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EAN : 9782266041584
414 pages
Pocket (01/02/1991)
4.31/5   8 notes
Résumé :
Dans ces Bananes de Königsberg, Vialatte raconte l'Allemagne telle qu'il l'a vue, ressentie, de 1922 à 1949. Arrivé en Allemagne en 1922, Vialatte s'installe à Mayence. Il respire à grandes bouffées ce folklore rhéan dont il a rêvé. L'écrivain retrouve l'Allemagne éternelle qu'il imaginait, romantique, teintée de piété monastique, le Rhin mystérieux et sa fascinante Lorelei.
Assez vite cependant, son enthousiasme faiblit. Déçu, inquiété par l'Allemagne pro-na... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre au titre une fois encore énigmatique , je rappelle quelques titres d'autres recueils de chroniques de Vialatte : "Profitons de l'ornithorynque", "Les champignons du détroit de Behring", se divise en trois grandes parties :

1-Le carnaval rhénan
2-Les fakirs à la svastika
3-Ces messieurs de Lunebourg.

La première partie présente un Vialatte germanophile, qui pense que la culture et les arts peuvent faciliter le rapprochement et la réconciliation des allemands et des français, après la grande hécatombe de la première guerre mondiale, il y oeuvre avec enthousiasme au sein de la "revue rhénane".

La deuxième partie, la plus courte, voit Vialatte s'alerter de la montée du nazisme ; il ne semble guère entendu quand il prédit la guerre qui menace

La troisième est consacrée aux recensions par Vialatte des procès de criminels de guerre nazis, qui ne semblent pas prendre la mesure de ce qui leur est reproché.

Alexandre Vialatte, ami des arts, des hommes, des bêtes, des choses, découvreur et premier traducteur français de Kafka a vu ses espoirs et ses rêves fraternels et pacifistes s'effondrer.

C'est de cela dont il est question dans ces "bananes de Königsberg", une désillusion qui vient, d'abord insidieusement puis qui éclate et laisse des blessures...

