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EAN : 9782266314275
304 pages
Pocket (23/09/2021)
3.76/5   19 notes
Résumé :
Et l'occupé devint l'occupant.

Septembre 1945. René Valenton, officier du Renseignement, quitte Londres après huit ans de bons et loyaux services pour être affecté dans la Zone d'Occupation Française en Allemagne (ZOF, capitale Baden-Baden). Il assiste à l'étonnant retournement qui voit les Français occuper un pays dont ils viennent de subir le joug. Une Allemagne dévastée jouxte une France exsangue. Pour les Allemands, c'est un amer destin de servir ... >Voir plus
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ZOF ( Zone d'Occupation Française) de Jean-Christophe Berthain est avant tout de l'histoire excellemment documentée ainsi que le regard d'un homme et son histoire personnelle après la victoire des alliés et son retour sur le vieux continent.
Ce livre est le témoignage d'une époque dont j'ignorais tout d'où mon intérêt pour ZOF 1945. Car comme l'auteur le dit la paix des armes n'est pas la paix des âmes. La colère, la haine, la revanche sont là : les bourreaux deviennent victimes. La reconstruction de l'Europe et le partage de l'Allemagne sont en cours.
René Valenton revient en France après huit années passée en Angleterre dans le sillage du général De Gaulle. Il est porteur d'un lourd secret et doit partir à Baden-Baden en ZOF. Il va découvrir une Europe exangue où les alliances que ce soit politiques ou entre partis ont disparues. La population a faim, les villes sont dévastées, le partage du pays vaincu donne lieu à diverses tractations, beaucoup veulent se tailler la part du lion. Et au milieu de ce chaos, certains dont le général De Gaulle et Valenton croient en une justice et une réconciliation possible avec les vaincus, prémisse d'une nouvelle Europe mais il faut avant tout s'occuper du sort des nazis, des criminels de guerre ainsi que des prisonniers de guerre.
Jean-Christophe Berthain m'a beaucoup surprise avec son personnage principal très humain dont la tragique histoire familiale n'en fut qu'une parmi tant d'autres. Pour les néophytes, il y a une foultitude de détails qui rendent cette histoire passionnante. Et enfin, j'ai énormément apprécié l'humour de l'auteur malgré la gravité des situations. Une lecture pour tous.
Merci aux éditons Le Cherche-Midi
#ZOF#NetGalleyFrance
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Z.O.F. : Zone d'Occupation Française.

A la fin de la Seconde guerre mondiale l'Allemagne a été divisée en 4 Zones d'Occupation : britannique, américaine, soviétique et française. La française était la plus petite, concédée par les Alliés, histoire de ne pas froisser immédiatement le Général de Gaulle. 2 petites zones en bordure du Rhin, aux frontières de la France et de la Suisse.

Le narrateur est René Valenton, officier du Renseignement qui était en poste à Londres avant l'occupation de la France et a rejoint tout naturellement les rangs du Général de Gaulle. Il est originaire d'Alsace et toute sa famille a disparu pendant cette période. Septembre 1945 il est nommé à Baden-Baden capitale de la ZOF et ville thermale au coeur de la Forêt Noire. Cette affectation va lui permettre de rechercher sa famille ou du moins savoir ce qu'il s'est passé.

Les environs de Baden-Baden sont ravagés par les bombardements et il assiste au retournement de situation qui fait des français des occupants et des allemands des occupés ! Il raconte ce qu'il a vu, appris, entendu et dont l'Histoire nous parle peu : le quotidien dans la Zone d'Occupation française. Pendant que les gradés et les puissants se gobergent à Baden-Baden beaucoup de soldats français se vengent des exactions des nazis. Sur les nazis emprisonnés et qui sont abattus lors de “chasse” en Forêt Noire ; sur la population, dont il est difficile de deviner le sentiment vis-à-vis du régime d'Hitler, à coup de mépris, de vexations voire pires.

Toute l'humanité dans ce qu'elle a de meilleure et de pire est présente dans la zone et la guerre froide se profile non seulement entre les Alliés et les Soviétiques (loin de la ZOF) mais aussi entre les factions politiques françaises qui désirent prendre le pouvoir aux prochaines élections.

Les seuls romans que j'ai lus, du moins dont j'ai le souvenir, sur les Zones d'Occupation sont ceux de la Trilogie Hambourgeoise de Cay Rademacher, secteur Britannique. On retrouve ici la même misère, les haines, les trahisons, les exécutions sommaires mais l'auteur va plus loin dans ses descriptions puisqu'il écrit la vision de l'occupant et même s'il ne donne pas énormément de détails sordides, les faits brutaux sont là !

Mais on y croise aussi des personnages charismatiques et généreux qui travaillent à l'après sans oublier les humains derrière les vaincus et le fait qu'il faudra recommencer à vivre en voisins et se reconstruire, tel Edgar Morin, qui conservera ce nom de résistant, attaché de “Propagande” dans la ZOF.

Il n'est pas que question de politique ou de récit historique, mais j'ai ressenti Valenton et sa vie comme un support au format roman plutôt que comme une histoire à part entière. Tout ce qui concerne sa famille et ses recherches est à mon goût assez maladroitement amené mais comme j'étais plus intéressée par le reste ce n'est pas quelque chose qui m'a manqué.

La forme romancée du récit rend la lecture plus facile malgré les horreurs qui y sont décrites et elle n'enlève rien au fait que certains occupants ont eu la belle vie et se sont rempli les poches pendant leur séjour à Baden-Baden.

