AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,24

sur 896 notes
Yvonne, veuve de 80 ans, se résigne à vendre sa maison et à aller finir ses jours dans un EHPAD.
J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée qui nous montre la réalité de la vieillesse, les corps qui ont souffert, les esprits embrumés, les rêves disparus, les souvenirs qui s'estompent, les êtres chers qui sont tous partis rejoindre un au-delà, les proches qui ne viennent pas souvent rendre visite à leurs parents, la solitude et l'ennui….
Mais heureusement, il reste encore des actes fous, des petites tentatives de rébellion, des petits grains de folie, et ça fait du bien !
Une bande dessinées réaliste et joyeuse à la fois.

Commenter  J’apprécie          440
Je remercie chaleureusement Babelio, les Editions Bamboo et la collection Grand Angle pour cette lecture et leur confiance !

C'est un sacré pari que viennent de réussir Séverine Vidal, au scénario, et l'illustrateur coloriste Victor L. Pinel : celui de nous faire vibrer sur l'histoire d'Yvonne qui rejoint un Ehpad, suite à la vente de sa maison, parce que son mari Henri est décédé. Il en faut du talent car on peut tomber dans certains écueils évités ici dont celui du misérabilisme. Pas de ça ici, et les talents de scénariste de Séverine Vidal sont une nouvelle fois mise en évidence. Celui-ci est d'une rare sensibilité et l'on ressent une profonde émotion à la lecture de la BD « le Plongeon » publiée aux Editions Bamboo dans la collection Grand Angle. La couverture splendide est signée Victor L. Pinel et elle est à l'image de la réussite de cette BD qui voit arriver Yvonne à l'Ephad « Les Mimosas ». Un tout autre monde où l'on infantilise souvent les personnes âgées. Mais pas de ça pour Yvonne, dont le personnage est très attachant, drôle, et qui cache une vraie sensibilité. Il y a ainsi une scène déchirante, avec son chien âgé Bellouche, au tout début de notre histoire. Toute la souffrance de laisser Bellouche se passe dans le regard et les larmes d'Yvonne. Il y a de la pudeur mais le scénario brillant, touchant de Séverine Vidal nous ménage également de beaux moments de rire, d'humour avec la galerie de personnages haut en couleur des « Mimosas ». Les visites de Tom son petit-fils préféré font du bien à Yvonne qui souffre parfois de mélancolie. Elle rencontre P.F. ou Paul-François qui lui refait prendre goût à la vie et à l'amour. La sexualité des personnes âgées est encore tabou mais Séverine Vidal aborde le thème avec délicatesse et talent. Yvonne aime Paul-François et puis il y a aussi la gentillesse de Youssef, l'infirmier compréhensif et qui soutient Yvonne, dans sa démarche d'aller vers la vie, alors que la mort rôde au bout du chemin. Elle rôde, mais c'est de vie dont il est question ici. Yvonne et ses ami(e)s s'offrent une parenthèse enchantée. Il nous démontre que même âgées et en Ehpad, ces derniers ont encore besoin des plaisirs simples de la vie. « le Plongeon » c'est l'Ehpad comme vous ne l'avez que rarement vu en BD. Les illustrations m'ont plu également. le travail de Victor L. Pinel fait merveille et donnant du caractère aux personnages, à leurs visages, expressions. C'est assurément une BD à découvrir en cette rentrée 2021.
Lien : https://thedude524.com/2021/..
Commenter  J’apprécie          406
Pour Yvonne, 80 ans, le temps est venu de partir en Ehpad. C'est le coeur déchiré qu'elle quitte sa maison avec tout ce qu'elle y a vécu. Triste ? Eh bien pas tant que ça parce que notre Yvonne a gardé en elle de l'espièglerie et une forte personnalité donnant des scènes tour à tour pathétiques, drôles et tendres. Je pense bien loin de la réalité, malheureusement.
