Un petit essai d'analyse littéraire d'une trentaine de pages dans lequel
Tourgueniev se livre à une comparaison entre deux figures littéraires, deux personnages de théâtre, écrits la même année au tout début du XVII ème siècle, devenus deux archétypes,
Hamlet et don Quichotte.
J'ai déjà lu
Hamlet mais il y a longtemps, je connais don Quichotte en tant que figure littéraire mais sans jamais l'avoir lu - cela m'a donné envie de m'y plonger enfin en tout cas !. Et je ne connais pas assez bien
Tourgueniev pour savoir en quoi ses interprétations stylistiques se reflètent dans sa propre écriture, ses propres personnages.
Néanmoins, j'ai trouvé assez intéressant cette comparaison entre les deux personnages qu'il oppose, l'un, don Quichotte, est à la poursuite d'un idéal extérieur qu'il n'arrive jamais atteindre, ce qui en fait un personnage comique ; l'autre,
Hamlet, est un introspectif, avec un idéal tout intérieur, ce qui en fait un personnage tragique. Mais en poursuivant sa réflexion,
Tourgueniev montre toute la grandeur et l'héroïsme de don Quichotte, tout l'égoïsme et la violence de
Hamlet.
L'héroïsme est donc à la fois tragique et comique... On retrouve ici le coeur de l'antithèse hugolienne sur le sublime, je ne sais pas si
Tourgueniev connaissait Hugo, mais c'est le même genre de réflexion. Sauf que Hugo ne cite pas trop don Quichotte, il met plus en parallèle
Shakespeare et
Molière ou
Rabelais.
De belles remarques donc, qui sont finalement un hommage à
Cervantès, qui n'est pas mis au même niveau tout à fait que
Shakespeare par
Tourgueniev, mais qui le place comme le génie de sa nation et homme du soleil,
Shakespeare étant, lui, le poète du genre humain.
Une oeuvre que je conseille donc néanmoins à ceux qui ont des connaissances sur les deux oeuvres pour ne pas passer à côté de toutes les références.