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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une proposition de Babelio d'un livre unique en masse critique, cela a toujours été pour moi une très bonne surprise. Donc, merci pour cette offre de lecture et merci aux éditions Tallandier pour l'envoi de ce voyage nostalgique vers les terres méconnues de l'enfance.

Bien sûr, inévitablement, l'auteur parle de lui, mais en se limitant à l'enfance, de sa famille, de sa mère surtout et il écrit quelques belles phrases la concernant. Il parle aussi de livres, de ceux de sa grand-mère, il remonte dans les générations précédentes, très loin, au-delà de la Révolution française.

Nature, villages noyés dans les brumes automnales, clochers objets de son affection, voyages familiaux, notamment vers la Provence qui l'a séduit, lui l'homme des bocages, des frimas, des rivières ondoyantes, tout un ensemble de souvenirs et d'émotions sont rassemblés dans ce petit livre.

Avec cette lecture, on parcourt une bonne partie de la France, avec les cartes Michelin jaunes de sa mère, au bon temps où les GPS ne traçaient pas d'itinéraires les plus courts ou les plus rapides, ce qui laissait de belles opportunités de découvertes magnifiques alors que les autoroutes étaient encore rares.

Emmanuel de Waresquiel livre ses ressentis et ses interrogations sur la fuite inexorable du temps, celle qui le rapproche peu à peu de ses disparus, de tous ceux aussi qu'il a pu oublier, l'enfance gommant dès sa sortie une bonne part des traces, tandis que l'on se précipite inconsciemment vers un avenir qui deviendra un encombrant présent et trop vite un passé déjà lointain.

C'est un très beau voyage mélancolique mais réaliste au pays de la nostalgie que réaliseront avec plaisir tous ceux qui ont su garder un coeur d'enfant.

Merci, Babelio.
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« Toutes les enfances ont en commun d'être ou de devenir de « verts paradis », même les plus tristes. On peut naître sur un terril et l'aimer passionnément. D'aucuns peuvent bien renier leurs premières années, au bout du compte, ce sont elles qui nous constituent, bon an mal an, pour le reste de notre vie ».

Emmanuel de Waresquiel se raconte dans un récit qui ne s'apparente pas à des mémoires précise-t-il. Qu'elles peuvent être les motivations d'un éminent historien tel qu'Emmanuel de Waresquiel pour écrire sur sa prime jeunesse, lui qui jusqu'à présent, s'est plutôt penché sur la vie des grands hommes comme Talleyrand.

Il dédie son livre à sa fille Gabrielle. Faut-il y voir le besoin de transmettre, d'immortaliser sur le papier les quelques bribes de souvenir qui émergent d'une mémoire encore alerte avant que celle-ci ne s'engourdisse. Les jolis moments passés dans une famille aimante à la généalogie prestigieuse, nobiliaire mais toute en retenue, restent ainsi gravés et témoignent d'une époque disparue.

Ce petit texte élégant, tout en pudeur, devient alors un maillon de la chaîne qui relie les générations passées et présentes ! Il est si joliment écrit ! Il s'en dégage une grande tendresse ! L'auteur s'attache à ses dix premières années qui s'écoulent dans une campagne de l'Ouest de la France, pas très loin de l'endroit où Balzac ouvre son roman « Les Chouans » entre une maman romanesque, lui racontant les exploits et les malheurs de sa famille dans un récit où baigne l'étrange, façon Edgard Poe. Une maman imprégnée de poésie anglaise, lui lisant des passages de Shakespeare. Elle avait hérité de son goût pour la campagne de sa propre mère « la nature et la vie tenaient tout à la fois du miracle et du mystère divin sans cesse renouvelés ». Une maman si attentionnée, si patiente, qu'il écrira devant le vide qu'elle a laissé :

« Je me suis noyé dans son sourire et depuis j'erre un peu à la dérive ».

