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sur 14116 notes
Into the Wilde, enfin !
Depuis le temps que je lisais des choses sur Oscar Wilde... Je le connais un peu mieux.
A Londres, sous le règne de Victoria, Basil fait le portrait d'un beau jeune homme, Dorian Gray. Mais depuis que Dorian a repoussé Sybil, jeune actrice, et que celle-ci a été retrouvée morte à la suite d'une chute, il lui paraît que le portrait prend des traits cyniques. Alors il cache jalousement son portrait...ll faut dire que l'extravagant Lord Henry a pris sous son aile ce beau jeune homme. le portrait, non vernis, se modifie-t-il avec les outrages du temps, ou est-ce, par le truchement de ce que voit Dorian sur ce portrait qui le fixe, sa conscience qui s'éveille ?
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J'ai été fasciné par ce livre, mais il ne m'a pas plu.
Le style est très brillant, on sent une intelligence vive, mais je trouve l'atmosphère nauséabond. Pourquoi ?
Oscar Wilde .
J'ai survolé la biographie d'Oscar pour comprendre son roman. Elevé surtout par sa mère qui voulait une fille, il est très brillant, et intègre les cercles littéraires à la mode, prônant l'art et l'esthétisme. Il est fasciné par un de ses professeurs, Walter Pater. Oscar considère que le "beau" prime le "bon", l'esthétisme est supérieur à l'éthique.
Je ne peux pas être d'accord avec cela.
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Ses personnages.
1 ) Lord Henry, comme Pater, est le mentor de Dorian.
Orgueilleux, cynique et moqueur, sans conscience, esprit vif aux reparties foudroyantes, il fréquente les salons et les clubs de Londres. Pour lui, il y a quatre catégories de gens : les esprits supérieurs voués aux plaisirs ; les femmes, "décoratives" à l'exception de quelques esprits brillants ; les moralistes ennuyeux ; et "la classe inférieure" à laquelle il attribue des actions vulgaires. Pour lui, l'âme est une illusion. Il a une influence corrosive sur Dorian : c'est pour moi, un pervers narcissique.
2 ) Basil Hallward, peintre. Il admire la beauté plastique de Dorian, mais, bisounours droit dans ses bottes, il s'aperçoit que celui-ci lui cache quelque chose, et lui dit.
3 ) Dorian Gray, lui possède "cinquante nuances de Gray" ! Séduit par la facilité de Lord Henry, il a tendance à l'imiter. Mais à l'opposé de son mentor qui est une fine mouche, qui parle mais ne fait rien, Dorian séduit beaucoup de monde qu'il jette comme des kleenex. C'est un serial séducteur qui fait bien du mal sans, peut-être au début, s'en rendre compte.
A son tableau de chasse, il y a une dizaine de personnes. Sous les traits de son portrait, il est rattrapé par son âme, sa conscience.
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Avec ce petit échantillon de la haute société britannique, celle-ci me fait penser à la cour de Louis XIV ou celle de Louis XV, mais avec une distinction notoire : on n'essaye pas de plaire à cette reine puritaine. Au XIXè siècle français, après la révolution, notre haute société me semble plus diversifiée, et peut-être plus saine.
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Evidemment, ce livre me fait penser au Docteur Jekyll (Gray ) et Mr Hyde (son portrait ) de Stevenson, ou aux trois instances de Freud. Je pense que toutes ces analyses psychologiques de fin de XIXè siècle devaient aboutir sur une théorie cohérente comme celle de Sigmund !
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Un voeu lancé de façon inconséquente fonctionne trop bien : Dorian a souhaité que son sublime portrait peint par Basil Hallward vieillisse à sa place. Mais le portrait ne se contente pas de vieillir, il enregistre aussi sa perte d'innocence et l'accroissement de son cynisme.
Dorian serait-il devenu cet être dépravé s'il n'avait pas rencontré Lord Henry ? Une des nombreuses questions auxquelles le lecteur devra répondre.
Un petit bijou de fantastique
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Bien des choses ont été dites sur ce livre, le plus célèbre d'Oscar Wilde. Et pourtant, une question me trotte encore dans la tête. Y vit-il un geste ironique du destin, quand il rencontra lord Alfred Douglas quelques années plus tard ?

