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Dégotez-vous une Harley et envolez-vous avec les Hell's Angels, trouvez-vous une vraie famille, de vrais amis plutôt que de passer votre temps, à converser avec des fantômes sur la toile. Un exemple parlant pour donner une idée des conseils pas si farfelus du "vieux schnock " prodigués à de de jeune cons diplômés boutonneux dans 9 universités américaines de 1978 à 2004. Elle est pas belle la vie ? est un recueil des discours de Kurt Vonnegut. Les sujets sont sérieux mais le ton est décalé. Sous des allures de fanfaron, il faut rappeler que Kurt a connu de près les horreurs de la guerre. Il a été l'un des sept rescapés du bombardement de Dresde en 1945 pour avoir trouvé refuge dans un abattoir qu'il raconte dans son livre Abattoir V. Ses discours sont un hymne à la vie. Il rappelle que l'horreur est à nos portes et qu'il faut être vigilant en choisissant au quotidien les valeurs humanistes : la fraternité, la paix, le pardon contre à la guerre, la vengeance "oeil pour oeil dent pour dent"(une valeur prédominante chez les cowboys) la haine des autres qui est un véritable poison. En tant qu'humaniste, libre penseur et anthropologue , il pointe du doigt le manque de rites de passage dans la société américaine. Porte ouverte au suicide. Constate que contre la solitude, rien ne vaut des amis et une famille élargie. Il faut suivre exemple des pays africains . S'interroge sur les nouvelles technologies cannibales : "j'ai un beau-fils qui a été avalé par son ordinateur . Il a disparu dedans et je ne sais pas si nous pourrons l'en sortir un jour. En plus, il a femme et enfants" Trouve que l'on n'a rien inventé de mieux qu'un livre, objet doux pour la main. S'insurge contre la société matérialiste : Apprenez à aimer votre destin et non l'argent. Pointe les ravages de la drogue et de l'alcool : son fils a fait un séjour en asile pour de la Mescaline et George W. Bush a picolé de 16 ans à 41 ans avant de devenir le pire des présidents. Prend appui sur des études scientifiques qui montrent les effets positif de la musique blues contre la dépression. Alors faites vous plaisir ! "Elle est pas belle la vie " comme aimait le répéter son oncle Alex qui savait profiter des bons instants de la vie comme la joie simple de partager un plat ou un verre. Un livre qui remet les idées et les valeurs fondamentales en place. Il faudrait un Kurt Vonnegut pour nos énarques français... Elle est pas belle la vie ...dégotez-vous une Harley et éclatez-vous ! + Lire la suite |
Le nouveau roman de l'écrivain américain, CHINATOWN, INTERIEUR (éditions Aux forges de Vulcain) est en librairie, traduit par Aurélie Thiria-Meulemans.
C'est l'histoire d'un Américain d'origine asiatique qui essaie de trouver sa place dans la société américaine. Et, comme on est dans la patrie d'Hollywood, Yu raconte cette épopée sous la forme d'une quête du rôle idéal. Car le rêve de toujours du héros c'est de devenir Mister Kung Ku : il a vu la série à la télé quand il était petit, et c'est son but dans la vie. Sauf que plus il monte les échelons, plus il comprend que Mister Kung Fu n'est qu'un autre rôle qu'on veut lui coller parce qu'il est asiatique. C'est un roman high-concept écrit sous la forme d'un scénario : le héros n'est ni « je » ni « il » mais il est désigné par un « tu ». Lé héros suit le script qui peint sa vie comm eune série télé en mélangeant les genres : la bonne vieille série policière, avec un flic noir et une flic blanche et une grande tension amoureuse entre les deux, des scènes de kung fu, et on finit sur une superbe scène de court drama où l'Amérique se retrouve jugée pour son traitement de la communauté asiatique. Un roman virtuose, drôle et attachant : un Lala Land sauce aigre-douce.
Avis de la presse américaine :
« Charles Yu, habite à Irvine près de Los Angeles, et a déjà écrit pour la série Westworld (HBO) ainsi que pour d'autres séries sur FX et AMC, raconte que l'histoire a été en partie inspirée de sa propre expérience de fils d'immigrés taïwanais ayant grandi en Californie. « J'avais en quelque sorte toujours l'impression que je ne savais pas vraiment où était ma place », nous confie-t-il en parlant de son enfance à Los Angeles. « Je n'ai jamais eu la sensation d'être au milieu de l'action. Et j'ai senti que c'était peut-être non seulement une façon de penser à ce que vivent les américains d'origine asiatique, mais que ça pourrait aussi être un prisme à travers lequel observer les dynamiques raciales dans un sens plus large. » (LA TIMES)
« Interior Chinatown […] m'a rappelé le mélange d'humour et de sincérité que l'on trouve dans les nouvelles de George Saunders, dans les jeux métafictifs de Mark Leyner ou dans des films comme The Truman Show. » (The New York Times)
« Ce roman examine la réalité quotidienne des Américains d'origine asiatique, cette impression d'être à jamais des étrangers dans ce pays, une minorité qui ne sera jamais actrice d'une nation blanche et noire. » (The New Yorker)
« Ce roman est génial. Non seulement l'intelligence de sa structure et de ses métaphores est impressionnante, mais le message implicite derrière l'histoire de Willis Wu témoigne avec précision de ce que signifie non pas uniquement être asiatique aux États-Unis, mais plus largement, ne pas être blanc aux États-Unis. Quiconque voulant tenir une conversation critique et engagée sur les races aux États-Unis se doit de lire Interior Chinatown, qu'il soit américain d'origine asiatique ou non. le message de Charles Yu sur notre propre emprisonnement dans des rôles raciaux spécifiques est un message radical qui mérite d'être entendu. » (The Crimson)
« Il y a quelque chose, chez Yu, un côté ludique et cérébral comme de Jonathan Lethem, un côté triste et résigné, comme chez Kurt Vonnegut, un côté très “dickien” dans son refus paranoïaque de la société de consommation. Mais il y a aussi chez lui une sensibilité unique, originale, notamment quand il parvient à mêler, sous l'apparence de la simplicité, et au travers de personnages apparemment passifs, l'humour au plus profond pathos. » (The San Francisco Chronicle)