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EAN : 9782879298627
166 pages
Editions de l'Olivier (30/08/2012)
3.41/5   17 notes
Résumé :
Dans les années 80, à Santiago du Chili, un enfant de neuf ans accepte de jouer les espions pour plaire à une petite fille. Il note les allers et venues d’un homme, puis livre son rapport détaillé. Sans le savoir, le jeune garçon reproduit la dictature en miniature. Plus de vingt ans après, un écrivain qui a connu lui aussi cette époque s’interroge sur sa propre enfance : était-ce si étrange de vivre sous Pinochet ? Que pensaient véritablement ses parents de la répr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un enfant de neuf ans , à Santiago du Chili, s'amuse à jouer les espions pour plaire à Claudia, une petite fille, dans les années 80, il doit espionner Raul, surveiller ses allées et venues, puis livrer son rapport.....
Plus de vingt ans après, un jeune écrivain s'interroge sur son passé. Était- il si étrange et angoissant de vivre sous la dictature de Pinochet ?
Que pensaient véritablement les parents du narrateur de la répression? Est ce qu'ils étaient pour Pinochet ou non? Et lui, que pense t- il en dehors des versions officielles ?"Pendant que les adultes tuaient ou étaient tués, nous dessinions dans un coin . Pendant que le roman se déroulait nous, nous jouions à cache cache, à pas vu pas pris, à disparaître. " On a l'impression que c'est un roman inachevé, distant, à peu près immobile, qui dépeint sa génération sans prendre parti, avec ironie et mélancolie , un flou, un silence rébarbatif, qui peinent à convaincre et distillent un ennui profond ....
A part quelques passages poétiques et une question sans réponse : son père disait : "Pinochet était un dictateur et tout ce qu'on voudra , il a tué des gens , mais au moins , avec lui,il y avait de l'ordre"....
On referme cet ouvrage , espéce "d'anti roman historique", perturbé et mécontent, , ce n'est pas une fresque historique puisqu'il ne révèle presque rien.
Mais je peux me tromper dans mon analyse....
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Si les premières pages font écho à la rumeur de la dictature chilienne des années quatre-vingt, entre répression politique, enlèvements et arrestations arbitraires, Personnages secondaires est avant tout un texte intimiste traversé par le désir du narrateur devenu adulte de comprendre son passé et la place occupée par ses parents sous le régime de Pinochet.
Il n'y a pas de regard tendre et mélancolique sur cette enfance nébuleuse dont il garde des images fuyantes, des réponses évasives de ses parents ou encore des expressions figées sur les visages des adultes. Sa mémoire lui réfléchit des images lointaines qui lui paraissent même étrangères, notamment lorsqu'on lui a confié à neuf ans la mission de surveiller un voisin.
Devenu écrivain, il se décide alors à écrire un roman pour donner réalité à ses impressions d'enfant et à son imaginaire qui refuse une vie ordinaire. Il tente se réapproprier ce passé qui semble lui échapper.

Avec une plume nonchalante, désabusée, parfois muette sous le poids des questions sans réponse, le narrateur fouille sa mémoire et tente de reconstituer la vérité avec difficulté : enfant il ne comprenait pas tout de cette dictature invisible mais percevait les peurs et savait plus de choses qu'un enfant de son âge devrait savoir, une fois adulte il comprend tout mais finalement ne sait pas grand-chose de ce passé difficile à fouiller, à démêler et à ordonner.

Complexe, l'ensemble ressemble à la patiente reconstitution d'une lettre déchirée, une lettre qui libérerait le narrateur d'un passé qui le hante. Pour autant, le thème de la résilience est séduisant. Il est même inédit en s'attardant sur des enfants qui ont grandi sous la dictature sans la comprendre, qui ont reproduit les attitudes des parents sans savoir pourquoi, se sont construits avec le sentiment de danger imprécis et permanent même si les parents n'étaient que des petites gens qui vivaient en marge des tensions politiques. La construction narrative épouse parfaitement la matière, une mémoire voilée, désordonnée, indocile.
Mais le traitement qui est en fait par l'auteur manque d'épaisseur, le texte s'apparente davantage à une vague recherche existentialiste, à un désenchantement égocentré de l'écrivain. On s'enlise dans un sentiment de vide qui affadit ce livre…oui en l'absence de réelle profondeur, tout dans ce roman est évanescent, tout glisse et tout s'oublie rapidement.
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Voici un beau petit opus écrit par un auteur chilien que je ne connaissais absolument pas et qui, par petites touches, nous dévoile les réalités de la vie sous la dictature de Pinochet, les difficultés de vivre et l'innocence des enfants dans un monde où les adultes vivaient dans la peur.

