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EAN : 9782226326058
380 pages
Albin Michel (28/03/2018)
3.31/5   44 notes
Résumé :
Short Creek, Arizona, 1974. Loretta, quinze ans, vit dans une petite communauté de mormons fondamentalistes et polygames. Le jour, elle se plie à l'austérité des siens, et la nuit elle s'échappe avec Bradshaw, un jeune homme de la ville avec qui elle envisage de s'enfuir loin d’ici. Mais pour mettre un terme à ses escapades nocturnes, ses parents la marient à Dean Harder, qui a une trentaine d'années de plus qu'elle, une première épouse et déjà sept enfants.
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman de la collection " Terres d' Amérique " de chez Albin Michel , c'est tentant . Je remercie donc cet éditeur et Babelio de me l'avoir offert.

Cette lecture, je l'ai abordée avec curiosité ,d'abord attirée par le côté vintage, l'Arizona et la promesse d'un road-trip.

Mais, très vite , le ton est donné : il faut subir une immersion totale dans la communauté mormone .
La première partie du roman nous en décrit le quotidien par le menu .
Au fil du récit, se dévoilent les moeurs : polygamie , pédophilie , maltraitances , cupidité , barbarie etc... le tout bien drapé dans le conformisme religieux .
Le sectarisme de l'endoctrinement préservant de tout sentiment de culpabilité , le chef de famille peut imposer toutes ses volontés . Ainsi, la jeune Loretta voit-elle ses rêves de liberté anéantis par un père puis un mari.

Elle va se retrouver embourbée dans une vie d'un autre âge , aux côtés de sa "soeur ", l'autre épouse , qu'elle devra relayer pour procréer tout en menant une vie de labeur, d'obéissance et de prières.
Mais, elle va côtoyer d'autres jeunes qui comme elle, rêvent de fuir ce milieu austère : ils aiment le rock ou la moto , les voitures . Mais , tout divertissement étant proscrit , que d'abnégation et de ruses il faudra pour arriver à leurs fins !

Et ainsi avance-t-on dans le récit à un rythme lent, lourd, pesant ; j'ai eu l'impression d'être moi-même engluée dans cette communauté et ce, pendant plus des deux tiers du roman .

Pourtant, l'auteur a sans doute voulu aérer le récit en ponctuant les différents chapitres de parenthèses bizarres : on a ainsi droit au feuilleton biographique d'un cascadeur, qu'un des jeunes mormons idolâtre en secret .J'avoue avoir fini par les survoler tant elles m'ennuyaient ces péripéties !

Alors, elle en a mis du temps pour bouger la Loretta !
Et, si road-trip il y a , on ne peut pas dire que l'aventure soit bien palpitante : ça manque de souffle !
C'est dommage , les personnages étaient plutôt bien campés.

Sinon, j'imagine que l'auteur a écrit ce roman pour dénoncer les dérives sectaires . Pourtant , parfois, j'ai eu une impression fugitive de condescendance : je préfère l'attribuer à des formules maladroites .
La fin aussi me laisse perplexe.

Je dirais que c'est un roman ténébreux , acide qui propose un regard désabusé sur une Amérique profonde des années 70 .
C' est un premier roman , voyons la suite.







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Colorado City 1975. Romeo et Juliette chez les mormons. Jason tombe amoureux de Loretta une jeune fille de tout juste seize ans, mais à seize ans chez les mormons fondamentaliste on est femme et comme Loretta semble avoir des envies d'ailleurs, ses parents la marient à un homme de trente ans son ainé. Dean Harder a déjà une épouse et six enfants, qu'à cela ne tienne, la polygamie est autorisée dans cette communauté.

Loretta est belle et fraiche à damner un saint mais le joug d'un mari et les tâches ménagères auront tôt fait d'étouffer toutes envies de liberté.

Sacré Dean, comment un « vieillard » libidineux de quarante-cinq ans peut-il se croire plus aimable qu'un jeune homme fan de Led Zeppelin et du Seigneur des Anneaux. Jason et Loretta sont prêts pour le grand départ.

Loretta dans son univers gris mormon rêve d'un monde d'affiche publicitaire : une Ford mustang rose assortie au Rouge à Lèvre Tussy.

