Caterina Lazarri vient de perdre son mari
Carlo - ce dernier était parti comme mineur pour l'extraction du fer dans l'Iron Range au Minnesota - et l'effondrement de la mine en 1904 l'a laissée veuve avec deux garçons Edouardo et Ciro. Elle confie la fratrie aux soeurs du Couvent San Nicola à Vilminore de Scalve, le village paternel. Les deux frères s'entraident et leur complicité fusionnelle va les construire et sceller leur relation. Quand Eduardo s'intéresse à la religion et se révèle très pieux, Ciro, plus révolté, a besoin de se dépenser et fait preuve d'une grande force physique, il aide Ignacio, le jardinier du couvent dans de multiples petits boulots physiques. C'est à l'occasion d'un enterrement qu'il fait la connaissance, à quinze ans, d' Enza, une jeune fille du même âge, qui voit en lui la force et la confiance dont elle a besoin, et dont elle tombe amoureuse. Malheureusement, le jeune Ciro, encore trop léger, n'a d'yeux que pour la jolie Concetta. La découverte d'une liaison condamnable dont il est témoin va le contraindre à fuir, aidé par les bonnes soeurs…
Son sort est scellé, il sera envoyé aux Etats-Unis pour devenir cordonnier et c'est la mort dans l'âme qu'il doit quitter son frère et sa famille d'adoption.
Un roman historique et un roman d'apprentissage qui permet de suivre la destinée de Ciro, jeune adolescent, contraint de fuir son village pour découvrir un nouveau destin aux Etats-Unis, d'abord à New-York, puis dans le Minnesota. C'est également l'histoire d'amour très contrariée entre Enza et Ciro, le destin d'un couple qu'
Adriana Trigiani connaît bien puisqu'elle s'est inspirée de sa propre histoire familiale, celle de sa grand-mère qui a débarqué à New-York pour y travailler comme couturière, notamment à l'Opéra de New-York, où elle rencontrera Caruso.
L'italienne est un roman à la fois historique qui s'intéresse à l'immigration italienne qui s'installe d'abord dans Little Italy puis essaime au gré des opportunités offertes et selon l'entraide proposée par la communauté italienne, un roman d'amour entre Enza et Ciro, et relate également l'amour fraternel entre Edouardo et Ciro, qui, bien que séparés par les frontières, restent proches et protecteurs.
L'italienne est un roman bien écrit, je me suis attachée aux personnages, malgré quelques longueurs - 200 pages en moins n'auraient pas, à mon avis, enlevé la substance du roman, - et j'ai pris plaisir à découvrir la communauté italienne de New-York et l'entraide entre immigrants, relatée de façon très vivante par
Adriana Trigiani.