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Baudouin Deville (Illustrateur)
EAN : 9782960210460
64 pages
Anspach (10/10/2019)
3.95/5   19 notes
Résumé :
Léopoldville 60. Alors que s’ouvre la Table ronde qui va décider du futur du Congo, la capitale de la colonie belge retient son souffle. Après ses débuts d’hôtesse à l’Expo 58, Kathleen est engagée au sein de la prestigieuse compagnie aérienne Sabena. Elle découvre l’Afrique alors que certains sont prêts à tout pour défendre leurs intérêts. Quitte à mettre le feu aux poudres.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Bref, la grande histoire passée au tamis de la petite.
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Ce tome est le deuxième de la série consacrée à Kathleen van Overstraeten, en termes d'ordre de parution, et également le deuxième, à ce jour, par ordre chronologique de sa vie. Sa première édition date de 2019. Il a été réalisé par Patrick Weber pour le scénario, Baudouin Deville pour les dessins et l'encrage, Bérengère Marquebreucq pour la mise couleurs, qualifiée de mise en lumière, c'est-à-dire la même équipe que celle des quatre autres albums de la série : Bruxelles 43 (paru en 2020), Sourire 58 (paru 2018), Berlin 61 (paru en 2023), Innovation 67 (paru en 2021). Ce tome comporte cinquante-deux pages de bande dessinée. Il se termine avec un dossier de huit pages, agrémenté de photographies, intitulé le Congo belge et Léopoldville, retour dans des mondes disparus, découpé en plusieurs articles : une page de contexte rédigée par Patrick Weber, Une histoire de femmes et d'homme, de noirs et de blancs, L'ombre de Tintin, Petit guide de Léopoldville (L'hôtel Memling, le jardin zoologique, le marché indigène, le musée indigène, l'aérogare, la statue de Stanley, la statue de Léopold II, le quartier indigène), l'enjeu de l'uranium, un voyage secret, la manne de l'uranium, Indépendance cha-cha, témoignages d'époque (un second pilote de la Sabena, un steward), 30 juin 1960 indépendance du Congo et après. Dernier article : une interview de Robert van Michel chef de secteur de la Sabena à l'époque, intitulée le pont aérien Sabena de 1960 une odyssée humaine.

À bord d'un vol Bruxelles-Léopoldville, l'hôtesse de l'air Kathleren Ovserstraeten répond à l'appel d'un passager qui souhaite encore avoir un scotch whisky. La responsable du vol Francine Merckx lui indique discrètement de lui méfier de cet oiseau, car quelque chose lui dit qu'il lui faudra beaucoup plus qu'un scotch pour se rafraîchir le gosier. Kathleen doit le servir car le client est roi, mais s'il dépasse les limites madame Merckx se fera un plaisir de lui rappeler les vertus de la sobriété. le client est satisfait et il tend sa carte à Kathleen lui précisant qu'il descend à l'hôtel Regina et que si le coeur en dit à la jeune femme, ce sera à son tour à lui de lui offrir un verre. La discussion se poursuit ensuite entre madame Merckx et Kathleen dont c'est le premier vol à destination de l'Afrique.

En janvier 1960, à Léopoldville, Célestin Bembé est reçu par Pierre Stevens et Arsène Jeanmart qui lui proposent le poste de contrôleur de gestion pour leur agence de Boma. Bembé répond de manière véhémente que c'est très généreux de leur part, mais qu'il ne peut pas accepter. Il ajoute qu'ils ne comprennent pas ce qui se passe ici : bientôt c'est eux qui le solliciteront pour un emploi, car ce pays est aux Africains ! Ils le congédient, ce qui n'atteint pas Bembé convaincu que l'histoire est en marche. le soir, à la mine d'or d'Uvira au sud Kivu, un individu s'introduit subrepticement sur le site et cloue un masque de sorcier sur la porte du bâtiment principal. En découvrant ce masque le lendemain, les ouvriers africains refusent de travailler dans la mine.

