AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 14118 notes
Le jeune Dorian Gray prend conscience de sa beauté en admirant son portrait. Il en devient jaloux : Il devrait vieiliir, lui, alors que la peinture restera éternellement jeune ? Il souhaite tout haut que cela soit l'inverse, et pour son malheur, son voeu va se réaliser...

Le Portrait de Dorian Gray est, il me semble, le roman qui me divise le plus. D'un côté, je l'adore, mais de l'autre, il m'ennuie...

Oscar Wilde écrit superbement. Las phrases sont bien tournées et, si la langue est soutenue, la lecture reste fluide et agréable. Dorian Gray est un personnage profond et complexe, tandis que Lord Henry Wotton est truculent. Quant à l'histoire, je la trouve passionnante. J'ai adoré suivre la lente dégradation morale de Gray, toute en nuances.

Mais le roman est trop long à mon goût. Il y a beaucoup trop de dialogues, aussi bien écrit soient-il, et l'intrigue piétine. Lire la philosophie de salon d'Henry Wotton est amusant dans un premier temps, mais ennuyeux à la longue.
Heureusement, plus on progresse dans le récit, plus l'auteur resserre son propos sur Dorian Gray, et plus mon intérêt s'est aiguisé.

Oscar Wilde a écrit une histoire passionnante et fascinante, mais que j'aurais préférée dans un format plus court, nouvelle ou novella, avec moins de digressions philosophiques.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
Commenter  J’apprécie          371
Le Portrait de Dorian Gray est le premier livre De Wilde que j'ai lu, et je ne le regrette nullement, tant il m'a donné envie d'en connaître davantage et m'a permis de découvrir tant d'autres belles choses !
L'histoire de ce qui fut le seul roman De Wilde, et en tout cas une de ses oeuvres majeures, est connue de tous. Tant et si bien, d'ailleurs, qu'elle a servi de support à de nombreuses autres histoires ayant notamment pour but de décrire la vanité de l'être humain.
Pour autant, ce que l'on retient du Portrait de Dorian Gray, c'est avant tout la démarche d'esthète De Wilde et les nombreux aphorismes dont il nous gratifie et que l'on retrouve dans le recueil du même nom.
Ce livre fait partie de ceux que l'on conserve lorsqu'il ne reste rien et on en garde un souvenir vivace.
Commenter  J’apprécie          370
J'ai véritablement adoré "Le Portrait de Dorian Gray" ! L'histoire est tout à fait fascinante : un jeune peintre, Basil Hallward, est en admiration devant l'un de ses amis, Dorian Gray, jeune homme beau et séduisant, et décide donc de réaliser son portrait. Alors qu'il est chez Basil, Dorian fait la connaissance de Lord Henry Wotton, qui lui apprend que le seul plaisir de la vie est la jeunesse (et donc la beauté)...Dorian est aussitôt conquis et, à l'instant même où son portrait est achevé, il fait le voeu d'inverser sa vie avec celle de son portrait : rester éternellement jeune et beau. Ansi, au fil des années, le temps, les vices et les crimes vont s'abattre sur le somptueux tableau de Basil mais aucun tourment ne viendra transformer la peau si fraîche de Dorian Gray.

Oscar Wide dénonce la société du XIXème sicèle, le mariage ainsi que l'art en général de sa plume si raffinée et passionnante, utilisant la poésie, les jeux de mots, les proverbes pour parvenir à émouvoir son lecteur, ce qui est parfaitement réussi ! J'ai été subjuguée par ce roman, ne voyant pas défiler les chapitres et arrivant si vite au drame final...L'auteur irlandais écrit là son seul roman, mais quel roman ! Je serai à jamais marquée par ce délicieux livre, incontournable et tellement mythique que je relirai avec grand plaisir ! Un chef d'oeuvre, bien évidemment.

