Le second tome du diptyque « retour sur Belzagor » ne va pas me faire revoir à la hausse cette adaptation du roman de Silverberg « les profondeurs de la terre ». Au contraire, ce 2ème volet confirme la piètre opinion que j'ai de cette B.D. J'ai lu et adoré le roman de Silverberg que j'ai trouvé à la fois divertissant et intelligent, une belle variation sur le « coeur des ténèbres » de Conrad. Dans ce récit initiatique aux personnages parfaitement caractérisés l'aventure exotique ne prenait jamais le pas sur le propos fort et subtil. Je n'ai rien retrouvé de cela ici. Sans doute est-on plus susceptible d'apprécier cette B.D si on n'a pas lu « les profondeurs de la terre », ma vision est sans doute biaisée. Mais c'est comme ça, je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison avec le texte d'origine. Et ça n'est vraiment pas à l'avantage de ce diptyque B.D.
Ceci étant dit, je pense que ma mauvaise appréciation ne vient pas seulement de la comparaison avec le Silverberg. le problème n'est pas vraiment que je n'ai pas reconnu les personnages, c'est plutôt qu'ils sont caractérisés sans finesse et manquent cruellement d'épaisseur. C'est particulièrement criant concernant le personnage de Gundersen dont on perçoit à peine l'arc transformationnel. Pour que l'évolution du personnage soit mieux traitée, il aurait fallu faire des choix narratifs plus pertinents. Plutôt que de s'appesantir sur les problèmes de couples des personnages, il aurait fallu mettre en avant la relation entre Gundersen et le Nildoror qui le porte lors de l'expédition. Ici, cet aspect est totalement expédié.
J'ai donc été très déçue par cette B.D. A partir d'un matériau en or, les auteurs proposent un récit dénué de toute profondeur, vidé de tout sens. Je vous conseille plutôt de lire le très beau roman de Silverberg ainsi que, évidemment, celui de Conrad qui est carrément obligatoire.
Commenter  J’apprécie         237
Retour sur Belzagor est une bande dessinée adaptée du roman de Robert Silverberg « Les profondeurs de la terre » que j'ai lu l'année dernière.
Après avoir terminé ce deuxième tome, je me suis précipitée sur le roman pour le relire dans les grandes lignes. Je l'ai refermé soulagée : non, je n'ai pas avalé de venin de serpent à mon insu. Je n'ai pas souffert d'hallucinations!
J'ai déjà lu beaucoup de romans de Silverberg et il n'est pas avare de passages olé-olé mais ici c'était un peu exagéré et hors de propos (cela ne figure même pas dans le roman).
Les personnages de Kurtz et de Cullen ont été “fusionnés”, soit. Ce qui m'a le plus choquée c'est la décapitation de van Beneken au sabre laser par la touriste o.O
Le coeur du roman c'est Gundersen et la découverte de la planète Holman (ou Belzagor), cette adaptation BD est trop axée sur les personnages secondaires.
En conclusion, si cette bande dessinée pouvait donner envie aux gens de lire le roman ce serait déjà pas mal. Pour ma part, je suis plutôt déçue.
Challenge BD 2019
Robert Silverberg : le club
Commenter  J’apprécie         263
Une fin d’adaptation réglée de main de maître par des artistes qui ont su apprivoiser avec générosité et habileté un pan de l’univers de Robert Silverberg. Bravo !
Lire la critique sur le site : Sceneario
La qualité est bien là donc et la BD, fidèle au texte d’origine et à son imaginaire, ne dénature pas le livre. Mais Retour sur Belzagor montre aussi que le travail de synthèse et d’adaptation d’un roman de 300 pages (en poche) reste un exercice difficile en BD.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Série pas vraiment incontournable mais redoutable pour qui lui laisse une chance, ces deux tomes de Retour sur Belzagor offrent un voyage dans le futur, mais aussi un regard sur le passé.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Cette série superbement illustrée ne déçoit en rien et, si le fond du propos reste classique, il surprend cependant par sa teneur sombre. Un dyptique qui mérite sa place du côté des adaptations réussies.
Lire la critique sur le site : BDGest
- Le magnétisme est tel, ici, qu'il me suffirait d'enrouler un fil de cuivre autour d'une simple pièce de métal conducteur, pour s'il se mette à dégager de la chaleur.
- Donc une énergie illimitée.
- C'est pour ça qu'au début de la colonisation, l'administration terrienne voulait s'implanter dans le pays des brumes : sol riche en métaux et électricité à volonté, c'était l'idéal.
- Mais c'était un territoire sacré, les lois de la colonisation l'interdisaient.
- Ils ont quand même essayé de créer des incidents, de provoquer les Sulidoror, histoire de les faire réagir violemment. A la première révolte des autochtones, un conflit armé aurait éclaté, dont les colons seraient bien sûr sortis victorieux... Mais sur Belzagor, ils sont tellement différents aux humains que ça a échoué. Les colons ont dû se rabattre sur les tropiques.
- Il est toujours amoureux de Seena.
- Pourquoi a-t-il couché avec toi, alors, et pas avec elle ?
- Va comprendre les hommes.
- Votre exploit, c'est être le plus jeune directeur à avoir été nommé par l'administration terrienne à la tête du barrage. Cette nomination n'a naturellement rien à voir avec le fait que vous avez dénoncé le trafic de venin de supérieur du poste des Naggiars...
- Je n'aime pas vos insinuations, Van Beneker. Cela n'a rien à voir, en effet. Et Jeff Kurtz contrevenait gravement au règlement. Il fallait bien que quelqu'un ait le courage de l'arrêter.
- Ce carnage, c'était quoi ?
- Le Rite de la Purge. C'est la première étape qui consiste à charger son G'rakh des pires horreurs pour mieux s'en libérer et renaître...
- Dans votre cas, la formalité n'était pas nécessaire.
Dans le 173e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente L’homme qui en a trop vu, histoire basée sur le témoignage du photoreporter Ali Arkady que met en scénario Simon Rochepeau, en dessin Isaac Wens et qui est édité chez Futuropolis. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie de l’album Les Beatles à Paris, un titre que nous devons au scénario de Philippe Thirault, épaulé par Vassilissa Thirault, au dessin de Christopher et c’est publié aux éditions Robinson
- La sortie de l’album Les herbes sauvages que l’on doit à l’auteur Adam de Souza et qui est édité chez Gallimard
- La sortie de l’album Delta blues café que l’on doit au scénario de Philippe Charlot, au dessin de Miras et que publient les éditions Grand angle
- La sortie de l’album Des femmes guettant l’annonce que l’on doit à Fedwa Misk pour le scénario, Aude Massot pour le dessin et qui est édité chez Sarbacane
- La sortie d’Après, le troisième et dernier tome de la série Cadres noirs, adaptation d’un roman de Pierre Lemaitre par Pascal Bertho au scénario, Giuseppe Liotti au dessin et c’est édité chez Rue de Sèvres
- La réédition dans la collection La bibliothèque de Daniel Clowes des éditions Delcourt de Pussey, album que l’on doit à Daniel Clowes
+ Lire la suite