Son papa était du genre taiseux, doux et tendre, courtois, attentif aux autres. Seul militaire de la famille, il s'était distingué en sa qualité de pilote lors de la seconde guerre mondiale. Mais là encore, point de forfanterie, ce n'est qu'à son décès que l'auteur prendra connaissance de ses faits glorieux.

Ses parents ne prononçaient pas le mot « château » alors qu'ils habitaient un château. Ils disaient « maison ». Une maison du bonheur entourée de chiens, d'une basse cour, près d'une rivière, une maison de contes de fée où l'imaginaire d'un enfant ne peut qu'être comblée entre les cabanes à construire, les oiseaux, les rêves de Robinson Crusoé !

Ce livre est comme un « arrêt sur image », une pause « berlingot » mais aussi un miroir dans lequel les natifs des années 1950/1960 retrouveront les saveurs plus ou moins délicieuses de cette période où les jeux en extérieur mimaient les exploits de Thierry La Fronde ou de Zorro, où la TSF égrenait ses informations, où l'on achetait des cartes Michelin avec des anciens francs, où les enfants expérimentaient les joies simples qu'offre la nature en jouant à « Rintintin »..

J'ai découvert l'écriture d'Emmanuel de Waresquiel, tendre, poétique, élégante, à l'occasion de cette dernière masse critique privilégiée pour laquelle, je remercie les Editions Tallandier et Babelio : Je les remercie d'autant plus qu'en sa qualité d'historien, je vais m'intéresser à ses écrits.
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Historien et biographe, Emmanuel de Waresquiel laisse de côté les figures historiques pour se retourner sur son enfance dans le Maine durant les années 60. Il nous confie en préambule « On ne s'intéresse pas impunément à la vie des autres sans se pencher sur la sienne »
C'est un récit empli de tendresse et de pudeur où l'écrivain convoque les auteurs qui ont jalonné sa jeunesse : Proust, Victor Hugo, Saint-Exupéry ou encore ces poètes anglais qu'affectionnait sa mère qui a gardé de l'Angleterre « le souvenir et les usages de ses nannies » sa mère qui lui donnera le goût de l'histoire en lui contant les épopées de ses aïeuls et leurs mystères « ces histoires-là, qu'on aurait crues écrites par Edgar Poe ». Cette mère, aimante, pudique et romanesque lorsqu'elle racontait l'histoire de la famille, l'auteur en parle avec tendresse dans les premiers chapitres. le père, ancien militaire, dirigeait sa ferme et ses vergers avec « le sens du commandement » « Il en imposait naturellement ».
Dans cette vaste demeure de Poligny « entre pâtures et forêts », château digne du chat botté, la vie est provinciale. Loin de l'agitation, on y respire un air suranné, on sonne la cloche pour signaler le déjeuner et on va à la messe le dimanche en famille.
Derrière les souvenirs d'enfance se profile le biographe qui va tour à tour évoquer tous les membres de cette famille aux aïeuls aristocrates et, parfois, illustres. Aux côtés des héros de guerre, on croise quelques originaux comme cet « oncle qui portait un nom de roman russe » et qui sculptait des oiseaux.
Emmanuel de Waresquiel excelle dans l'art subtil de ces portraits peints à petites touches expressionnistes. Il sait aussi faire revivre des sensations, des paysages de cette enfance qui échappe au temps.
Et de nous confier, dans les dernières pages :
« Je me demande au fond quelle nécessité j'ai pu éprouver à cette danse des souvenirs, quel plaisir j'ai pris à cette immersion lente dans le passé, comme en apnée…
…De l'étrangeté sans doute, comme si l'étais devenu mon propre double, comme si mon autre avait vécu dans un monde mystérieusement aboli par une conjuration du temps. »

Belle lecture d'un récit où l'évocation des souvenirs d'enfance est rafraichissante et joyeuse, où la tendresse sourd à chaque page sous l'écriture élégante et poétique d'Emmanuel de Waresquiel.
Je remercie les éditions Tallandier et Babelio pour cette belle découverte
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Un grand Merci à Babelio , et aux éditions Tallandier pour la réception et l'offre de ce joli texte personnel sur l'enfance de l'historien Emmanuel de Waresquiel

