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EAN : 9782714498861
336 pages
Belfond (12/01/2023)
3.78/5   18 notes
Résumé :
Najat se l’est promis, elle ne deviendra ni institutrice ni mère au foyer. Elle quittera Oujda, cette ville marocaine coincée à la frontière algérienne, et réalisera son rêve : atteindre le kharij, l'Europe.
Le sésame doit venir d’un homme, un cousin lointain qui a émigré et qu’elle pourrait épouser avec l'accord du père. Mais chaque fois que Najat approche du but, quelque chose se grippe dans la mécanique. Quelque chose qui vient des hommes, de l’administra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dans ce premier roman, l'auteure aborde plusieurs sujets sociétaux, notamment la migration, la place de la femme dans certains pays, encore imprégnés de traditions où la femme n'a que peu de possibilités d'émancipation. Elle n'existe que grâce aux hommes et n'est libre de ses mouvements que si les hommes de la famille, en premier lieu le père, ensuite les frères ont donné leur aval. Une femme ne quitte le domicile paternel que pour intégrer celui de son époux. Quand est-il de ses désirs ? Elle ne peut en avoir… Et même si elle a la possibilité de s'exprimer et de faire ce qu'elle désir, elle sera confrontée au qu'en dira-t-on…

En se servant de Najat, comme base de son roman, Rania Berrada nous parle d'une histoire beaucoup plus complexe et profonde que celle que nous lisons. Najat veut être autonome, libre et son rêve ultime, c'est de quitter le Maroc, persuadée de réussir ailleurs. Elle est prête à tout, quitte à se marier, l'amour viendra après.

Malheureusement, de désillusion en désillusion, son rêve prend parfois l'eau. Najat ne peut vivre, elle est constamment en mode survie…

J'aurais pu me désintéresser à un moment donné de ma lecture, mais je sais que les malheurs ne viennent jamais seuls. Ils s'accumulent au point de nous étouffer, nous avaler. Il en faut de la force, du courage, pour nager en eaux troubles et à contresens.

Najat garde l'espoir chevillé au corps, comme seul bagage. Et c'est la grande force de ce roman.

Rania Berrada nous raconte, non seulement l'histoire de Najat, mais aussi celle de toute une génération, qui souhaite s'exiler, confrontée à un système inégalitaire dans son pays. Ici, on parle du Maroc, mais c'est le cas d'une partie de la jeunesse africaine, qui s'émancipe par les études, a des diplômes mais ne peut s'en servir dans son pays.

Najat est touchante, sa naïveté la mettra à rude épreuve, être une femme en exil, c'est se libérer du père pour être soumise au bon vouloir d'un homme, son mari, dans lequel elle met tant d'espoir. Non pas d'amour, ici, il n'en est pas question. Sa volonté c'est de prendre sa vie en main, être reconnue en tant que femme, diplômée et de valeur égale à celle de l'homme.

Ce qui pour nous, femmes européennes est normal, pour ces femmes, l'exil est l'espoir de simplement être libre de faire ce qu'elles veulent, sans être constamment surveillées.

C'est un livre à la fois cri de rage face aux injustices, mais aussi l'espoir d'une vie meilleure, d'une vie de liberté. Mais souvent, la liberté a un prix.


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J'ai lu ce livre dans le cadre de la sélection pour le Prix Charles Exbrayat à laquelle participe la médiathèque de ma commune. Il sera remis à la fête du livre de St Étienne à l'automne prochain. Les lecteurs choisissent parmi trois titres déjà présélectionnés par un jury, dont ce premier roman de Rania Berrada, une auteure franco-marocaine.