Comme pour les autres albums, les auteurs ont choisi une année clé dans l'histoire de la Belgique : l'indépendance du Congo belge a été déclarée le 30 juin 1960, après avoir été une colonie depuis le 15 novembre 1908, soit pendant cinquante-deux ans. Dans son introduction au dossier en fin d'ouvrage, le scénariste précise la nature de cette bande dessinée et son ambition : cet album n'ambitionne pas de porter un jugement sur l'entreprise colonisatrice, sur sa fin et encore moins sur ce qu'il est advenu du Congo depuis son indépendance. Les historiens n'ont pas fini de se pencher sur ces épisodes souvent tragiques et toujours contrastés de la saga nationale congolaise. À travers l'héroïne Kathleen apparue dans l'album Sourire 58, les auteurs ont voulu présenter les événements de 60 sous un angle particulier. Simple et individuel, d'abord parce tous les épisodes historiques se vivent d'abord d'un point de vue personnel. Dans les deux camps, comment les protagonistes ont-ils eu peur ou faim ? Quels étaient leurs regrets ou leurs espérances ? Leurs joies et leurs peines ? Bref, la grande histoire passée au tamis de la petite. de fait, la narration présente les choses elles sont, ou plutôt comme elles étaient, à la fois en termes de représentation visuelle, et en termes de relations sociales, sans révisionnisme politiquement correct. Par exemple, les Congolais appellent les métropolitains par le terme de Bwana, et réciproquement les blancs parlent des Évolués pour désigner la classe moyenne noire qui s'européanisa au Congo belge.

Comme dans les autres tomes, le positionnement des dessins dans un registre réaliste et descriptif apparenté à la ligne claire s'avère parfait pour montrer les choses, pour donner à voir des quartiers de Léopoldville, les véhicules, les tenues vestimentaires. Tout commence avec une vue magnifique du d'un avion de la Sabena en plein vol : un Douglas DC6, avion quadrimoteur utilisé par la Société Anonyme Belge d'Exploitation de la Navigation Aérienne, compagnie aérienne nationale belge (1923-2001). le lecteur garde les yeux grands ouverts pour ne rien perdre : une vue extérieure de l'hôtel Memling à Léopoldville, les wagonnets de la mine d'or d'Uvira, plusieurs artères de la capitale congolaise, les belles voitures, quelques restaurants, la statue de Henry Morton Stanley (1841-1904, journaliste et explorateur) dans le site de son ancien camp retranché, le jardin zoologique de Léopoldville, un bar dans le quartier indigène de Bandalungwa, le musée de la vie indigène, l'aéroport d'Elisabethville à Katanga, des demeures dans le quartier blanc, des maisons dans un quartier indigène, l'avenue Baron van Eetvelde, une séquence dans la brousse, le marché indigène, les bureaux de la Sabena, et un des cinq Boeing 707 affectés à la Sabena pour l'évacuation. La richesse du récit permet également au lecteur de prendre le temps de passer par une rue de New York, plusieurs rues de Bruxelles et même un café pris à l'hôtel Métropole sur la place de Brouckère où se trouve la fontaine Anspach, l'aéroport de Zaventem, une pharmacie bruxelloise pour faire le plein de produit anti-cafards.

Les auteurs respectent leur note d'intention et l'Histoire se vit à hauteur d'être humain. le lecteur retrouve avec plaisir Kathleen Overstraeten et son amie Monique. L'artiste reste dans un registre de type ligne claire, avec un degré de simplification dans leur représentation, tout en conservant un bon niveau de détails, avec une physiologie spécifique pour chacun, des tenues vestimentaires appropriées et en accord avec leur personnalité, et une direction d'acteur de type naturaliste. de temps à autre, une expression de visage peut être un peu exagérée, pour accentuer une émotion, une fois de temps en temps pour un effet comique. le dessinateur accorde la même valeur à chaque être humain, quelle que soit son origine, ce qui fait ressortir le comportement condescendant au mieux, méprisant au pire des colons, envers les évolués et les non-évolués. La coloriste effectue un travail remarquable de mise en lumière, utilisant avec à propos les aplats de couleurs pour apporter une forte consistance à certaines zones détourées, pour ajouter une forme d'ombrage à d'autres pour accentuer le relief. Elle conçoit une palette restreinte spécifique à chaque séquence pour rendre compte de l'ambiance lumineuse, et de l'environnement, plutôt urbain ou plutôt végétal.

