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3,64

sur 893 notes
Max La Corre, ancien champion de boxe est chauffeur du maire d'une ville de Bretagne.
Quand sa fille Laura revient vivre près de lui, il demande au maire de l'aider à trouver un logement.
C'est le début d'un engrenage.
L'auteur nous rend spectateurs d'une histoire d'emprise et nous assistons, hypnotisés, à la déclaration que fait Laura à la police, aux arrangements de gens influents, à la manipulation.
Le procédé est un peu le même que dans « Article 353 du code pénal »
Laura, comme Martial, font une déposition.
Le sujet est d'actualité bien que datant de la nuit des temps : un personnage abusé, domination/soumission.
C'est un livre noir à l'ambiance pesante.
J'ai eu un peu de mal à entrer dedans.
Longueurs des phrases pas toujours claires et nécessitant une relecture.
Tout en admirant cette belle écriture et ces tournures de phrases, elles m'ont étouffée, presque asphyxiée (bon, d'accord, j'exagère un peu).
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C'est entendu, dans La fille qu'on appelle, le style de Tanguy Viel est toujours aussi délectable, l'un des plus brillants de la littérature française contemporaine, au côté d'Echenoz, par exemple. Cette fois, l'auteur colle à l'air du temps avec un argument post #MeToo qui étonne un peu de sa part, homme des intrigues construites comme des mécaniques de précision à partir de situations d'une absurde logique. Ici, il est un peu prisonnier de son sujet qui l'oblige à un certain réalisme qui ne lui est pas si naturel. En conséquence, ses personnages déçoivent par leur limpidité : le maire d'une petite ville bretonne (Saint-Malo ? Concarneau ?), imbu de son pouvoir, une jeune ingénue piégée, le père de cette dernière, boxeur sur le retour, etc. Autant de protagonistes presque caricaturaux, bien que le caractère de l'héroïne soit finalement un peu flou. L'emprise et l'abus de pouvoir sont les sujets du livre qui explore plutôt bien les zones grises de la relation entre la jeune femme et l'homme de pouvoir mais il y a un côté presque forcé (et daté ?) dans la description du système mis en place par l'édile local et proche de ceux évoqués dans certains films de Boisset ou de Chabrol. La fantaisie et l'humour ne sont pas complètement absents de la fille qu'on appelle mais plus en retrait que d'habitude chez un romancier qui est bien meilleur quand il traite de sujets sociaux avec plus de légèreté et d'originalité, ce qui était impossible ici, au regard du dramatique thème principal.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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La Fille qu'on appelle
Editions de Minuit
Tanguy Viel
Sptembre 2021

Une fois n'est pas coutume, j'ai lu les pages gratuites que nous fournit l'éditeur, car j'étais impatient de voir si Tanguy Viel tenait toutes ses promesses. Tanguy Viel, c'est Tanguy Viel maintenant, ses longs monologues intérieurs, sa petite musique, sa poésie, ses métaphores, l'auteur sur qui on compte pour nous raconter des histoires scabreuses de sa voix un peu trainante, ténébreuse, s'arrêtant sur foule de choses, souvent riches, néanmoins fort active à nous décrire des ambiances locales, régionales qu'il connaît bien et à nous graver dans le marbre des portraits de gens de la vie plutôt ordinaire. Il restait à mon sens à nous convaincre sur la justesse de son propos, sur la hauteur et la clarté de son dessein pour pas moins atteindre une dimension supérieure dans le champ des grands littérateurs contemporains.

Après sa pause avec son essai Iceberg que j'ai aimé, je me suis dit qu'il n'était pas complètement satisfait de ses fictions, peut-être il manquait un peu de vraisemblance à ses récits, travaillant sur le mot, les effets de style plus que sur la petite musique qui lui plaît tant. Arriverait-il à dompter ses quelques absences, cette affectation plutôt qu'une patiente observation vérifiée, qui pêchent un peu dans ses écrits. Il me semble qu'il s'en donne les moyens ici et que ce livre va rencontrer un public large ; c'est tout le bien que je forme pour lui.

"..Cette veste de cuir noir qui laissait voir ses hanches, dessous la robe de laine un peu ajustée, le vent à peine qui en effleurait la maille quand elle tirait dessus."

Tout cela n'est évidemment que mon modeste avis.