Commenter  J’apprécie          364
Par où commencer ...
Peut-être par dire qu'avant de rédiger ces quelques lignes, j'ai lu et relu @Le plongeon, reçu lors d'une récente Masse Critique ... et que la BD ne quitte plus ma table de nuit ...
Cet album est une pépite, une merveille de poésie, de tendresse, d'espièglerie ... On sourit et on rit, on pleure et on plonge à son tour dans les souvenirs ...
Yvonne quitte sa maison, quitte ses souvenirs. La voici résidente d'un EPHAD, la voici qui plonge et qui tombe ... Tour à tour combative ou moqueuse, solitaire ou chef de bande, solaire ou transparente ... amoureuse de nouveau, aussi ...
@Séverine Vidal et @Victor Lorenzo Pinel réussissent le tour de force de nous attendrir et de nous émouvoir avec un sujet pour le moins difficile. le grand âge, le vieillissement, le sentiment d'abandon de nos aînés. La maladie aussi, les trous de mémoire, la sénilité qui mène à une forme de folie, de violence parfois ... Et cette évocation est faite sans voyeurisme, sans pathos excessif.
Tout est finesse.
Depuis le scénario de @Séverine Vidal, ciselé, avec des dialogues présents à leur juste mesure, avec une galerie de personnages haut en couleurs, pensionnaires ou soignants. Avec aussi un découpage pertinent, entre moments de grâce et instants d'abandon.
Jusqu'aux dessins et à la mise en couleur de @Victor Lorenzo Pinel, qui viennent magnifier l'histoire d'Yvonne, de PF, Youssef, Martial et les autres. Un dessin pudique, tout en retenue. Dois-je l'avouer ? Quelques-unes des plus belles vignettes, des plus belles planches, sont celles où Yvonne apparaît nue, dans toute sa fragilité, mais aussi toute sa force tranquille. Avec ses certitudes et ses doutes. Et que dire de la palette de sentiments que le dessinateur insuffle à ses personnages ? Et que dire de ces pages sans dialogues, sans cadres récitatifs, mais où tant de choses sont pourtant dites ?
Un moment extraordinaire ... je mesure toute la chance que j'ai eu de me voir offrir cet ouvrage par @Babelio et la collection @Grand Angle.
Un ouvrage à lire absolument, à mettre entre toutes les mains. Un beau moment de vie, parce que finalement, il n'est question que de cela avec Yvonne.
Commenter  J’apprécie          342
Que d'émotions !
Cet album est un cadeau. Un de ceux qui tire les larmes quand on les reçoit.
Ce cadeau, c'est Séverine Vital et Victor L. Pinel qui nous l'offre avec le plongeon.
Une histoire simple, touchante.
Je l'avoue sans honte, j'ai dû sortir mon mouchoir.
Mme Lhermitte est une octogénaire qui doit se résoudre à quitter sa maison, ses souvenirs, sa vie d'avant.
Son futur ?
En attendant la fin, c'est la maison de retraite.
Elle n'est pas prête.
Elle souffre.
Elle observe, ce nouveau monde qui l'entoure.
Elle déprime.
Son rayon de soleil ?
Tom, son petit-fils préféré. Mais, Tom n'est pas toujours disponible, alors les journées s'étirent lentement.
Partez à la rencontre d'Yvonne et sa "bande de vieux défraîchis" (je vois vos doigts accusateurs alors je précise que ce n'est pas méchanceté de ma part, mais que c'est ainsi qu'eux-même se définissent).
Faut-il avoir peur de vieillir ?
Les auteurs, dans un final émouvant, font souffler un vent de liberté qui laisse place à tous les espoirs.
Un scénario et des dessins qui ne sont pas des caricatures, qui amène le lecteur à porter un regard tendre sur des personnages à visages humains.
Assurément un nouveau coup de coeur graphique en 2021.


