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EAN : 9782709634373
221 pages
J.-C. Lattès (19/05/2010)
3.73/5   100 notes
Résumé :

« J’ignorais comment, mais je savais que j’y arriverais. Gravir les mythiques 8848 mètres, qui font de l’Everest le Toit du monde, un sommet réservé aux alpinistes les plus expérimentés. Moi, d’expérience, je n’en avais pas. Aucune. Je n’avais jamais enfilé de chaussures cloutées, jamais essayé un piolet, ni un mousqueton, jamais mis le nez dans le tas de cord... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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On dit souvent que l'amour donne des ailes. C'est vrai, c'est un moteur puissant.
Mais il existe d'autres sources de motivation tout aussi fortes.
Chez Nadir Dendoune, c'est le désir de revanche qui le fait avancer. Car il a une revanche sur la vie à prendre : cette vie qui l'a fait naître et grandir dans ce maudit département du 9-3, de parents immigrés algériens.
Nadir Dendoune veut "montrer à la France qu'on peut être né du mauvais côté du périph, dans les HLM du 93, être le fils d'un Algérien illettré et réussir un exploit que bien peu de gens seraient même capables d'envisager."
Vaste programme, terrible motivation, incroyable objectif !
Venons-en maintenant au contenu du livre. Autant le dire tout de suite, il est très inégal.
Tout d'abord dans le style, patchwork de passages très crus, "bruts de décoffrage", et d'autres plus recherchés qui paraissent quelquefois incongrus.
Dans les récits d'alpinisme ensuite : certains sont prenants, mais d'autre fois, je suis restée sur ma faim, j'aurais aimé davantage de détails. J'ai relevé également quelques bizarreries dans le texte comme la fameuse cascade de glace curieusement appelée la "crevasse" de glace. Et d'autres petits points un peu étranges, qui à mon avis auraient mérité une relecture et une correction plus attentives.
D'une façon générale, quelques approximations, quelques erreurs font un peu désordre dans le texte, comme dans ce passage : "Stanislas, treize ans, fils aîné de Mathilde, travaillait son piano. Son professeur lui apprenait à jouer la Cinquième Symphonie de Beethoven." Qui connaît tant soit peu la musique classique, sait que la cinquième symphonie de Beethoven est une oeuvre orchestrale, dans laquelle n'intervient aucun piano.
Bizarre donc, mais aussi dommage : de telles erreurs ne rendent pas service au livre, et elles auraient pu être évitées.
En ce qui concerne l'auteur, il m'a agacée au début. J'ai trouvé qu'il se mettait un peu trop en scène, qu'il se posait un peu trop en victime, qu'il accumulait un peu trop les clichés : bref, qu'il en faisait trop. Mais petit à petit, au fil du récit, le masque tombe et laisse place à davantage d'authenticité... et mon point de vue a changé.
Je me suis progressivement attachée à ce drôle de personnage, et mon agacement a cédé la place à de la franche admiration. Nadir Dendoune fait preuve d'un acharnement et d'une volonté admirables. Il a gagné mon respect au fur et à mesure qu'il gagnait celui des sherpas et de ses camarades d'expédition. Il faut dire que ceux-ci se méfiaient de lui au début, non pas à cause de stupides préjugés (je ne pense pas que des sherpas ou des Australiens connaissent le 9-3 !), mais parce qu'ils n'avaient pas confiance en ses capacités d'alpiniste. Et il y avait de quoi ! Nadir est maladroit, n'a pas l'air de maîtriser les techniques élémentaires... on comprend la méfiance du reste du groupe.
Mais à force d'entraînement, de travail et de concentration, Nadir se met rapidement au niveau... et plus : il devient l'un des leaders de l'équipe.
Je ne tue aucun suspense en révélant le happy end : la couverture du livre montre Nadir radieux au sommet de l'Everest, tenant un gros coeur en carton sur lequel est inscrit en gros "93". La revanche... jusqu'au bout !
Ce livre est original, pas littéraire du tout, mais tout de même intéressant pour le récit personnel qu'il contient. Pour l'aventure incroyable dans laquelle l'auteur s'est lancé. Il se trouve qu'elle se situe à l'Everest, mais elle aurait pu être transposée dans n'importe quel autre lieu : ce qui compte ici, c'est le défi et la volonté d'un homme.
Monsieur Dendoune, vous n'êtes pas un tocard, non, pas du tout !
Ce que vous avez accompli à l'Everest vous vaut le respect.
Et si je peux me permettre un petit conseil : ce passé qui vous colle à la peau, ce passé que vous traînez comme un boulet, laissez-le définitivement derrière vous. Allez de l'avant, vous n'avez plus rien à prouver. Soyez vous-même et avancez : c'est la meilleure revanche que vous pourrez prendre.
Chapeau bas monsieur Dendoune !
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L'Ascension, le premier film de Ludovic Bernard est , inspiré de l'incroyable récit de Nadir Dendoune, "Un tocard sur le toit du monde" (Lattès, 2010).