"Avant-propos
On est forcément un peu le Pygmalion de l'enfant qu'on a été. Chose extraordinaire et rare aujourd'hui,je l'ai écrit (**ce texte) dans la maison où j'ai grandi telle "une huitre tranquille bien accrochée à sa nacre natale" aurait souri Nabokov (...)(sur le théâtre de ma mémoire) j'y ai comme prolongé enfin mes plaisirs de lecture,mon goût pour les journaux, les correspondances,mon amour des écrivains qui se regardent dans le miroir et nous disent de nous-même ce que nous n'osons pas nous dire."(p.13)

J'ai eu l'occasion à deux reprises d'apprécier la plume de cet écrivain-historien, avec un premier ouvrage déniché et emprunté à ma médiathèque: “Entre deux rives” (L'Iconoclaste, 2012) , les derniers instants de dix écrivains dont Emmanuel de Waresquiel se sentait particulièrement proche !
Et ma seconde rencontre avec ce dernier est “J'ai tant vu le soleil”, où il exprime sa curiosité et sa passion de longue date pour un de ses écrivains de prédilection: Stendhal; une très heureuse symbiose de la Littérature et de l'Histoire…comme il sait l'exprimer dans ce texte, même si différemment. La grande Histoire n'est jamais loin , avec Emmanuel de W. !!

Dans ce dernier livre,à “l'automne de sa vie” , selon ses termes, l'auteur-narrateur rend un très tendre hommage à ses parents...sa mère, plus exclusivement, ainsi que dans un même temps, qu'il nous fait déambuler parmi sa nombreuse et illustre parentèle...Et elle n'est pas des moindres !!.

Entre les Choiseul, Madame de Staël, et tant d'autres !...

Ce récit bienveillant et joyeux nous offre les prémices de la naissance de la vocation d'historien d'Emmanuel de W. : les lieux significatifs, les récits d'une des grand-mères, les évocations très subjectives de la Maman vénérée...sans omettre la personnalité forte et chaleureuse du père, à l'existence fort remplie par la Grande Histoire, etc.

“J'avais les pieds dans le XIXe siècle et je ne le savais pas.Mon père est né en 1913,ma mère en 1914-un 1er septembre,le jour de la bataille de la Marne,me racontait-elle fièrement. Une éternité me séparait d'eux et je ne le voyais pas.Tout conjurait à l'immobilité : l'isolement, l'absence d'enfants de mon âge, la vieillesse des choses et la régularité du temps. Plus tard,je me suis aperçu de ces décalages au point d'en être fasciné et de les rechercher partout dans mon travail d'historien. Julien Gracq dit très bien cela dans l'un de ses livres: " A dix ans,à vingt ans,il me semblait que la vie passait très au large et comme insaisissable. " On ne devient pas historien sans avoir une sensibilité particulière au temps.(p.48)

Dans mes prochaines curiosités vis à vis des autres ouvrages d'Emmanuel de Waresquiel, sa biographie sur l'artiste, Félicie Fauveau, m'attire au plus haut point !

Voir aussi :

