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sur 4673 notes
De consentement il est encore question dans cet ouvrage de Karine Tuil. Je dis encore parce que je venais de terminer celui de Vanessa Springora qui porte ce titre. Sans le présager je suis resté dans le même registre. Où l'on se rend compte que la notion de consentement peut aussi porter à caution.

Mais de manipulation point dans Les choses humaines, puisque le crime, que d'aucun voudrait bien requalifier en délit, se produit lors de la rencontre fortuite de deux parcours de vie. Une soirée entre convives dérape. Un bizutage imbécile, comme souvent, et deux vies qui basculent. Ce que le père de l'accusé appellera fort maladroitement « vingt minutes d'action ». Ce que l'avocat de la plaignante requalifiera en « vingt minutes pour saccager une vie ». Y'a-t-il eu viol ou relation consentie ?

Notre société moderne a tendance à niveler la gravité des actes. L'inconséquence prévaut désormais. Les violences physique et sexuelle sont en libre-service sur tous les supports médiatiques, officiels ou sous le manteau. Dans le monde virtuel qui s'impose désormais les esprits s'accoutument à ce que violenter soit anodin. le danger est dans le franchissement de cette frontière immatérielle qui ouvre sur la réalité, en particulier lorsqu'il est favorisé par le recours aux psychotropes. Aussi lorsque dans une soirée où alcool et drogues prennent possession des esprits, se « taper une nana » et rapporter sa culotte en forme de trophée, ce n'est jamais qu'une forfanterie. de toute façon elles savent où elles mettent les pieds.

Pour l'agresseur, elle n'a pas dit non, ne s'est pas enfuie. Elle a donc consenti. Pour la victime c'est l'envers du décor. le choc psychologique a étouffé ses cris et paralysé ses membres.

Dans un système qui privilégie trop souvent la recherche du solvable au détriment du coupable, faudra-t-il désormais se retrouver sur le banc des accusés dans une salle d'audience pour réaliser la portée des actes ?

Je me suis retrouvé dans la salle d'audience pris dans les joutes oratoires superbement transcrites entre partie civile et défense. La restitution est étonnante de réalisme immersif. Karine Tuil veut que la dimension humaine en matière de justice conserve ses prérogatives et ne rien céder ni à la mécanique judiciaire aveugle d'une société sur codifiée, ni au lynchage orchestré par les lâches qui déversent leur fiel sous couvert d'anonymat sur les réseaux sociaux. Elle veut rendre à la conscience humaine son droit régalien de peser le bien et le mal. Pour la victime comme pour l'accusé. Il s'agit de réattribuer des conséquences aux actes en un juste équilibre des responsabilités et ne pas se plier à la loi des intérêts.

Cet ouvrage m'a passionné de bout en bout. Il est remarquablement bien construit, documenté, et écrit. Résolument moderne. L'exposition médiatique conditionnent les comportements. La justice se rend sur les réseaux sociaux où la présomption d'innocence n'existe pas. L'épilogue est logique sans être prévisible. L'épilogue de l'épilogue est plus surprenant. Moins engageant. Mais surement inéluctable.

Je découvre cette autrice qui vient de publier son nouvel opus : La décision. Je sais déjà que je m'y intéresserai. Il y est encore question de la justice des hommes. Une justice que Karine Tuil ne veut décidément pas voir mise en algorithmes. La justice doit rester affaire de conscience humaine et penser à la vie après le jugement.
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Sur un sujet qui sort du bois où il rampait en quête de lumière, le consentement, l'auteur nous emmène sur le rail infernal police-tribunal-prison, avec un vocabulaire de circonstance, très clinique.

Admirons d'abord le tour de force : elle louvoie suffisamment pour empêcher le lecteur de prendre parti pour l'un des protagonistes, on les comprend tour à tour, sans parvenir à se faire une idée définitive. Malgré tout, le personnage et l'entourage de la jeune fille, Mila, sont quand même bien moins développés que celui de son violeur présumé, Alexandre. Probablement parce que l'auteur a voulu nous rendre le personnage du garçon d'emblée plus proche pour éviter qu'on ne prenne naturellement le parti de la victime.

On comprend finalement que 2 perceptions se sont télescopées : celle d'un jeune homme programmé depuis la naissance pour passer au-dessus des autres plutôt que d'être avec eux (« Son monde, c'est celui d'une petite caste qui croit que tout lui est dû, que tout est permis parce que c'est possible »), coutumier des plans cul anodins, d'une part ; et de l'autre, celle d'une jeune fille, qui par contre n'envisageait même pas ce genre de plan, et que l'assurance brutale d'Alexandre, l'alcool et la drogue consommés pendant la soirée ont tétanisée. Pour elle, ce sera peut-être prison intérieure à vie.