Car il faut bien reconnaître que l'homme qui allait devenir son amant ressemblait en tout point à Dorian Gray. Comme lui c'était un jeune lord, riche, beau, inexpérimenté. Comme lui, sa beauté et son nom lui ouvrirent de nombreuses portes dans la haute société londonienne, avant que ses choix de vie ne lui en ferment. Comme lui, il rencontra un homme plus âgé, professant l'hédonisme et l'esthétisme, qui devint son mentor... Et plus encore.

Mais Oscar Wilde, qui se voyait un sir Henry... Fut aussi bien proche de Basil ! Artiste admiré mais pauvre et mal compris par son temps, c'est lui qui depuis la prison envoya à son jeune amant le ‘De Profundis', une lettre d'amour et de reproches presque aussi poignante que le discours de Basil tentant de ramener Dorian dans le droit chemin ! Sans plus d'effets, puisqu'on raconte que le texte ne fut même pas lu par son destinataire...

Mais personne ne fut assassiné. Oscar Wilde mourut seul, ruiné et malade, aussi délaissé que le portrait du beau Dorian. Et quant à Douglas, il roula sa bosse, revint en Angleterre, se maria avec une jeune et riche lady, renia Wilde et mit autant d'acharnement à pourfendre son héritage que Dorian à lacérer son tableau.

Bien sûr, ces comparaisons sont tirées par les cheveux ; mais elles illustrent combien fut tragique le destin De Wilde, écartelé entre son esthétisme, sa peur de la vieillesse et ses problèmes métaphysiques. Et combien put être désastreux son goût pour les hommes trop jeunes et trop narcissiques...
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La voix de Denis Podalydès est particulièrement agréable et adaptée au roman d'Oscar Wilde. Je ne connaissais pas "Le Portrait de Dorian Gray", je me suis donc laissée emporter par son côté fantastique et sa description fouillée de l'aristocratie anglaise du 19ème siècle. Il émane de ce roman une atmosphère sombre et sarcastique. J'ai parfois regretté un manque d'humanisme, qui fait certes la force de ce récit, mais qui ne comble pas ma sensibilité.
Le format audio est une alternative intéressante au livre, pour découvrir la superbe écriture d'Oscar Wilde.
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Le Portrait de Dorian Gray est un livre qui a été considéré comme immoral lors de sa parution. Je me suis plongée dans cette lecture sans attendre quelque chose de phénoménale. Nous suivons l'histoire trépidante d'un jeune dandy séducteur nommé Dorian Gray, il va faire la rencontre de deux hommes qui vont considérablement boulever son quotidien : Lord Henry et Basil Hallward. Oscar Wilde nous peint un tableau dès les premières lignes, sa plume est d'une beauté rarissime. Basil Hallward, fasciné par Dorian Gray, ne cesse de le complimenter tout en lui vouant un culte des plus puissants. Il est peintre et décide de faire un portrait de Dorian qui va l'ébranler dès les premiers coups de pinceau. Les descriptions mettent l'accent sur la délicieuse beauté du dandy. Dorien noue un pacte avec le Diable, il veut conserver sa beauté et le tableau peint par Basil vieillira à sa place tout en assumant les passions et les péchés qu'il commettra. La débauche fait désormais parti du quotidien de ce jeune homme. Il possède une âme noire et va vivre sa vie de débauche de longues années. Ce roman contient une très belle philosophie, la dimension de l'art exprimée ici donne à réfléchir. L'auteur est maître dans l'art de la description intéressante et détaillée qu'il mène avec brio comme celle d'une aristocratie décadente et celle d'un Londres lugubre qui rappelle celle de Dickens. Néanmoins, j'ai trouvé que l'histoire était bien trop courte mais que le roman possédait un réalisme difficilement atteignable. La jolie plume De Wilde est addictive et moderne, il nous mène dans un univers fantastique, fascinant et étrange tout en dénonçant les moeurs de son temps avec une peinture des classes sociales. C'est un livre qui sort du lot, il nous montre comme l'homme peut être détruit par le culte de la beauté et la jeunesse, tout en le comparant à Narcisse.
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Au XIXè à Londres, Lord Henry fait la connaissance de Dorian Gray dans l'atelier de son ami Basil Hallward artiste peintre. Ce dernier a peint le portrait de Dorian jeune homme d'une extraordinaire beauté. Lord Henry homme cynique et qui prend plaisir à influencer le jeune homme, le complimente sur sa jeunesse et sa beauté avec insistance.
Face au tableau, Dorian, fasciné par sa propre image, et parce qu'il hait la laideur, va proférer une prière folle ; il fait le voeu de rester jeune et beau en revanche, son portrait doit vieillir à sa place.
Lord Henry fréquente souvent le jeune homme encore innocent, il tente de le corrompre et lui offre un livre mystérieux sur les plaisirs épicuriens qui bouleversera la vie de Dorian Gray. Celui-ci fort intéressé par l'ouvrage, se voit confronter à des choix. Mais la vie a décidé pour lui, et l'éternelle beauté et jeunesse le pousseront vers les péchés les plus ardents et immoraux.
Le portrait de Dorian, dissimulé du regard des éventuels curieux, devient son miroir, à chaque péché auquel il succombe, il s'altère... Il est comme une conscience, le portrait s'enlaidit et révèle une cruauté glaciale et terrifiante !
Au fil des années Dorian Gray, sous l'apparence d'un jeune homme innocent aux allures de prince charmant, cache en réalité douloureusement son secret et finit par tomber dans la paranoïa, il est obsédé par son portrait.
Cette beauté et cette jeunesse qu'il a tant priées, masqueront-elles vraiment son âme ? La laideur qu'il a tant haïe se révélera-t-elle sous ce masque de beauté ? Les signes du péché sont-ils plus horribles que les marques de l'âge ?