A lire ABSOLUMENT !!
Commenter  J’apprécie          370
Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde.
Un monument de mon adolescence. Après quelques dizaines d'années, je me replonge dans ce qui m'avait bousculé à mes 15 ans.
Sur le fond, ce roman est étonnement très moderne. La course à la jeunesse, la manipulation de l'image pour paraître... et les travers qui doivent bien avoir des conséquences quelque part. Dans le roman, ce sera sur le portrait. C'est lui qui subira toutes les ignominies du personnage. J'y ai vu une anticipation sur le monde actuel : on montre une image de vie parfaite sur les réseaux sociaux, mais le miroir ne reflète que fragilité ou noirceur.
La forme est très classique. M'étant éloignée dans mes lectures du style classique De Wilde et ses contemporains, j'ai mis quelques chapitres à retrouver mes marques. le plaisir de relire des mots recherchés, pesés et affinés au sujet a été ensuite un vrai régal.

La prouesse de ce roman, c'est son renouveau à chaque lecture. En fonction de la période de sa vie à laquelle on lit LE Portrait de Dorian Gray, en fonction de son vécu, du moment choisi, le livre se ressent différemment.
Ce roman porte en lui une vie multiple, comme le portrait.

Commenter  J’apprécie          360
Roman fantastique, roman psychologique ou conte philosophique ? Un peu tout cela à la fois, mais roman sur un sujet fascinant quoi que pas nouveau. L'histoire, assez proche de la peau de chagrinDe Balzac, est celle d'un beau jeune homme, Dorian, à qui l'on offre son propre portrait. Il formule alors le souhait que le tableau vieillisse à sa place pour pouvoir garder lui-même sa beauté, même s'il y perdait son âme. Dorian, fasciné par Lord Henry, dandy à l'hédonisme sans limite, est entraîné dans une vie de débauche, de vice et de dépravation. Il constate que le portrait évolue et qu'il devient de plus en plus laid et pas seulement plus vieux. Bref, le mythe de Faust revisité… A l'époque victorienne, les dandys n'étaient pas mal vus (et Oscar Wilde en était un), bien au contraire, ce qui fait de ce court roman une analyse sans pitié de la société victorienne. Mais il est aussi profond et complexe, portant sur le pouvoir de la fascination, la tentation du mal, la métamorphose d'un individu au fil du temps, la désillusion, le narcissisme … le style est classique mais plein de poésie, et ciselé avec finesse et précision. Il se laisse lire d'une traite. Un récit à la fois parfaitement ancré dans son temps et intemporel !
Commenter  J’apprécie          360
Après la lecture des nouvelles d'Oscar Wilde, je ne pouvais décemment pas faire l'impasse sur ce roman majeur qui, au même titre que Les Misérables ou le Rouge et le Noir, fait partie des grosses hontes personnelles de ne pas avoir lu... Tout le monde connaît ici ma passion pour le XIXe romantique, l'Angleterre, le décadentisme et son goût pour les passions, tout est donc réuni dans ce chef d'oeuvre où je me suis régalé, servi encore une fois par une traduction remarquable de Jean Gattégno.

Le principe est très connu, et un de mes mentors universitaires l'avait évoqué il y a plusieurs années en cours : Dorian Gray, jeune homme narcissique à la beauté extraordinaire, souhaite un jour conserver sa beauté et sa jeunesse, et qu'un portrait sublime de lui peint par son ami artiste Basil Hallward se mette à vieillir à sa place. Son souhait est exaucé, mais alors que Dorian a acquis la jeunesse éternelle, la contemplation de ce miroir toujours plus déformé finira par le rendre fou avec la fin à laquelle on s'attend... Voila ce que je savais du roman, mais il y a beaucoup, beaucoup plus.

