Quelques mois après avoir lu "
Fragments d'un discours amoureux" de
Roland Barthes, il m'a été offert de lire "
Aimer, une histoire sans fin" du philosophe et essayiste
Gilles A. Tiberghien.
Le sentiment amoureux est sans doute la chose la plus partagée qui soit, mais quand vient l'instant ou l'envie de le nommer, de lui donner sens, d'en rendre compte par les seuls mots, nous sommes souvent dépourvus. Aimer, qu'est-ce à dire ?
Dans cet essai,
Gilles A. Tiberghien donne à voir et à comprendre, à saisir le sentiment de désir, d'attente, de sensualité, d'altérité mais aussi de solitude, de jalousie, de tristesse que l'individu peut éprouver lorsqu'il aime, sans omettre la part d'imagination, de fantasme qui nous le rende tout à fait unique et très personnel.
Dans ce livre rédigé sous forme épistolaire, quatre personnages (Véra, Sophie, Julien et Samuel) partagent au travers d'un échange de lettres (l'auteur, par nostalgie du temps de l'écrit peut-être, proscrit tout usage du mailing ou du sms) ce qu'est leur connaissance, leur expérience du sentiment amoureux. Leurs correspondances sont emplies d'une belle et sensible érudition (on y retrouve de nombreuses références à
Platon, Rousseau, Kierkegaard, Wilde, Yeats,
Pessoa,
Barthes et d'autres) mais aussi de fraternité, de retenue et de sollicitude portée les uns envers les autres. J'ai aimé m'instruire comme suivre leur histoire.
"
Aimer, une histoire sans fin", essai romancé, littéraire et philosophique, est un livre vraiment passionnant qui, au fil des pages, interroge et éclaire notre rapport au sentiment amoureux, à l'être aimé.
Dans son avant-propos
Gilles A. Tiberghien écrit "qu'il n'est pas plus beau sentiment amoureux que celui qui se réinvente sans cesse". Ce bel essai contribue à ce qu'il en soit ainsi.