https://www.babelio.com/livres/Waresquiel-Entre-deux-rives/426564/critiques/518590
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Pour moi Waresquiel c'est l'historien, celui de la Révolution, des Cent jours, de la Restauration, le biographe de Talleyrand, de Fouché… C'est la plume d'un historien que j'apprécie car il écrit bien Waresquiel.. Très bien même.
Quand une Masse critique privilège m'a proposé son dernier texte c'est avec joie que j'ai accepté d'en être, et c'est avec joie que j'ai appris que j'avais été retenue… J'en profite pour remercier les Editions Tallandier de cet envoi.
Et bien je suis un peu déçue, pas complétement mais un peu… le titre est finalement très signifiant, c'est un voyage dans ses souvenirs que nous propose l'auteur, dans les souvenirs vagues de la petite enfance, d'une enfance à la campagne dans un château immense, mal chauffé, qui manque de toutes les commodités, dont le papier peint date aujourd'hui encore de 1870 et dans lequel il se retrouve assis au bureau de son père à rêvasser à cette enfance, à des bribes qui lui reviennent parfois à l'aide de photographies. Ce sont juste des détails, de petites choses insignifiantes qu'il recherche avec un rien de mélancolie.
Il m'a semblé que plus que son enfance c'était ses parents qu'Emmanuel de Waresquiel cherchait à retrouver en écrivant ce texte. Son père, héros de guerre dont il découvrira seul les exploits car il n'en parlait jamais. Sa mère surtout, femme à la fois active, sportive et courtoise au point de vouvoyer ses chiens… Il y a quelque chose d'une ambiance fin de siècle dans cette enfance (entendez XIXème siècle) avec la nostalgie qui va avec, les ancêtres plus ou moins glorieux, il y a quelque chose d'une éducation de gentleman farmer vivant à l'heure anglaise…
J'ai retrouvé avec plaisir sa plume de l'auteur et surtout son sens de la formule « Les confessions sans rémission ont un goût de cendres et de fumier. Près tout on n'autopsie que les cadavres » ou bien dans le dernier chapitre quand il s'interroge sur sa démarche « Ce dernier chapitre ne saurait tenir lieu de conclusion mais je me demande au fond quelle nécessité j'ai pu éprouver à cette danse des souvenirs, quel plaisir j'ai pris à cette immersion lente dans le passé, comme ne apnée. Parle ! ma mémoire. La pluie tombe rarement d'un ciel sans nuages ».
Une lecture douce certes mais c'est bien le Waresquiel historien que je préfère.
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Se référant au livre de Xavier de Maistre, "Voyage autour de ma chambre", Emmanuel de Waresquirel nous propose un délicieux voyage dans son enfance, sa famille, les lieux où il a vécu et vit encore, et les rencontres qui l'ont marqué dès son plus jeune âge. Issu d'une grande famille et ayant notamment pour aïeule Germaine de Staël, nous remontons le temps à sa suite, en quête de rencontres autant que de racines, de grandes figures qui lui ont donné cette passion pour l'histoire qui est la sienne, dans cette mémoire familiale qui fige pour toujours ce qui a été : "Tout conjurait à l'immobilité : l'isolement, l'absence d'enfants de mon âge, la vieillesse des choses et la régularité du temps...On ne devient pas historien sans une sensibilité particulière au temps. Cette impression, héritée de mon enfance, d'un temps qui ne passe pas, devait plus tard faire de moi, dans la famille bigarrée des faiseurs d'histoire, un somnambule." Entre éducation à l'anglaise, contacts avec la nature, et culte d'ancêtres héroïques ou excentriques, vacances dans le Var, dans une atmosphère ouatée, le petit Emmanuel découvre la vie avec bonheur et l'école avec horreur.
Ce livre qui va et vient au gré de la mémoire et procède par petites touches, rempli de références littéraires et cinématographiques qui donnent aux souvenirs une portée concrète comme la marche fait apparaître un paysage bien réel au-delà des brumes est un merveilleux pèlerinage à la recherche de l'enfance : "nos premières années nous hantent et pourtant c'est à peine si nous les distinguons.", un bel hommage à ceux qui l'aidèrent à se construire, un récit poétique et délicat dans lequel Waresquirel ne parle de lui que pour mettre les autres en valeur, dans cette exquise politesse qui cherche toujours le meilleur de ce qui l'entoure.
Un grand merci aux éditions Tallandier et à Babelio pour ce livre dont j'ai savouré la magnifique écriture, appréciant particulièrement les portraits des personnages décrits, et cette atmosphère un peu "grand Meaulnes" qui garde aux souvenirs tout leur délicat mystère : "chaque saison à ses silences. Ceux de la fin de l'été sont plus denses et plus opaques que les autres... Ils semblent descendre de très haut et comme venir de très loin...tels les messagers du temps, pour nous prévenir de nos passions."
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"L'enfance échappe décidément au temps. Elle est immobile et comme prisonnière d'un présent qui n'aurait pas de commencement et pas de fin. (p105)"

