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sur 2793 notes
(novembre 2009)

L'Histoire commence par "Qu'est-ce qu'on m'avait raconté, déjà ? J'ai du mal à m'en souvenir parce que ça m'avait semblé incroyable, alors, et ça me semble risible aujourd'hui … Ah, oui. Que j'allais souffrir."

Martin Winckler signe ici un roman de 600 pages qui démarre sur les chapeaux de roue et vous tient en haleine jusqu'à en lire ce qu'on ne lit jamais !, jusqu'au bout du bout du livre ! Arrivée à la dernière ligne, j'ai encore tourné les pages et dévoré notes bibliographiques, remerciements, table, autres livres de l'auteur, achevé d'imprimer en , mince c'est la page blanche cartonnée de la quatrième de couverture, crac, c'est fini ! Et zut, je repars au début, "Qu'est-ce qu'on m'avait raconté, déjà ?", je relis l'ouverture du Choeur, … je suis émue et frissonnante.

Je partage mon enthousiasme immédiatement avec une amie. Elle me répond "Ce livre est un monument". C'est exactement ce mot qui me convient. Un monument dédié aux femmes. Un monument écrit par un homme. Un monument porté par des hommes ardents défenseurs de femmes, d'enfants, et d'hommes. Un roman politique pour l'Humanité pleines d'êtres humains. Une fresque documentaire sur le Sens de Sa vie.

Allez, je vous en parle plus avant et je ne dévoile rien …

Le Choeur des femmes est un roman politique sur le milieu médical actuel
Martin Winckler écrivain est Marc Zaffran à la ville, médecin, comme son Bruno Sachs de "La maladie de Sachs", comme Franz Karma dans "Le Choeur des femmes". Cela ne rend pas son propos plus ou moins pertinent (quoique …), cela le rend particulièrement réaliste. "Celui qui ne cherche pas la vérité est lâche ou imbécile. Mais celui qui tait sciemment la vérité est un criminel." (sic) Et c'est encore facilité par nos propres expériences. J'y reviendrai infra. Ce roman crée de l'écho …

Le style du roman est particulièrement haletant, on tourne les pages à la suite … Cet échange incessant de points de vue, au gré de dialogues et de pensées, entre médecins, patientes, internes, aide-soignantes, assistantes … rythme, syncope, accélère, densifie chaque minute de lecture, chaque minute médicale. Vous êtes comme immergé dans le quotidien du toubib à l'hôpital, des urgences aux consultations. le curseur entre ces deux besoins extrêmes, entre l'agitation et le calme, est immense. C'est un non-stop, varié, diversifié, et pourtant un tout dont il ressort une incroyable et inexplicable cohérence. Ils sont à leur place. "Notre boulot, ça n'est pas de lui dire que ce qu'elle ressent est "vrai", ou "faux", mais de chercher pour son bénéfice, et avec son aide, ce que ça signifie." (sic).

L'interne est présenté comme vif, désagréable, imbus de sa personne, dramatiquement formaté. On comprend bien que le tour du roman changera la donne. Mais comment ? pourquoi ? dans quels buts ?...


Le Choeur des femmes, c'est aussi un roman identitaire

La foisonnante lectrice que je suis n'a pas vagabondé pendant sa lecture. Plus j'avançais, plus je me sentais vivre l'évolution profonde de l'interne comme un rêve que j'avais eu et auquel je n'avais pas le droit de croire. La lectrice est une patiente, la lectrice reçoit des soins, la lectrice est une femme d'aujourd'hui, la mère de femme de demain, la fille de femme d'hier. Ce livre parle de moi, de ma fille, de ma mère, de ma tante, de ma grand-mère. Ce livre parle du corps des femmes, celui qui habite chez nous plus que nous l'habitons. Tant pis, je vais écrire une énormité, une énormité que la vérité du moment me fait croire très profondément : le médecin-écrivain m'a fait réaliser que malgré moi, je porte en moi la douleur des femmes, celles qui ont souffert hier, celles qui souffrent aujourd'hui, celles qui souffriront demain. Franz Karma alias Martin Winckler m'a fait réaliser le courage et la fierté que peut contenir cette simple phrase "je suis une femme". Je n'avais jamais imaginé, jusqu'à aujourd'hui, pouvoir me décrire identitairement comme cela. Et pourquoi pas ?