D'un côté, il y a Samy Diakhaté (Ahmed Sylla). de l'autre, Nadir Dendoune. L'un décide de gravir les 8848 mètres de l'Everest pour montrer à Nadia (Alice Belaidi), dont il est amoureux depuis le collège, qu'il est prêt à faire n'importe quoi pour elle. L'autre le fait pour la Courneuve, sa cité adorée, afin de montrer à la face Ouest du monde qu'il n'y a pas que des loosers dans le 9-3. Les deux ont en commun le goût de la persévérance, de l'effort, du dépassement de soi, l'envie d'aller toujours plus haut, plus loin.

e qui les différencie foncièrement, c'est que notre second, Nadir, a réellement foulé le Toit du monde... En 2008, il devient le premier franco-algérien à avoir gravi l'Everest sans aucune expérience de la haute montagne.

Une expérience incroyable qu'il a racontée dans un livre dont la photo sur la couverture le représentant au sommet, avec un carton en forme de coeur gravé "9-3", est entrée dans les annales. Cette ascension n'est même pas son premier exploit : le CV de ce journaliste-aventurier-cascadeur-baroudeur est en effet déjà bien rempli avec un Paris-Sydney parcouru en VTT pour sensibiliser le monde à la lutte contre le sida en 1993 et un séjour à Bagdad où il a servi de bouclier humain, en 2003. Rien que ça.On retrouve de nombreux clins d'oeil au livre dans le film : le paquet de bonbons que la maman tend à son fiston le jour de son départ, comme s'il partait en classe verte ; "L'impossible amour", ce roman à la sauce Harlequin trimballé dans le sac qui donne lieu à des scènes de lecture à voix haute hilarantes entre Samy et Johnny ; ou encore, la mention du yak au "regard vicieux". Mais on retrouve aussi et surtout, les moments très forts, très intenses, qui ont rythmé leur parcours, où l'un et l'autre ont été submergés par le découragement, assaillis par le doute, et qui pourraient être résumés par cette phrase magique de Samy à Nadia : "Je t'ai dit que je pourrais faire n'importe quoi pour toi, eh bah, ça y est, je crois que je suis vraiment en train de faire n'importe quoi."

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Tourné en partie au Népal et dans le massif du Mont-Blanc, au sommet du dôme du Goûter et du Midi, le film nous en met aussi plein les yeux, avec des images de paysages d'une beauté vertigineuse, à couper le souffle.

Un conseil : courez vous procurer le DVD de ce very-feel-good movie et si vous ne l'avez pas encore fait, plongez-vous aussi dans la lecture d'"Un tocard sur le toit du monde" de Nadir Dendoune paru en poche chez POCKET !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Amateur de livres de montagne, et ayant déjà beaucoup lu de livres sur des ascensions en Himalaya, je voulais voir ce que donnait ce livre, écrit par un non alpiniste, qui voulait justement ne rien savoir de l'historique de l'Everest, ou des techniques particulières utilisées pour monter en haut du toit du monde.
Le moins que l'on puisse dire est que le récit est déroutant au départ : tout s'enchaîne a priori comme dans un récit d'expédition classique, avec dans l'ordre les motivations, l'équipement, le voyage jusqu'au camp de base, puis enfin l'acclimatation et l'ascension proprement dite. Cependant, tout est traité de manière profane, et c'est bien normal, puisque l'auteur semble découvrir l'alpinisme en faisant cette ascension ! le complexe d'infériorité de l'auteur est partout, son oeil novice plein de fraîcheur, et ces deux éléments apportent un recul bienvenu à ce genre de récit.

