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EAN : 9782890059634
265 pages
VLB Editeur (01/02/2008)
4.75/5   2 notes
Résumé :

Dans ce récit autobiographique, Zhimei Zhang décrit la réalité intime de la vie en Chine et, comme elle a été éduquée en anglais, elle le fait d'une façon éclairante pour des lecteurs occidentaux. Depuis l'occupation japonaise des années trente jusqu'au retour au capitalisme des années quatre-vingt, ce témoignage montre les conséquences des perturbations politiques sur la vie des indivi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quelle lecture surprenante !

Immersion dans une Chine fermée entre 1935 et 1985, Zhimei Zhang dépeint pour nous sur cinquante ans les changements qui se sont opérés parfois de façon drastique pour ses habitants.

Il y eût Avant et Après la Libération.

"Pékin fut libérée ce jour-là, le 31 janvier 1949. Sans victimes et sans chaos, le transfert de pouvoir se déroula pacifiquement. Tout ce que le dernier empereur Puyi avait laissé derrière lui et qui n'avait pas été pillé par le Guomindang resta intact. Après, les troupes communistes continuèrent vers le sud pour libérer d'autres régions de la Chine. À la Libération, après qu'elle se fut appelée Beiping pendant vingt et un ans, on redonna à la ville son nom d'origine, Pékin (Beijing), qui signifie la "Capitale du Nord". Les nationalistes l'avaient surnommée Beiping, la "Paix du Nord", lorsqu'ils avaient créé leur propre capitale à Nankin (Nanjing), la "Capitale du Sud"."

L'auteure a vécu les deux périodes et nous relate sa vie sans ambages, sans censure, sans mépris, sans jugement.
De famille plutôt aisée, ils se sont retrouvés, comme la plupart des autres, à un statut inférieur, pauvre et perdirent presque tout. Les problèmes politiques sont complexes à comprendre mais Zhimei Zhang réussit à bien imager pour le lecteur étranger dans quelle sorte de bulle évoluait alors - et même encore - ce pays si mystérieux pour nous.

"Avant la Libération, mes antécédents faisaient que j'étais considérée comme "un bon parti"; après la Libération, je m'étais soudainement trouvée venir d'une "mauvaise famille". J'avais essayé avec force de me conformer aux nouvelles valeurs."

Dans ses jeunes années, son apprentissage de l'anglais à l'Académie catholique du Sacré-Coeur lui ouvrira des portes. Grâce à son talent pour les langues, son travail l'ayant portée jusqu'en Allemagne de l'Est, l'auteure aura pu élargir ses horizons de même que ses contacts avec les étrangers. À travers la Révolution culturelle de Mao, nous découvrons une femme inspirante en avance sur son temps, cultivée, dotée d'un esprit libre, animée d'une soif de liberté. Bravant mille dangers et règlements, elle a su garder la tête haute et poursuivi ses rêves, même si cela lui a pris des décennies avant d'y arriver.

Ce livre m'a fait ressentir de nombreuses émotions; étonnement, horreur, répulsion, colère, incompréhension, ahurissement mais nous ressentons surtout de la bienveillance envers ces gens qui n'ont jamais eu le droit de s'exprimer, d'exister en tant qu'individu. Nous ne pouvons qu'admirer leur force et leur résilience de supporter tout cela sans se révolter. Cela devait être infernal de ne vivre que par et pour le parti. de camoufler sa personnalité sous une façade en permanence. de devenir fantôme et s'oublier. de toujours vivre avec la peur d'être dénoncé pour un oui ou pour un non (à tort la plupart du temps, même), d'être arrêté puis interrogé inlassablement sans même savoir pourquoi, de toujours être menacé de se faire emprisonner, de ne pouvoir faire confiance à personne, même pas à ses proches. le pouvoir. Toujours le pouvoir, omniprésent. La corruption également. Vivre dans un environnement malsain doublé de paranoïa. le sort des habitants dépendait bien de qui se trouvait plus haut qu'eux dans la hiérarchie.