Shawn Vestal écrit l'histoire d'une prise de conscience devant l'autorité et l'hypocrisie d'une religion qui nie l'individu. Description méticuleuse d'une petite communauté refermée sur elle-même puis récit rapide et fulgurant d'une fuite amoureuse comme dans les road trip des années 70.

Lisez absolument « Good Bye Loretta », c'est le formidable roman d'une difficile émancipation et d'une époque.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un bref aperçu sociologique à travers les yeux d'une jeune fille dans la communauté mormonne.
*
Le choix de ce livre?
Déjà par le biais du Picabo River Book Club (sur FB) qui rassemble les amateurs de littérature nord-américaine. Et par l'entremise de la modératrice qui a proposé un partenariat avec l'éditeur Albin Michel et sa superbe collection "Terres d'Amérique". (je les remercie bien chaleureusement tous les deux).
"Un paysage littéraire nord-américain riche d'une diversité de styles et d'univers singuliers"
*
Le thème assez original et peu exploité - ici la communauté mormonne - m'a attiré de suite; et par la couverture aux couleurs "vintage" des années 70 (je pense tout de suite aux célèbres photographies de David Hamilton).
*
L'histoire fictionnelle d'une jeune fille de 15 ans, Loretta, dans une communauté mormonne, dans les années 70.
Les chapitres de l'héroine alternent avec d'autres personnages tels quelques membres de la famille ainsi qu'un cascadeur, Evel Knievel (qui a réellement existé).
Le récit, linéaire dans la progression de l'histoire se passe sur une année environ, dans l'état d'Arizona et de l'Idaho.
Le road-trip annoncé dans le résumé arrive en 2/3 du roman. Il n'est pas la finalité du récit et apporte peu à la cohésion de la trame.
*
Parlons de Loretta.
Une jeune fille élevée dans la tradition fondamentaliste et polygame des Mormons. Une adolescence "à faire le mur" en quête de liberté va la précipiter dans un mariage forcé avec Dean, un patriarche intégriste. Elle devient donc la 2ème épouse-soeur de cette grande tribu. Cette vie fermière remplie de prières, corvées et devoirs conjugaux ne la satisfait pas (hormis l'attachement aux enfants de Ruth, la première-femme). Loretta rêve d'une vie de magazine, de soif d'ailleurs. Elle va rencontrer Jason, son neveu par procuration. Un jeune homme passionné par le rock and roll et peu sûr de lui.
Ces deux êtres que la religion rassemble vont s'unir et former le projet de s'échapper de ce carcan rigide et hors du temps.
*
Les jeunes emmènent également le meilleur ami de Jason, Boyd, un jeune indien un peu paumé, lui aussi en quête d'adrénaline.
Un casino, une rencontre inopportune, une trahison. Les jeunes gens vont se heurter à la réalité. Loretta, par la découverte de sa féminité, se retrouvera désabusée et peut-être déçue....
*
L'immersion dans la vie quotidienne des Mormons m'a fait penser tout à suite à la bonne série télé "Big Love" qui traite ce sujet avec beaucoup de sensibilité. (polygamie: difficultés de cohabitation entre épouses-soeurs et incompréhension de la part des profanes).
*
J'ai moins apprécié les chapitres concernant le cascadeur, ne voyant pas vraiment "la part ajoutée" au récit.
La fin est un peu abrupte et pose la question du futur des adolescents.
Les personnages sont bien campés, avec chacun une part d'ombre. (une noirceur toute particulière chez Dean "l'homme vertueux", enfin il me semble....).
L'auteur dont c'est le premier roman, a sû nous transporter dans des vastes espaces que sont l'Arizona et l'Idaho, et en même temps dans un huis-clos religieux et singulier. On voit que la recherche documentaire a été minutieuse , par exemple dans les particularités de chaque "branche" de cette communauté. (les fondamentalistes et les "plus tolérants").
*
Une ode à la liberté de pensée et de croyance. Et surtout au choix de vie d'une jeune femme dans les années 70.
Une bonne traduction avec un style fluide que j'ai apprécié. J'attendrais donc avec grand plaisir les prochaines publications de Shawn Vestal.

