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EAN : 9782221064269
814 pages
Robert Laffont (12/09/1999)
4.06/5   8 notes
Résumé :
Le public curieux s'interroge et veut comprendre la folie, qui souvent fait peur. mais la maladie mentale est compliquée, mystérieuse, et le vocabulaire des psychiatres, aride et obscur. quant aux journalistes et aux réalisateurs de " psy-shows ", leurs écrits et leurs présentations spectaculaires ne donnent qu'une idée banalisée et simpliste de problèmes graves.
c'est pour dédramatiser la folie, la maladie mentale et la psychiatrie que ce livre a été écrit.<... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
un formidable ouvrage lisible par tous, très bien écrit (jel'ai lu comme un roman) qui non seulement vous explique les différentes approches de la folie au travers des siècles (du préhistorique à nos jours), mais informe sur tous les termes et multiples pathologies (de manière très agréable malgré le sujet) qui portent le terme générique de "folie". On y croise les personnages qui ont jeté les bases, classés les différentes maladies et ceux qui ont marqué par leurs grandes avancées thérapeutiques dans ce domaine ou croyance, mysticisme, rumeurs, inventions et autres charlatanismes se côtoient, se réfutent, se mêlent... J'avais lu "campo morto" du même auteur, un roman étrange et plutôt noir qui 'avait vraiment plu par son écriture, le thème, et la description de Venise, sale aux eaux troubles, ou nagent de gros rats...un policier métaphysique terriblement efficace.
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Non, ce n'est pas « Oui-Oui et la gomme magique », ce n'est pas un Stephen King, un Harry Potter, un Chattam ou autre lecture de complaisance.

Lorsque j'écris sur la folie, ce livre me sert de bible, de livre de chevet. Divisé en trois parties, l'auteur nous donne un tour d'horizon de ce qu'est la folie. Dans un historique très complet, il nous présente son évolution aussi bien au niveau des patients que de la médecine. On passe alors par toutes les époques, témoignages et documents à l'appui.

Dans sa deuxième partie, cette bible va s'interroger sur le devenir de la psychiatrie, son évolution, les interrogations qu'elle apporte aussi bien que les réponses.

Enfin, dans sa dernière partie, un dictionnaire très précis et complet de tous les termes et personnalités ayant un lien à la psychiatrie.

Donc, évidemment que l'on ne se pose dans son fauteuil pour lire ce livre. On le feuillette pour trouver des réponses, pour apprendre, pour appréhender la psychologie et plus précisément les pathologies complexes.
La part historique est bien sûr très intéressante. Elle permet de rebondir sur d'autres sujets, d'autres livres traitant les sujets plus profondément.

Une lecture plutôt lourde donc, réservée aux novices en la matière mais tout de même à un public averti.
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Premièrement, je pense qu'il est important de dire que ce livre s'ouvre à tous. Même sans faire partie du monde de la psychiatrie on peut le comprendre. Il tente d'expliquer les déviations de l'esprit à un large public.
Rempli d'anecdote, on est passionné dès les premières pages mais, on ne peut le lire d'un seul coup car il contient beaucoup d'informations.
On peut y apprendre dans quelles conditions étaient "soignés" les premiers fous, comme par exemple brûlés sur un bûcher et considérés comme sorcier, ou encore la création des hopitaux psychiatrique... etc
Un livre un peut lourd mais très intéressant
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Plus que le simple dictionnaire que je pensais lire, une moitié est consacrée à l'histoire de la folie au sens large du terme et de la psychiatrie. Beaucoup de sujet sont abordés dans cette partie comme dans le reste du livre, allant de l'utilisation et l'évolution du champ lexical de la folie à un peu d'ésotérisme, de religion pour citer quelques exemples, et bien sûr des maladies mentales.
La lecture hors partie dictionnaire demande de la concentration mais reste tout à fait accessible, c'est d'ailleurs ce que j'aime dans la collection Bouquins. La partie dictionnaire s'utilise comme n'importe quels ouvrages du même type, un mot une définition claire et concise. A noter qu'il y a quelques termes qui sont présent dans la première moitié.

Le mot folie est devenu un gigantesque fourre-tout de nos jours, c'est intéressant de revenir sur tout ce qu'il englobe et ça prend un livre de 782 pages hors références de fin.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[LA CHASSE AUX SORCIÈRES

Les cinq premiers siècles du Moyen Âge avaient connu le chaos, les épidémies de peste, les famines, les guerres interminables, et l’Eglise, aidée des princes et des seigneurs féodaux, avait tant bien que mal assuré la survie du peuple, des états, et des provinces.
Mais les abus de l’Eglise dénoncés par la Réforme, l’attaque de la féodalité, la diffusion de la culture grâce à l’imprimerie faisaient trembler le pouvoir des seigneurs et de la catholicité.
Il fallait trouver des « boucs émissaires ».
L’Inquisition, primitivement créée par la papauté pour lutter contre l’hérésie, s’épuisait dans les persécutions contre les Juifs, et, comme on ne trouvait pas assez d’hérétiques, on découvrit les sorciers et les fous.

On sait que l’individu fou a toujours fait peur, mais quand il s’agit de foules entraînées par des psychoses collectives, les populations sont terrorisées.
Au cours des XIIIe et XIVe siècles les épidémies de peste avaient dévasté les populations, et parmi les survivants beaucoup pensaient, encouragés par les prêtres, que le mal avait été envoyé par Dieu pour les punir de leurs péchés.
C’est ainsi que s’était créée, en Europe, une « Confrérie des Flagellants » qui parcourait les villes et les campagnes, en chantant des cantiques, portant une bure ornée d’une crois rouge sur la poitrine, et se fustigeant jusqu’au sang avec des fouets munis de pointes de fer. L’Eglise avait pris peur de la puissance de cette confrérie, qui pouvait accorder le pardon aux pécheurs, et empiéter sur leurs prérogatives.

