Henri Vernes, le père de Bob Morane, eut lui-même une vie des plus aventureuse. Il est logique de penser qu'il a mis beaucoup de lui (ou de son moi idéal) dans son héros.
Et c'est vrai que, quelles que soient les ambiances choisies par l'auteur, SF, western, espionnage, fantastique etc... le trait commun de tous les Bob Morane, qu'ils soient en romans ou en BD c'est l'aventure...avec un grand A.
Une fois n'est pas coutume, c'est seul (traduisez sans Bill Ballantine, son compagnon de toujours) que Bob Morane s'en va sur les bords de la Léna, en Sibérie, afin de réaliser un reportage. A peine arrivé, il survit à un crash (mais quoi de plus normal pour un ex pilote de chasse de la RAF ?), et découvre, au sol, d'étranges et gigantesques traces d'un animal inconnu. Les légendes locales le nomme le Mamantu...
Pourquoi j'ai particulièrement aimé ce Bob Morane, plutôt que tous les autres que je viens de lire récemment ? Aucune idée, les ingrédients et ressorts sont toujours les mêmes : le héros infaillible, la belle nana, les animaux préhistoriques, les peuplades primitives, les expériences scientifiques moralement contestables...Les dessins de Coria, très classiques, sont très agréables (même s'ils n'égalent pas ceux de Vance au meilleur de sa forme). Sans doute un feeling particulier avec les mammouths et les grand espaces sibériens...et puis ce truc immémorial de l'homme contre la bête, sur fond d'expériences soviétiques improbables. Ah ça, on est loin des vidéos de l'214^^, c'était une autre époque.
Mais Bob Morane a, en lui, cette humanité teintée de bravoure qui lui font traverser toutes les époques et rester le même. Car, toutes les époques ont besoin de héros. Et, à en juger par la récente reprise de la franchise par Bec et
Corbeyran, ce n'est pas prêt de s'arrêter. C'est peut-être ça la marque des grands.