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EAN : 9782914657464
Ravet-Anceau (10/01/2008)
4.19/5   13 notes
Résumé :
Juin 1945. Après trois années passées en déportation, monsieur Georges, l'instituteur, revient au village. Habité des visions d'Auschwitz-Birkenau, l'humaniste qu'il était a vu toutes ses valeurs s'envoler dans le ciel de Pologne. La paix de la campagne flamande n'est pour lui qu'un silence compassé où flotte encore le mal radical.
Les événements lui donneront raison : un crime parfait est commis dans la petite communauté rurale, parfait parce que rendu impo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La Flandre noire n'est pas un roman noir régionaliste à part quelques plats, tel que le potchevlech ou le pain liquide (bière) , et le village de Neu-Cappel aurait peu de chance de paraître dans "L'Âme des Maisons du Nord et de Picardie" s'il n'avait pas été imaginaire, car celui-ci est sous la tutelle d'un couple âpre au gain dont l'agressivité génère une ambiance délétère.
Le lecteur est un instituteur de la vieille école : communiste,humaniste. A son retour de trois ans de déportation du camp d'extermination d'Auschwitz. en Août 1945, Il est désabusé, dépressif, et remet en cause toute sa culture philosophique.
Gilles Warenbourg est arrivé à me faire adhérer au malaise de l'instituteur.
Il y a une parenté avec les romans noirs de Didier Daeninckx, (c'est une qualité) en moins politique et plus philosophique.
Merci à nadejda, dont la critique a su m'orienter sur ce roman policier.
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Ce polar tout à fait atypique raconte le difficile retour à la vie d'un quinquagénaire survivant des camps d'extermination qui rentre chez lui dans un village de la campagne flamande. Déporté pour ses opinions politiques, il revient profondément marqué physiquement et psychologiquement et ses années de captivité ont considérablement changé sa façon de considérer le monde. Il devient obsédé par la plus complexe des énigmes: celle des origines du mal.
Pendant trois ans il a vécu sous la devise nazie "« Hier gibt’s kein warum ! » "(Ici, il n'y a pas de pourquoi !), et maintenant il ne peut s'empêcher de se demander sans cesse "pourquoi ? ", remettant en cause ses vieilles certitudes. Lui qui pendant 3 ans a côtoyé au plus près la barbarie à l'état pur, est en mesure de comparer, à l'aulne de la réalité, la pertinence de tous les postulats religieux et philosophiques connus sur la question du mal.
Même si la guerre est finie, la paix ne semble pas être revenue pour autant au village. Une femme est assassinée, une mort de plus après des millions d'autres restées impunies. L'enquête autour de ce crime signifie -t-elle le retour du "bien " ou va-t-elle révéler une autre forme de mal incurable, celle de la bêtise et la haine sournoise qui se chuchote ?

Plus quête personnelle qu'enquête policière, ce roman intelligent nous entraine dans les heures sombres de l'après-guerre pour montrer combien il fut difficile pour les survivants des camps de revivre normalement en composant avec les séquelles du traumatisme et la culpabilité du survivant.
C'est du noir de chez noir ! Toute la première partie totalement consacrée aux questions métaphysiques sur le bien et le mal peut déconcerter le lecteur qui s'attend à un polar classique. Moi j'ai aimé car comme M'sieur Georges je me pose souvent la même question: pourquoi ?
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C'est bien un polar, un polar dont on ressort bouleversé.
Georges l'instituteur, revient à Neu-Cappel après trois ans dans l'enfer d'Auschwitz, suite à son arrestation, des numéros de "l'humanité" ayant été trouvé chez lui.
Il est diminué dans sa chair mais surtout envahi par les souvenirs d'horreur de ces trois années et hanté par le problème du mal.
Il retrouve le village, sa maison comme si rien n'avait eu lieu. Personne ne comprend et ne peut ni ne veut partager ce qu'il a vécu si ce n'est Jean l'un de ses anciens élèves qui avait fait des études brillantes de philosophie , résistant, resté infirme à cause d'une balle allemande.
Les haines ravivées vont entraîner le meurtre de Marcelle détestée de tous, qui s'est enrichie pendant la guerre mais y-a-t-il vraiment des "innocents" dans ce village ?.....
Je ne sais si tous les ouvrages de cette petite maison d'édition du Nord " Ravet-Manceau" sont de cette qualité mais je n'oublierai pas celui-là.