Commenter  J’apprécie          330
Lecture et chronique dans le cadre de l'Opération Masse Critique, décembre 2020

Un grand merci à Masse Critique pour m'avoir proposé la lecture de cette pépite. Une très belle découverte.

Première case de la première planche : deux pieds et 4 pattes qui marchent, tournent le dos au lecteur, ou bien à autre chose ?
La maison est à vendre, Yvonne, 80 ans, y vit seule maintenant, avec son chien... Depuis quelque temps la maison devient tous les jours plus grande et son espace fait résonner plus fort les bruits qu'avant paraissaient presque muets, et les tasses commencent à prendre vie, elles tombent plus souvent et se cassent. Deviennent-elles plus agiles, ou plus récalcitrantes, ou alors les mains deviennent-elles plus faibles, plus tremblantes ?... Pas de voix, pas de réponse, mais la vérité est là avec son sourire à peine esquissé, elle demande l'impossible :vendre et partir.
La maison de retraite s'appelle Les Mimosas, ils ont des trouvailles ceux-là, pourquoi pas Les jeunes filles en fleur ?, et l'espace ce n'est plus une maison mais une chambre qui respire le gris, parle gris, se tait aussi toujours en gris, un gris froid buté et sec.
Accueil dans la famille du troisième âge où tous sont dépendants de ceux qui ont toute leur tête, des comprimés colorés pour ne pas les mélanger, d'une poche (c'est plus intime cela), d'une femme dans l'administration qui sait tout organiser et le faire respecter... le coeur se serre, la tête se grise, le manque s'installe, la chute commence... quelque chose demeure pourtant, léger, peu encombrant et contagieux en même temps : le rire, lutin malicieux, prêt à saisir dans chaque petit événement le ridicule comme la joie et les partager généreusement. le ridicule ne loge pas au troisième âge, bien sûr que non, il ne trouve pas sa place chez ceux qui ont vécu, construit, transmis et beaucoup perdu, il s'installe là où des personnes pétries de certitudes, jeune s et en bonne santé, ont fait déjà le tour de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas, du comment et du pourquoi. Et c'est au troisième âge d'en rire, aux éclats ! Et de se révolter, ils ne sont plus des adolescents, des gosses encore moins.
Quand les petits enfants arrivent, pour une courte visite, c'est la fête, le bonheur, la tristesse aussi, "J'ai un peu peur, petit Tom. Peur de la suite, des mots qui vont s'effacer, comme mes souvenirs. J'oublierai ton prénom, peut-être. Si j'oublie ton prénom, tue-moi."
Les chers de la famille se font souvent attendre, attente lourde et pénible, l'âme se vide, le vide prend poids, le gris est froid.
Mais la vie a encore un mot à dire, un sourire, un toucher, une envie de rigoler, une envie de tendresse, énorme, ce n'est pas encore la fin, la vie est dans les coeurs, tous les clins d'oeil sont là. Une petite échappée vers la rivière, plonger dans l'eau, la chute est presque en roue libre, alors le plongeon se fait "dans la fragilité de l'amour et des baisers. Peut-être tout revivre, entendre encore les voix aimées. On n'aura rien de tout ça et on le sait bien. Alors... quelques heures de liberté... de l'eau peut-être. Un ponton. Oui, voilà, on voudrait un ponton, de la vase pour enfoncer nos pieds, de l'herbe, et le soleil qui nous sèche."
Les dessins silencieux et expressifs, racontent le chemin d'une vie ou un instant fuyant, en gros plans, en petites cases, en hors champ, aux traits fins qui creusent visages et corps en leur donnant une gravité, une auto dérision aussi, et surtout beaucoup de tendresse et de fragilité. Souvent le texte, en bonne complicité, se tient à l'écart, en tranquille et délicate retenue, pour laisser les visages s'exprimer en toute liberté. Comme une grosse larme qui rigole et pleure en même temps.
Une petite merveille.
Commenter  J’apprécie          3010
C'est fou comme ce sujet des vieilles personnes qui rejoignent un EPHAD semble être à la mode en ce moment. C'est au moins la troisième fois cette année que je lis ce même type de scénario.

Mais bon, je vais passer sur le critère de l'originalité pour me concentrer sur d'autres aspects. Cet album est tout de même assez réussi dans l'ensemble car on se prend d'amitié pour Yvonne, 80 ans, qui abandonne sa maison pour vivre dans un EPHAD au milieu d'autres pensionnaires dont certains sont atteint de démence sénile. Oui, c'est un véritable plongeon pour cette vieille femme qui abandonne aussi une part de liberté.

Pour autant, elle ne se laissera pas faire. On admire alors sa ténacité face à une direction voulant appliquer des règles strictes comme s'ils étaient des gamins qu'on enferme. On va alors nous refaire le coup de la petite virée en guise de résistance aux restrictions et autres règlements.

J'ai beaucoup aimé la douceur de ce dessin qui s'intègre à merveille pour ce type de récit.

Au final, je retiens un récit assez touchant sur ce qui nous arrivera probablement tous un jour. Cela fait beaucoup réfléchir. Pour autant, l'optimisme reste très présent avec une recherche continuelle du bonheur même pour nos acteurs du troisième âge.
Commenter  J’apprécie          292
Extraordinaire! Un EHPAD, des fesses, de l'amour et des rides! J''ai bien cru m'apercevoir entrer en maison de retraite en traînant des charentaises .

