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EAN : 9782868101167
154 pages
Folle avoine (08/04/1997)
3.5/5   1 notes
Résumé :
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Les jardins de l'usine


Par tous les temps
Par tous les temps, il neige
sur les jardins désastreux de l'usine à ciment
une neige brûlante et sale
Les oiseaux ne fréquentent pas ces arbres blanchis avant l'âge
Nul insecte ne creuse son trou sous cette paille qui jamais ne fut de l'herbe
Lointain, muet le ciel passe
solitaire indifférent à la nuit grasse des flaques
Terre harassée
Planète éteinte

Chaque jour des hommes viennent là
jeter leur poids de neige
sur les balances rigoureuses de leurs épaules
Chaque jour
Chaque jour des hommes
Chaque jour des hommes viennent là
le sang un peu plus lourd
le cœur un peu plus las
les poumons plus opaques
pour paver leur enfer d'intentions dérisoires


Poème retranscrit à partir de la lecture que fit le poète dans le film de l'hommage qui lui fut rendu à Aulnay sous Bois en 2006.
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LES JARDINS DE L'ARTHROSE ‒ Extrait 1


Van Gogh a peint ce soleil qui répand
son soufre sur les jardins de l'arthrose

Comment en verrions-nous la lumière aveuglante

Mais nous savons que c'est ici
à des fractures mal scellées
à des divorces de jointures
à de froides incandescences

Il m'arrive l'image noire
de buissons retournant contre eux-mêmes
leurs épines

greffes de la folie

Les oiseaux ne se posent pas
ils s'accrochent
à quelque défaut de paroi
à quelque frottement
de branches contrefaites
ils ne jouent de la flûte ni du violon
mais du bec
     cela fait
un bruit d'horloge
inconsolable

Il m'arrive la rumeur
de racines forant
la calamine et le cambouis
comme des doigts de sculpteur fou
d'équarisseur

et le feu prend figure
d'un geste qui délie des gerbes de vipère
d'un mouvement qui fait
jaillir des roses de scorpions

sommeil cardé par
de rugueuses vertèbres
survol vertical
de lignes à haute tension

une épeire y dessine
sans fin mon labyrinthe …
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L'ORDINAIRE DES JOURS
pour Annie


Un nid tombe en poussière entraînant dans sa chute
la Grande Muraille de Chine tout entière

De son côté la mer fait des corbeaux boiteux

Vous avez dit pétrel ? Vous avez dit pétrole ?
Il n'y a pas que les oiseaux

et les érables qu'on opère à cœur ouvert en pure
perte

De sources bien informées nos rivières vont mourir
La pluie affame les chevaux La terre nous quitte
S'en va tournant vers quelque soleil froid

Et moi je vais dans l'autre sens  conduit par une
rumeur de racines

par des odeurs de pommes mûres  de lait bourru de
feu de bois

vers l'amont  l'enfance de l'art  la désuétude
une maison qui n'est qu'un seuil où tu m'attends

Ma belle au dormant de la porte
Je n'ai de demeure qu'en toi.
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UNE MATINÉE FRANCISCAINE
            Pour Marguerite-Marie Neel


Quand le temps se met aux abeilles
Seigneur je reconnais en toi
le seigneur des abeilles
et de leurs environs infinis

Dans la fournaise de l'essaim
dans le grégorien de la ruche
il me revient de percevoir
le bourdonnement des planètes

Vienne alors la pluie
déchirer nos vitres

la folie vêtue
de balle d'avoine

l'or des saisons
qui dans nos arbres fructifie

et que le temps s'y mette
et que le temps s'y fasse

vienne ce qu'il advient

c'est toujours comme une poignée
de clous incandescents
qu'on me jette à la face

toujours dans l'éblouissement
ton apparence la plus sûre.
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Arbre ou quoi donc
pour Christian Cailliès


Arbre ou quoi donc
berger
dans la lumière qui fait écran

droit que vous êtes
muet d'oiseaux
noir comme un prêtre
et juge en ces collines
où règne le serpent

ce qui me vient de vous
me vient à travers vous

nervures d'abîme
mains ouvertes
deltas imaginés par des sables mouvants

et
maintenant
le cri

l'exclamation du silence

chauffé à blanc
visible

l'azur tous crocs lavés
la face de l'oracle.
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