Un livre magistral, la plume d'Oscar Wilde est sublime, l'intrigue terrifiante, la part de fantastique du « portrait qui vieillit » est d'une originalité singulière, les réflexions sur le bien ou le mal que traite l'auteur révèlent bien ses choix personnels. Les personnages tels que Lord Henry le dandy libertin, misogyne et influent est fascinant et Dorian Gray jeune homme insatiable, narcissique et maléfique nous glace le sang.
Le tragique destin de Dorian Gray sous l'influence de Lord Henry m'a envoûtée.
Roman inoubliable aux répliques succulentes grâce à la magie des mots d'Oscar Wilde.
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Dialogue imaginaire :
- Belzébuth ? Méphisto ? Hadès ? Est-ce que quelqu'un pourrait me répondre ? Y a quelqu'un ? demanda Dorian Gray.

- Que veux-tu, petit homme ? répondit une voix sépulcrale.

- Je souhaiterais vivre longtemps mais sans vieillir... Pouvez-vous m'aider, monsieur le Seigneur des Ténèbres ?

- Nous avons des excellentes crèmes anti-rides : de l'Huile Ofolaz, de l'Oré-Al de chez Bête En Cours ou de la Diader Mine. Au choix.

- Maître des Ténèbres, je ne suis pas prêt à vous vendre mon âme pour une quelconque crème anti rides ! Je refuse de vieillir, point !

- Tu rigoles ou quoi ? s'esclaffa le diable. Jane Fonda semble avoir 20 ans dans ses spots publicitaire !

- S'il vous plaît, Votre Ténébreuse majesté ? Qui est cette Jane Fonda ?

- Oublie, c'est dans le futur ! Fais-toi tirer le portrait, mon cher Dorian et laisse-moi faire le reste ! rugit le diable dans un rire démentiel.

Et voilà comment, par la magie d'un voeu (ou d'un pacte avec le Diable, nul le sait), Dorian Gray conservera la grâce et la beauté de sa jeunesse. Seul son portrait vieillira.

Mais à tout pacte, il y a une contrepartie et Dorian laissera plus que son âme dans ce petit arrangement !

Durant tout le roman, nous le voyons s'avilir, à défaut de vieillir, n'hésitant pas à tuer pour que son petit secret soit aussi bien conservé que sa jeunesse. Et point de vue conservateur, c'était du costaud !

Au départ, je n'avais pas l'intention de lire ce roman d'Oscar Wilde, même en sachant que c'était CE livre qu'il avait écrit tandis que Conan Doyle écrivait "Le signe des quatre".

Nos deux auteurs avaient reçu une avance d'un américain nommé Joseph Marshall Stoddart, qui venait d'être nommé directeur du Lippincott's Monthly Magazine, publié simultanément à Londres et à Philadelphie.

Une avance pour quoi ? Pour écrire chacun un roman...

