Les Fatals Picards chantent « Mon père était communiste comme on porte une croix. » ♪♫ *
... ou les convictions politiques comme sacerdoce, prosélytisme, engagement chronophage, contraintes.
Idem pour Pascal Thivillon, qui décrit sa jeunesse dans les 70-80's de fils de militants PCF : manifs, distribution de tracts sur les marchés, porte-à-porte, collage d'affiches, réunions du comité, syndicalisme, fête de l'Huma. Et, le meilleur pour les enfants : Pif-gadget.
Et puis l'euphorie en ce soir du 10 mai 1981 quand s'est affiché progressivement sur nos écrans TV, grâce à CII Honeywell Bull, le crâne chauve de... François Mitterrand, ouf ! Le changement, c'était enfin maintenant...
J'ai aimé ce témoignage parce que :
- étant de la même génération que l'auteur, et de milieu modeste également, j'ai replongé avec lui dans mes années d'enfance et d'adolescence
- bien que fille de sympathisants PS frileux 😉 (non encartés), j'ai entendu ce genre de discours dans la famille et chez des amis de mes parents, et je garde la plus grande sympathie pour la gauche de l'époque et ses idéaux, pour ces gens qui bossaient dur le jour et ne ménageaient pas leur peine le soir et le WE pour essayer de mettre en place un avenir collectif meilleur
- l'auteur allie très bien le regard naïf du petit garçon d'alors et le recul de l'homme adulte qu'il est devenu (ceci à la fois dans son graphisme et dans ses propos), maintenant que l'eau a tellement coulé sous les ponts qu'elle est de plus en plus trouble, mais que les requins y trouvent toujours leur compte.
Les mots de la fin à l'auteur :
« Presque quarante ans plus tard, on connaît la suite... qui, pour papa, maman et leurs camarades fut sacrément décevante. Comme toujours, le poids implacable du réel a fini par tout écraser. C'est aux livres d'Histoire qu'appartient désormais cette époque. Elle fait régulièrement l'objet d'études universitaires, de débats idéologiques ou de controverses politiciennes. Mais de l'histoire des militants, ces petits soldats du quotidien, que reste-t-il ? Quelques photos aux couleurs délavées, quelques coupures de presse jaunies, quelques fragments de mémoires glanés de-ci de-là. Des souvenirs aux contours flous enfermés dans des boîtes d'archives... qui résisteront toujours. »
__
* 'Mon père était tellement de gauche', in 'Le combat ordinaire', 2009
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=HiimV5mUQNU
Zuuut ! me suis trompée de chanson... Alors une 2e en prime, 'Le combat ordinaire' !
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=ML81ynKJ_3U
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Chronique familiale, chronique d'une époque et d'une enfance... Dans l'esprit, on se rapproche d'un Vacances à Saint-Prix : le temps a effacé les mauvaises expériences et seules les bons souvenirs viennent rythmer cette BD. Côté dessin, c'est pareil : le trait est simple, léger, il est en adéquation avec le jeune héros et le regard que le "désormais adulte" (l'auteur Pascal Thivillon) porte sur celui qu'il fut.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Le trait de Pascal Thivillon, pourtant ferme et assuré, semble créer des personnages statiques et peu expressifs. Bien sûr, l’émotion étant une donnée variable, il appartiendra à chacun de déterminer si la tendresse, véritable fil conducteur de l’auteur, touchera votre cœur de lecteur.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Touchant, amusant et sans façon, Communistes ! relate simplement un moment dans la vie d’une famille en prise avec son époque. Dommage que la narration auto-centrée empêche toute réelle identification, spécialement pour ceux qui n’auraient pas connu le septennat Giscard.
Lire la critique sur le site : BDGest
[ fin des 70's ]
Moscou, nous aurions pu également y partir en vacances grâce à 'Tourisme et Travail', association d'éducation populaire pour comités d'entreprises.
Mais ma connaissance du bloc de l'Est restera confinée pour l'instant à la contemplation des catalogues.
Mais si tu ne vas pas à Moscou, c'est un peu de Moscou qui viendra à toi par le biais de ses plus vaillants soldats.
[la mère brandit fièrement des tickets pour les Choeurs de l'Armée rouge]
- On pourrait pas plutôt aller voir Michel Fugain et le Big Bazar ?
(p. 98-99)
Un communiste, c'est quelqu'un qui a lu Marx, et un anti-communiste, c'est quelqu'un qui l'a compris.