Comme à son habitude, le scénariste entremêle une reconstitution historique avec une intrigue romanesque, et une fibre sentimentale. La reconstitution historique visuelle est complétée par de nombreuses références dans les dialogues : le nzombo (plat de poisson fumé), le moambe (plat préparé à base de chair de noix de palme à laquelle on rajoute la viande et les condiments), le terme Évolué (terme utilisé pour décrire la classe moyenne noire qui s'européanisa au Congo belge), Henry Morton Stanley (1841-1904, journaliste et explorateur), les scheutistes (congrégation religieuse missionnaire fondée à Scheut en 1862 par le prêtre Théophile Verbist, 1823-1868). L'intrigue romanesque comprend une composante d'espionnage industriel, avec manipulations, agitations et même un enlèvement. D'un côté, le lecteur retrouve cet ingrédient présent dans chaque tome de la série ; de l'autre, il s'agit d'une réalité historique générée par l'intérêt économique et stratégique pour un minerai bien particulier et essentiel dans l'histoire de cette colonie et du pays colonisateur. Dans ce tome, l'histoire personnelle des protagonistes se développe de manière organique, que ce soit Kathleen devenue hôtesse de l'air, ou les parents de son amie Monique installés à Léopoldville, ou encore la relation amoureuse de Monique avec Célestin Bembé. le lecteur apprécie la référence à l'album Sourire 58 (2018) au cours duquel les deux jeunes femmes s'étaient liées d'amitié. Il identifie du premier coup d'oeil un autre personnage présent dans ce précédent album, créant ainsi une continuité légère qu'il n'est pas indispensable de connaître pour apprécier le récit. Les personnages blancs représentent la majorité des protagonistes avec des dialogues, pour autant les Africains sont également présents et ils ne sont pas cantonnés à de la figuration en arrière-plan. le dossier en fin d'album s'avère agréable à lecture, facile d'accès, tout en fournissant des compléments et une ouverture sur d'autres dimensions de la colonisation qui ne pouvaient pas être exposés dans l'histoire principale faute de place.

Ce deuxième album de la série par ordre de parution s'avère une excellente réussite, tout comme le premier. Les auteurs réalisent une bande dessinée de grande qualité, avec une narration visuelle de type ligne claire très réussie, une histoire mêlant Histoire, intrigue d'espionnage, enjeux personnels aussi bien sociaux qu'émotionnels, pour évoquer la période complexe de la fin d'une colonie belge avec un point de vue à hauteur d'être humain.
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J'aime beaucoup la série initiée par les Editions Anspach avec ses dates emblématiques de l'histoire de la Belgique. le faux Soir pendant la guerre, l'expo 58, l'incendie de l'Innovation... et 1960 à Léopoldville, devenue Kinshasa.

On retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès de la série. Cet album possède un indéniable charme, une fraîcheur avec Kathleen van Overstraeten en hôtesse de l'air après ses aventures lors de l'expo 58. D'ailleurs, les auteurs réutilisent les mêmes ficelles: complot, espionnage, faux-semblants... C'est déjà un premier mauvais point, à mon avis.

Ensuite, les auteurs signalent dans le dossier qui clôt l'album qu'ils n'ont pas chercher à culpabiliser les gens, ni à édulcorer les choses. Pourtant ils évacuent les responsabilités en mettant en avant une sorte de complot américain pour faire main basse sur l'uranium congolais (celui qui a servi pour Hiroshima et Nagasaki). On évacue les négociations. On ramène toute l'indépendance du Congo à quelques intérêts individuels teintés de grosse diplomatie ricaine. Et on arrête le tome là où cela devient intéressant: les intérêts commerciaux belges avec la Société Générale et le meurtre de Patrice Lumumba... Pire: on laisse entendre en fin de tome que le meurtre de Lumumba est le fait de Mobutu suite à sont putsch... On sait (et Patrick Weber le sait aussi) que la Belgique a été plus que spectatrice du meurtre de Patrice Lumumba, qui a payé un discours virulent anti-colonial devant le pauvre Roi Baudouin (très jeune à l'époque), lequel roi est tout à fait absent de ce tome... Il est vrai que Patrick Weber montre régulièrement une déférence assez entière pour la couronne. Deuxième erreur.

La troisième erreur, à mon avis, réside dans cette intrigue d'espionnage américain... la réalité historique est suffisamment forte pour se passer d'un scénario aussi alambiqué. Et cela nous ramène au point ci-dessus.