Plus vrai que nature! La déco nulle, les animations débilitantes ,le règlement adapté à un pensionnat de gamins..
le dessin colle au réalisme des personnages et des situations.

Je ris, je souris ..Un peu jaune.
il y a là, de la tendresse, de l'amour,de la compassion,de la nostalgie .. ..
Il y a aussi la solitude, les rides, les rhumatismes , les exclusions, les jugements , les moqueries..

Hé les gosses, laissez moi chez moi ou alors moi aussi je plongerai !
Commenter  J’apprécie          296
J'ai lu cette BD avec une certaine appréhension : le sujet est de ceux qu'on passe volontiers sous silence et que, en vieillissant, on redoute d'aborder, à plus forte raison si on est promis à cet avenir… Yvonne a 80 ans ; après une vie bien remplie, un métier prenant et un récent veuvage, elle décide de vendre sa maison et d'aller dans un EHPAD. Quelle détermination chez cette femme ! Dans son souci de ne pas empiéter sur la vie de ses enfants, elle se résout même à euthanasier sa vieille chienne. Après cette brève introduction, Séverine Vidal raconte le quotidien aux Mimosas, les repas, la solitude, les soins, la maladie, la déchéance inévitable… Elle met en scène avec talent les mauvais comme les bons moments : les rencontres, l'empathie réelle de certains soignants, la solidarité qui se développe entre les pensionnaires. Voilà, c'est le mot : pensionnaires. L'ambiance rappelle celle d'un internat, avec l'interdiction de sortie, la vie réglée pour que rien ne vienne perturber la routine, l'exercice d'une autorité incontestée et normalement incontestable, l'infantilisation qui en découle, infantilisation induite par la maladie, la vieillesse et l'insupportable condescendance de certains membres du personnel, soignants ou autres. Pas gai, n'est-ce pas ? Non, pas gai, mais pas désespéré non plus grâce à la fantaisie et à la vitalité de certains personnages, Yvonne en tête, aptes à grapiller le plus petit morceau de bonheur et à plonger tête la première dans le bouillonnement de la vie !
***
J'ai finalement beaucoup aimé cette BD émouvante toujours, bouleversante parfois, tant grâce au scénario et aux textes qu'aux dessins magnifiques de Victor L. Pinel. L'artiste représente la vieillesse d'aujourd'hui, en jeans et en tee-shirts, avec des vêtements et des attitudes d'aujourd'hui, mais des préoccupations de toujours. Il représente les corps de façon réaliste, avec beaucoup de naturel, sans voyeurisme ni pruderie. Il réussit à communiquer sa bienveillance dans la manière dont il dessine les différents personnages. Je sors de cette histoire bouleversée (comment ne pas se projeter ?), mais heureuse de l'expérience !
***
Je remercie infiniment l'opération Masse critique de Babelio et Bamboo éditions (Grand Angle pour cet ouvrage) qui m'ont permis de profiter de ce petit bijou avant même sa sortie officielle.
Commenter  J’apprécie          293
Une fresque sociale touchante sur l'adaptation en « maison de retraite ».

Ni larmoyante ni condescendante, cette bande dessinée raconte le quotidien des pensionnaires, aborde le thème de la vieillesse et de la dépendance avec beaucoup de réalisme et d'humour. L'auteure évite l'écueil du pathétique et même si les aventures de Mme Yvonne dans son « enclos de vieux » s'accompagne du cortège des maux liés à leur état, cette bande dessinée se veut optimiste et pleine d'égards pour le 4ème âge.
J'ai aimé le personnage d'Yvonne. C'est elle qui décide de vendre sa maison et de partir en ehpad. C'est elle qui organise tout et se prépare, comme on part pour un long voyage tout en sachant que ce sera le dernier. C'est un personnage fort. Elle est réaliste et pourtant, elle éprouve quelques difficultés à s'adapter au début.
J'ai trouvé l'ensemble des protagonistes bien construit, que ce soient les résidents ou le personnel soignant.
Le graphisme est de qualité et souligne adroitement les moments forts du récit.
Cette bande dessinée est une belle fresque sociale.
Commenter  J’apprécie          270





Lecteurs (1569) Voir plus



Quiz Voir plus

la meilleur nuit de tout les temps

Comment s'appelle la copine de Raphaël ?

Sarah
Pauline
Colombe
Rachel

3 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : La meilleure nuit de tous les temps de Séverine VidalCréer un quiz sur ce livre

{* *}