PS: Pour avoir les 2 chroniques complètes (et celle de ma fille), rendez-vous sur notre blog mère & fille.
https://red2read.wordpress.com/2018/04/28/goodbye-loretta-de-shawn-vestal/





Lien : https://red2read.wordpress.c..
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1974, en Arizona, Loretta, une adolescente de quinze ans, vit dans une communauté de mormons fondamentalistes et polygames. le soir, elle a l'habitude de retrouver son petit-ami à l'extérieur du village, jusqu'au jour où ses parents s'en rendent compte. Pour la remettre dans le droit chemin, ils décident de la marier à un homme de trente ans son aîné, déjà marié et père de plusieurs enfants.
Résignée et obéissante, Loretta poursuit son chemin de femme mariée tout en aspirant secrètement à une autre vie, celle de tous les jeunes américains.
Lorsqu'elle rencontre Jason, un adolescent de son âge, dans une communauté voisine moins fermée et surtout plus souple, l'espoir renaît.
J'ai eu le privilège de recevoir et de lire ce livre avant sa sortie en librairie et je remercie sincèrement Babelio et les éditions Albin Michel pour l'envoi de ce titre et la découverte de cet auteur.

"Goodbye Loretta", c'est une histoire de liberté tout simplement.
Loretta est une jeune fille qui aime sortir, porter des jeans et s'amuser. Elle adorerait se maquiller comme les femmes en photo sur les affiches publicitaires. Elle voudrait passer plus de temps avec Bradshaw, son petit-ami. Elle réussit cependant à mener une vie insouciante une fois la nuit tombée mais cette "liberté" sera de courte durée. Un soir, de retour d'une énième virée nocturne, elle escalade le mur de la maison familiale jusqu'à la fenêtre de sa chambre et y retrouve son père et sa mère qui l'attendent, furieux. Dès ce jour, elle ne peut plus sortir seule, sa fenêtre est verrouillée et son mariage est très vite organisé auprès de Dean, un homme de quarante-cinq ans, qui mène une vie bien plus austère. Loretta accepte sans contester mais ne reparlera plus jamais à ses parents.
Sa nouvelle vie d'épouse est organisée et parfaitement ritualisée [...].
Le jour où Dean apprend le décès d'un proche, toute la famille doit se déplacer dans une communauté voisine pour assister aux obsèques du défunt. C'est là que Loretta découvre une communauté bien plus libre où la polygamie n'existe pas. Les familles ont la télévision et la radio, les gens sortent librement et les jeunes sont scolarisés. Elle y rencontre Jason, dix-sept ans, avec lequel elle se sent proche. de fil en aiguille, les discussions puis les confidences se font jusqu'au jour où Loretta émet le souhait de partir.
[...]
"Goodbye Loretta" c'est un voyage en Amérique dans les années 1970, le rêve américain, les road trips, les grands espaces, et surtout la musique. J'ai aimé me plonger dans l'époque des seventies, découvrir la vie des mormons et m'évader dans les paysages de l'ouest des Etats-Unis.
J'ai trouvé le livre vraiment bien écrit, l'écriture très fluide et l'histoire prenante. le récit est également étayé par des flashbacks avec l'année 1953 lorsque la police fédérale a fait une descente dans la communauté des mormons, emprisonnant les hommes, séparant les femmes des enfants et essayant de placer les plus jeunes dans de "bonnes" familles américaines : un fait historique réel peu connu dans l'histoire des Etats-Unis mais qui a laissé des traumatismes dans plusieurs familles.
Premier roman prometteur de Shawn Vestal, ce livre a été pour moi une très belle découverte littéraire.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Était-ce bien utile de mettre au centre de l'histoire ce motard cascadeur américain, Evel Knievel ? Peut-être que l'auteur est fasciné par celui qui se battit pour imposer le port du casque à moto, dans son pays ? Bien sûr, les deux anti-héros du roman, Jason et Boyd sont fous des exploits de cet homme mais c'est Loretta, un certain Bradshaw et les communautés de mormons qui captent l'essentiel de l'intérêt pour une histoire passionnante et très instructive.
Le titre choisi en français recentre d'ailleurs l'intrigue sur la véritable héroïne alors que le titre original, Daredevils (casse-cou ou cascadeurs) renvoie au fameux motard. Mais, finalement, je dois reconnaître que Loretta, Jason et Boyd, sont aussi des risque-tout comme Shawn Vestal le raconte si bien.
Goodbye, Loretta est un roman dont les épisodes sont soigneusement datés et c'est important pour la lecture car l'auteur nous renvoie au passé de ces mormons et de leurs luttes intestines. Il y a ceux qui évoluent un peu et ceux qui se croient ultra-purs afin de faire perdurer la polygamie en tentant de la masquer tant bien que mal.
Dean Harder est de ceux-là. Déjà marié à Ruth qui lui a donné sept enfants, il réussit à épouser Loretta (15 ans) avec l'assentiment de son père. Pourtant, elle connaissait déjà « le monde profane, puis retournait à la maison, à la vénération et à l'ennui. »
À Short Creek, Arizona, vivent ceux qui se revendiquent comme membres de l'Église fondamentaliste de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, comme l'Ordre uni, le cercle le plus vertueux… L'autre pôle du récit se trouve à Gooding, Idaho, où Jason et son grand-père rusent pour aller assister à un exploit d'Evel Knievel, à Twin Falls où c'est la fête : « La foule est vulgaire et sale, mais effroyablement belle. »
C'est cela qui ressort le plus de cette communauté : une sorte d'attraction – répulsion, des gens gavés de beaux principes mais sachant bien mener leur barque pour éviter les écueils d'une trop grande modernité.
Loretta qui ne rêve que de liberté est donc devenue « épouse-soeur » d'un homme déjà marié, terriblement cupide et qui a promis d'attendre que sa seconde épouse ait 16 ans pour consommer le mariage…
L'auteur rappelle les événements de juillet 1953, à Short Creek, aujourd'hui Colorado City, où les Fédéraux ont tenté de briser la communauté pratiquant la polygamie. Ruth fut de ces enfants arrachés brutalement à leurs parents.
Ensuite, après le décès du grand-père, tout le monde se retrouve des centaines de kilomètres plus au nord, à Gooding (Idaho). J'ai été de plus en plus absorbé par la vie de ces gens, leurs intrigues, leurs traditions religieuses et surtout ému par ces jeunes gens qui risquent tout pour tenter de retrouver la liberté, s'arracher du carcan familial. Les scènes finales sont palpitantes, dignes des meilleurs thrillers.
Je remercie Masse Critique de Babelio pour cette belle découverte.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Boyd et lui se traînent chaque jour comme des prisonniers à la soupe.
Tous les matins , Jason passe le prendre pour aller au lycée , ils râlent et écoutent " Houses of the Holy " de Led Zeppelin , vont en cours , puis se retrouvent à la cafétéria pour râler un peu plus .

