AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,11

sur 101 notes
5
4 avis
4
6 avis
3
9 avis
2
6 avis
1
5 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une histoire originale, une écriture fluide.
Ce roman nous projette dans un avenir aseptisé, normé ,qui fait peur...
La chasse aux sorcières est ouverte...
Commenter  J’apprécie          60
Un roman d'anticipation sur une société, pas si éloignée dans le temps de la nôtre, une société régie par la Méthode, une nouvelle forme de dictature dont l'idéologie n'est pas incarnée par une personne mais un concept : la Santé.
La soumission de l'homme et du groupe pour le respect d'un principe unique : la santé pour tous, le sacrifice du bien-être individuel sur l'autel du bien-être collectif, le corps prévalant sur l'esprit, la victoire de la Raison.
Mia, une scientifique, pragmatique, sportive, ne répond plus aux obligations sanitaires imposées ; sa vie vient de basculer suite au suicide de son frère, accusé de viol et de meurtre. Et elle croit en l'innocence de ce frère emblématique, nourrie d'une croyance intuitive et viscérale. Jusqu'alors, croire, c'était accepter les dogmes établis par la raison pour le bien de tous. Mais « Croire et savoir sont si proches qu'il est possible de les confondre ». Ne vient-elle pas de remettre en cause les fondements même de sa vie ? Elle ignorait encore jusqu'à peu qu'elle en avait une de vie, en marge du collectif.
Le doute, l'innommable, fera de Mia, aux yeux des « autres » une coupable, une terroriste. Une martyre ?
Commenter  J’apprécie          60
Un monde pas très éloigné du nôtre (dans le temps), sous le règne de "La Méthode", une institution censée assurer le bonheur des citoyens du monde sur des bases scientifiques. Tous les microbes ont été exterminés, chacun étant astreint à un contrôle permanent de son état de santé physique et mentale, grâce à une puce électronique insérée chirurgicalement dès la naissance. Hélas, quelques irréductibles résistent, comme Moritz Holl, qui va se trouver accusé de viol et de meurtre sur la base d'un test ADN, alors qu'il clame son innocence. Dans ce monde si parfait, ne pas reconnaître une vérité scientifiquement prouvée est un crime d'état. Son suicide en captivité va déclencher chez sa soeur Mia une révolte contre ce système injuste qui broie les consciences au nom du bien commun. Elle qui approuvait la "Méthode" mais avait pour seule exigence qu'on la laisse tranquille dès qu'elle pénétrait dans son appartement (ce qui était tout juste, mais vraiment tout juste toléré), va se trouver au centre d'un procès où on l'accuse de complot contre l'état. Dans la lignée du "Meilleur des mondes" (Aldous Huxley, 1931) et de "1984" (George Orwell, 1949), "Corpus delicti" décrit les dérives concentrationnaires d'un système totalitaire destiné à assurer par la force et sur des bases scientifiques le bien de l'humanité. Le propos n'est donc pas neuf, mais il a été revisité sur la base de l'évolution des sciences et des systèmes juridiques actuels. Hélas, la force de ce roman, destiné à nous faire réfléchir à partir des aventures de quelques personnages représentant des modes de pensée qui s'affrontent, se perd dans des considérations abondamment délayées sur la liberté, la croyance, la science, la Loi, et bien d'autres encore. Tout comme le roman policier, la science-fiction, lorsqu'elle est de qualité, est destinée à entraîner le lecteur au-delà de l'histoire qui nous est contée, en le laissant totalement libre d'en tirer les conséquences par rapport au monde très réel dans lequel il vit. Ici, rien de tel, puisque tout est prédigéré. Comme dans le monde aseptisé que décrit Juli Zeh, le lecteur n'est libre d'en penser ni bien ni mal. Je me suis donc ennuyé, et c'est bien dommage, car l'histoire était bien ficelée et les personnages attachants…
Commenter  J’apprécie          40
Le meilleur des mondes, version dictature aseptique, ça fait froid dans le dos, mais c'est plausible, vu les temps qui courent. Corpus delicti de Juli Zeh émarge à la catégorie SF, mais il est surtout à lire comme une extension possible et pas si éloignée, dans le temps, du monde d'aujourd'hui.
