
( 2 ) : ndH ( note de tante Harriette )
( 3 ) : Je pense que mon neveu avait commencé à préparer une liste de courses. Il n'a jamais eu une alimentation très saine. Mais comme c'était dans son carnet, dans le doute, j'ai préféré vous restituer l'intégralité de ce que j'ai pu reconstituer. ( ndH )


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C'est l'histoire d'une histoire dans l'histoire.

Ça y est, je vous embrouille déjà, je me prends pour Franck Thilliez. Car il n'y va pas de main morte le bougre pour prendre la tête de son lecteur et le laisser KO à la fin de sa lecture !

Le dernier Thilliez est une perle. Noire.

Une auteure célèbre, Léane, pleure la disparition de sa fille depuis plusieurs années, probablement assassinée par un tueur en série ignoble …

Deux policiers enquêtent après la découverte d'un corps de femme dans le coffre d'une voiture.

Deux histoires. Deux ambiances. Non, on a bien une seule ambiance noire et gluante qui va nous accompagner durant toute la lecture.

J'ai plongé en apnée dans cette sombre histoire pleine de personnes méchamment dérangées.

Thilliez fait partie des maîtres du genre en France aujourd'hui et son dernier opus ne me fait pas mentir. Je suis rarement déçu par le monsieur et cet opus m'a particulièrement captivé.

Thilliez indique dés le début qu'il va nous mener en bateau alors forcément on est vigilent ; Et pam, on tombe quand même dans le panneau … Il m'agace l'écrivain car je ne vois jamais rien venir !

Bref, je me suis régalé même si je ne suis pas certain d'avoir tout tout compris à l'intégralité des questions posées ? L'auteur a voulu que l'on découvre la solution à une énigme et je ne pense pas avoir tout saisi, si quelqu'un peut, en privé, m'éclairer, je lui serais éternellement reconnaissant !
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"Une MISDIRECTION consiste à d'attirer l'attention de l'auditoire sur un point insoupçonnable, pendant qu'une autre action est en cours."
(J. Bastardi Daumont, avocat pénaliste au barreau de Nice)

J'ai mis plusieurs livres dans mon baluchon de vacancière; et quoi de mieux que de commencer ce merveilleux temps de repos estival par un nouveau thriller du Maître Thilliez ?
500 pages dévorées un trois jours, une valeur sure...
Sauf que cette fois, le Maître est plus perfide que jamais, et il joue avec son fidèle lecteur comme un chat avec une souris.
"Le manuscrit inachevé" est un double concert grandiose des "Sisters of Disgrace" et de "Rage against the Crime", mais quand on veut réclamer "une autre", pour finir en beauté comme il se doit, il faut la chanter par nous-même !

Un roman en boîtes gigognes. Un livre dans un livre dans un livre.
Tous ressemblants, tous inachevés - si on le veut bien...
Les jeunes filles qui disparaissent, et qui réapparaissent en morceaux. Un /plusieurs (?) tueurs en série, à l'esprit tordu au possible. Un mélange entre le "Dragon rouge" et "Misery", mais pas que...
Malgré sa complexité, le récit est mené d'une main sure; on ne s'égare pas, même si parfois on peut se questionner sur les agissements de certains personnages. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Mais tout s'emboîte à la perfection jusqu'à la fin, qui reste... inachevée ? Achevée ? En tout cas, bien énigmatique... donc à vous de jouer !

"Juste un mot en avant, un xiphophore". Très important, comme je venais de réaliser à quatre heures du matin, après une nuit terrible...
Mais la VRAIE réponse n'est même pas là - ce serait d'oublier toutes les références à Sherlock Holmes, aux parties d'échecs légendaires, aux miroirs, à la dualité omniprésente (on perd nos repères dans toutes ces paires !). Et, bien sûr, à cette sacrée misdirection !
Ces palindromes soulignés dans le livre, servent-ils vraiment à quelque chose, ou ils ne font que nous faire tourner en rond ?
Tout comme les personnages de son roman, Thilliez détourne notre attention de choses essentielles pour trouver la solution de l'énigme.
Mais LESQUELLES de ces choses sont essentielles ? Nom de... !

Alors, je viens de trouver une solution qui pourrait plaire à Thilliez...
... de le kidnapper, de l'enchaîner dans un vieux fort au bord de la mer, et de le torturer avec les instruments dont il donne lui-même le mode d'emploi dans le livre qui est dans le livre... jusqu'à ce qu'il crache la vérité !
Il faudrait cependant faire attention de ne pas l'achever, parce que...*

* à vous de réfléchir pour finir la phrase !