Le corps du livre s'illustre dans cette citation de l'avocate Gisèle Halimi, prononcée 40 ans plus tôt, dans un procès similaire : « le viol, comme le racisme, comme le sexisme dont il relève d'ailleurs, est le signe grave d'une pathologie socio-culturelle. La société malade du viol ne peut guérir que si, en ayant fait le diagnostic, elle accepte de remettre radicalement en question les grands rouages de sa machine culturelle et son contenu ».

Au-dessus de cette soirée glauque, rôdent donc les corbeaux du pouvoir, de la domination sociale et de genre, légitimement mis sous les feux de la rampe à l'occasion de procès plus récents. Des rapports d'abus de pouvoir auxquels nul ne peut échapper dans une vie, entre la cour de récréation, les petites hiérarchies artificielles du travail, les conjoints fêlés, les classes sociales qui se construisent en partie sur l'exclusion des autres, presque impossible de ne pas y être confronté à un moment ou un autre. Violences physiques ou symboliques qui détruisent avec une égale efficacité.

Certaines de ces relations sont perfectibles, comme les relations homme-femme, un défi qui se reconfigure sans cesse sous nos yeux, quelle chance. Comment inventer le nouveau tango homme-femme du 21e siècle, harmonisation de l'énergie commune, enfin à portée de main. C'est beau. L'amour se gorgeant de réciprocité et non de relation à sens unique ou de sujétion.

J'ai trouvé les plaidoiries assez percutantes et subtiles, on aimerait tous avoir Maître Célérier pour nous trouver des excuses, même quand on n'en a pas, il a du métier.
Ceci dit, le ton du texte, saturé de froideurs judiciaires, ressassant en boucle le déroulé d'un acte sexuel unilatéral, tout cela est terriblement pesant, même si c'est pour mieux nous faire appréhender les enjeux socio-culturels de cette histoire. Je pense qu'avec l'édito de Ouest-France ou une page de philosophie magazine sur la pause déjeuner, on arrive au même résultat que ce texte, qui n'a pas le souffle d'un grand roman, à mon goût.

C'est la limite ce livre, je trouve, qui nous laisse repartir nus et grelottants, par opposition à un poème ou une chanson mélancolique qui ratissent de l'intérieur nos émotions douloureuses mais nous donnent simultanément les moyens de les métamorphoser en énergie psychique.
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S'agissant des rapports sexuels, où se situe le consentement ? A partir de quel moment ce dernier est-il vicié ?

Si on sait que les médias et les réseaux sociaux pèsent lourdement sur l'opinion publique, qu'en est-il de leur impact sur le système judiciaire ?

L'auteure développe une analyse très poussée de la procédure judiciaire ainsi que de la psychologie des personnages, auxquels on s'attache du reste fort peu. En effet, ceux-ci sont profondément égoïstes et quasiment dépouvus d'empathie. En grande partie formatés par le milieu social dans lequels ils évoluent, et malgré parfois une bonne dose d'introspection, ils n'assument ni ce qu'ils sont, ni ce qu'ils font, ni ce qu'ils pensent.
Chacun se sent victime, s'enferme dans le déni, et s'exonère d'une bonne part de ses responsabilités.

A une époque où les informations circulent si vite, comment expliquer le manque de communication qui fait que chacun refuse d'écouter l'autre, se cherche toutes les excuses possibles, et campe sur sa position ?