Repartir de là. Née du genre féminin, quand suis-je devenue une Femme ? Ce roman crée de l'écho … Chaque ligne est bouleversante, appelle une image de vie, la sienne, celle d'autres, celle à venir … "Examiner les patients nus, c'est une convention. Dans les pays nordiques ou anglo-saxons, on n'examine jamais les patients nus, toujours avec une chemise. le but (en France) c'est de faire gagner du temps aux médecins." (sic)

Vous souvenez-vous, enfant, avoir noté la poussée de vos premiers poils pubiens ? Moi, non. Mais je me souviens du changement de comportement du pédiatre. D'abord, fait nouveau, j'étais autorisée à rester en culotte. Ensuite, une fois allongée sur le dos sur la table d'auscultation, le pédiatre soulevait rapidement ma culotte pour "voir". Je n'ai jamais compris l'utilité de ce geste systématique, et encore moins compris le regard entendu et le sourire disgracieux - plus narquois que complice - qui l'accompagnaient.

Vous souvenez-vous, adolescente, de votre première visite gynécologique ? Moi, oui. Ma mère avait eu la modernité de m'offrir un livre sur la sexualité et de me donner les coordonnées de sa gynéco, en veillant bien de rajouter "elle est tenue par le secret médical, je ne saurai rien, si ce n'est que tu seras entre de bonnes mains". Et elle a bien fait.
J'y suis allée jeune, j'avais besoin d'abord d'aide, puis de contraception, je me considérais injugeable par quiconque. Enfin, j'ai voulu le croire le plus longtemps possible ... Et des années durant, de gynécologues en gynécologues, tu es toujours à demi-nue, ton sexe aussi visible que visitable, tu marches jusqu'à un escabeau que tu grimpes le plus vite possible, mais que tu t'y prennes d'avant ou d'arrière, tu offriras toujours ton sexe ou tes fesses à la vue. Dans aucun sens ta nudité n'est préservée. Mais ce n'est finalement pas le plus gênant. C'est après, quand tu places tes pieds dans les étriers, qu'on te demande de redescendre les fesses pour qu'elles frôlent le vide. Et là, ce qui suit, c'est long. Selon ton humeur ou ta personnalité, tu scrutes le plafond, tu meubles les silences de silences ou de propos, et tu vis de grands instants de solitude. Mais qu'on ne s'y trompe pas, le comble, c'est que si tu es là, c'est parce que tu prends soin de toi, mais dans un inconfort qui exprime combien ne pas venir serait pire.

Quel est ce pire ? 600 pages de situations des plus courantes aux plus dramatiques sans sensiblerie, toutes empreintes du réalisme de la chose vécue et racontée sans démagogie, des histoires vraies de nous tous, héros quotidiens de nos vies dans nos corps sexués …

Je n'oublierai jamais bien sûr mon premier accouchement. En dehors de la chance – capitale - que j'ai eue que cette expérience soit aussi courte que douce et belle, notamment grâce - incontestablement - à l'homme qui a accueilli délicatement mon enfant, il ne m'a pas échappé qu'enfanter fait gagner la respectabilité. Là où la femme qui sommeille dans l'adolescente peut être débauchée, sale et inconséquente, la femme transformée en mère est respectable et … oubliée … d'ailleurs, elle ne s'appelle plus femme, elle devient maman. Gare au retour de la Femme plus tard ! … Je sais aujourd'hui que je n'ai eu de cesse d'être pourtant la même personne. Mais de baiser à faire l'amour, il y a des réalités qui s'appellent la sexualité, et qui semble avoir peu de rapports avec faire un enfant …