Après une préface d'aphorismes sur l'art, servant à exposer le goût de l'art pour l'art et de la beauté au-dessus de tout pour Wilde, le roman s'ouvre sur le trio de personnages principaux : Dorian Gray, Lord Henry Wotton, et Basil Hallward. le peintre Basil a été bouleversé par sa rencontre avec le jeune Dorian Gray qui, selon lui, redéfinit la beauté. Tout son art, désormais, sera influencé par lui, et il voue un culte esthétique au jeune homme dont le sous-texte est évident. Basil peint donc Dorian Gray qui pose pour lui. Ce qui est fascinant dans ce début, est que l'on se rend compte très vite que Dorian Gray lui-même semble être une toile vierge, une page blanche, un être vide et perméable, que l'on peut peindre à volonté intérieurement : C'est ce qu'il va se passer du début à la fin au contact de Lord Henry, qui est le Méphistophélès du roman. Jouisseur invétéré et assumé, Lord Henry passe son temps à défendre la recherche du plaisir à tout prix, la contemplation de la beauté, quels que soient les prix humains et dommages collatéraux. Pour lui, la vie ne doit être que plongée dans la jouissance et un refuge dans l'art comme sublimation, esthétisation d'un réel morne, violent, qui n'a pas de sens, idéologie à laquelle j'adhère, mais certainement pas dans les proportions d'Henry qui est totalement jusqu'au boutiste dans son propos, à un point absurde et ridicule. Ainsi, ce mauvais génie va se mettre dès le départ à influencer Dorian Gray qui va peu à peu adopter ses préceptes et sa personnalité, et totalement changer au fur et à mesure du roman. C'est cela que je trouve le plus passionnant : La virginalité intérieure de Gray, qui se trouve modelé sans cesse, malaxé en tant qu'individu. Il est peint intérieurement par Henry, comme il l'avait été extérieurement par Basil. Et son portrait, plus que de le représenter vieillissant, va expliciter au fur et à mesure sa descente dans le mal, car Wilde semble estimer (derrière ses personnages qui le disent) que n'importe quel pécheur porte sur son corps et sur son visage les marques de ses infamies. le portrait de Dorian Gray se dégradera ainsi considérablement non seulement avec le temps mais aussi au gré de l'évolution négative de ses moeurs et de ses actes, alors que Gray arborera toujours le même visage de jouvenceau à la pureté absolue, qui fera même que son entourage ne pourra concevoir quoique ce soit de mauvais à son sujet, malgré les rumeurs qui naîtront. le portrait restitue donc la noirceur et l'horreur de l'âme de Dorian, bien plus que le passage du temps que Dorian a troqué contre sa beauté physique éternelle. Lord Henry, évidemment, n'échappera pas aux affres de l'âge et du stigmate de ses vices.

Je passe les détails pour ne pas spoiler, mais le roman est addictif tant il n'a de cesse de nous surprendre avec des rebondissements et des retournements de situation constants dans l'évolution de la personnalité de Gray. Alors que je regardais la série Breaking Bad en même temps, où le protagoniste Walter White s'enfonce également dans le crime progressivement et où les attentes du spectateur sont perpétuellement déjouées, j'ai été frappé par la similitude des deux schémas. La comparaison s'arrête là, hein! Mais vu le talent d'Oscar Wilde comme raconteur, et comme esthète, au vu de la superbe écriture du roman (notamment de très belles descriptions de jardins), on déplorera, comme souvent, que sa création littéraire fut fauchée en plein vol par ses déboires judiciaires. Les événements de certains chapitres nous stupéfient, comme aujourd'hui savent le faire tout excellent épisode de série américaine.

Le Portrait de Dorian Gray ravira tout amateur des atmosphères et du siècle déjà évoqués plus haut (avec en plus le Londres nocturne du XIXe siècle et un univers parfait pour Tim Burton). L'influence de Baudelaire s'y fait également sentir par l'attachement aux objets insolites, aux parfums, au dandisme de manière générale. Nous sommes dans des courants et des lignées artistiques du XIXe bien spécifiques, et que j'affectionne particulièrement. Mais tout lecteur et amoureux de la littérature sera également ravi par ses références incessantes : Il y est question de Shakespeare avec énormément de références, de Faust (évidemment, avec un personnage comme Dorian qui s'enfonce dans une sorte de pacte avec le Diable qu'il finit par payer) du personnage de Des Esseintes, protagoniste d'À rebours de Huysmans, qui a influencé Wilde, qui va jusqu'à faire intervenir un livre avatar d'À rebours dont la lecture modifie là encore la personnalité de Dorian.