Sur un sujet féministe d'actualité, Karine Tuil propose un roman intelligent et pessimiste, dans lequel la possibilité de s'exprimer offerte à chacun, aboutit à une multitude de monologues qui s'entrecroisent sans jamais se rencontrer.
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Quelque peu déçue, en général j'apprécie le Goncourt des lycéens, j'avais aussi entendu une chronique sur ce roman, je m'attendais à autre chose. Je n'ai pas accroché aux personnages, je pensais avoir plus sur le côté juridique, connaître le fin fond des choses des deux côtés : victime et accusé , mais je n'ai pas eu la sensation à laquelle je m'attendais. Ça sonne le creux pour moi, trop de vide, de non dits aucun des personnages ne m'a conquise dans leur rôle respectif.
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Le sexe, le sexe qui mène le monde, le sexe arme de pouvoir, le sexe véhicule d' ascension et de position sociale. le sexe instrument de vengeance, le sexe outil de manipulation. le sexe jouissance, le sexe souillure. En mettant son corps à la disposition de l' autre, où commence l' emprise ?
La fameuse zone grise du consentement , bel argument casse-gueule pour un roman !
Karine Tuil affronte bravement l' emballement médiatique et le pouvoir toxique des réseaux sociaux,
Hélas c' est bien connu, qui trop embrasse mal étreint...
Mais bon sang que de clichés, que de longueurs et de redites dans sa description du microcosme politico-mediatico-parigot !Un petit monde parfaitement ennuyeux et ennuyant peuplé d'arrivistes mâles et femelles qui pratiquent régulièrement le coït récompense/punition/soumission/valorisation, mais que l'on a la fâcheuse l'impression de connaître depuis des siècles.
Bref il n' y a aucun personnage personnage à sauver dans ce défilé de caricatures botoxées.
Et le style, certes efficace, n'offre aucune surprise au lecteur. Ce roman de l'air du temps, vite fait et vite lu, pourra peut-être faire un bon film..
On souhaite bien du courage à l'ami Yvan ( Attal qui doit prochainement adapter le film au cinéma) qui n'en manque pas.
Et puis on se se dit que si, si, un roman patapouf peut faire un film estimable, "prenez par exemple' Ensemble c' est tout " de Claude Berri , c'était pas terrible en bouquin, non?
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Alexandre Farel, 20 ans, jeune polytechnicien brillant en passe d'intégrer l'université de Stanford, fils de Jean, journaliste politique célèbre et de Claire, essayiste féministe renommée, est accusé de viol par Mila, 18 ans la fille ainée de Adam, le nouveau compagnon de sa mère.

La première partie nous permet de faire connaissance avec les personnages et de bien comprendre le milieu privilégié dans lequel évoluent les membres de la famille Farel mais aussi leurs particularités et leurs failles.
C'est ensuite uniquement du point de vue des protagonistes que nous est décrite la scène qui fait s'accélérer le roman.
Vient alors le temps de l'interpellation, de la confrontation puis du procès magistralement raconté.

La libération de la parole des femmes, le machisme et le sexisme dans notre société patriarcale, le consentement dans les rapports sexuels mais aussi l'influence des hommes de pouvoir et la place des réseaux sociaux dans notre pays, autant de thèmes brillamment abordés.

Cependant, froid c'est l'adjectif qui me vient à l'esprit pour qualifier mon ressenti à la lecture de ce roman.
En effet, Karine Tuil use d'une plume clinique et précise qui, en nous tenant à distance de ses personnages, nous fait d'autant plus nous interroger. Et c'est à nous de nous faire notre avis à partir de tous ces éléments puisqu'elle reste ne prend pas parti.
Une certitude, les choses humaines sont complexes et souvent inhumaines.

#Challenge ABC 2020
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Un épilogue pour le moins pessimiste( voir ma citation) auquel je n'adhère pas .
Un roman sociétal, où l'histoire est " courue d'avance" et dans " l'air du temps": la parité hommes/femmes,les femmes battues,les femmes violées,bon ,je ne suis pas surprise qu'il ait reçu le prix Concourt des lycéens, c'etait le but du jeu et Karine Tuil a rempli son contrat.
Pour moi,c'est irréprochable au niveau construction,écriture, je rejoins totalement Milie_Baker sur ces deux points forts,mais l'histoire est trop convenue .
Deux intouchables par leur notoriété publique vont voir leur monde s'écrouler lorsque leur fils Antoine est accusé de viol.
Un monde où le pouvoir est roi,où se remettre en question relève de l'utopie ,chose impensabledans ce milieu journalistique et audiovisuel et un jour la vitrine vole en éclats ,tout s'écroule.
Si j'ai bien aimé la forme, le style direct,nerveux de l'auteure,en revanche ,j'ai moins apprécié l'histoire qui somme toute est banale.j'ai zappé sur les minutes du procès trop de longueurs ,tout comme la 1ère partie où tous les personnages sont décortiqués savamment, bien analysés, mais la mayonnaise en ce qui me concerne n'a pas pris.
En conclusion ,un roman intéressant mais un manque d'originalité et un pessimisme latent,d'où mes trois étoiles.
J'ai de loin préféré le monde de J.P.Dubois où lemot luminosité côtoie la bienveillance et espoir dans l'espece humaine a chacun son ressenti.⭐⭐⭐
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Les Farel sont un couple en vue : lui journaliste politique vedette, elle intellectuelle et écrivain féministe. Ils ont un fils Alexandre étudiant à Polytechnique puis à Stanford. Ils sont connus et reconnus.
Voici pour la face A.