Wilde, écrivit "The picture of Dorian Gray" qui allait scandaliser le Londres littéraire et mondain et Conan Doyle, lui, s'était vu réclamer, non pas un roman historique, mais une autre aventure de Sherlock Holmes ! Ce fut "Le signe des quatre".

Honte à moi... Si une connaissance ne m'avait pas conseillé, séance tenante, de me procurer ce livre et de le lire, je ne l'aurais jamais lu. Et je serais passée à côté d'un grand moment de lecture !

La descente de Dorian dans un abîme de noirceur est tout simplement magnifique. On lit et on est impuissant devant ce qui se trame.

Excellent !

Que dire de plus face à 136 autres critiques ?

Juste que la critique est publiée dans le cadre du challenge "La littérature fait son cinéma" de Kabaret Kulturel, du challenge "Romans Cultes" de Métaphore et "I Love London" de Maggie et Titine.


Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Dorian Gray est un épicurien, Lord Henry, son mentor. Ebloui par son extra-ordinaire beauté, il lui fait prendre conscience de la nécessité d'en jouir pleinement, car elle s'estompera avec le temps.
"Aujourd'hui, où que vous alliez, vous charmez le monde. En sera-t-il toujours ainsi? Vous possédez un merveilleux visage, M Gray. Ne froncez pas les sourcils. C'est un fait. Et la Beauté est une forme de génie supérieure, car elle ne requiert aucun débat...Ceux qui la possèdent sont des princes. Vous souriez? Ah! quand vous l'aurez perdue, vous ne sourirez plus."
D'après Henry, la Beauté est le plus grand des pouvoirs, car elle s'impose à tous au premier regard. Notre société est aussi dédiée au culte de l'apparence, élevant au rang de célébrités, de modèles, des inconnus dont le seul mérite visible est d'avoir un physique avantageux.
Beauté et Jeunesse sont liées. "Parce que vous possédez la plus merveilleuse des jeunesses et la jeunesse est la seule chose qui compte."
Ici le message d'Henry prend d'avantage d'ampleur, car il nous concerne tous. "Jamais nous ne retrouvons notre jeunesse...Nous devenons d'hideux pantins, hantés par la mémoire des passions auxquelles nous n'avons pas osé succomber, et des tentations exquises que nous avons craint d'affronter. La jeunesse! La jeunesse! Il n'y a rien de plus précieux au monde que la jeunesse!"
Ce message habilement distillé pendant les cours d'anglais au lycée m'a toujours frappé par sa redoutable véracité. Des phrases merveilleusement poétiques De Wilde m'accompagnent depuis ce temps lointain et confèrent à ce roman une aura particulière.
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Difficile de faire une critique sur un chef-d'oeuvre. Je vais me contenter de dire que ce livre m'a surprise autant par son style, son audace, sa profondeur et paradoxalement certaines longueurs incompréhensibles au milieu d'une quasi perfection.

Les personnages et leurs réactions sont étonnants. le lecteur se trouve immergé en plein cynisme et l'on frôle pourtant presque un traité de philo.

Je ne sais pas si j'aurai l'occasion de le lire à nouveau, mais tout lecteur devrait l'avoir lu.
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J'ai voulu tenter l'expérience du livre audio avec ce roman. J'ai trouvé une version en ligne gratuite racontée par Daniel Luttringer.
Est-ce de la chance pour cette première fois mais la voix de cet homme et sa façon de lire ce livre ont trouvé grâce à mes yeux.
L'avantage est que l'on peut faire plein de choses pendant que l'on écoute un livre audio, pour ma part marcher, faire le ménage, cuisiner, pâtisser. le petit inconvénient pour moi est le manque du livre papier quand on veut relire un passage, une phrase, revenir en arrière dans un chapitre.
Sinon sur le roman en lui même, que dire quand tout ou presque a été dit. Un grand classique anglais à lire, à écouter et surtout à découvrir.
Ce roman est doté d'une écriture magnifique, d'une reflexion sur la haute société anglaise pertinente et sans artifice, d'une multitude de sentiments explorés avec brio. L'histoire est prenante avec cette petite touche de fantastique. L'évolution du personnage principal, Dorian, et sa transformation me laisse sans voix.
Je ne regrette pas cette découverte anglaise et je me rends compte qu'il faudrat que je lise un peu plus d'auteurs anglais classiques.
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