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Une histoire qui pourrait être banale, celle d'une belle et jeune fille qui revient dans sa ville natale, et dont le maire profite de son "autorité"... Une histoire d'enchainements... des histoires imbriquées de petite ville qui trouvent racine dans le passé...
Le style est remarquable, et l'auteur sait décrypter chaque émotion, chaque infime sensation qui en entraine une autre, qui provoque une autre, qui...
Très très bien lu par Marie du Bled !
Je ne connaissais pas Tanguy Viel, j'ai désormais envie de tout lire de lui !
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Le décor : une ville bretonne, son maire, son chauffeur Max par ailleurs boxeur sur le retour et Laura, la fille du chauffeur, une belle fille de 20 ans qui revient après avoir tenté sa chance dans le mannequinat. Max va demander à son patron s'il peut aider sa fille à trouver un appartement. Je vais faire mon possible dit le maire qui va devenir ministre (ça ne vous rappelle rien ?) et je pense que vous imaginez déjà la suite. Encore un livre sur le harcèlement sexuel, sur la question complexe du consentement me direz-vous ? Il y a ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien comme diraient certains… Les puissants d'un côté, ceux qui galèrent de l'autre, cela pourrait sembler un peu manichéen mais sous la plume de Tanguy Viel, c'est remarquable. Une prouesse de sensibilité et d'intelligence pour capter les mécanismes à l'oeuvre dans l'influence et la manipulation doublé d'une écriture magnifique, du travail d'orfèvre. Les rapports de domination sont analysés avec brio et l'on voit bien qu'à défaut de véritable consentement, l'on peut, par faiblesse consentir à une forme de soumission comme l'évoque Manon Garcia, philosophe féministe qui a particulièrement travaillé sur cette question du consentement.
Non mais dans quel monde on vit et que sont devenus les rapports homme/femme ? Est-ce que cela a toujours existé ou est-ce le reflet d'une époque ? Et où sont passés le romantisme, la séduction, la poésie ?
Au risque de me répéter : Remarquable !
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Écrivain que je découvre au travers la lecture de ce roman.
C'est un roman que je classerais comme très intimiste.
L'histoire se déroule entre 4 personnages:
Max le Corre ,ancien boxeur,adulé,et chauffeur du maire de sa ville.
Laura ,la fille de Max 20ans.
Quentin le Bars, le maire ,
Et Frank Bellec, gérant du casino ,qui a des liens très étroits avec le maire.
La fille de Max à quitté Rennes pour revenir dans sa ville natale ,Max va demander au maire une faveur: l'appuyer pour lui trouver un logement.
Cette histoire est une histoire de tous les jours ,mais sans pratiquement aucun dialogue.
Tanguy Viel, analyse, décortique chaque pensée, chaque fait et geste des acteurs de ce huis clos.Une analyse des comportements tout en finesse,un regard perçant sur l'être humain,une bonne dose de psychologie font que j'ai savouré ce roman ,lu avec lenteur,tant les mots sonnent justes .Un livre que l'on referme en se disant: Eh bien oui ,dans la vie cela se passe comme ça. À recommander⭐⭐⭐⭐⭐
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Consentement flou.

Max le Corre est une ancienne gloire locale de la boxe. Désormais il est le chauffeur du maire. Il a également une fille, Laura. C'est pourquoi il va demander de l'aide au maire pour lui trouver un logement.

Point d'illusions, point d'idéalisme dans ce roman. Tout n'est que cynisme. Un ancien boxeur devenu chauffeur du maire d'une ville portuaire de Bretagne, veut aider sa fille a trouver un logement. Quoi de mieux que de demander un coup de pouce à son influent employeur ? Très mauvaise idée. Laura en fera les frais.

En effet, celle-ci est belle, tellement belle qu'elle a fait la couverture, fort peu habillée, de magazines pour public averti. En plus, elle est jeune et naïve. Une proie idéale pour Quentin le Bars, maire de la ville. Laura incapable de dire non, va devenir un objet sexuel pour lui. le déclic n'interviendra que lorsqu'elle s'en rendra compte après l'avoir rejoint à Paris.

A partir de là, Laura déposera plainte. Plainte sur laquelle s'ouvre le roman. Toutefois de sérieux obstacles lui font face. Qui croira une ancienne mannequin dénudée face a l'édile local? Ce roman est une baffe. Il montre les jeux de pouvoirs dans une petite ville. Aucun espoir n'est à attendre. Tout n'est que corruption.

Je met néanmoins un petit bémol. J'ai trouvé que les personnages étaient très caricaturaux (le boxeur au grand coeur, le maire corrompu...), il y a certes une part de vérité, mais la réalité est plus nuancée. de plus, le style indirect de l'auteur, même s'il est très beau, implique que les personnages restent distants, d'où une difficulté à s'attacher à eux.

