Lorsque l’enfant prend du plaisir à jouer, qu’il rit, alors le jeu remplit sa fonction. Respectez le rythme de l’enfant, si le rire disparaît il est temps d’arrêter. L’exploration du monde commence par la découverte des objets usuels, la fouille minutieuse de son environnement, la manipulation des objets, de la petite cuillère à la télécommande, sous l’œil vigilant de papa et maman.
Lorsque l’estime de soi ne se construit pas solidement durant l’enfance, l’adulte s’évertue à neutraliser, à compenser, à suppléer aux faiblesses, aux failles de son estime personnelle. Bien sûr, nous pouvons vivre avec une estime de soi faible ou instable, mais combien de souffrances, de renoncements, d’insatisfactions puisent-ils leurs origines dans ces manques ? Nos blessures à l’estime de soi dans l’enfance handicapent trop nos vies et celles des générations futures pour ne pas agir.
Si le passé ne se réécrit pas, vous avez le droit de leur en vouloir, de pardonner ou non, le droit de ne pas les aimer, le droit de les aimer même s’ils vous ont fait souffrir. En la matière, il n’existe pas de norme ni d’obligations filiales, si ce n’est un postulat de notre culture judéo-chrétienne (« Respecte ton père et ta mère ») et je ne pense pas qu’elle soit la seule à porter cette injonction à l’origine de tant de souffrances et de renoncements – beaucoup de groupes humains ont cette injonction gravée en eux. En aucun cas, vous n’êtes obligé de reproduire leur modèle ni d’adopter une position aux antipodes de la leur. Adultes, nous devenons responsables, capables de modifier nos comportements, nos pensées, nos croyances.
Les enfants/les adolescents pourvus d’une bonne estime de soi développent une bonne résistance au stress, car ils ont confiance en leurs ressentis, en leurs intuitions. Ils comprennent le lien entre leurs émotions et leurs besoins. Ils savent exprimer leurs émotions et leurs ressentis corporels. Ils utilisent la communication assertive pour satisfaire leurs besoins.
Nous voulons armer nos enfants de compétences et de savoirs, car dans un monde incertain, nous jugeons qu’il est important de leur offrir un maximum d’opportunités pour qu’ils soient les plus compétents. Nous guettons leurs premiers pas, leurs premiers mots, nos petits et grands respectent-ils le bon timing ? En consultation, j’entends souvent des parents me dire : « Il a marché fort tard, à 14 mois » ou « Il est déjà en retard d’un an, il termine le cycle secondaire à 19 ans ». Il ne va pas perdre encore une année en plus pour partir à l’étranger et apprendre une langue, s’ouvrir à une autre culture, prendre ses responsabilités en travaillant pour financer son voyage, fuir le cocon familial pour ouvrir ses ailes…