Le texte a d'abord été écrit pour être mis en scène et cela se sent. le livre a un côté théâtral, avec ses scènes de procès, qui alourdissent parfois le propos. le roman, au ton glacé, a en effet des allures de thèse ou de démonstration, qui pour être convaincantes, n'en sont pas moins théoriques, et plus scientifiques et littéraires.
Fort heureusement, Juli Zeh change de style dans ses dialogues, assez drôles, et dans le portrait de son héroïne, dont le libre arbitre évolue au fil des pages à mesure que les tenailles de la "Méthode" se resserrent. L'analyse du poids des médias, aux ordres, ne manque pas de sel, non plus.
A cette société sans microbes, où l'on dit Santé, en lieu et place de bonjour, où l'on boit de l'eau chaude, où la pratique du sport au quotidien est obligatoire, il existe évidemment une opposition représentée par le DAM (Droit à la maladie), organisation traitée de terroriste par les autorités, dont on ne saura presque rien et dont il est permis de douter de l'existence. Juli Zeh n'a pas jugé bon d'exploiter cette piste, on peut le regretter. C'est d'ailleurs ce qui différencie Corpus delicti du livre d'uchronie/utopie de Bernard Quiriny, Les assoiffées, plus ample et moins sec dans sa narration.
Conclusion : un sentiment ambivalent concernant ce livre. le même que pour les précédentes oeuvres de Juli Zeh. Une lecture loin d'être indigne d'intérêt, mais frustrante. Mérite cependant d'être acquittée au bénéfice du doute.
Commenter  J’apprécie          20
Après la sensation éprouvée à la lecture de Au nord du monde, suivie de celle presque égale procurée par La balade de Lila K, j'avais repéré ce titre d'une jeune auteure allemande qui semblait promettre aussi une évasion dans une formidable dystopie. Voici les faits : en 2057, Mia Holl est jugée pour avoir omis de se soumettre aux contrôles d'hygiène en vigueur et négligé son corps en ne pratiquant pas les exercices de sport imposés. le juge est toutefois compréhensif, Mia vient de perdre son frère Moritz d'une manière dramatique, mais comme les faits se reproduisent, elle est soupçonnée d'appartenir à un groupe subversif nommé Droit à la Maladie. Il faut dire que fumer une cigarette ou oublier son vélo d'appartement est déjà considéré comme très louche !
Le postulat de départ de ce livre ne manque pas d'intérêt, mais, car il y a un mais qui se profile depuis le début de ce billet, mais donc, le traitement du sujet ne m'a pas entièrement convaincue. La construction ne m'a pas semblée bien longtemps originale et le tout m'a paru un peu mou et sans vraiment d'action. Plutôt que de développer les conséquences d'une telle doctrine imposée sur les individus, il s'agit plutôt pour les personnages de manier des concepts philosophiques, en particulier dans les discussions qui opposent Mia au juge et aussi à Kramer, un journaliste très attaché à la défense de la Méthode, doctrine hygiéniste en vigueur. Les autres personnages comme les voisines ou les autres protagonistes du procès n'ont guère de consistance, avec une exception pour la Fiancée Idéale, représentant en quelque sorte le frère décédé de Mia et bien souvent la voix du bon sens. Je reste donc un peu perplexe et pas tout à fait séduite après la lecture de ce texte plus proche d'une pièce de théâtre que d'un roman par son style assez plat et factuel… Intéressant mais pour des lecteurs plus férus que moi de philosophie.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          20
An 2057. La Méthode est désormais le garant du bien collectif et impose à chaque individu d'être en bonne santé. Tout doit être propre, les choses comme les corps, il suffit de manger sainement, de faire son quota quotidien de sport et d'envoyer ses résultats médicaux pour être sûr que chaque citoyen va bien... Mais Mia, une jeune et brillante biologiste cesse d'accomplir ses obligations et de faire ses analyses. Elle est immédiatement convoquée au tribunal car son cas pose problème : son frère accusé de viol n'a cessé de crier son innocence dans un monde où le doute n'est plus permis. Or il s'est suicidé et pour certains, des questions restent en suspens.

