Distress, tome 1

Il est vrai que ce manga à la française commence de manière assez étrange par un accident qui ne sera guère expliquée dans ce premier tome. Notre héros, un jeune homme qui se retrouve avec une jambe en moins, va faire ses études à Montréal en quittant la France et ses parents.

L'intégration dans l'université de journalisme ne sera pas chose aisée mais il va s'accrocher pour nouer une relation avec le jeune Anoki, descendant du peuple Algonquin.

Le titre veut dire détresse ou angoisse en français ce qui n'augure rien de bon pour la suite. Cependant, on se rend compte que c'est une lecture destinée à la jeunesse avec un côté assez positif dans l'acceptation de la différence et le fait de surmonter tous les obstacles. Il y a un côté assez bienveillant et bon enfant que l'on ressent malgré tout.

J'ai bien aimé ce graphisme qui rend les personnages plutôt attachants. Il y a de la rondeur et du dynamisme. Certes, la colorisation paraît un peu froide sous des airs informatiques.

Au final, j'ai bien aimé ce titre qui fait la part belle à la ville canadienne de Montréal en nous expliquant pas mal de choses dans les intermèdes entre les différents chapitres pour ne pas alourdir inutilement le propos autour de cette mystérieuse enquête autour d'un monstre tueur.

On ne peut pas vraiment parler de manga puisque c'est écrit par un Français, mais en tout cas j'ai beaucoup aimé Distress.

L'intrigue est bien fournie : nous suivons Lenny, un jeune Français venu étudier le journalisme à Montréal alors qu'il découvre la ville et le Canada, se fait de nouveaux amis (en particulier Anoki, qui devient un peu plus qu'un ami) et qu'il se lance dans la quête d'un mystérieux monstre sanguinaire qui hante les rues de la ville.
Ajoutez à cela les mystérieuses raisons de l'obsession de Lenny pour le monstre qu'il traque et les secrets qu'Anoki semblent cacher...

Les dessins de Toth-M m'ont beaucoup plu aussi. Les couleurs sont chaleureuses et les visages et les silhouettes des personnages les rendent attachants : lignes souples et arrondis, traits expressifs. En plus, le héros, avec la cicatrice qui lui barre le visage, a l'air presque félin.

Le seul souci, c'est que le livre se termine alors que le suspense est à son comble. Vivement le tome 2 !

Après les mangas avec le rachat de Vega, Dupuis se lance dans le webtoon avec cette nouvelle collection intitulée KFactory. Première oeuvre à parvenir jusqu'à moi : Distress est un objet fort sympathique qui permet de plonger dans la culture canadienne grâce à une intrigue mêlant fantastique et romance LGBT.

Pour Toth-M, l'auteur de ce webtoon, c'est une première. Première oeuvre publiée, première expérience du webtoon en ligne sur webtoonfactory.com, pourtant il maîtrise fort bien le format. On peut dire que ce soit pour les dessins, les ambiances ou le rythme, qu'on ne ressent pas du tout que c'est une première oeuvre tant il gère bien les codes du genre, dans un récit qui se veut très entraînant. Même le passage du webtoon écran au webtoon papier a été très bien géré par l'équipe qui l'accompagne. Bravo.

J'ai beaucoup aimé aller à la rencontre de l'univers de l'auteur, sorte de Buffy des temps modernes dans une univers québécoise, à Montreal, avec un héros handicapé et homosexuel. L'auteur s'adjoint une ambiance estudiantine dans une histoire d'enquête sur une légende urbaine avec une créature rappelant les Wendigo des légendes algonquiennes. C'est une première pour moi en BD et j'aime beaucoup. Ça m'a plu d'avoir Montréal, le Québec et la culture de ses premiers habitants en fond, car c'est un décor rarement exploité. Je crois ne l'avoir croisé que dans le roman Widjigo d'Estelle Faye chez Albin Michel Imaginaire et tout comme l'autrice, Toth-M tente de lui redonner sa teinte d'origine et non celle que les colons lui ont attribué. D'ailleurs les encarts culturels entre les chapitres sont une très belle idée.