J'ai très vite compris qu'il n'y a pas de normalité en matière de sexualité. En revanche, j'avais du mal à sérier les comportements, les envies, les besoins, les miens, ceux de mes partenaires. le Choeur des femmes explore ce thème en l'abordant médicalement. Les organes intersexués existent, et j'ai découvert une voie universelle pour les approcher. Elle est aussi simple que révolutionnaire, "Vous, qui vous sentez-vous être ?" "Je comprends votre confusion. Vous êtes incertaine. Mais vos … préférences, vos attirances, ne sont pas superposables à votre identité sexuelle." (sic)

Je ne suis pas longue à généraliser cette distinction capitale entre l'identité et le comportement. le lien légitime entre "Etre" qui permet de "Faire et Avoir" est si maltraité, si inversé. Non, ce que nous avons et ce que nous faisons ne dit pas ce que nous sommes. Et je pense au cross dressing que l'on confond avec l'homosexualité et la déviance, à la transsexualité que l'on confond avec l'anormalité, l'inadmissible, l'insupportable, dans des sociétés où sont tus et tolérés l'abus des enfants, le mépris silencieux du corps des femmes, et de celui des hommes découvrirons-nous un jour … La sexualité est si taboue que seul ce qui tourne autour de l'enfantement est acceptable. Les femmes sont suivies par des gynécologues, des accoucheurs, des obstétriciens, mais les hommes ? Qui leur explique ? Qui les écoute ? Qui les éclaire ?

Et les femmes qui stoppent ou sont brutalement stoppées dans leur enfantement ? Et je ne veux pas qu'évoquer l'IVG. Comme dit Franz Karma, "Il n'y a pas que l'avortement. Ca, c'est la partie visible de l'iceberg, le sommet apparent du malheur dans la vie des femmes." (sic). Je veux parler des fameux premiers mois de grossesse où il est "prudent" de ne rien dire …. D'ailleurs, la fausse couche est peu évoquée dans le Choeur des femmes. D'une certaine façon, c'est logique, puisque cette expérience terrible se vit moins à l'hôpital, qu'à la maison. Qu'elle soit due au merveilleux de la nature qui sait sélectionner (!), ou consécutive à une médicalisation assistée qui n'aboutit pas, ou encore la conséquence effroyable de la prise de la pilule du fameux lendemain, la fausse couche est d'une violence à la mesure encore du courage tripal des femmes, imposé aux femmes, comme celui qui accompagne tous les désordres de la maladie. Si être enceinte n'est pas une maladie, ne pas l'être, ne plus l'être peut vous faire croire que vous êtes malades. Une malade indigne d'être accompagnée. J'ai entendu des témoignages de femmes ayant subi des fausses couches. Leurs expériences d'aujourd'hui résonnent – c'est insupportable - avec ce qu'ont pu subir les femmes avortées, y compris celles avortées légalement. Une moins que rien puisqu'elle porte en elle moins que rien. Sans prévention de ce qui va vous arriver, vous vous videz de vos tripes et boyaux en toute discrétion, dans la simplicité des toilettes, dans le secret du domicile, sans soutien psychologique post-traumatique. Même les malades atteints de la maladie de Crohn sont plus respectés. La merde, c'est clair, c'est net, c'est la mise au rebut naturel d'éléments ingurgités pour raisons vitales.

Femme blessée, écoute le médecin Franz Karma dire "Tu n'es pas responsable de ce qu'elles font, tu es responsable de ce que tu leur fais." (sic)

Le Choeur des femmes, c'est bel et bien un roman empathique qui porte le Sens d'une vie
Oui, on n'en a plein la bouche et plein les oreilles de l'empathie. Alors, appuyons doucement sur sa définition (source Wikipédia) :
"L'empathie (du grec ancien ἐν, dans, à l'intérieur et Πάθoς, souffrance, ce qu'on éprouve) est une notion complexe désignant le mécanisme par lequel un individu peut comprendre les sentiments et les émotions d'une autre personne voire, dans un sens plus général, ses états mentaux non-émotionnels comme ses croyances (empathie cognitive). Dans l'étude des relations interindividuelles, on distingue l'empathie de la sympathie, de la compassion ou de la contagion émotionnelle. (La notion d'empathie n'impliquant pas en elle-même l'idée du partage des mêmes sentiments et émotions, ni d'une position particulière vis-à-vis de ces derniers)".