le récit commence à la fin des années 90 jusqu'à nos jours. La jeune Najat rêve de quitter le Maroc pour venir s'établir en Europe. Sa meilleure option consisterait à épouser un de ses compatriotes déjà émigré là-bas. Mais le destin va lui jouer des tours à maintes reprises. L'homme qui l'épousera ne sera pas celui de ses rêves et son existence sera plus proche de celle d'une clandestine loin de sa famille que celle d'une femme libre.
Rania Berrada nous parle, à travers l'histoire de Najat,de la condition féminine au Maroc. Une femme doit y faire preuve de ténacité et se battre constamment, en premier contre les hommes de la famille, puis contre les traditions de son pays, et enfin contre les procédures administratives, que ce soit pour pouvoir faire des études ou fuir un destin tout tracé. L'auteure y retrace toutes les difficultés rencontrées par Najat, car celle-ci est partagée entre l'amour qu'elle porte à sa famille et son désir de s'épanouir pleinement.
J'ai beaucoup aimé suivre la destinée de cette jeune femme volontaire et courageuse, tout comme l'écriture très fluide de Rania Berrada. Par contre, comme d'autres lecteurs, j'ai été déçue par cette fin qui n'en est pas une. J'accorde un 14/20 à ce roman.
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Avant toute chose, je remercie les organisateurs de la dernière masse critique pour avoir retenu ma postulation à ce livre.

J'ai hésité un peu sur le note, j'avais d'ailleurs mis 4/5 dans un premier temps puis je suis revenue à 3.5. Ma note c'est en fait 15/20 mais voilà, sur 5 le choix est plus restreint.
Une note sur 10, ce serait l'idéal.

"Najat ou la survie" est le premier roman de Rania Berrada d'après la quatrième de couverture, le second d'après Babelio. Apparemment c'est bien son second roman.

Najat, jeune Marocaine issue d'une fratrie de 6 enfants, vit à Oudja avec ses parents et l'un de ses frères non marié selon les us et coutumes. La coutume en principe c'est de se marier, de fonder un foyer et élever ses enfants. On peut aussi espérer être institutrice.
Mais Najat a fait de bonnes études et elle rêve d'autre chose, d'une vie en Europe...

Najat fera t-elle de mauvais choix, jouera t-elle de malchance ? Probablement un peu des deux.

Ce qui est intéressant, c'est cette immersion dans la culture Marocaine, la place de la religion, une culture très différente de la culture Européenne et qui fait s'interroger sur les difficultés d'intégration. Cette héroïne qui se bat, qui ne renonce pas, cette femme courageuse finit par douter à l'issue de son combat.
Mais attention, elle ne m'a pas toujours été sympathique. Je l'ai parfois trouvée agaçante.

Car finalement ce qu'elle trouve en France ne semble pas toujours lui convenir...
Je cite page 301 "Après tout, ils n'ont aucun scrupule à laisser leurs vieux mourir de solitude dans des maisons de retraite etc"

Et que dire du mari...un choix dicté par un rêve de mieux ailleurs pas toujours judicieux.

Ce roman n'est certes pas autobiographique mais l'autrice exploite sa très bonne connaissance du Maroc pour dénoncer un système qui laisse à l'écart les jeunes diplômés et ne leur offre pas les emplois mérités. Cette partie est intéressante, j'ignorais ce fait et c'est vraiment révoltant.

L'écriture est agréable et fluide et le sujet intéressant mais la fin m'a laissée "sur ma faim". On va dire que l'autrice laisse le lecteur imaginer la suite, mais je reste sur un sentiment d'inachevé.


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Najat, née au Maroc, est une jeune femme pleine d'ambitions. Elle ne veut devenir ni femme au foyer ni institutrice. Elle prépare un diplôme de biologie avec pour but pouvoir trouver un travail en Europe. Elle sait, néanmoins que le sésame vers l'Europe viendra d'un homme. Est-ce qu'elle va réussir à réaliser ses rêves ?
J'ai trouvé cette lecture facile et addictive, bien qu'il manque d'émotions à mon goût. Les chapitres sont courts, ça se lit vite.
Je me suis attachée à Najat que la poisse semble poursuivre comme son ombre. J'attendais tout du long qu'elle réussisse à atteindre son but malgré les embûches. Najat est une femme forte et déterminée, qui ne baisse pas les bras. Elle fait preuve d'une détermination et d'un courage admirable.
J'ai aimé suivre son parcours, qui prend place pendant la révolution du printemps arabe. le lecteur en apprend plus sur le contexte qui a poussé le peuple à la révolte, dans un pays où la corruption et la pauvreté pousse les jeunes à fuir pour faire sa vie ailleurs.
On voit également le parcours du combattant que les immigrés doivent franchir pour obtenir des papiers en France.
L'émotion est venue dans la dernière partie du livre. Je suis restée néanmoins sur ma faim, je trouve qu'elle est trop abrupte.
En bref, j'ai trouvé que c'était une bonne lecture.
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Najat ou la survieRania Berradatous les livres sur Babelio.com