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Francky, c'est toujours l'assurance d'un bon moment.
Et là, étonnamment, ça le fut.

Ici, foin de Sharko ni d'Hennebelle.
Sniiiifff, mouche.
Non, petit pas de côté, saga en suspens, tout comme le temps et son vol durant l'entièreté de cette lecture.

Un couple traumatisé par la douloureuse disparition de leur fille chérie.
Un couple traumatisé par un fait sordide récent leur rappelant la douloureuse disparit...
Voilà, le cadre est posé, l'histoire peut dérouler.

Thilliez s'y connaît pour appâter le client.
Je rentre dans le lard direct puis j'accélère, telle pourrait être sa devise. Rien à battre du 80. C'est à fond, à fond, à fond, pédale au plancher, cortex explosé.

La grande force de cet auteur, c'est cette faculté à alpaguer le chaland tout en diversifiant le propos.
Moult thèmes divers et variés (trop, peut-être?) et c'est une nouvelle fois ébaubi et rincé que l'on ressort de cette machine à distendre les heures.
Un final familial qui tient la route, en tout cas acceptable pour peu que l'on veuille à toute force se séparer en bons termes, et une énigme frustrante en guise de digeo, l'ami Franck nous a encore régalés avec ce Manuscrit Inachevé finalement achevé...

Next !
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On le sait d'emblée : la fin de l'histoire n'a pas été écrite.
Ah zut, pas de dénouement, pas de lecture. Je tiens à ma liberté de penser comme dirait l'autre, mais y a des limites : qu'on ne me demande pas d'être frustrée, ni de terminer le boulot d'écrivains grassement payés, ni de participer à un jeu de piste cousu de fil blanc, plein d'incohérences (cf. 'Rever' de Thilliez).
En fait si, une fin est proposée, mais imaginée par le fils de l'auteur - qui est Caleb Traskman, pas Franck Thilliez. Première mise en abyme. Il y en aura d'autres, plus ou moins. Que cela ne décourage pas le futur lecteur potentiel, ça reste simple. Et beaucoup moins ingénieux/vertigineux que dans un certain roman de Gilda Piersanti, en particulier.

De quoi est-il question ? de disparitions de jeunes filles, de perversions, de crimes atroces. C'est l'hiver, il fait froid, on se balade entre la Côte d'Opale et la région de Grenoble. Quelques fils d'Ariane : un xiphophore, un bonnet tricoté main, des coffres de voitures, une partie d'échecs célèbre.
Thilliez reprend des thèmes qu'il affectionne (et/ou qui font recette ?) : mémoire, chiffres, maths et énigmes, palindromes. Dommage que ces sujets soient juste effleurés ici car l'auteur m'enchante lorsqu'il nourrit ses romans de vulgarisation scientifique ('Le Syndrôme E', 'Gataca'...).

A déplorer aussi des métaphores douteuses : « Tandis qu'elle jouissait (...) il grogna lui aussi, la bouche ouverte contre son épaule. Il frémissait comme un nouveau-né. Et quand ils eurent finis, épuisés, étourdis, il roula sur le côté, la poitrine ambrée dans l'obscurité, tel le sommet d'une dune (...). »

La lecture est agréable, le suspense bien entretenu, mais la pirouette finale est trop facile, et l'ensemble donne a posteriori l'impression d'avoir été lu/vu X fois.
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Franck Thilliez, si je le croise, je m'en vais te le séquestrer façon "Misery", moi !

Annie Wilkes, comparée à la Belette, ce sera un enfant de coeur.

Le Thilliez, je vais le travailler en férocité, moi, le faire marcher à coup de lattes ! À ma pogne, je veux le voir ! Et je vous promets qu'il demandera pardon, et au garde-à-vous !

Au quatre coins de Paris qu'on va le retrouver, le Thilliez. Éparpillé par petits bouts, façon "Puzzle", puisqu'il les aime tant. "Atom[ka]isé", sûr qu'il va faire le "Grand Voyage" grâce à la Belette. Un aller simple pour le terminus des auteurs audacieux que je m'en vais lui composter, moi.

Ce ne sera que justice puisqu'il a failli me faire passer une nuit blanche car je voulais savoir, puisqu'il m'a scotché avec son dernier roman, puisque j'ai sué sang et eau en tentant de découvrir LA solution, puisque j'ai "Rêver" que je l'avais trouvée…

Toute fière que j'étais de croire que le voile s'était déchiré et prête, tel Archimède dans sa baignoire, à me dresser en criant EUREKA avant de me rendre compte que des tas de trucs ne collaient pas et que MA solution, j'allais en faire mon "Deuil de Miel". Bon, je m'en étais tout de même fort approchée. Ça me console un peu.