Au final, un bon roman sur une thématique d'actualité, même si les personnages sont caricaturaux.
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Max, boxeur sur le retour, est le chauffeur du maire de sa commune. Sa fille Laura vient de retourner auprès de son père dans cette ville de bord de mer, pour retrouver une certaine indépendance, elle cherche un logement.

Grâce à l'intervention de son père, Laura a rendez-vous avec monsieur le maire, dans son impressionnant bureau. C'est un homme charismatique a qui tout semble réussir. Son père voudrait que Le Bars intervienne et fasse accélérer sa demande d'appartement. Mais c'est un autre arrangement qu'il lui propose, arrangement dans lequel il va pouvoir à loisir exercer son emprise sur la jeune femme et assouvir quelques envies au passage.

Car Laura est belle, Laura est impressionnable même si elle se croit forte et femme, et surtout Laura a fait des photos de mode pour lingerie fine, mais pas seulement. Et monsieur le maire, tout comme ses grands amis, sont au courant de bien des choses et savent manipuler ceux dont ils souhaitent obtenir l'obéissance.

Laura, que l'on retrouve pourtant au commissariat au moment où elle vient déposer plainte. Elle déclare avoir subi l'emprise du maire aujourd'hui devenu ministre.
Ce que j'ai aimé ?

L'analyse intéressante et maîtrisée de l'emprise, du rapport entre un homme charismatique qui se sait puissant et une jeune femme qui se laisse faire, sans réagir, jour après jour.

Sur le silence et les collusions, sur les petits accommodements pas du tout raisonnables des élus et des édiles, sur la force des puissants, leur cynisme et leur pouvoir.

chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/03/02/la-fille-quon-appelle-tanguy-viel/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Tanguy Viel à une indéniable sensibilité dont il fait preuve une fois de plus dans "La fille qu'on appelle".
Laura est une jeune fille de vingt ans qui raconte son histoire au commissariat de la ville où elle a grandi. Son père est un ancien champion de boxe mais il est surtout le chauffeur du maire. A ce titre, il lui demande un service, celui d'aider sa fille à trouver un logement. le maire la reçoit dans son bureau et la trouvant à son goût pour assouvir ses désirs sexuels, commence un rapprochement qui semble paternel au premier abord. Ayant le bras long et magouillant avec le directeur du casino, il la fait loger dans un studio où il pourra lui rendre visite et marquer son emprise.

C'est un remake du consentement de Vanessa Springora en quelque sorte mais dans ce domaine il n'y a pas trop de livres car le sujet est récent, il faut que les femmes parlent et on doit les écouter. Je trouve que Tanguy Viel montre très bien l'anéantissement de la volonté de Laura voire son sentiment de culpabilité face à l'homme de pouvoir qui ne pense qu'à lui, prend plaisir à dominer face à la soumission de son entourage et devient un prédateur sexuel.

J'aime beaucoup la construction du roman bien que j'ai deux remarques à faire. D'abord, le choix du père boxeur rend les événements prévisibles alors qu'il est crédible dans son rôle de chauffeur. Par ailleurs, je pense que dans ce genre d'affaires c'est une femme policière qui reçoit la plaignante et si ce n'est pas possible c'est un policier mais pas deux. Tanguy Viel à peut-être voulu ajouter de la tension mais je pense que cela n'était pas nécessaire car l'histoire de Laura est malheureusement suffisamment sordide comme cela et loin d'être unique.
Un bon roman des excellentes Éditions de minuit.


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J'ai été très bousculée par ce livre qui parle d'abus de pouvoir, de l'omerta du monde politico-judiciaire. Très perturbant.

Dès le départ, lorsque Laura commence à raconter son histoire, on se dit que malheureusement il y a très peu de preuves, et puis on se dit pourquoi doit-elle se justifier ? Pourquoi, lui, le maire n'est pas attendu? et pire que ça il est prévenu à peine a-t-elle franchi la porte du commissariat...

On peut ne pas comprendre le comportement de Laura et malgré tout, la comprendre lorsqu'elle explique ces différents sentiments de perdition, d'hébétude dans ce qui se passe.
Les liens entre son père et le maire n'aide pas à avoir les idées claires d'autant plus pour une jeune femme qui a vendu son image dans des magasines et autres, et n'oublions pas qu'elle n'a que 20 ans.

Certains parlent d'écriture alambiquée de l'auteur, je ne trouve pas pour ma part et j'ai beaucoup aimé son style.

Il faudrait à présente que je lise son précédent roman plébiscité par tous également.
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