Bref, le moins bon des tomes de la série.
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"Léopoldville 60" de Weber, Deville
BD

Bonjour les fous de lectures....

Kathleen, jeune hôtesse de l'air fait son premier long vol vers Léopoldville ou elle retrouve son amie.
Le pays est sous tension, en effet, le Congo est à la veille de retrouver son indépendance.
Les congolais veulent leur autonomie, les colonisateurs sentent le vent tourner et s'angoissent de plus en plus.
A cela s'ajoute les questions de l'exploitation de l'uranium lorgnée par les américains et les problèmes raciaux ( Une jeune femme blanche peut-elle tomber amoureuse d'un noir ?).

Histoire d'un pays au bord de l'implosion, les auteurs ont très bien retranscrit cette atmosphère de fin de régime.

Thriller géopolitique dans l'ex Congo belge, il fait suite à "sourire 58" mais peut se lire indépendamment.
Dossier très intéressant en fin de tome.
Un 3° tome est attendu.
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Kathleen van Overstraeten était hôtesse à l'Expo 58 (voir Sourire 58) , son rêve était de devenir hôtesse de l'air à la Sabena (Compagnie aérienne belge de l'époque), c'est aujourd'hui chose faite. La voici sur son premier vol à destination du Congo Belge.

Elle compte y retrouver son amie Monique, dont les parents tiennent une pension de famille à Léopoldville.

C'est l'occasion de prendre le pouls là-bas car nous sommes en juin 1960, on parle de l'indépendance du Congo, elle aura lieu en effet le 30 juin 1960. Des plans sont prévus pour du long terme afin d'organiser une transition en douceur mais des troubles éclatent, en cause notamment les richesses du sous-sol convoitées.

Complots, craintes des "blancs", retour forcé au pays pour les colons mais aussi une très bonne enquête de Kathleen et l'inspecteur Stout lui aussi de retour dans cet album.

Des réflexions sur le racisme, le colonialisme, les attitudes des entreprises, des politiques, l'exploitation des mines et l'implication des américains dans ce conflit.

Une ligne claire magnifique, un trait fin, réaliste. L'album est complété par un dossier reprenant des documents de l'époque (photos, plans, témoignages).

Pour la belge que je suis, un zoom sur notre histoire sans parti pris, et surtout la mise en évidence du rôle humanitaire important de feu notre compagnie aérienne la Sabena et le rôle des Sabéniens.