Oui, Thilliez m'a fait tourner la tête d'entrée de jeu, donné des "vertiges" avec son roman dans le roman dans le roman… Déjà que je suis perdue lorsque l'on voit un type lisant un magasine avec, sur la couverture, le même type lisant le même magasine qui, sur sa couverture a l'image du même type….

Malgré tout, j'ai vite passé au-dessus du côté matriochka du roman, l'oubliant même, m'immergeant totalement dans l'histoire, tant l'auteur a su la rendre réelle. J'étais spectatrice de cette histoire, comme si j'en avais fait partie intégrante, planant sur l'ensemble.

Petit plus dans une partie des lieux où se déroule le roman, notamment à la côte d'Opale, je les connais bien et jamais plus je ne verrai le fort d'Ambleteuse de la même manière.

Niveau personnages, beaucoup de réalisme aussi, de plus, l'auteur a eu la bonne idée de donner la parole à tous et toutes, reprenant même des passages lu avec un autre narrateur, nous permettant de découvrir alors l'autre côté, ce qui rendait l'histoire encore plus prenante et addictive.

Thilliez, dans ce roman, il est dingue, fou, étonnant, taré, illuminé, inspiré, déjanté !

Lire son roman, c'est comme marcher dans un marigot, avançant lentement pour ne pas rater une bouée, sans oser rester à la traine pour autant car le suspense est trop grand, tout en faisant aussi attention aux crocodiles qui pourraient surgir de sous l'eau brunâtre et nous surprendre.

Thilliez, une fois de plus, a joué avec mes pieds, avec mon rythme cardiaque, avec mon cerveau qu'il a mis sens dessus-dessous, se permettant en plus de faire des références à des romans du King (Misery et La Part Des Ténèbres) ainsi qu'aux personnages de Conan Doyle. Petit coquin ! Il sait me causer, le Thilliez

C'est en rougissant sous la honte que je signalerai que la grande amatrice de Sherlock Holmes que je suis n'a pas détecté toutes les énigmes, ni LA solution finale, et qu'elle est allée bêtement demander des infos à Yvan (Blog ÉmOtionS) qui, gentiment, m'a mis sur la bonne voie, ce qui m'a permis ensuite de crier ce fameux EUREKA et de sortir de cet "Anneau de Moebius" dans lequel le final m'avait plongé.

Astucieux, l'homme ! J'adore le concept de ouvert/fermé.

"Angor" une fois je le dis : Thilliez est le roi des énigmes, le roi du trifouillage mental, l'empereur du polar qui t'élève au-dessus, bien au-dessus des polars classiques.

Thilliez, c'est un magicien, le roi de l'embrouille, le roi de l'illusion, tu n'y vois que du feu et même une fois qu'il t'a expliqué son tour, t'as toujours les yeux brillants de plaisir car t'as rien vu venir. Excellent !

PS : ceux qui ont lu Thilliez auront remarqué que je cite quelques uns de ses romans dans ma chronique, je les ai entouré de guillemets pour les non-initiés, pour qu'ils n'aillent pas penser que j'ai fait des fôtes ou que j'ai adrabé un rhube.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Je ne voulais pas être le seul sur Babelio à ne pas avoir lu un Thilliez. Ayant pu mesurer à quel point l'auteur était vénéré, j'en attendais beaucoup. Il fallait que ce soit aussi bien voire mieux que Thomas Harris, Mo Hayder ou Shannon Kirk.
C'est bien ficelé, un peu lent au démarrage. L'auteur ne nous épargne pas les enquêteurs sur la corde raide sur un plan personnel, même s'il n'en fera rien.
Il y a me semble-t-il une faille quant à la crédibilité du bonnet soi-disant unique car tricoté par la grand-mère : les grands-mères tricotent souvent en suivant le patron trouvé dans un magazine. Donc en fait de bonnet unique, il doit bien y avoir en France 500 (ou plus) bonnets de chaque modèle prétendument unique.
Cela ferait un très bon film, à mi-chemin entre le silence des agneaux et Phenomena.
Je dois confesser une chose, tout à fait sincère : je préfère Da Vinci Code ou Anges et démons, mais on me dira que ce n'est pas le même style.
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"Tu me fais tourner la tête,
Mon manège à moi, c'est toi ..."