A découvrir.
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Comme le titre l'indique, Personnages secondaires ne prétend pas être une fresque sur les années Pinochet. Alejandro Zambra, écrivain chilien, né en 1975, n'a pas cette ambition. Il raconte une fiction puis l'interrompt en s'interrogeant sur son métier de romancier avant de la reprendre plus de 20 ans plus tard. Avec un ton nostalgique et mélancolique, typique de l'âme chilienne, Zambra évoque en passant ceux qui ont pris des risques à l'époque de la dictature et ceux qui se sont tus ou l'ont approuvé. Avec une compréhension et une certaine sympathie pour la deuxième catégorie, ceux qui, telles des feuilles mortes, ont été emportés par le vent de l'histoire, sans s'engager. Désenchanté, drôle, ironique, Personnages secondaires est un petit livre suave et délicat, presque intimidé par son sujet, qui laisse, avec politesse et discrétion, un goût de rouille et d'amertume au fond de la gorge.
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Personnages secondaires nous plonge dans un va-et-vient entre le présent d'un écrivain et le passé qui resurgit ça et là au travers de questions. Zambra aborde la répression de Pinochet avec une distance et un détachement singulier comme s'il survolait cette époque avec légèreté. pourtant, les personnages réapparaissent dans le présent et nous livrent les stigmates de cette dictature. Tour à tour, les souvenirs mettent en relief les personnages qui ont lutté contre la dictature et ceux qui l'ont presque accepté.
Bien que l'on se perde un peu parfois dans la trame narrative, j'ai beaucoup apprécié le ton détaché, presque naïf que l'auteur emploie pour aborder la dictature. Peu à peu, se met en place une prise de conscience sur les conséquences de cette période, sur l'impact humain des générations qui ont vécu sous Pinochet.
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critiques presse (1)
Lexpress
17 octobre 2012
Un roman subtil, mélancolique, désenchanté, comme la complainte d'une génération bâillonnée, pour cause de dictature.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Mieux vaut apparaître dans aucun livre
Que les phrases se refusent à abriter
Notre vie sans musique et sans paroles
Notre ciel sans les nuages d'aujourd'hui
Tu ne sais pas s'ils reviennent ou s'en vont
Les nuages quand ils changent si souvent
De forme et que nous croyons continuer
A habiter ce lieu que nous avions quitté
Quand nous ne connaissions pas les noms
Des arbres
Quand nous ne connaissions pas les noms
Des oiseaux
Quand la peur était peur et que n'existaient pas
L'amour de la peur
Ni la peur de la peur
Et que la douleur était un livre interminable
Que nous feuilletions quelquefois au cas où
Nos noms y seraient écrits à la fin.
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Au lieu d'écrire, j'ai passé la matinée à boire des bières et à lire Madame Bovary. Aujourd'hui, je me dis que c'est ce que j'ai fait de mieux ces dernières années, boire beaucoup de bière et relire un certain nombre de livres avec dévotion, avec une étrange fidélité, comme s'il y palpitait quelque chose de personnel, une piste pour trouver un destin. D'ailleurs, lire lentement, nonchalamment, rester couché dans son lit pendant des heures, sans jamais laisser se reposer ses yeux qui brûlent, c'est le parfait alibi pour attendre la tombée de la nuit. Et c'est tout ce que j'attends : que la nuit tombe vite.
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Mais je suis contre la nostalgie.
Non, ce n'est pas vrai en fait. J'aimerais être contre la nostalgie. Où que je regarde, il y a quelqu'un qui renouvelle son serment au passé. Nous nous rappelons des chansons qu'en réalité nous n'avons jamais aimées, nous revoyons nos premières petites amies, des camarades de classe avec lesquelles nous ne sympathisions pas. Nous ouvrons les bras à des gens que nous bannissions.
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Pendant que les adultes tuaient et étaient tués, nous dessinions dans un coin. Pendant que le pays s’effondrait par morceaux, nous, nous apprenions à parler, à marcher, à plier les serviettes en forme de bateaux, d’avions.
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Parmi tous ceux qui étaient là, j’étais le seul à venir d’une famille sans morts et cette constatation m’avait rempli d’une étrange amertume : mes amis avaient grandi en lisant les livres que leurs parents ou leurs frères, leurs sœurs morts avaient laissés chez eux. Mais il n’y avait pas de morts dans ma famille, ni de livres.
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