Utopie-dystopie, un genre cher à mes goûts littéraires, mais cette fois-ci j'avoue être plutôt mitigée. D'un côté les thèmes de l'hygiénisme et du totalitarisme sont bien développées à coup de joutes philosophiques qui pétillent d'intelligence et de bon sens. de l'autre les ficelles sont grossières, le style très théâtral, se voulant résolument factice, mais à chaque artifice on ressort de la lecture, on subit la démonstration en se disant que finalement Julie Zeh aurait peut-être dû choisir l'essai pour faire passer ses idées... Ce qu'elle a d'ailleurs fait quelques mois plus tard avec la parution de Atteinte à la liberté : les Dérives de l'obsession sécuritaire publiée encore une fois chez Actes sud. Malgré tout le livre impose sa marque et fait réfléchir, ce qui n'est pas si mal...
Commenter  J’apprécie          10
Angoissant..
j'ai failli mettre ce livre de côté quand je voyais le côté futuriste... mais je suis contente de ne pas l'avoir fait. livre captivant, qui donne du fil à retordre. Oui, c'est un roman, mais combien de fois dans l'histoire de l'humanité est-ce que ce genre de procès s'est déjà produit? Je voyais beaucoup de parallèle dans l'histoire d'Allemagne, ce qui fait que finalement, les détails comme l'année ou alors les mots qui étaient utilisé pour designer l'état et les lois n'étaient plus que secondaire. Juli Zeh, bonne découverte pour moi, en plus, un livre allemand connu en France, plutôt rare.
Commenter  J’apprécie          10
(...)
Parce que, outre son sujet intéressant, Corpus delicti, d'un point de vue littéraire, ce n'est vraiment pas grand chose. Je ne sais si ça vient de la traduction, mais, à l'image de la fille sans qualités, ce roman est effroyablement mal écrit. C'est quasiment une torture de réussir à s'enquiller ces phrases maladroites, souvent peu claires. Pourtant Zeh y met beaucoup d'énergie et d'intelligence, mais non, elle ne sait pas écrire. J'ai passé tout le bouquin à me dire que sous la plume d'un écrivain, le livre aurait pu être génial. En l'état, il a un petit côté mal fini, mal dégrossi, quasiment immature. Bref, intéressant, en progrès, mais pas encore ça.

Lire la critique complète sur mon site :
Lien : http://chroniques.annev-blog..
Commenter  J’apprécie          10
Un échec romanesque sur un thème pourtant intéressant...

Publié en France à l'automne dernier, ce roman de 2009 de la "prodige" allemande Juli Zeh se présente sous les meilleurs auspices : une dystopie sur le principe de précaution, poussé à l'extrême en matière sanitaire, lorsque le "droit à la santé" est devenu un authentique "devoir de santé", assorti d'un système de justice et de contrôle, "la Méthode", permettant de garantir que la Raison gouverne bien le monde...

Hélas, le récit déçoit, non par insuffisance de l'argumentation (comme trop de ses semblables pêchant par une trop faible qualité spéculative), mais par faiblesse romanesque : à force d'épurer le discours, les péripéties, les points de vue, la fable est devenue une quasi-dissertation, terriblement prévisible, au point que l'ensemble pourrait (quasiment) se condenser en deux thèses opposées (dont le roman constitue bien l'affrontement) : "Les termes de la question" en deux pages (pp 171-172) et "Question de confiance" en trois pages (pp 173-175)...

Sur un thème très proche, la Blandine le Callet de "La ballade de Lila K" avait échoué pour des raisons opposées (qualités romanesques indéniables mais pauvreté de la spéculation). Sur un thème dystopique différent, la Margaret Atwood de "La servante écarlate" avait réussi (parfois de justesse) à éviter l'écueil du roman-squelette "à thèse". Juli Zeh, à mon sens, n'y est pas parvenue ici...
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (188) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz: l'Allemagne et la Littérature

Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

Hoffmann
Gordon
Grimm
Marx

10 questions
415 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

{* *}