Voilà comment je me sens, à la lecture d'un Thilliez.
Hier soir, minuit passé, étourdie, je termine mon livre... avec encore plus de questions qui me venaient à l'esprit, qu'à mi-chemin du voyage !
Alors oui, la tête tourne, méchamment même.
Qu'ai-je fait ? Ah ben j'ai cherché... Sympa le réveil ce matin, un pur bonheur.
Je suis revenue en arrière, j'ai relu des passages et pris des notes, j'ai fouiné sur différents sites... Limite je devenais grossière ! Moi !
Je me suis entendue dire "Pu*a*n de bo*d*l de sal**peries"
Haannn ! Mais j'étais donc un peu énervée que ça ne m'étonnerait pas. Il est où l'écrivain ? Que je le colle dans un escape game "à ma façon" ! Avis aux amateurs, j'en connais quelques uns !

Pis, j'ai trouvé. Enfin, j'ai trouvé, je m'emballe... 1/10, 1/100... Que sais-je ? Chus pas dans sa tête non plus.
La fin m'a parlée, ouffff ! J'ai le final ! Je me suis endormie à demi soulagée, l'oeil hagard, les membres mous, et le cerveau en compote, en pensant à toutes les autres questions que je n'avais pas résolues !

Merci Thilliez, si si vraiment, j'y tiens.

6 heures après... Les petits oiseaux chantent, ils sont en pleine forme. Amakir, elle doit se lever pour travailler. Aïe aïe... Les interrogations reviennent.
Au petit déjeuner, l'oeil vitreux et les cheveux chiffons, à la recherche d'une deuxième énigme.
Même joueur, essayez encore... !
Ouuuuf bis ! J'ai solutionné une deuxième clef. Émerveillée j'étais !
La veille, je dégustais le dessert pour final et au petit jour, je savourais l'entrée et sa mise en bouche...
L'incipit et l'explicit entendus, il me reste le plat de résistance et les quelques palindromes soulignés qui l'habillent... pour l'instant c'est un flop.

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas cet auteur, ô combien redoutable, Thilliez affectionne tout particulièrement les mystères. Quoi de plus normal pour un romancier à Thriller, me diriez-vous ? le "petit plus" étant qu'il dispose des indices ici et là et met à contribution ses lecteurs et lectrices.
Le Manuscrit Inachevé, est une énigme. Ou plutôt, des énigmes. Combien ? Assez pour me faire tourner bourrique.

Pour ce faire, ses secrets sont dissimulés... le lisant depuis quelques temps, je sais qu'il en pince pour les jeux de miroir, un des ingrédients de sa recette, comme évoqué plus haut.
Le roman Rêver en avait déjà fait les frais, accompagné d'une surprise assez rafraîchissante. Si tant est que Thilliez puisse être rafraîchissant !

Puis, notre chef cuisinier moléculaire agrémente son plat de plusieurs épices... Des chiffres à foison, la réflection d'une plaque d'immatriculation, des misdirections, un adage intelligent... Ensuite, l'art culinaire se compose de couleurs, du translucide au noir crasse et épais. Et bien sûr, de la matière, visqueuse, sanglante, glaciale, écrasante... Je ne parlerai pas des odeurs, celles de la mort, de l'angoisse et de la souffrance. Et enfin, ce froid hivernal alors que l'été 2019 nous étouffe par sa chaleur ! C'est indécent.

Alors pourquoi vous lis-je cher Monsieur ?
Serais-je accro ? Me faut-il ma dose ? Un bon Thriller pour étancher ma soif ?

J'aime vous lire. Tout simplement.
Éprise et admirative de votre talent, je vous cite en musique.

"Juste un mot en avant : un xiphophore"
[...]
"Chaque être se tut, livré enfin au noir éternel."

...

"La terre n'est pas assez ronde,
Pour m'étourdir autant que toi"

Savouré en juillet 2019.
Inachevées sont mes observations... Je reviendrai.
Luca m'attend.

Suite : Il était deux fois
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Un vrai régal.
Je crois que je préfère le Thilliez one shot plutôt que la série des Sharko.
Une bonne intrigue, un roman que l'on n'a pas envie de lâcher afin de savoir le fin mot de l'histoire.
Et le final .. je ne m'en suis toujours pas remise. J'ai dû relire au moins 4 fois les trois dernières pages et je suis toujours soufflée.
Une héroïne écrivaine, il faut croire que tout auteur, à un moment où à un autre et pour notre plus grand plaisir quand c'est reussi, ne peut pas s'empêcher de créer un tel personnage..suivez mon regard (Misery de Stephen KING un must dans le genre et plus récemment Bernard MINIER avec Soeurs).
Pour ceux qui aiment, jetez vous dessus, n'attendez plus, vous ne serez pas déçus.
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