Destruction de la menace arachnide ?
Destruction de l'humanité ?
Ou simplement
destruction d'une bonne trilogie par un final grand guignol ?
Après l'usage du protocole espagnol pour stopper l'invasion arachnide sur le sol américain, transformant le pays en petits îlots isolés, la Présidente des Etats Unis se laisse tenter par les militaires pour vitrifier les principales villes infectées. Résultat : plus d'une trentaine de grandes villes disparaissent du paysage américain. Mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin et ne pas pratiquer la politique de la terre brulée. Les bas du front ne rêvent que d'atomiser le reste.
Nous voilà de plein pied dans la politique et les enjeux de pouvoirs entre civils et militaires. Pendant ce temps, certains profitent du chaos pour établir de petites cités états, sous la menace mercenaire ou via la religion. Pendant ce temps, la menace arachnide se propage et évolue.
Une première moitié prenante qui nous emmène dans les étages où des hommes doivent décider d'appuyer sur un bouton, ou pas, comment appuyer alors que cela signe la mort de votre famille et amis ? Et à qui obéir ? Suivre le commandement civil ou militaire. On explore les les enjeux éthiques des décisions politiques et ce que veux dire obéir aux ordres, alors que des vies sont en jeu.
Pour l'anecdote, une petite histoire, bien réelle, qui failli transformer notre bonne vielle terre en territoire radioactif : le 26 septembre 1983, Stanislav Petrov, l'officier chargé d'appuyer sur le bouton russe, décida de ne rien faire, alors qu'une attaque nucléaire américaine était détecté.
Puis, dernier tome oblige, il faut bien conclure l'ensemble. Bien est une façon de parler, car c'est ici que la trilogie prend du plomb dans l'aile. Je ne sais pas si l'auteur devait partir en vacances, si ce sont ses enfants qui ont décidé de conclure l'histoire, mais une chose est certaine, il en fait trop, la crédibilité en prend pour son grade et on nage de plus en plus vers le grand guignol, le nanar hollywoodien.
Dommage car l'ensemble était de bonne tenue, un divertissement légèrement horrifique qui m'a embarqué avec lui durant 900 pages, les cent dernières ne servant qu'à faire effondrer le château de cartes.
Et puis, un roman qui vous donne l'eau à la bouche, ce n'est pas tous les jours que l'on en croise :
"Aux États-Unis, ce serait sans doute un genre de resto branché qui se présenterait lui-même comme servant de la street food. Ce soir, il avait commandé un sanguche de chicharrón : un sandwich au porc croustillant avec de la sauce, des oignons et de la coriandre, accompagné de riz et de haricots.
[...] le pain était léger et moelleux, le porc, croustillant et chaud, et la sauce coula sur sa main et son poignet quand il croqua la première bouchée. Bon Dieu, pensa-t-il, c'est le meilleur sandwich du monde. Maintenant qu'il avait mangé ce sandwich, il pouvait mourir heureux."
S'agissant du dernier tome d'une trilogie, Eclosion pouvait se lire de manière indépendante, ce n'est plus le cas ici, il faudra vous plonger avant dans
Infestation, mais autant tout lire, quitte à oublier les dernières centaines de pages.