Autrement dit, échanger avec une personne, c'est un peu comme cuisiner un "eggs and bacon", et dans cet échange, la relation reste une relation d'aide si tu fais la poule, pas le cochon … si tu donnes et reçois, sans t'y perdre … si tu n'es pas (dramatiquement) impliqué comme le cochon, mais concerné comme la poule. Comment fait Franz Karma ? Il acte doucement "Vous avez des sentiments conflictuels. Ca rend les choses difficiles" (sic). Confronté à la souffrance, on peut – en croyant que c'est le mieux pour la traiter – être porté à l'éviter, et ainsi être porté à éviter l'autre. Etre en position "soi" comme être en position "observateur" n'est pas être en position "l'autre" …. Il faut passer par la peau de l'autre pour le soigner, pour l'aider, pour le comprendre vraiment … pour faire preuve d'empathie. Il ne suffit pas de vivre ce qu'il a vécu (Soi), ou de le regarder vivre ce qu'il vit en s'imaginant être à sa place (Observateur), il faut le vivre, le vivre comme si on y était vraiment à sa place … être l'autre le temps nécessaire au vécu corporel et émotionnel de sa souffrance et en ressortir pour d'une part ne pas se l'approprier indûment et d'autre part utiliser ces informations pour le soigner. Voilà ce qui fait dire à l'interne, "Il me fait sentir et penser en même temps." (sic).

Personne ne sait jamais ce qu'il y a dans la vie des gens, ni ce qu'ils ont dans leur tête et dans leur coeur. On est égaré par nos vécus et par nos perceptions plus personnelles qu'on veut bien l'admettre. Et l'on est trompé par l'accumulation des "vérités du moment". le futur écrit le passé, et les décisions se prennent pourtant au présent … "Tout le monde ment parce que tout n'est pas facile à dire." (sic). La vie, et l'âge qui va avec, nous contraint à l'humilité, à la sagesse dit-on. le choeur des femmes, ce n'est pas un recueil "d'humeurs", comme on appelait autrefois les émois des femmes, ce sont des voix qui empruntent les voies sinueuses de leurs corps et de leurs intimités, "Oublie le secret, souviens-toi du chagrin." (sic), et dire sa douleur.

La douleur … "C'est l'attitude face à la douleur qui fait la différence. En France, il a fallu attendre la fin des années quatre-vingt-dix pour qu'un ministre de la Santé suggère de rendre l'enseignement du traitement de la douleur obligatoire dans toutes les facs de médecine françaises. Avant ça, personne n'y avait pensé. Personne ne pensait qu'il était important d'enseigner ça aux étudiants en médecine. le rôle des médecins, ça n'était pas de soigner ou de prévenir les souffrances. Ca, c'était bon pour les infirmières. le rôle des médecins, c'était de faire des diagnostics …" (sic) le Choeur des femmes, c'est bel et bien un roman qui porte le Sens d'une vie, celle d'un médecin empathique. Et je vous invite à la fin de votre lecture à vous promener sur le site de l'auteur Winckler's Webzine pour finir de vous en convaincre.

Oser conclure

Je lis rarement les écrits sur les livres avant de les avoir lus, je les lis après, comme pour enrichir un vécu. Et j'ai donc lu des articles sur le Choeur des Femmes, dont certains vont jusqu'à moquer la fin du roman. Cela m'a tellement surprise – et dérangée je l'avoue - que j'ai rangé ces propos dans une boîte mentale, un fourre-tout que j'utilise quand je veux laisser intactes mes émotions encore vives, "oh ! dommage !".