C'est véritablement un coup de coeur littéraire pour moi, qui a rejoint mes classiques. Il est extrêmement riche en interprétations, et très réussi en tant que roman fantastique et décadentiste. le sous-texte de l'homosexualité dans le roman est admirable de sous-entendus et de non-dits pesants, et jouera immanquablement dans l'infortune d'un personnage. Wilde dira aussi de Dorian, Henry et Basil qu'ils représentent trois versions ou perceptions de lui, par le public (qui le voit comme l'impénitent dévergondé Henry) ou par lui-même (qui se voit plutôt en Basil). Son seul défaut, et peut-être est-ce cela qui a importuné certains détracteurs ici, réside dans le tic stylistique des discours de Lord Henry, faits d'antithèses au premier abord sibyllines, qui trouvent leur sens dans le contexte ou dans ses explicitations ensuite. La plus connue étant son fameux "Le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder". Henry parle comme ça TOUT LE TEMPS, et cela peut finir par vite agacer, un peu comme les antithèses systématiques d'Hugo. On peut aussi trouver que Wilde aurait pu tailler un peu dans ces passages de discussions certes essentiels puisqu'Henry sculpte la personnalité de Gray et cause sa descente aux enfers. Son portrait au vitriol des mondains et des mondanités est encore une fois des plus savoureux.

J'espère avoir donné envie à ceux qui ne le connaissent pas encore, car c'est un réel coup de coeur pour moi, et je me suis absolument régalé. J'ai même envisagé de lui faire rejoindre l'île déserte de Babelio et songe à l'offrir à un de mes proches...
Commenter  J’apprécie          363
Je croyais connaître cette oeuvre, et effectivement j'en connaissais le principe. Mais l'essentiel n'est absolument pas dans cette histoire fantastique de portrait qui vieillit à la place du modèle.
Ce roman est d'une intelligence et d'un cynisme incroyables. Oscar Wilde utilise ses personnages pour développer des idées pour le plaisir de les voir se déployer, tout en déclarant ne pas toujours les partager. Au-delà de l'immense plaisir de lecture, cette pensée pour la pensée m'a totalement étourdie et je n'ai pas pu m'empêcher de multiplier les citations.
Il est ici question des femmes (de manière souvent misogyne), de la haute société (tout aussi vérolée que le reste de la population) et d'art, mais surtout de responsabilité de ses actes. En effet, n'étant marqué ni par le temps ni par ses choix, Dorian Gray ne s'embarrasse pas de morale. Il a succombé à la tentation personnifiée par Lord Henry et n'aura aucun espoir de rédemption. de là à généraliser que l'Homme ne s'embarrasserait pas de morale s'il n'avait pas à faire face aux conséquences de ses actes... Une vision bien sombre de l'humanité !
C'est une idée totalement romantique que de voir s'imprimer dans notre peau les erreurs et les défauts de notre âme. Ce serait nettement plus facile de faire le tri dans nos relations. Mais quel enjeu romanesque, Oscar Wilde l'utilise de manière tellement pertinente !
Ce portrait vieillissant, miroir de son âme, est fascinant pour Dorian Gray qui observe les effets de ses choix. Serions-nous meilleurs si chacune de nos actions laissait une marque physique dans notre chair ou sur un objet tangible ? La réponse d'Oscar Wilde est clairement non. Plutôt que de changer, l'être humain préférera détruire les preuves de sa déchéance. A ses risques et périls...
Commenter  J’apprécie          362
Dorian gray, jeune adolescent à la beauté fascinante, subit l'influence de Lord Henry, cynique, misogyne, et de Basil, peintre, qui fait de lui un portrait dans lequel il met toute sa passion pour le jeune-homme.
Mais ce portrait va déterminer la vie de Dorian

Dans un style classique, précis, ciselé, imagé, poétique, Oscar Wilde nous entraîne dans des discussions philosophiques par la bouche d'aristocrates oisifs.
Un éloge de l'esthétisme et de la jeunesse.
Une analyse sans pitié de la société anglaise de la fin du XIXème siècle.

Un roman qui nous transporte, une ambiance qui nous habite et dans laquelle on baigne encore une fois le livre refermé.
Commenter  J’apprécie          360
Je me rends compte de plus en plus souvent qu'une pièce de théâtre portant sur le roman que je viens de finir, se joue quelques semaines voire quelques mois plus tard à Paris. C'est encore le cas ici avec le portrait de Dorian Gray de Oscar Wilde. Pure coïncidence puisque je ne connais personne dans le monde du spectacle. Mais c'est assez rigolo.