C'est encore un coup de ♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Après ses aventures à l'expo, Kathleen a été embauchée par la Sabena comme hôtesse de l'air. Lors d'un de ses premiers voyages vers le Congo, elle retrouve Monique, son amie de l'expo. Celle ci lui fait découvrir sa vie à Leopoldville mais la période est compliquée ; l'indépendance est proclamée avec l'appui des belges mais rapidement la situation va devenir problématique et pousser les expatriés à rentrer en urgence en Belgique. C'est cette histoire que nous raconte cette BD qui se veut à la fois historique et plein d'action. Un dessin typé ligne claire, une héroine sympathique, spontanée et qui se heurte souvent à une hierarchie rigide! Une joli façon de revisiter des faits historiques belges.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
En 1939, Edgar Sengier pris la décision historique d’expédier un millier de tonnes d’uranium à New York, dans le plus grand secret, il voulait à tout prix éviter que le minerai ne tombe dans les mains des nazis. Il prit la route des États-Unis lorsque le conflit éclata mais pendant plusieurs années, l’uranium demeura oublié dans un entrepôt de Staten Island. Il fallut attendre 1942 pour que le colonel Kenneth Nichols aille solliciter Sengier afin de lui demander de l’uranium. Sa réponse est restée historique : Vous pouvez avoir le minerai maintenant ; il est à New York, 1.000 tonnes ; j’attendais votre visite. Dans le cadre du projet Manhattan, l’uranium fut vendu aux Américains et rapporta gros, d’autant plus que les USA prenaient aussi une option sur les milles tonnes de stock toujours présentes à Shinkolobwe. Des spécialistes américains se rendirent au Congo afin de poursuivre l’exploitation au bénéfice de l’armée US. Les Américains désiraient obtenir l’exclusivité sur l’uranium mais, pour sa part, Sengier en le souhaitait pas. Un accord entre les Américains, les Britanniques et le gouvernement belge en exil à Londres fixa les règles de l’exploitation. Il permit aussi à la Belgique e se reconstruire rapidement après e second conflit mondial. L’accord fut renégocié en 1955 et la Belgique sut en tirer profit pour l’exploitation de son industrie nucléaire. En 1946, Edgar Sengier fut le premier civil non américain à être décoré de la médaille du mérite du gouvernement des États-Unis pour sa contribution à la victoire alliée. Ce personnage discret et méconnu continua à accumuler les honneurs, tant à Washington qu’à Londres, Paris ou Bruxelles. L’action de cet oublié de l’histoire a changé de cours la guerre et rappelé à quel point la richesse du Congo était déterminante pour sa puissance coloniale.
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Le 30 juin, le roi Baudouin se rend à l’aéroport de N’Djili. Il y a très peu de monde pour assister au départ du souverain dans la pénombre et presque incognito. Il faudra seize heures pour regagner Bruxelles. Un voyage peu glorieux qui ressemble au chant du cygne de l’empire colonial belge. L’album que vous tenez entre les mains nous ramène à une époque qui n’existe plus. Il ne cherche pas à entretenir la nostalgie d’un monde disparu, tout comme il n’ambitionne pas de porter un jugement sur l’entreprise colonisatrice, sur sa fin et encore moins sur ce qu’il est advenu du Congo depuis son indépendance. Les historiens n’ont pas fini de se pencher sur ces épisodes souvent tragiques et toujours contrastés de la saga nationale congolaise. À travers notre héroïne Kathleen que le lecteur a appris à connaître dans le premier tome de notre série Sourire 58, nous avons voulu présenter les événements de 60 sous un angle particulier. Simple et individuel, d’abord parce tous les épisodes historiques se vivent d’abord d’un point de vue personnel. Dans les deux camps, comment les protagonistes ont-ils eu peur ou faim ? Quels étaient leurs regrets ou leurs espérances ? Leurs joies et leurs peines ? Bref, la grande histoire passée au tamis de la petite. L’histoire des gens blancs venus d’Europe qui avaient bâti leur vie le long du fleuve Congo. L’histoire des fils et des filles noirs de cette terre d’Afrique qui aspiraient à conquérir leur liberté pour se bâtir un avenir meilleur. – Patrick Weber
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L’ombre de Tintin – Parce que tout est toujours une question d’époque et qu’il faut s’abstenir de juger avec nos regards d’aujourd’hui l’histoire d’hier, ce livre s’inscrit dans la grande tradition de la ligne claire qui a façonné l’école belge de la bande dessinée. Je me souviens d’une discussion avec un marchand de souvenirs rencontré sur un marché de Kinshasa. Comme il vendait des peintures et des t-shirts reproduisant la couverture de Tintin au Congo, je lui ai demandé s’il n’était pas choqué par la vision colonisatrice de l’album de Hergé. En riant, il m’a répondu que non. Au contraire, il était même fier de ce livre. Selon lui, il ne fallait pas confondre les vieilles histoires et ce qui se passe aujourd’hui. Un jour viendra peut-être où nous aurons assez de sagesse pour envisager l’histoire de manière objective et sans parti-pris. Mais si ce jour paraît trop lointain, il reste à suivre Kathleen, Monique et tous les personnages de cet album au fil de leur aventure africaine dans une capitale qui s’appelait alors Léopoldville.
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Laisse-moi faire mon métier, Baby. Je veux que vous arrêtiez de jouer au Hercule Poirot en jupon et que vous ne me cachiez rien de ce que vous savez. La visite du roi est prévue pour le 29 juin et l’indépendance pour le lendemain. Il faut découvrir qui commandite les sabotages pour éviter tout acte irréparable. Beaucoup de Belges vont fuir. Il y aura pas mal de trésors à récupérer dans ce pays, il suffira d’être le premier. Kathleen, je vais avoir besoin de toi pour une mission. Mais à une seule condition, c’est que tu ne poses pas de question.
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Nous avons vécu une belle histoire, puis nous nous sommes séparés. En vérité, Stan était très vieille école. Il voulait que je reste à la maison, que je fasse le ménage et que je lui prépare à manger. Quand j’ai reçu une réponse positive de la Sabena, il était furieux. Il m’a demandé de choisir entre ma carrière et notre couple. Alors j’ai tranché…
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