Le scénario, lui, est un peu plus classique dans ses ressors. On se retrouve avec un étudiant français, venu étudier à Montréal suite à un événement qui a changé sa vie. Inscrit dans une école de journalisme, il s'intéresse à une légende urbaine sur une sombre créature qui sévit dans la ville et profite d'un devoir pour mener l'enquête avec l'un de ses camarades à qui il force un peu la main. Entre eux, un jeu de chat et de souris va se lancer sans qu'ils s'en rendent compte et les mystères vont s'épaissir sur fond de critique sociale (sur les orphelins et les autochtones), d'insécurité urbaine (gangs et autres) et de légende ancestrale.

Les personnages sont eux-mêmes assez classiques. L'auteur reprend la dynamique d'un petit nouveau qui va agréger une bande autour de lui, avec deux copines et un gars solitaire. Lenny, le petit nouveau, a une jambe artificielle et une grande cicatrice suite à un accident. C'est un personnage lunaire et solaire à la fois, un peu foufou, qui rebondit toujours et ne démord pas de ses idées. Son binôme, Anoki, est un orphelin qui galère dans la vie et cache un lourd secret derrière ses longs cheveux, son mutisme et sa solitude. Il est passé de famille en famille et n'a plus trop confiance en l'être humain. Il fait donc un pendant idéal à l'énergie débordante de Lenny. Leurs deux amies Connie et Pam sont des chouettes filles sympathiques mais sont juste là pour combler l'arrière-plan de sa vie et fournir un groupe, une bande aux héros.

Les relations que l'auteur développe sont assez bateaux. Il y a même des maladresses dans la mise en scène de celles-ci avec des sauts assez malvenus pour montrer des évolutions, notamment entre Lenny et Anoki entre qui une amitié-romantique va naître. J'ai lu plus réussi ailleurs et je ne suis pas sûre que ce soit indispensable au récit. J'aime les romances mais je ne milite absolument pas pour leur présence à chaque coin de page, au contraire j'aime aussi les belles amitiés très fortes et c'est tout. Ici, j'ai trouvé ça naturel et en même temps un peu bateau.

Ce qui m'a vraiment intéressée dans le récit, c'est l'enquête de Lenny, les mystères d'Anoki et le trait d'union fait par la culture algonquienne, une culture si peu mise en valeur dans la littérature. Alors je pardonne aux maladresses de ce premier volume, ma foi fort efficace pour amorcer l'aventure, mais encore plein de mystères et de questions.

L'auteur a su se saisir d'un cadre original pour y greffer une histoire un peu banale mais entraînante grâce à un découpage rapide et efficace où les relations ne brillent pas mais créent un joli cocon pour développer ces mystères. Ce fut donc un joli début pour une première oeuvre.
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"Distress" est un savoureux mélange de tranche de vie jeunes adultes, ils sont à l'université de journalisme et de mystères, ombres, voire thriller. Dès le départ, nous sommes pris avec
plaisir et intérêt dans l'histoire, qui est tout en couleur, dans des teintes pâles, belles et agréables une fois plongée dedans. Nous sommes dans un pays francophone, mais pas la France,
mais au Canada, à Montréal, ça nous change totalement d'endroit, rien ne vaut de varier les plaisirs, genres, etc.
Le plus gros souci est finalement le terrible cliffhanger à la fin du tome alors que nous étions bien immergé dedans.
Nous avons le droit à quelques pleines pages qui font leurs effets, le chapitre c'est simplement le numéro, pas de sous-titre. A la fin, on a une petite histoire bonus adorable.
Les éditons Vega Dupuis ont également décidé d'avoir leur collection Webtoon, c'est dans celle-ci qu'il est proposé. Au chapitre, il est disponible sur Webtoon Factory. Il est de Toth-M.
C'est son premier travail. le tome fait un peu plus de 250 pages.
Le début semble terrible, cela ne nous est pas vraiment totalement explicité, mais nous apprenons très vite que Lenny a une jambe différente, de plus nous voyons la cicatrice sur son visage.
Au début de notre histoire, il prend l'avion et débarque à Montréal. Il garde une communication avec ses proches notamment grâce à internet via smartphone ou ordinateur, etc.
En écrivant ou en parlant. Quand ils utilisent les moyens de communication moderne, cela apparaît aussi bien pour nous et lisible. Lenny semble être un bon vivant, plein d'énergie,
et s'intéresser à une sombre affaire de "monstre", probablement de trop près. Il essaye très vite de sympathiser avec des gens de son université, avec plus ou moins de réussite.
Un élément charmant et intéressant d'ajouter est le carnet de distress qui apparaît à plusieurs moments pour nous donner des informations intéressantes, diverses et variées, par exemple sur la situation de Montréal, etc.
Il va rencontrer Anoki, avec qui cela se passe houleusement au début, sauf qu'ils vont être obligés de travailler en binôme.
Tous les deux ont leurs vies, leurs secrets, des mystères les entourant. Nous n'en voyons que des bribes.
C'est intéressant et prenant tant de les découvrir, de voir la vie s'écouler, des relations se former, d'ailleurs les deux jeunes hommes semblent malgré tout développer quelque chose entre eux, que le côté mystère et chasse aux monstres.
Il y a de la diversification également, de plus nous sommes intrigués par plusieurs éléments.
C'est donc une belle et prometteuse surprise.