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Juin 1945. Monsieur Georges est de retour dans son village après trois ans de déportation. Les habitants accueillent leur instituteur en grande pompe : le maire et sa plantureuse moitié, le curé en soutane, les amis, les élèves…
Détruit, monsieur Georges retrouve le quotidien des Flandres françaises. Et l'humaniste désenchanté observe d'un oeil sceptique le petit monde compliqué de cet univers rural étriqué. Il va devoir composer avec les mesquineries des gens de son village.
Isolé au milieu de ses concitoyens inconscients de ce qu'il a subi, l'instituteur se mure dans le silence et s'interroge sur sa propre raison.
Mais quand un crime est commis, l'ancien déporté s'accuse du meurtre, sans pouvoir expliquer les circonstances, ni les mobiles de son geste. Dès lors , les soupçons se portent sur lui et des comportements troubles de certains Français durant l'occupation refont surface.
Les interrogations sur la nature humaine se doublent alors d'une enquête criminelle. La découverte du coupable passe par un douloureux examen de conscience.
Désormais, monsieur Georges sait que la paix n'est que la haine qui chuchote…
Flandre noire est un roman sombre et dérangeant. Un livre singulier et poignant. M'sieur Georges est détruit par trois ans de déportation qui l'ont ravagé. le lecteur n'en ressort pas indemne. Une histoire qui nous suit et nous hante encore longtemps après sa lecture.
Flandre noire a remporté le concours organisé par l'agence américaine Writemovies. Pourquoi pas un premier pas en vue d'une adaptation au cinéma pour ce roman noir?
Flandre Noire de Gilles Warenbourg : 10 ans après sa lecture ce polar est encore un coup de coeur et un livre qui me reste en mémoire.
Lien : https://collectifpolar.com/
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En 45, un instituteur revient dans son village après quatre années passés au camps d'Auschwitz. La première partie y décrit un peu de philosophie sur le Bien et le Mal. La deuxième partie, on entre dans le polar et là rien à critiquer ... Une fin splendide.
Dommage de ces longueurs métaphysique et habituels chez cet auteur (pas le premier roman que j'essaye de lire de lui mais cette fois je suis arrivé à la fin), sinon belle histoire que je conseille ...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
-Spinoza? Il pensait que le mal résultait d'une comparaison... il n'y a pas de réalité absolue... Qu'en dites vous m'sieur Georges?
- pfff.. Une comparaison ? J'en dit que cela ne vaut même pas la moyenne...
Mon ancien élève posa la main sur mon bras.
- Remarquez, le problème des écrivains: ils ne peuvent se repentir car ce qui est publié est publié ! Pas d’effacement possible de l'encre sur le papier ! La littérature ne connait pas l'absolution !
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Ils s'étaient imaginés me voir heureux de ce retour. Ils étaient tous venus, avec leur sourire de circonstance, affectant leur illusion d'un ordre retrouvé : le temps cautériserait les plaies les plus profondes et les relents fétides du block 10 d'Auschwitz-Birkenau s'estomperaient dans ma mémoire comme un cauchemar dissipé par le petit matin. Erreur commune !
... Immobile, je leur ai fait face dans le silence de ses retrouvailles compassées.
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Vos réponses construites à toutes mes questions sur le mal me donnaient la nausée. Je sais : c'était injuste, mais derrière votre humilité admirable, je détectais l'outrecuidance des pieux qui déchiffrent le bien et le mal dans les messages éthérés du Très-Haut, avec cette insupportable assurance tranquille de ceux qui croient penser en pensant croire.
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Le village était calme et silencieux. Tendu, chuintant de médisances murmurées derrière les tentures à carreaux, de pénitences basses dans le secret du confessionnal et de papotages semi-publics livrés avec le pain frais du jour aux commères institutionnelles.
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Le mal banalisé... Oui, parfois, il fleurit comme une pandémie au vent de l'impunité qui déculpabilise, du pouvoir qui s'enivre de haine pour une victime couinant comme un porc sacrifié en vue des banquets incertains de notre avenir obscur.... Jusqu'à l'ultime repas de ces spectres portant le masque de notre propre visage.
Alors qu'est-ce que le bien ? Rien que de très discutable. A l'image de ces pâtés, dévorés avec voracité par Yvonne comme si nos repas était une revanche.... Ils seront recrachés par un convive d'une autre culture.
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