Je ne lis que très rarement des biographies mais, par contre, j'aime (mais je crois que je vous l'ai déjà écrit) lire des biographies d'écrivain(e)s, comment ils travaillent (ou travaillaient), comme ils sont venus à l'écriture, leurs influences, leurs lieux de vie etc…

"On ne devient pas historien sans avoir une sensibilité particulière au temps. Cette impression, héritée de mon enfance, d'un temps qui ne passe pas, devait plus tard faire de moi, dans la famille bigarrée des faiseurs d'histoire, un somnambule. (p48)"

Donc cette lecture quand elle m'a été proposée je l'ai acceptée même si je n'avais jamais lu d'ouvrages de Emmanuel de Waresquiel, j'étais curieuse premièrement de l'écriture à savoir est-ce qu'un biographe allait trouver le chemin de sa propre enfance et comment il allait la restituer mais aussi découvrir comment les germes de son intérêt pour l'Histoire avec un grand H (non non ce n'est pas une faute de frappe) ont émergé et sur ces deux points je crois que les réponses apparaissent dans le récit.

Une enfance bourgeoise (mais pas forcément argentée au fil des années), dans l'ouest de la France (entre Maine et Anjou), des demeures avec du personnel, un enfant unique entre un père héros de guerre discret sur ses faits et une mère dont on ressent tout l'amour qu'il lui portait mais également tout ce qu'il lui doit, ce qui la reliait à elle sans oublier l'environnement, une vie proche de la nature et des animaux et en particulier un attachement aux chiens et sur ce point je ne peux qu'adhérer….

"Il faut avoir une certaine nature pour les aimer, une vraie affection pour les plus faibles, un besoin de les protéger. Il faut peut-être aussi que les humains vous aient déçu. (p30)"

C'est un voyage dans le temps et les souvenirs où l'auteur picore sans toujours respecter la chronologie car il nous avertit que là n'est pas le but, mais sans pour autant nous perdre, une réminiscence faisant surgir une autre, une photo appelant une autre vision, un lieu porteur de jeux, de rencontres etc… C'est à la fois nostalgique d'un temps, le doux temps de l'enfance, mais sans regret car on ressent à quel point il a aimé son enfance et qu'il a profité de tout ce qui lui a été offert.

Entouré de livres et de traces du passé qu'elles soient écrites ou photographiées et parfois même sensorielles (la famille semble très conservatrice de documents, lettres etc…) je pense qu'il y avait là les germes de ce qui a pu développer en lui le goût des recherches, des histoires et finalement de l'Histoire avec parfois des ancêtres ayant eux-mêmes côtoyés des personnages célèbres de l'histoire mais le tout raconté avec simplicité et en ayant conscience de l'enfance privilégiée dans lequel il a évolué, l'auteur réussissant également à mettre en lumière une époque, celle de l'après deuxième guerre mondiale dans une famille marquée par le passé, les épreuves et la condition.

J'ai passé un joli moment grâce à Emmanuel de Waresquiel et même si ce ne fut que quelques bribes du passé et l'occasion de se révéler lui-même après avoir fouillé les passés des autres, si une biographie d'un personnage historique de lui passe un jour sous mes yeux (j'aime l'histoire mais il faut que l'écriture soit fluide et captivante) je serai très tentée de la lire pour