"Toutes ces campagnes engendraient la peur et la servilité. N'importe qui pouvait du jour au lendemain devenir un délateur. Dans ce sens, nul n'aurait dû être surpris de voir la nation prise de folie furieuse durant la Révolution culturelle dix ans plus tard. Des millions de personnes furent tuées, la vie de millions d'autres fut détruite. Les graines en avaient été semées des années auparavant par un code de conduite sanctionné par le parti et dans lequel la trahison et la vengeance participaient d'une nouvelle moralité. Ces pratiques étaient déshumanisantes. Avant d'en devenir nous-mêmes les victimes, plusieurs d'entre nous avaient trahi quelqu'un d'autre. Nous étions devenus une nation de victimes et de bourreaux."

Franchement une découverte enrichissante que cette autobiographie parsemée de photographies en noir et blanc de Zhimei Zhang à tous âges ainsi que de sa famille ! Une lecture qui nous apprend énormément. À découvrir absolument !

CHALLENGE PLUMES FÉMININES
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Le récit poignant de cette femme dans une Chine en mouvement ne nous laisse pas insensible.
Zhimei Zhang nous raconte sa vie parsemée d'embûches, de péripéties dans un pays où la liberté d'expression n'existe pas. Elle trace un portrait percutant de son parcours professionnel et de ses rencontres sentimentales sous le pouvoir révolutionnaire maoïste où obéissance et rigueur sont absolues.
Le lecteur découvre avec émotion au fil des pages une femme très attachante au caractère pugnace qui arrive à braver le régime et à s'imposer dans cette société chinoise où la femme n'est pas reconnue réellement. Une belle leçon de courage et d'humilité à retenir pour toutes les femmes du monde entier.
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Autobiographie de Zhimei Zhang.

Zhimei Zhang fait le récit de son existence dans la Chine communiste. Dévouée au Parti, elle ne cesse néanmoins d'être arrêtée, soumise aux accusations et envoyée en réadaptation à la campagne. Deux fois divorcée, elle vit loin de ses filles. Pour elle, les grandes promesses de la Chine maoïste ne sont que des illusions. Sa première faiblesse est d'être une femme. Comme telle, elle doit se battre plus qu'un homme pour suivre l'existence libre qui lui convient, et quitter un jour cette Chine qui l'opprime.

Une excellente autobiographie, sur un ton juste et égal, à l'égal du caractère asiatique. La traduction est excellente (elle a écrit ce texte en anglais) et le récit édifiant. Les photos de l'auteur, à différentes périodes de sa vie, les clichés qui la montrent en famille, au travail ou autre, sont vraiment touchants. Cette autobiographie dénonce sans haine les dérives du parti maoïste, avec justesse et sensibilité.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Même si j'avais embrassé beaucoup des idées nouvelles de la Chine de Mao, j'en avais tout de même conservé certaines de mes années de formation d'avant la Libération. Dans ma vie adulte, j'ai mené une lutte constante pour me défaire de ces idées enracinées. C'était habituellement lorsque, à l'occasion, mon vieux moi réémergeait que je commettais ce qui constituaient des erreurs aux yeux de la société et que j'étais critiquée.
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Dans ce pays en émoi, la poursuite du bonheur individuel passait au second plan. Notre préoccupation principale était d'essayer d'échapper aux troubles politiques et simplement de rester en vie.
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«Je savais que si je partais, je ne voudrais jamais revenir en Chine. J’étais une rebelle. Pour moi, ça a été très dur. On m’a considérée comme une espionne suspecte à cause d’une amitié avec une jeune femme de Berlin Est qui m’envoyait des cadeaux. On a cru que je lui avais transmis des informations. Pour empirer ma situation, j’ai eu une aventure avec un membre du parti et je suis devenue quelqu’un à surveiller.»
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