Quand
Ema Toyama nous invente une crise d'adolescence avec des enfants démons, elle ne fait pas les choses à moitié, mais au moins, ainsi, elle me raccroche à une histoire qui était en train de me perdre depuis son virage céleste.
En effet, j'aime moins la série depuis quelques tomes mais heureusement ici, j'ai vraiment retrouvé du plaisir, alors certes un plaisir facile et léger, je n'attends rien d'autres de la série, mais ce fut un bon moment quand même. Cela m'a plu de voir comment elle est parvenue à broder une histoire où se mélange le drame et la violence autour de Chell, antagoniste divin déglingué par excellence, et la crise existentielle des aînés d'Akari et Guran. C'est assez amusant de voir comment elle tire le fil de tout cela.
Cela nous permet d'avoir un tome bourré d'action et de pouvoir, où on voit ces jeunes adolescents métamorphoser leurs pouvoirs en quelque chose de totalement démoniaque, eux qui, jusqu'à présent, avaient réussi à éviter cet écueil en dévoyant justement ce qu'on attendait d'eux par leur extrême gentillesse et bonté. J'ai donc pris plaisir à découvrir cette évolution grâce à la plume toujours aussi survoltée et légère de l'autrice, qui manie aussi bien le drame et l'humour à la sauce parodique ici. C'est vraiment savoureux.
On ne voit pas le temps passer une fois de plus, entre Akari et Guran qui tentent de juguler leurs enfants qui sont partis à la dérive mais sont coincés, puis qui trouvent un semblant de solution avec leurs jeunes enfants non touchés par le drame, ce qui les amène à la racine de la mythologie de leur monde. L'autrice nous offre ainsi un développement facile mais intéressant sur la question des mélanges d'espèce ou plutôt d'effacement des limites entre les espèces, ce qui est le coeur de sa série depuis les débuts. Elle veut faire tomber les barrières et y arrive à merveille dans sa proposition actuelle.
Alors oui, l'histoire est extrêmement facile, tout se voit venir. On est à fond dans les clichés du genre mais c'est totalement voulu et assumé, donc si vous en êtes là dans l'histoire, c'est que vous l'acceptez et appréciez à un certain niveau, tout comme moi. Je trouve vraiment qu'à ce jour, cette parodie assumée, est ce que l'autrice a fait de mieux, car oui la relation est problématique, comme souvent chez elle, mais ici on sent que c'est critiqué et que les solutions trouvés, souvent de manière ovipare, fond partie de la critique. C'est donc fort amusant et plus sain que ses autres séries où tout était très premier degré.
Après avoir décroché avec le virage pris par l'histoire, un retour aux sources et à les questions de séparation des espèces, d'identité et d'image renvoyée m'ont séduite. C'était plein d'action mais aussi drôle, cocasse et pêchu, avec de beaux dévoiements des codes classiques de la fantasy et donc des pouvoirs à gogo qui nous en mettent plein les yeux. Une parodie d'héroïc fantasy vraiment savoureuse.
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