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EAN : 9782245014202
277 pages
J.-C. Lattès (30/11/-1)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Traduction en français de l'ouvrage "Manaos".
L'auteur nous propose un roman d'aventures de haute volée dont le cadre se situe en Amazonie (pérou, équateur, brésil et colombie). Le seringuero ou cauchero est le coupeur d'hévéa pour en extraire le latex. Bien souvent des milliers d'esclaves, indiens ou blancs capturés ont donné leur vie pour le précieux liquide...
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tristantristan m'avait involontairement mise en quête de ce livre;en précisant qu'il était devenu introuvable j'avais encore plus envie de le lire! Après négociation, ce livre "à consulter sur place" à la médiathèque a obtenu un droit de sortie : ) .
Plus sévère que Tristan j'ai tout de même passé un bon moment avec ce roman. Intriguée j'ai vérifié si les personnages avaient réellement existé mais ce n'est pas le cas. Ce qui, malheureusement, est bien réél est l'esclavagisme pour s'enrichir dans l'exploitation du latex. Ce fond historique avec toute la violence qu'il engendre rend "l'aventure"poignante et moins exotique qu'Indiana jones! La descrption de la jungle amazoniene est parfaite dans ce qu'elle posséde d'hypnotique, de richesse mais aussi d'enfer.C'est aussi un appel à la révolte pour la dignité.
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« Seringueros » est le terme espagnol pour désigner les récolteurs de latex. Dans ce roman, ils sont au coeur de l'action. Les mauvais traitements qu'ils subissent sont si éprouvants qu'il ne leur est pas laissé d'autre issue que de terminer leur vie misérablement dans la jungle amazonienne. Certains seringueros se décident cependant à réagir. Un récit d'aventures qui dévoile la violence et les abus du temps de la fièvre du caoutchouc.


Archimède, dit el Nordestino, travaille comme seringuero au coeur de la forêt amazonienne. Il espérait rembourser rapidement sa dette qui était d'un modeste montant. Mais c'est tout le contraire. Il se trouve piégé. Plus il travaille, plus sa dette augmente. Son logement, sa nourriture, son matériel lui sont facturés à des prix exorbitants. Tant qu'il n'a pas remboursé sa dette, il ne peut partir. Les sbires de Carmelo Sierra, le propriétaire de la plantation de caoutchouc, l'en empêcheraient. Ils sont postés à des endroits stratégiques et sont bien armés. Aucun fugitif ne leur échappe.

Howard, surnommé el Gringo, est un ancien homme de main de Carmelo Sierra. Celui-ci l'a puni parce qu'il avait eu une aventure avec sa maîtresse, Claudia. Il l'oblige désormais à travailler comme seringuero.

Claudia subit aussi la vengeance de Carmelo Sierra. C'est contre sa volonté qu'elle est la maîtresse de celui-ci. L'Argentin l'a achetée et fait d'elle son esclave sexuelle. Il décide de lui faire payer son écart avec el Gringo, en livrant son corps à tous les travailleurs de l'exploitation de caoutchouc. Elle est ainsi prostituée de force.

Ramiro est le frère d'un chef amérindien Aucas. Il est originaire de la rive droite du fleuve Kapo dans l'Amazonie équatorienne. Il a été capturé avec d'autres membres de sa tribu – femmes et enfants compris – pour servir de main-d'oeuvre, ou plutôt d'esclaves, dans l'exploitation de caoutchouc de Carmelo Sierra. Ramiro travaille en compagnie d'Archimède à la récolte du latex.

Archimède, Howard, Claudia et Ramiro ont conscience que leur vie est sacrifiée sur l'autel des profits et de la mesquinerie de Carmelo Sierra. Ils savent qu'ils succomberont sous peu à la cruauté de celui-ci. Ils décident alors de s'enfuir. Ce projet ne s'improvise pas. Ils doivent bien calculer leur coup. Un échec signerait leur mort assurée par les tortures les plus barbares. Carmelo Sierra n'hésiterait pas à les faire dévorer vivant par les piranhas.

Les quatre comploteurs parviennent à s'échapper de l'exploitation de caoutchouc. Il faut dire qu'ils se servent intelligemment des atouts de chacun. Claudia feint la séductrice et neutralise sa victime lorsque celle-ci se met naïvement entre ses mains. Howard est très adroit avec les armes. Ramiro connaît parfaitement la forêt amazonienne. C'est lui qui guide ses compagnons dans la bonne direction. Archimède se révèle être, pour l'occasion, un bon meneur et coordinateur. Il ne pensait pourtant pas avoir cette qualité.

Les fugitifs ne sont pas sortis d'affaire. de nombreux obstacles se trouvent sur leur chemin. Ils risquent de se faire prendre par les nombreux sbires que Carmelo Sierra a postés sur sa très vaste concession. Et si ce n'est pas Carmelo Sierra, ils peuvent se faire attraper par les hommes d'un autre exploitant de caoutchouc. Les quatre compagnons d'évasion doivent également s'acclimater à l'environnement dans lequel ils errent. La forêt amazonienne et les fleuves qui la traversent ne sont pas sans dangers, même pour un homme aussi expérimenté que Ramiro.

Le récit de la fuite tient le lecteur en haleine. Les obstacles se dressent les uns après les autres. Les fugitifs doivent faire preuve d'habileté et mobiliser leurs ressources tant physiques que mentales. S'ils perdent espoir au milieu de cette jungle, ils sont perdus. Il est essentiel qu'ils restent complices et solidaires.

La violence est omniprésente dans ce roman. Les propriétaires des exploitations de caoutchouc ne lésinent pas sur les persécutions pour favoriser la productivité et conserver une main-d'oeuvre docile. Rongées par leur condition d'esclave, leurs victimes se comportent elles-mêmes avec brutalité. L'auteur, Alberto Vazquez Figueroa, montre comment chacun des quatre compagnons de cavale a été affecté par le travail forcé et la captivité. La libération n'apaise pas les tourments qu'ils ont endurés. Ils peinent à se reconstruire et, par manque de confiance, sont réticents à nouer des contacts humains.

Archimède exprime à plusieurs reprises le même espoir : la fin du monopole amazonien sur le caoutchouc suivi de l'effondrement de son cours. Il ne sait pas encore que les Anglais réaliseront son souhait. En transplantant des arbres à latex dans leurs colonies, ils ont indirectement mis un terme à la fièvre du caoutchouc et aux abus qui l'ont accompagnée.

Lien : https://editionsbarometre.co..
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Roman d'aventure sous fond historique de l'esclavage causé par l'exploitation du caoutchouc dans les pays amazoniens.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Pour l'Indien, le travail avilit dès l'instant où il limite son libre arbitre. Il peut passer des heures à construire une hutte ou à abattre un arbre, mais il le fait toujours par goût, car si l'envie le prend d'aller dormir ou pêcher il le fait, laissant son ouvrage en plan sans que l'idée l'effleure d'une quelconque responsabilité.
Cette "responsabilité" était un concept inexistant, pour la plupart des membres des tribus amazoniennes qui ne se sentaient nullement responsables ni comme pères, ni comme époux, ni comme membres d'une communauté.
A plus forte raison comme collecteurs de caoutchouc au service de l'homme blanc.
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Le jour où Charles Goodyear avait découvert qu'en mélangeant le latex d'un arbre appelé Hevea brasiliensis avec du soufre on obtenait du caoutchouc...il avait condamné à la plus atroce misère des millions d'êtres.
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Pour l'Indien,le travail avilit dès l'instant où il limite son libre arbitre
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