#ZOF1945 #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2020
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ZOF. Zone d'occupation française en Allemagne. Initialement aucun secteur ne devait être accordé à la France à la fin de la seconde guerre mondiale. C'était sans compter sur l'insistance charismatique du général De Gaulle, bénéficiant d'un appui soutiré au vigoureux Churchill. J'ai pu lire de nombreux récits relatant les zones d'occupation anglaise, américaine ou russe ; découvrir une narration sur le district français était inédit pour moi. L'auteur est parvenu à me faire ressentir l'atmosphère de ce contexte historiquement trouble. Quand l'occupé devient l'occupant. La toute-puissance de l'occupé sur l'occupant. La misère et l'aveuglement nostalgique de l'occupé. le désir de vengeance légitimé des nouveaux vainqueurs. La chasse aux nazis. La course pragmatique à la réinsertion des nazis "utiles". Les enjeux politiques entre alliés, profilant la guerre froide à venir. Même si l'intrigue aurait mérité un aboutissement plus littéraire, un développement plus romanesque, la description de cette période historique est habilement menée.
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1945. René Valenton qui est un officier du Renseignement ayant été muté à Londres pendant la Seconde Guerre Mondiale, est de retour en France. Son supérieur va alors l'affecter à Baden-Baden, en Allemagne, dans la Zone d'Occupation Française, nommée la ZOF. Valenton va alors découvrir une nouvelle réalité inversée. Après l'occupation subie dans sa patrie, c'est maintenant la France qui occupe une partie de l'Allemagne.

Voilà un roman très intéressant qui aborde un pan de la Seconde Guerre Mondiale sous un angle différent de ce que j'ai l'habitude de trouver dans mes lectures à ce sujet. En effet, ici, c'est dans une Allemagne occupée juste après le conflit mondial que j'ai retrouvé, et c'est la première fois que ma route croise un roman de cet acabit.

Pour le côté historique, c'est donc réellement intéressant, et une chose est certaine, l'auteur s'est énormément renseigné et connaît bien son sujet afin de coller au plus près de la réalité de l'époque. J'en ai ainsi beaucoup appris, et l'immersion dans cette ZOF est totale.

Si le côté historique est très bien rendu, j'ai cependant regretté que l'auteur ne romance pas davantage son récit, se contentant de retracer les déambulations de Valenton, en fournissant des descriptions très détaillées de l'ambiance qui régnait dans cette partie de l'Allemagne.

Je suis par conséquent restée quelque peu en retrait, et Valenton ne m'a pas forcément paru attachant. J'avais envie de savoir ce qui était arrivé à sa famille, mais j'ai trouvé les explications trop rapides en fin de roman. Je comparerais plutôt ce roman à un véritable documentaire, très intéressant mais sans une véritable intrigue qui servirait de fil rouge.

La plume de l'auteur est claire et accessible. Jean-Christophe ne m'a jamais perdue dans son récit et mon intérêt s'est maintenu tout au fil des pages. L'auteur veille en amorce de chapitre à bien indiquer l'espace spatio-temporel, ce qui est appréciable.

Un roman très intéressant qui aborde une perspective que je n'avais pas encore trouvée dans mes lectures. Ce roman est très documenté, et je ne peux que lui reprocher un manque au niveau du côté romancé de l'intrigue. À découvrir.

Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Roman historique qui peut se transposer actuellement par son approche politique de l'Europe par les Etats-Unis.
Les libérateurs sont les envahisseurs, les vainqueurs français sont considérés comme vaincus car trop près du pouvoir allemand durant ces années de guerre et les profiteurs d'hier, décideurs et reconstructeurs du jour sont les profiteurs de demain.
Un livre sur la seconde guerre mondiale où les cartes sont rebattues, sans réécrire l'histoire mais plutôt en idéalisant moins le grand frère américain.
Un premier roman qui donne envie de découvrir les prochaines productions de Jean-Christophe Berthain.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Un passant interpelle le lieutenant Richard alors que la Jeep s'immobilise à la hauteur d'une épicerie aux étals faméliques.
"Alors, la pimbêche, on bouffe bien chez les trouffions ? Mieux qu'ici, certainement ! C'était bien la peine de chasser les Fritz pour continuer de crever la dalle !"
Colette Richard préfère ne pas répondre. Elle se concentre sur les explications qu'elle me donne, l'air gêné. Comme si elle se sentait responsable de me faire déouvrir l'ambiance délétère des rues parisiennes.
"Les gens sont exaspérés. Et ils ne se privent plus de le dire...
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Une dévastation intérieure : la haine. Partout. Elle a tout submergé. La mort suinte des mots comme des actes. Chacun a de bonnes raisons d'assouvir sa vengeance. La paix des armes n'est pas la paix des âmes.
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Les premières consultations nationales depuis le Front populaire, il y presque dix ans. La possibilité de changer de régime en élisant une assemblée constituante. Et l'occasion pour les partis de se compter vraiment. Socialistes, démocrates-chrétiens et communistes se rendent coup sur coup. L'unanimité résistante a fait place à une compétition féroce.
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Certes se comporter en nazi pour punir des nazis tomberait sous le sens, si un soupçon d'humanité ne nous distinguait pas de ces nuisibles.
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Les services se renvoient la balle et les victimes préfèrent se fondre dans la foule. Comme si elles avaient honte. De toute façon, beaucoup de gens ne les croient pas : de telles horreurs semblent inimaginables… Et quelques esprits tordus les prennent pour des menteurs qui veulent profiter des secours en cette période de pénurie !
– Honteux !
– Alors, ils préfèrent se taire. Disparaître une fois de plus… »
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