Cela aussi, Vialatte savait bien l'exprimer, car comme l'écrit son amie Ferny Besson dans sa préface : "Ces "Bananes de Königsberg" éclairent et nuancent l'apparence de frivolité qu'Alexandre Vialatte s'est amusé, presque toujours, à donner de lui-même. Elles affirment qu'il est aussi un écrivain profond."
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"tombé",non par hasard,mais par ricochet ,sur ce livre.
dont je conseille à tous la lecture.
Et on se demande d'où s'inspirait Pierre Desproges?
Pauvres de nous qui n'avons plus que les "révoltes "d'un Hanouna pour nous amuser ou le sérieux d'un Michel Onfray pour nous informer.
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Une compilation d'articles et de lettre d'une actualité désespérante par un auteur formidable "notoirement inconnu" selon ces propres dires. Les 150 premières pages font peur, les cent cinquante dernières éclairent l'esprit humain sous un terrible jour.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
1927: il faut se représenter que l'université allemande est demeurée l'une des citadelles du nationalisme,et que l'on y étudie les langues étrangères,la physique et l'histoire des plantes,sciences éminemment pacifiques sous d'autres latitudes,à l'aide d'un grand sabre et d'un petit képi.
La vieille demoiselle avait des cheveux splendides,on aurait dit l"après" du Pétrole Hahn qui trône à la page des réclames entre les pieds malades et les poitrines de 1905.Quelque chose,aussi,d'ardent,de discipliné,d’idéaliste.Elle faisait des gestes poétiques ,et,dès qu'on parlait de choses de l’âme,lançait les bras au ciel avec un grand élan;une exaltation la portait toujours,elle était théosophe et végétarienne;elle se nourrissait de purées légères,d'idéal et de légumes bouillis;c'était l’ange de la pédagogie primaire.
1933: Mais le fétiche définitif,celui qui a détrôné les autres,qui les combine et les résume,c'est la croix gammée de Hitler..........symbole de la ruée "aryenne" se recommande des mêmes origines que les emblèmes des société mystiques et des société militaires qui assouvissaient auparavant le besoin de mystère et l'appétit de bataille des excités
1935:Un accessoire non moins hallucinant de la sorcellerie berlinoise,c'est le veilleur de nuit déguisé en uhlan>. Cet ancien militaire chauve qui porte encore un dolman défraichi, légèrement humilié par des boutons civils ,mais qu'il brosse jusqu'à la moelle,apparait au fond des couloirs comme un traitre de mélodrame,armé d'une lanterne sourde et équipé d'une mécanique à marquer le temps,pour qu'il puisse contrôler d'une façon scientifique la fréquence de ses randonnées,l'abondance de ses sabbats.
1935: La fortune de Hitler,je ne dis pas des choses neuves,je ne cherche qu'à faire le point et à noter ce que j'ai vu,est née de ce qu'il a rendu à l'Allemagne la conscience de ses ressources,le gout de sa puissance militaire et l'obsession de sa grandeur.L'Allemagne était devenue nudiste faute de conseils de révision. Hitler lui a rendu assez d'estime pour soi pour qu'elle se permette d’être courtoise avec les étrangers dans ses rapports présents.Cela sent un peu la leçon,le par cœur,il n'importe.
1945: (tribunal de Lunebourg) J'ai demandé à un jeune garçon qui avait assisté aux débats,si toutefois on peut ainsi nommer la lecture de deux cents témoignages
" que penses-vous de toute cette histoire"
_ "C'est forcément exagéré,m'a -t-il répondu.
Il pense sans doute que les morts abusent de leur état de cadavres pour faire croire qu'ils sont trépassés.
Il est dommage que tout le public allemand n'apprenne pas mieux les détails du procès.Sinon ,d'ici quinze jours le petit nazi qui trouvent que les cadavres exagèrent vous racontera que vous les inventer.il le fera croire facilement au monsieur qui garde l'urinoir et qui dit;"j’espère bien qu'on va les pendre tous" comme il dira peut-être demain que ce sont les héros nationaux- parcequ'il faut bien avoir,n'est pas,l'opinion de ceux qui vous font vivre.
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Les débats d'aujourd'hui ont placé en vedette la Bormann. La Bormann est une immondice du genre grisâtre et gémissant,avec des yeux de chouette et des cheveux frisés.Il ressort des faits qu'on lui reproche que la victime de son principal forfait a du être tuée plutôt par son chien jaune que par un autre chien qui est noir.Ce qui lui permet de nier avec une bonne foi évidente.Car le témoin hésite sur la couleur du chien,et, convenez en,lorsqu’un témoin frivole vient expliquer que vous avez fait manger quelqu'un par un chien noir alors que ce chien était jaune,c'est un imposteur impudent qu'il faut confondre par le mépris.
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Vidéo de Alexandre Vialatte
Emmanuelle Bayamack-Tam et son invité, Frédéric Boyer.
À l'occasion d'une grande journée dominicale qui célèbre à La Criée les 40 ans des éditions P.O.L, Oh les beaux jours ! a convié l'un des grands noms de ce catalogue, Emmanuelle Bayamack-Tam, qui publie aussi des romans noirs sous le nom de Rebecca Lighieri, et dont l'oeuvre, dense et d'une folle liberté, échappe à toute tentative de classification. Récemment couronnée par le prix Médicis pour La Treizième Heure, l'écrivaine reviendra sur les thèmes récurrents de ses romans : la métamorphose, qui parcourt son oeuvre, mais aussi le rapport au corps – notamment lorsqu'il se transforme à l'adolescence –, la famille et le nécessaire requestionnement du rôle qu'on lui alloue dans nos sociétés, la religion et l'appartenance à une communauté, la question du genre et des identités multiples…
L'entretien explorera également le style Bayamack-Tam, sa capacité à mêler les voix en explorant les genres littéraires (poésie, récit, chanson…) jusqu'à les renouveler, son art singulier et assumé de laisser infuser dans ses romans toutes les lectures qui l'ont «enfantée» en littérature. La conversation portera également sur une pièce de théâtre en cours d'écriture, dont nous sommes allés filmer les répétitions, et sur son goût pour le cinéma, en particulier pour les films de Pedro Almodóvar. Il sera aussi question du roman graphique qu'elle a écrit avec Jean-Marc Pontier, et bien sûr de Marseille, ville de ses origines présente dans nombre de ses romans, avec une interview exclusive d'une patronne de bar bien connue des Marseillais…
À ses côtés, pour évoquer la richesse de son travail et sa double identité littéraire, son éditeur, Frédéric Boyer, apportera un éclairage sur cette oeuvre sans pareille.

À lire (bibliographie sélective) — Emmanuelle Bayamack-Tam, « La Treizième Heure », P.O.L., 2022 (prix Médicis 2022). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Arcadie », P.O.L, 2018 (prix du Livre Inter 2019). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Je viens », P.O.L, 2015. — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Si tout n'a pas péri avec mon innocence », P.O.L, 2013 (Prix Alexandre-Vialatte). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Une fille du feu », P.O.L, 2008. — Rebecca Lighieri, « Il est des hommes qui se perdront toujours », P.O.L, 2020. — Rebecca Lighieri, « Les Garçons de l'été », P.O.L, 2017. — Rebecca Lighieri, « Husbands », P.O.L, 2013. — Rebecca Lihieri et Jean-Marc Pontier, « Que dire ? », Les Enfants Rouges, 2019.
Un grand entretien animé par Chloë Cambreling et enregistré en public le 28 mai 2023 au théâtre de la Criée, à Marseille, lors de la 7e édition du festival Oh les beaux jours !
Podcasts & replay sur http://ohlesbeauxjours.fr #OhLesBeauxJours #OLBJ2023
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