L'histoire de ma vie

Sojourner Truth, jusqu'à ses quarante-trois ans, s'appelait Isabella, et c'est quand elle a décidé d'être prédicatrice, marchant d'une ville à l'autre, qu'elle a changé de nom.
Isabella fait partie de ces êtres d'exception, surmontant les pires épreuves pour en faire une force.
Née esclave, elle a vu ses frère et soeur enlevés très jeunes à leurs parents pour être vendus, avant d'être elle-même séparée d'eux à la mort de leur propriétaire; elle a parcouru les Etats-Unis de l'état de New York jusqu'en Alabama pour y récupérer son fils vendu illégalement alors qu'elle-même venait d'être émancipée.
Dans ses témoignages, dont elle confie la transcription à une amie féministe et abolitionniste comme elle, elle met sous silence les pires épreuves de maltraitance qu'elle a vécues par pudeur mais le peu qu'elle dit dans cette relativement courte biographie permet de rappeler ces horreurs atroces commises à l'époque de l'esclavage.
C'est la foi qui la soutiendra toute sa vie et qui la guidera, jusqu'à en faire son gagne-pain, refusant les sous mais demandant le couvert et le lit.
Cette femme, toute sa vie, ne cessera de s'interroger sur Dieu, le Bien et le Mal, et sur tout ce qui l'entoure; bien qu'illettrée, elle ne cessera d'apprendre et de remettre en question ses connaissances.
C'est un récit captivant, à deux voix, écrit avec une grande sensibilité et pudeur. Jamais les autrices ne se laissent aller à jouer sur l'émotion du lecteur, et tentent d'être au plus proche du ressenti d'Isabella. Ecrit en 1850, c'est un témoignage important pour l'époque mais aussi pour aujourd'hui.

Un témoignage important et heureusement que ce genre de livre existe.
Par contre je n'ai pas réussi à m'imprégner des faits, de l'histoire, de la vie d'Isabella. Peut-être est-ce dû à la structure du livre que j'ai trouvé très détachée. L'écriture à la troisième personne rend le récit très froid.