Les Farel sont sur le point de divorcer : lui a une maîtresse journaliste depuis des années, est dévoré par l'ambition et l'obsession de durer et de ne pas quitter la scène. Elle vient de rencontrer un autre homme, issu d'un milieu totalement différent (juif pratiquant, enseignant, classe moyenne). Leur fils Alexandre, bien que brillant étudiant, est un jeune homme fragile, écrasé par la personnalité du père, assez immature et ayant déjà fait une tentative de suicide.
Voilà la face B.

Le drame va arriver par l'intermédiaire d'Alexandre accusé de viol après une soirée plutôt arrosée. Garde à vue, procès, l'onde de choc sera terrible dans un contexte d' »affaire Weinstein ».

Le roman est donc très (trop ?) ancré dans les sujets d'actualité. L'auteure s'est très bien documentée et tant la garde à vue et les auditions que le procès sont très réalistes, sans fausse note. C'est un bon livre que j'ai lu avec beaucoup de plaisir. Mais ce n'est pas non plus un coup de coeur. Peut-être parce que les personnages sont un peu caricaturaux et pas assez incarnés. Peut-être parce qu'il suit d'un peu trop près l'actualité. Mais il a manqué un je ne sais quoi pour susciter complétement mon adhésion.
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L'air du temps. Ils ne sont pas si nombreux les écrivains qui réussissent à le capter, avec acuité et sans raccourcis démagogiques, et à lui injecter le parfum de la fiction pour en faire un objet à la fois romanesque et documentaire. Karine Tuil fait partie de cette élite littéraire, experte en sociologie de l'immédiateté et auteure à part entière pour la construction de personnages complexes, forts en apparence, lézardés de l'intérieur, dont les vies professionnelles, sociales et intimes sont parfois en contradiction. Les choses humaines est un roman brillant, qui n'a pas peur de s'attaquer au sujet épineux des relations hommes/femmes, dans l'ère du mouvement #MeToo et, très précisément, sur les questions du consentement, de la "zone grise" et de la culture du viol. Opportunisme de la part de la romancière, diront certains. Courage, pourra t-on répondre, d'autant qu'elle ne simplifie jamais et donne les arguments du bourreau comme ceux de la victime. Les choses humaines trouve son acmé dans les scènes de procès, détaillés et réalistes, avec cette mise à nu implacable de la personnalité de l'accusé et de la plaignante. le livre, c'est un parti pris volontairement dérangeant, décrit plus volontiers l'environnement du présumé violeur que celui de sa proie. Karine Tuil aime décortiquer le comportement de ceux qui ont du pouvoir, les hommes naturellement, et elle excelle dans le portrait de l'assaillant, jeune homme bien sous tous rapports, et de son père, bête médiatique et charismatique. Mais le roman nous parle aussi du féminisme et de ses limites, de communautarisme et, plus largement, comme elle l'a fait dans ses livres précédents, de la violence du monde et de la société. le style de Tuil est la plupart du temps limpide et sans afféterie même s'il a parfois une tendance à se faire trop journalistique. le plus important est qu'elle suscite le débat et la réflexion sans chercher à imposer un point de vue restrictif et sans interdire à ceux que l'on accuse de se défendre. Rien à voir avec les réseaux sociaux, ces tribunaux populaires, qui lynchent et fracassent, et qui font aussi partie de cette fresque sociale et brulante qu'est Les choses humaines.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Apparences.

Les Farel font partie de l'élite. Jean est un journaliste politique célèbre, quand Claire, sa femme, est une féministe médiatique. Leur fils Alexandre est étudiant à Stanford. Une plainte pour viol va enrayer cette mécanique.

C'est un excellent roman. Les quatre premiers chapitres nous présentent les personnages avec une plume acerbe et sans concession. Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. En apparence. Chacun présente une vie satisfaisante, mais dans les faits chacun a ses failles et ses fragilités.

Le roman est magnifiquement construit. Tout n'est que nuances de gris. Tel personnage détestable s'avérera être un modèle de dévotion a un autre moment, quand un autre montrera un comportement ambivalent alors qu'il semblait à plaindre.

Les apparences peuvent être trompeuses. L'un de nos personnages en fera l'amère expérience. Comment savoir où se situe le consentement? Est-ce que ne pas dire non à une relation sexuelle vaut consentement ? A l'inverse faut-il demander le consentement pour le moindre point de détail ? N'y a t-il pas un risque d'aseptiser les relations humaines ?

Le bonheur et la sincérité sont bien dérisoires face à l'importance démesurée du prestige et du paraître. Les relations ne servent que l'intérêt des uns et des autres.

En somme, un excellent roman qui questionne la question des apparences.
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