Et puis, j'ai revu avec beaucoup d'émotion "Elephant Man" avec mes enfants. Et leur réaction à la fin du film m'a renvoyée à ma compréhension de la fin du Choeur des femmes. Comme je ne veux pas la révéler, je vais en parler par ricochet en parlant de la fin d'Elephant Man. John Merrick est rendu à sa qualité d'être humain d'abord, puis à sa dignité d'homme après des souffrances physiques, psychologiques et sociales terrifiantes. Alors qu'il sort enfin de ce calvaire, immanquablement, il accède à la conséquence de la condition humaine : celle d'être en quête du bonheur, celle de réaliser son rêve ultime : celui d'être sûr d'être à sa place, d'avoir rempli sa mission, la quête du bien-naître, d'avoir bien vécu et d'être bien. Il prend alors la seule décision possible pour être heureux pleinement, décision qui va lui être fatale.

Mes enfants ne sont pas trop jeunes pour comprendre la portée d'une telle quête et d'une telle décision. Ils sont trop jeunes pour l'accepter. Et naturellement, ils l'ont vécue comme infiniment triste et décevante, comme s'il n'y avait pas d'issue heureuse possible. Y'en a-t-il une ? La vie, quoique l'on fasse, finit mal ici-bas. Notre Salut peut être de s'assurer qu'ici sur Terre on a fait ce pour quoi on est là … C'est une émotion insondable tant elle est profonde de vivre l'instant furtif d'une certitude sur l'incertain … certitude d'avoir trouvé le sens de sa vie, certitude d'être à sa place, certitude d'avoir fait quelque chose "pour" mêlée à la certitude que la force qui t'y porte est comme antérieure à toi. Tu lui as ouvert la porte et tu lui as offert son terrain d'exercices sur Terre. Et à chaque courbature, raté, faiblesse, tu cherches, vois, attends des signes … "la patiente Alpha".

C'est comme une histoire d'Amour, comme l'Histoire d'un seul Amour, celui où tu découvres que ce que tu tisses chaque jour pour demain met en Lumière un tissage plus ancien et plus profond du lien qui t'unit à l'autre comme à toi-même. Tu crois nouvellement tisser, là où chaque geste, chaque émotion, chaque instant mettent au jour un préalable qui t'a comme précédé, qui a précédé ta conscience de son existence. Découvrir ce tissage et le ressentir est vertigineux, à vous en donner la chair de poule … Alors j'ose le répéter aux lecteurs qui n'ont pas aimé la fin, "oh ! dommage !", et je rajoute pleine d'espérance "sûrement plus tard, comptons-y".


Pour poursuivre cet élan dans d'autres oeuvres …
Lire le Choeur des Femmes m'a renvoyée à ma lecture de la maladie de Sachs, du même auteur, évidemment ! Sur la prise en considération de la douleur des patients, j'ai re-pensé au courageux, et révolutionnaire pour l'époque (1985 !), Requiem pour la vie, Léon Schwartzenberg. Sur l'avortement en plein XXé siècle, je vous invite à lire Qui touche à mon corps, je le tue, Valentine Goby. Et sur l'empathie et la maladie et la douleur, et tout plein de trucs encore, je me suis souvenu de D'autres vies que la mienne, Emmanuel Carrère.