On vit aussi à Strasbourg, au début du XVe siècle, des processions d’agités s’exciter dans des cortèges, et former d’immenses bals publics avec chants et concert qui souvent dégénéraient en orgies tumultueuses.
L’Eglise n’appréciait pas ces sortes de festivals, analogues par leur ambiance et leur agitation, aux récitals gigantesques données par des vedettes de la chanson et de la musique moderne.
Tous ces frénétiques, ces excités, ces délirants devaient être possédés par quelques diables ou démons, et il fallait chercher, trouver et châtier les responsables de ces possessions diaboliques.
Et ce fut le début de la chasse aux sorcières.

Dans cette poursuite, où la femme était particulièrement visée, on s’est demandé la raison de cette misogynie de l’Eglise.
Il s’agissait peut-être, comme on l’a cru, d’une autodéfense des autorités ecclésiastiques pour calmer les passions de leur clergé, moines ou nonnes, dont le célibat forcé n’avait pas inhibé les pulsions érotiques.
On disait en effet que des passages souterrains existaient souvent entre des monastères et des couvents de nonnes, et, dans certains villages, les habitants se cotisaient pour envoyer des prostituées dans les monastères afin de protéger les filles du village.

Les pauvres hommes sont bien entendu excités à la débauche par les femmes, ce sont elles les coupables, ce sont elles qui portent le diable en elles.
Les crises d’hystéries de femmes, liées à la perturbation de leur organe sexuel, sont des exemples frappants de possession démoniaques.
On ira même jusqu’à dire : « La femme est un temple bâti sur un égout. »
Pour cette croisade anti-érotique, il faut l’appui du pape et un bréviaire qui donne les règles de cette chasse au malin. Deux inquisiteurs, Jacob Sprenger et Heinrich Kramer, se chargèrent de prêcher la croisade dans leur livre : « Malleus maleficarum » (le marteau des sorcières), véritable code de la chasse aux sorcières.
Ce fut un pape prévaricateur et corrompu, Innoncent VIII, auteur de la bulle sur le sat&anisme (Summis desiderates affectibus), qui donna aux deux inquisiteurs l’autorisation de publier leur « manuel de l’Inquisition ».

LE MALLEUS MALEFICARUM (LE MARTEAU DES SORCIÈRES) – 1487

Le « Malleus » désigne sous le nom de sorcier ou sorcière tous les hérétiques schismatiques et fous, malades de l’esprit, qu’il faut détruire.
Ce fut paraît-il un best-seller de l’époque, manuel de pornographie mais aussi de psychopathologie.
Il est divisé en trois parties, la première prouve l’existence de démons et sorcières, la deuxième donne tous les éléments qui caractérisent la sorcellerie, quant à la troisième partie elle décrit dans tous les détails comment les sorcières doivent être jugées par les tribunaux, condamnées et supprimées.
La meilleure façon étant bien entendu de brûler la carcasse qui renferme le démon, autrement dit la sorcière. « Toute sorcellerie provient de désirs charnels qui sont insatiables chez les femmes » et c’est ainsi que les femmes sont, tout au long des chapitres, poursuivies, en raison de leurs désirs immondes.
La justification de cette haine vis-à-vis de la femme provient du fait que c’est un être inférieur puisqu’elle est née de la côte inférieure d’Adam ; ainsi elle est inachevée à la fois dans son corps et dans son âme/

Dans la troisième partie du » Malleus » se trouvent des représentations des démons masculins incubes, et féminins succubes ; le livre est rempli de descriptions pornographiques et donne des conseils aux inquisiteurs auxquels on recommande de mettre à nu la sorcière, de parcourir son corps avec des aiguilles pour repérer les zones sensibles, de lui raser les poils du pubis avant de la faire comparaître nue devant le tribunal ; ainsi le diable ne pourra pas se cacher dans les parties sexuelles pubescentes.
Les conséquences des descriptions détaillées de ce livre, et la manière dont elles étaient appliquées par les inquisiteurs provoquaient souvent des réactions étranges chez les femmes accusées de sorcelleries : certaines soulageaient leur agressivité en confessant plus de forfait qu’elles n’en avaient commis, et en donnant des détails graveleux aux hommes qui les accusaient ; beaucoup d’entre elles, atteintes de troubles psychiques grave, et particulièrement sensibles à la suggestion avouaient des incongruités, racontaient des aventures imaginaires avec les démons, et s’accusaient de forfaits qu’elles n’avaient jamais commis.
Certaines, même, supportaient courageusement brodequins, tortures et bûcher, ce qui faisait dire au peuple qu’il fallait bien être fou pour rester insensible à ces supplices.]
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"Les saints, les prêtres et les fous

Les saints guérisseurs de la folie furent nombreux. De même que saint Roch guérissait de la peste, saint Avertin guérissait des vertiges, saint Léonard de l'épilepsie, saint Guy des tremblements imputables aux méfaits du diable ; et saint Valentin avant d'être le patron des amoureux fut celui des convulsionnaires. A Rouffach, en Alsace, où un prieuré lui fut dédié, se trouvait aussi un hôpital pour épileptiques. On s'est longtemps demandé de nos jours, pourquoi Valentin, cet ancien patron des épileptiques, était devenu celui des amoureux. Peut-être une image ancienne montrant saint Valentin en costume d'évêque bénissant un jeune homme et une jeune fille est-il à l'origine de cette dévotion ? En réalité, il s'agit de deux gisant épileptiques en pleine crise, derrière lesquels on voit les parents en prière qui font des dons au saint pour obtenir la guérison de leurs enfants.
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