Najat, jeune femme du début des années 2000 au Maroc. Hélas sa vie ne fut pas de tout repos. A croire que le mauvais oeil, s'est penché sur son berceau. Entre ses frères, ses soeurs, ses parents, Najat souhaite partir découvrir l'Europe afin de faire des études mais tout ne se passera pas comme prévu. Entre coups du destin, son frère ainé, son mariage, les deuils, Najat essaiera tant bien que mal à poursuivre son rêve Etudier et devenir chercheuse en biologie.

J'ai beaucoup aimé ce livre, car même si cela se passe au début du siècle, les femmes dans le monde n'ont pas toutes le même droit d'étudier, et de faire ce qu'elles veulent de leur propre corps.
Rania Berrada a beaucoup de talent, la lecture est fluide, les personnages sont bien décrits, ainsi que les décors, nous sommes en plein désert marocain! Un très beau premier roman que je recommande!
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critiques presse (1)
LeMonde
16 janvier 2023
Peut-on prétendre aujourd’hui, au Maroc, agir sur le cours de sa propre existence lorsqu’on est une jeune femme diplômée mais sans travail ni époux ? Telle est la question de fond que pose Najat ou la survie, premier roman de la journaliste et autrice franco-marocaine Rania Berrada.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ce soir-là, bizarrement, personne n’aborde le sujet Younes. Les sœurs commentent la maison de Zhor, l’extension à venir, le jardinet, la rampe d’escalier en fer forgé et les zelliges de la salle d’eau. La table ronde se poursuit jusqu’à l’aube. Najat écoute vaguement. Elle pense à son cousin
et aux sourires qu’elle ne lui a pas rendus. Dans le flot des paroles de ses sœurs, elle doit redoubler de concentration pour faire le point : pourquoi Younes a-t-il flashé sur elle ? La question ne la travaille pas longtemps. Le cousin, c’est son sésame, l’occasion qu’elle attendait pour quitter cette
ville où la moitié des femmes sont institutrices et l’autre moitié au foyer, cette ville où elle doit se méfier de son ombre. Pour ce qui est de l’amour, le temps fera le reste. Najat ne croit pas aux histoires de prince charmant.
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Avec l'argent que Yahya lui envoie par Western Union, elle s'achète parfois des sous-vêtements, des jupes longues et des pulls évasés qu'elle mettra à son retour. A Oujda, la frontière entre coquetterie et prostitution est vite franchie. S'habiller autrement qu'en djellaba relève du casse-tête. Najat se creuse les méninges pour ne ressembler ni à une pute ni à un sac quand Yahya rentrera. La veille, elle demandera à Siham de venir l'épiler chez elle au moment où Mokhtar sera en train de donner à manger aux pigeons. Le stratagème est bien rodé.
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"Ton frère ne voulait pas en entendre parler. Mais Hassam l'a convaincu. Il l'a appelé, lui a promis qu'il te surveillerait comme si tu étais sa propre fille. Ryad a fini par plier car il sait à quel point Hasan est pieux. Un homme comme lui ne fait pas de promesses qu'il ne peut pas tenir.
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Ils allaient m'envoyer une obligation de quitter le territoire. Mon avocat m'a dit: "Tu n'as qu'une solution, si tu veux rester en France et retrouver un travail, il faut que tu aies un enfant français." C'est pour ça que je me suis mis avec elle
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Tu ne peux pas abandonner maintenant! Si tu pars, c'est foutu Tu sais très bien qu'ils ne te donneront jamais de visa
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