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Encore une claque ! Non pas comme de celle de Q......... !
Mmhhh...
Un livre que tous les hommes et les futur(e)s docteurs devraient lire !
Du vrai féminisme et de la vraie tolérance (pas celui et celle de Sandrine R.).
J'ai appris énormément sur les problèmes "intimes" des femmes, sur la façon dont elles sont maltraitées.
Les personnages sont très attachants malgré/grâce à leurs imperfections. L'intrigue sur les origines de l'héroïne principale magnifie le tout !
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J'ai été agréablement surprise par ce roman dont je ne savais pas trop à quoi m'attendre.
La narration est originale et peut ne pas plaire à tout le monde mais elle a le mérite d'être spontanée et immédiate. Les paroles et les pensées du personnage principale, Djinn, s'entremêlent sans distinction, si bien qu'on a véritablement l'impression d'être dans sa tête.
Quelle belle réussite de parler de la gynécologie et de la psychologie féminine comme un tout et non comme deux choses à part.
Les différents témoignages des patientes nous invitent à nous questionner sur les à priori que l'on peut avoir concernant le choix des femmes sur leur contraception et ce que cela implique.
De même, ce livre aborde le sujet des personnes intersexués, et des mutilations que peuvent leur faire subir leurs parents ou des chirurgiens, trop contents de pouvoir faire leurs expériences... Sujet dont je n'avais jamais entendu parlé.
J'ai beaucoup aimé voir le personnage de Djinn évolué au contact du docteur Karma (lui aussi très attachant, qui ne rêverait pas d'avoir un gynécologue comme lui ? ) et des patientes. Son histoire personnelle est très touchante également, je n'en dévoilerais pas plus mais c'est un roman qui emmène à réfléchir.
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J'ai apprécié ce roman aux allures parfois de documentaire, qui nous en apprend davantage sur la médecine et notamment la chirurgie gynécologique. On y découvre la gent féminine sous toutes ses coutures (sans mauvais jeu de mots), l'envers du décor d'un hôpital, ainsi qu'une relation unique qui lie un médecin à ses patientes. Un livre à mettre entre les mains de toutes les femmes.
Lien : https://commedansunlivre.fr/..
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D'UTILITÉ PUBLIQUE !
CRUSH LITTÉRAIRE ULTIME ❤

Jean Atwood, une interne est major de sa promotion et rêve d'un poste de chef de clinique en chirurgie gynécologique. Mais, bien malgré elle, elle est envoyée réaliser son dernier semestre dans un service spécialisé dans la médecine des femmes aux côtés du docteur Karma. Au programme: avortement, contraception, soutien psychologique face à la violence... La jeune femme est loin d'imaginer tout ce qu'elle va apprendre en écoutant ces patientes parler et combien sa perception des choses va évoluer grâce à ce mystérieux mentor...

Difficile de vous dire à quel point j'ai aimé ce roman. D'utilité publique, il m'a fait un bien fou, je m'y suis reconnue en tant que patiente, mais surtout en tant que femme. le choeur des femmes, c'est une vraie sonnette d'alarme, un cri du corps et du coeur. Parce qu'il y a encore tellement de choses à faire pour respecter au mieux nos corps, pour pratiquer une médecine bienveillante, où l'écoute est reine.

Entre roman et reportage, Martin Winckler fait l'éloge d'une pratique médicale vertueuse. J'ai appris beaucoup de choses avec cette lecture (que tout futur soignant se devrait de découvrir !) et j'ai refermé ce livre avec une admiration immense envers l'auteur qui mène tant de combats pour les femmes. Et venant d'un homme, c'est encore plus admirable pour être souligné, j'ai aussi eu une pensée émue pour @baptistebeaulieu, heureusement qu'il y a des personnes comme vous, merci pour tout.

L'humanité débordante a surpassé la colère que j'ai pu ressentir à certains passages. C'était un vrai bonheur de passer mes soirées dans ce cocon aux côtés de Karma...
Winckler transmet tellement de choses à travers ce livre, c'est un roman que je n'oublierai jamais et qui restera longtemps gravé en moi.

Entre sourires, émotions, révolte et admiration, c'est une incroyable leçon de vie qui nous est livrée.
Merveilleux. Percutant. Inoubliable.
Ne soyez pas effrayés par l'épaisseur du pavé, foncez ! Je recommande, inconditionnellement. ❤

J'espère que vous êtes tentés? Qui a déjà découvert ce roman? Dîtes-moi tout !📝
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Ce roman était dans ma bibliothèque depuis quelques années, il m'avait été conseillé et me faisait très envie mais j'avoue que ses 700 pages m'avaient un peu freinée.