J'ai aimé la plume de ce sage petit garçon figurant sur la couverture, le voyage fut léger car il n'est qu'une évocation, un regard et j'ai presque regretté qu'il ne se prolonge pas un peu plus.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Je remercie les éditions Tallandier, et Babelio qui m'a proposé ce ouvrage.
J'ai été conquise dès les premières lignes par la qualité de l'écriture.
Ensuite, j'ai apprécié la valeur du "voyage".
"Vous ne trouverez pas dans ce récit d'empreintes compromettantes ou d'objets contondants, "
"Ni bilan clinique, ni analyse, ni vengeance, ni je ne sais quels règlements de comptes digérés à froid et qui font aujourd'hui les succès d'édition."
l'auteur évoque longuement sa mère, toute douceur et délicatesse, imprégnée de culture et de poésies anglaises.
" l'anglais servait à tout, aux sentiments, à mon éducation, aux usages de tous les jours."
Pour clore ses souvenirs propres, une belle phrase qui dit son amour pour sa mère : "Chaque moment de ma journée était habillé des mots de ma mère."
Son militaire de père, lui, "avait déposé les armes pour la charrue. La terre n'en pouvait plus de la guerre, des morts et des cimetières."
L'auteur évoque aussi ses lointains aïeux ce qui nous offre quelques pages d'Histoire.

Une lecture intéressante à tous points de vue.
Je conclue avec :"Je suis d'une génération qui répugne à trop parler d'elle-même....Les confessions sans rémission ont un goût de cendres et de fumier".
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Voyage autour de mon enfance est un livre sur la mémoire, sur son enfance heureuse et sans drames qui l'a conduit à être ce qu'il est.

L'écriture est belle et soignée, teinte d'une certaine mélancolie pour le temps qui passe. le récit concerne uniquement sa petite enfance, l'âge de l'insouciance bienheureuse. Il en ressort particulièrement son profond attachement envers sa mère fait de tendresse et d'admiration pour l'image qu'elle lui a laissée.

Dès le début, le ton est donné par l'élégance du propos..."Lorsqu'on la surprend, telle la cétoine dans la rose, l'enfance à l'évidence de nos chimères. Ce livre est un récit, pas des mémoires".

"J'aimais passionnément ces escapades de campagne, les retours de balades à la tombée du jour, l'herbe mouillée, l'humidité qui monte et nous fait frissonner. L'automne était déjà ma saison préférée. Je m'en souviens comme d'un temps de feuilles mortes et de lèvres closes. Il y passait des lumières jaunes de lisière et de fleurs fanées. Les arbres achevaient de muer, les lignes de l'horizon se confondaient à force d'être grises ou bleues, la rivière coulait en silence. Derrière la maison, le tapis rose et blanc des cyclamens d'août s'en allait par lambeaux. À la cuisine on préparait les confitures de l'hiver dans des grandes bassines alchimiques. On y enfermait le temps dans des pots"…

C'est toujours assez délicatement sensuel, plein de sensations avec le dehors, toujours de l'émerveillement.

Un petit écrin de tendresse à laisser en héritage.
Merci à Babelio et aux Éditions Tallandier pour ce délicieux moment de lecture.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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je ne connaissais pas du tout cet auteur et sa plume dans cet ouvrage donne envie de le découvrir un peu plus, d'autant que ce récit autobiographique, n'est pas ce qu'il écrit à son habitude, essayiste de talent, chroniqueur du temps présent.

dès les 1eres lignes j ai été happée par l'élégance de son écriture, l immense poésie qui s en dégage ainsi que de la tendresse, pour ne pas dire de l'amour.

j'ai grandi auprès de mes arrières grands parents maternels et grands parents maternels, et j'ai tant de regrets aujourd'hui de ne pas avoir pris des notes, lorsqu ils me contaient leur vie, leur époque, les guerres, Paris, la Vendée, les grandes évolutions...
si bien que je me suis plongée dans ce récit sur l enfance, le temps, la mémoire et l'oubli, comme s'il s agissait de l histoire que je ne pourrais moi-même écrire.
j'ai enfilé ses souvenirs, et me les suis appropriés le temps de cette magnifique lecture.
le désordre chronologique ne gêne pas, bien au contraire, les souvenirs ne se rangent pas, ne se classent pas, ils vont et viennent comme bon leur chante, et c est très bien ainsi.
c est la mémoire, son classement n est pas forcément chronologique.

je remercie les éditions Tallandier ainsi que Babelio pour l'envoi de ce livre.
je me suis régaler par tant d'élégance.

une lecture que je vous recommande.
merci véritablement pour cet envoi.
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