« L'avantage, quand on est au plus bas… c'est qu'il ne reste qu'un endroit où regarder. Et c'est dans ce genre de moments qu'on trouve des solutions ».

Septembre 2020. Lenny, jeune étudiant français, arrive à Montréal dans le cadre de ses études de journalisme. Il y rencontre Connie, Pam ainsi qu'Anoki, un secret et distant Algonquin à l'air toujours fatigué. Mais si Lenny est venu à Montréal, c'est aussi pour mener l'enquête sur une bête qui terrorise les habitants de la ville depuis plusieurs mois. Rumeurs ou réalité ? S'agit-il du Wendigo, créature des légendes amérindiennes ? Toujours est-il que Lenny collecte à ce sujet de nombreux articles de presse, témoignages, recherches historiques, photos et vidéos. Lorsque leur professeur Madame Lebon leur demande d'écrire en binôme un article sur l'étude de rumeurs, Lenny se retrouve à travailler avec Anoki sur cet étrange phénomène. Plus qu'une enquête, cette chasse au monstre devient progressivement une quête sur eux-mêmes.

Rebondissements, mystères et émotions sont au programme de Distress, webtoon au premier tome très addictif et à l'intrigue originale autour de la culture et des croyances algonquines !

Toth-M dresse le portrait de personnages attachants aux secrets bien gardés: d'un côté, Lenny courageux, altruiste, attentif, qui va constamment de l'avant, garde toujours le sourire malgré les aléas de la vie (suite à un accident, il a perdu une jambe). de l'autre côté, Anoki, solitaire, fuyant, qui ne connaît même pas son vrai prénom, mène une vie compliquée et cache un passé douloureux. le regard triste et le caractère calme d'Anoki contraste avec le tempérament tout feu, tout flamme et l'air joyeux de Lenni : pourtant, on perçoit très vite qu'il va se passer quelque chose entre eux ! Ne dit-on pas d'ailleurs que les opposés s'attirent?!

À la fin de chaque chapitre, l'auteur a inséré le carnet du Distress qui livre des anecdotes et des informations sur la ville de Montréal en rapport avec le scénario.

Le dessin vivant, le trait dynamique de Toth-M, la mise en couleur lumineuse ainsi que le découpage renforcent le côté énigmatique de l'histoire et des personnages. Les doubles pages de présentation des chapitres (en particulier les 3,6,8,12) sont superbes.

Il est enfin important de souligner que c'est la première publication de Toth-M !

Le tome 1 se termine sur un cliffhanger, ce qui donne forcément très envie de lire la suite de ce thriller romancé !