Petit résumé de l'oeuvre pour commencer : Dorian Gray, beau jeune homme, peu sûr de lui, se fait faire le portrait par Basil Hallward, un peintre. Il est devenu son ami et un jour, il rencontre Lord Henry Wotton, lors d'une séance de pose. Ce dernier va changer la vie de Dorian Gray : il est beau parleur, a toujours un principe philosophique à chaque argument qui lui est opposé et est très provocateur. Il a un goût délibéré du paradoxe, dira Dorian Gray lorsqu'il aura fini par comprendre qui il était réellement. Si bien qu'il met en doute les certitudes de Gray : la jeunesse n'est pas éternelle, il deviendra lui aussi âgé, ses traits seront tirés et il perdra sa grâce, comme tout le monde. Alors, Dorian Gray conjure le sort en vendant son âme : il prie pour qu'il ne vieillisse jamais et que le portrait prenne toutes les formes de la vieillesse à sa place. Mais, il était loin de douter que son voeu allait s'exaucer.

C'est un roman fantastique. J'étais loin de m'attendre à cela mais en vérité, avant de le commencer, je ne connaissais pas l'histoire. J'ai adoré ce côté-là, même si je préfère les histoires terre à terre. Ce qui m'a en revanche bloquée, ce sont les longues discussions entre Dorian Gray et Lord Henry Wotton : les concepts philosophiques, hédonistes ne m'ont pas été facile d'accès. J'ai d'ailleurs relu la première partie du livre pour comprendre en quoi Lord Henry Wotton a eu de l'emprise sur lui.

Il y a également de longs chapitres qui ont beaucoup ralenti le rythme : a priori, l'auteur a dû prolonger son livre pour la publication. Il s'agit en effet du seul et unique roman de l'auteur. C'était pour lui un challenge. On ressent bien qu'il a dû se forcer à rajouter des passages. J'ai en particulier buté sur le chapitre 11, pour qui la culture mythologique est plus que nécessaire pour comprendre un minimum la situation de Dorian Gray. J'ai copieusement survolé le passage.

En bref, je garderai un bon souvenir de ce livre en dépit de nombreux passages ennuyeux. La fin m'a beaucoup surprise et j'ai été tenue en haleine jusqu'à la dernière page.

Lien : https://letempsdelalecture.w..
Commenter  J’apprécie          350
Relire une oeuvre qui avait été une révélation une vingtaine d'années plus tôt n'est jamais chose aisée : il reste toujours, l'expérience et l'âge avançant, la crainte d'être finalement déçue. Et c'est ce qui m'est en partie arrivé avec le portrait de Dorian Gray.

Je ne dénie toujours pas les qualités stylistiques, narratives, de ce roman qui joue avec le fantastique comme il joue avec la satire de la bonne société anglaise d'un XIXème vieillissant, dans l'hypocrisie et le stupre le plus constant, et dont Dorian Gray, jeune homme bien naïf de prime abord, fera tragiquement les frais le jour où il va en rencontrer l'un de ses principaux représentants, Lord Henry, suite à une séance de portrait chez l'un de leurs amis communs, Basil Hallward, peintre qui sera, lui aussi, mais bien malgré lui cette fois, à l'origine de la tragique destinée du jeune homme.

Mais je l'ai trouvé quelque peu désuet, par sa multiplication de proverbes, d'expressions cinglantes, qui, bien que pertinentes, artificialise un peu trop le propos, et le style, ce que pourtant j'avais le plus apprécié à ma première lecture. Écriture fin de siècle expliquant ceci, bien évidemment, mais écriture fin de siècle qui, je m'en rends compte désormais, correspond moins à ce que j'ai envie de lire : c'est beau, mais cela manque un peu trop de tripes, de coeur, de corps, pour que je puisse être pleinement reconquise.

C'est, finalement, un exercice de style qui, comme Dorian Gray lui-même, reste à distance, ce qui est assez propre aussi, finalement, à Oscar Wilde lui-même, en parfait représentant de son propre personnage.
Commenter  J’apprécie          342




Lecteurs (48776) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur Oscar Wilde

De quelle nationalité est Oscar Wilde ?

écossaise
irlandaise
anglaise
galloise

10 questions
253 lecteurs ont répondu
Thème : Oscar WildeCréer un quiz sur ce livre

{* *}