[...] Tout y passe./ les profs, les parents , les flics , les lois , les proviseurs , les évêques , les oncles , les tantes ,les cousins , les filles , les voitures , les vendeurs , les serveuses , les stars de la télé , le bicentenaire de l'Indépendance des Etats Unis , Dean et Loretta.

Ce n'était pas la vie dont ils voulaient .
Ils n'arrivaient pas à respirer.
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Tu n'entendras jamais les gentils dire la vérité là-dessus, petite soeur, car que se passait-il alors ? Que se passerait-il s'ils devaient accepter la véritable histoire de ce pays ? Le fait que ce sont les Saints - ceux que tout le monde a rejetés, que tout le monde a méprisés et méprise encore, les mormons, abandonnés par leur propre église, exclus par tous - qui ont ouvert la voie Loretta. Qui ont montré l'exemple.
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Loretta se tourne et file vers la maison. Où veut-elle aller ? Lorsqu'elle pense à son avenir, elle imagine toutes sortes d'expériences et de libertés, s'achète toutes sortes de vêtements neufs, dévore des sucreries et du bœuf à longueur de journée, conduit une voiture rose et porte du rouge à lèvres Tussy. Mais où se trouve-t-il ? A quel endroit ?
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Une fois les langes et les membres enlacés, il n'était plus question de dire non à Bradshaw.
Pourtant, Loretta l'avait fait.
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Elle va devoir dormir quelque part, bien qu’elle n’ait nulle part où aller. Elle va devoir s’occuper de sa cheville, bien qu’elle n’ait aucun moyen de payer un médecin. Elle a besoin de chaussures. De nourriture. D’essence. Elle ne sait absolument pas comment elle va se procurer tout ça.
Pourtant, elle n’a jamais été aussi heureuse, c’est le meilleur moment de sa vie – et ce n’est que le début.
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