Conte populaire aux deux sens du terme chez nos amis néerlandais, "Le Petit Johannes" (1887) est en réalité un court roman initiatique qui fait écho à "La Petite Poucette" d'Andersen (1876).
En effet, à l'instar de Poucette, Johannes est un enfant qui va pouvoir explorer à l'envi le royaume du peuple de l'herbe à l'échelle d'une fourmi, rencontrer un lutin et des personnages bien moins sympathiques mais tout aussi légitimes dans un conte philosophique : Dieu, Lucifer, la Vie et la Mort. Assez vite, le conte gentillet devient d'ailleurs un conte assez morbide où il est beaucoup question du sens de l'existence et de son issue.
Amour, amitié, famille, foi, vertus et moeurs, pouvoir et politique, etc. les thèmes traditionnels sont tous explorés dans un style talentueux. La narration est bien rythmée, pas le temps de s'ennuyer.
Lire un conte prétendument destiné aux enfants avec les yeux d'un adulte donne accès à une lecture entre les lignes qui n'est pas sans susciter une réflexion, parfois amère, sur la vie et ce que l'on a fait de ses propres rêves.
Challenge XIXème siècle 2019
Challenge RIQUIQUI 2019
Challenge ABC 2019 - 2020
Challenge Globe-trotter 2019
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Waaouw ! Je vois que Babelio est vraiment international ! Encore un livre analysé au cours de néerlandais au lycée ! J'ai lu la critique précédente, et je ne me souviens pas qu'il traitait d'autant de thèmes. Je me rappelle de Windekind, dont je ne connais pas le nom en français, du temps que ma professeur a pris pour nous expliquer les vibrations de ses ailes dans l'air, et que des peintres ont essayé de reproduire ces vibrations dans leurs couleurs... Rédaction un peu boiteuse car souvenirs si lointains... mais bons.
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Ce doit être un papillon de feu, se dit-il, l'espèce en est fort rare. Pourtant le cercle que formaient les ailes en frémissant s'agrandissait et Johannes ne distingua plus qu'une lueur vaporeuse où, peu à peu, se mirent à briller deux yeux sombres ; et un elfe, d'azur vêtu, se trouva soudain à la place de la libellule. Ses cheveux blonds s'enguirlandaient de liserons blancs et, à ses épaules, deux élytres se diapraient de mille reflets comme les bulles de savon. Johannes frissonna de bonheur. Un miracle ! c'était un miracle !