Dans ce livre on va suivre la vie de Jean Atwood, interne en médecine qui souhaite exercer en tant que chirurgienne en gynécologie. Elle se retrouve dans le service de Franz Karma, médecin généraliste qui va lui apprendre SA médecine, sa vision du soin.
Une belle leçon d'humanité ponctuée par une intrigue et un retournement final.

Ce roman fait partie de ces lectures utiles voire indispensables.
Toute personne travaillant dans le milieu médical et de la santé devrait lire ce récit.
Je vous le recommande vivement et j'espère découvrir d'autres roman de cet auteur.
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Jean Atwood, interne des hôpitaux et quatre fois major de promotion, vise un poste de chef de clinique en chirurgie gynécologique. Mais au lieu de lui attribuer le poste convoité, on l'envoie passer son dernier semestre d'internat dans un service de médecine consacré à la médecine des femmes.
Cela ne lui plait pas du tout, soigner de femmes pour leurs petits problèmes gynécologiques , les attendre se plaindre.... comme c'est dévalorisant alors que pratiquer la chirurgie c'est noble.
On apprend beaucoup sur l'écoute du médecin, de la relation soignant - soigné, sur la prise en charge de la douleur, sur la reconnaissance des patients, sur les silences qui veulent dire beaucoup.
Un livre pour les soignants, les malades, un livre plein d'humanité.
Quand on connait le milieu médical, on a des exemples de chaque personnage : les bons , les égoïstes, les prédateurs.
C'est excellent , se lit facilement avec de l'humour ( malgré les 671 pages).
Je valide +++.
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Je suis du genre à m'envoyer un bouquin que je surkiffe en l'espace de quelques jours. Je crois que c'est la première fois que je mets plus d'une semaine à lire un livre qui me plaît à cause des pauses que j'ai dû faire tellement j'ai somatisé en le lisant.

J'ai "rencontré" ce livre il y a quelques années, après en avoir entendu parlé, on me l'a toujours présenté comme étant un livre que je devais absolument lire. Vu la taille du machin je m'étais toujours promis de le lire plus tard sans jamais vraiment prendre le temps de le faire.

Aussi quand je l'ai reçu dans un joli paquet cadeau pour mon anniversaire, en plus d'avoir des comptes à rendre envers la personne qui me l'a offert (t'es un vrai trouduc Camille Wz), j'en avais également envers moi-même...

Si le personnage de Jean m'agace ? Oui sur plein de points différents. Est-ce une volonté de la part de l'auteur ? J'en sais rien et je m'en fous. Est-ce que le personnage du Docteur Karma m'agace avec sa bienveillance et son côté docteur prêt à faire fantasmer un personnage d'un Barbara Cartland ? Putain oui.

Mais malgré tout. Malgré les petits trucs agaçants, j'ai du refermer le livre de nombreuses fois, complètement heurté par les consultations que subissent certaines femmes auprès d'un gynécologue.

Ça m'a rappelé Fragiles et Contagieuses (chez Éditions Cambourakis), j'avais déjà été choqué par la maltraitance subie pour "soigner" ce qui ne correspondait pas aux "normes". On décrivait ce qui se passait à la fin du 19e siècle jusqu'aux années 50 mais déjà, les propos avaient été troublants.

Ok le Choeur des femmes n'est pas un essai, ni un pamphlet contre la médecine moderne. On reste dans le cadre de la fiction, mais Winckler étant lui-même médecin, je me dis que certaines situations tiennent forcément de l'ordre du réel.

Le roman m'a donc mis mal à l'aise au point de somatiser. Révolté aussi qu'on puisse avoir des avis qui ne tiennent pas compte de l'individu, visant à positionner le médecin en tant que dominant. Rassuré de savoir que certain.es practicien.nes s'y prennent autrement qu'en stigmatisant leurs patients (pas obligées de se déshabiller pendant une consultation, pas obligées d'écarter les jambes pour faire un frotti,...). Avec beaucoup plus d'humanité.

C'est l'histoire de Jean (prononcé Djinn) qui doit faire un stage en gynécologie avant de devenir médecin. Brillante, une des meilleures de sa promo, formée par les médecins les plus illustres (mais les plus patriarcaux) d'un grand hôpital, elle arrive la gueule à l'envers dans ce service qu'elle exècre, avec comme avant goût les "on dit" sur le médecin en chef, Franz Karma.

Au fur et à mesure des consultations que Jean passera en compagnie des patientes et de Karma, celle ci évoluera sur sa façon d'aborder la médecine, et des relations patients/médecins.

C'est parfois un peu mélo, tiré sur une romance banale mais contrecarré par des prises de positions qui me sont chères. Et notamment sur les questions transgenres. le parti pris m'a vraiment réconforté, la libre réponse qui prend en compte les besoins de l'individu sans le charcuter pour le conformer sous prétexte qu'il en va de sa santé.

La vision qu'à Karma sur les moyens contraceptifs et la façon dont ils sont proposés, posés lorsqu'une femme se rend chez son médecin m'a fait prendre conscience de tellement de choses.

Révolution. Transformé. En tant que garçon j'ai pris les coups de poings que je méritais, et je tiens à remercier Winckler de me les avoir mis de cette façon.

J'espère vraiment que beaucoup de monde a déjà lu ce livre, qu'encore plus auront envie de le lire. J'encourage mes contacts masculins à les lire parce que ça me semble important de le faire. Je ne connais personne qui bosse dans le médical mais si jamais il s'avère qu'un jour vous puissiez en parler ou l'offrir à un médecin, faites-le.

Vraiment pas évident à lire tant il est dur à appréhender, pas au niveau du style ni au niveau des termes médicaux parce que franchement Winckler s'est démené pour rendre les choses le plus accessibles possible, surtout en terme de ce qui est dit dedans.

Voilà le genre de bouquins dont je suis fier de parler, de défendre, de conseiller, avec des valeurs qui pour moi méritent d'être au moins lues même si à la fin on ne souhaite pas y adhérer.

Je suis tellement fier de ce roman vous avez pas idée...

Camille encore une fois ..
😘

See ya,

Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Bon pavé mais qui vaut le coup. A mi-chemin entre le témoignage et le roman, les sujets traités sont assez rudes et s'inscrivent dans le mouvement Me Too en dénonçant les violences obstétriques que peuvent subir les femmes, le médecin « tout puissant » face aux internes dont Jean Atwood fait partie. Je sais, vous vous dites que ça risque d'être aussi prise de tête et vous cherchez un roman plus léger, et bien ce roman est bourré d'humour, notre personnage principal est plein de repartie.
Voici le résumé du début, Jean Atwood est interne, major de sa promo et se destine à faire de la chirurgie gynécologique. Avant d'arriver à son but, il faudra passer par six mois dans une unité de Médecine de la femme. Son supérieur et un ogre qui n'est même pas gynécologue mais croit tout savoir mieux que tout le monde, il est détestable à souhaits mais pas si cliché que ça. Jean va devoir découvrir le choeur des femmes, apprendre l'humain derrière le métier froid de chirurgien. On a une belle fresque de patientes, l'auteur sait trouver les mots juste et n'a pas peur de les utiliser, menstruation, contraception, viol, transsexualité pour ne citer qu'eux.
C'est un roman accessible et qui s'adresse à toutes mais aussi à tous, les esprits doivent changer et cette mise en lumière est nécessaire.
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Le choeur des femmes a été pour moi un véritable coup de coeur ! Je l'ai relu à plusieurs reprises et à chaque fois, il me réchauffait le coeur. Je l'ai donné en cadeau à plusieurs femmes autour de moi, je l'ai fait lire également à mes 3 filles. Ça fait tellement de bien de rencontrer un médecin qui écoute et comprend les maux des femmes, même si c'est sur papier seulement. J'ai eu la chance de rencontrer cet auteur au Salon du livre de Montréal et je l'ai grandement remercié pour tout le bien que ce livre m'a apporté. Je vous le recommande.
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