L'ensemble est un peu rapide, mais se lit assez bien. le récit est inégal, avec des passages sans grand intérêt (pourquoi parler sans arrêt de ce roman à l'eau de rose qui ne fait rien avancer ?), et des questions qui restent en suspens.
L'auteur en a bavé, mais a bien mérité son sommet. Il a montré que sur ce géant la volonté et l'envie (la rage ?) de réussir permettent de palier le manque d'expérience. Par contre ce complexe permanent a failli me faire arrêter très tôt le livre. Dommage que cela transparaisse tant dans le récit.Il y a plein d'autres livres sur l'Everest, et celui-ci ne restera sans doute pas dans les annales, mais il vaut malgré tout un détour.
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J ai lu plusieurs livres sur l ascension de l Everest , et celui ci dénote totalement.
Nadir est né dans le 9-3, son père est algérien illettré, à vécu dans une barre d HLM.
Ses parents ont toujours été pris pour des demeurés et Nadir à grandi avec la politique de l échec.
Un tocard quoi.
Un tocard un peu tête brûlée qui veut gravir la plus haute montagne du monde sans préparation.
Nadir ment sur ses expéditions passées, ne sait pas enfiler un baudrier, reste un peu à l écart du groupe d experts de la montagne.
Cliff, le chef d expédition est très peu bavard, les australiens sont arrogants.
Nadir préfère lire " l'impossible amour" un roman à l'eau de rose ...

Quel culot, quelle audace !
Un grand bravo pour ce bonhomme qui me paraissait un peu branleur au début du récit, et se révèle un exemple de courage.
Mis à part quelques pages un peu bâclées, c est un bon récit de vie, et un grand exploit.
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Le film est paru sous le titre "l'Asciension" et il est encore en salles au moment où je l'écris (je le conseille fortement). Je ne connaissais pas du tout Nadir Dendoune quand je suis allée voir ce film au cinéma et ignorais qu'il s'agissait d'une histoire vraie.
J'ai adoré et me suis donc offert ce livre.
C'est une sacrée ascension, de l'Everest mais aussi sociale et personnelle, que Nadir Dendoune a relevé.... et nous donne envie de relever également ! Une sacrée aventure humaine, racontée avec juste ce qu'il faut en détails pour ne pas être dans le "trop" non plus. J'ai beaucoup aimé le style d'écriture.
Ayant vu le film avant les petites différences qui en font une comédie familiale au lieu d'un documentaire ne m'ont pas du tout dérangé, au contraire, et j'ai saisi les clins d'oeil du film. Je suis par ailleurs allée le voir avec des enfants de 7 et 10 ans qui ont beaucoup aimé aussi.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Mon sac à dos était posé sur ma gauche, j'avais clippé sur la lanière un mousqueton pour ne pas qu'il glisse plus bas et qu'il aille rejoindre les profondeurs de la montagne. J'ai fourré ma main à l'intérieur pour me saisir du carton en cœur que j'avais confectionné plus bas et où il était inscrit 93, le département le moins aimé de France et l'un des plus pauvres. Avec fierté, tout en restant assis, je l'ai brandi. Le sherpa photographiait de manière mécanique. Je me suis levé et j'ai crié en français : "J'habite la cité Maurice-Thorez à l'Île-Saint-Denis. Treize immeubles, 1 500 personnes. La France qui se lève tôt et celle qui rentre du boulot par le dernier métro."
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Les sherpas s'activent, marchent en tongs, avec leurs semelles extra-fines, un gilet sur le dos, parfois sans gants et sans bonnet, dépassant telle une formule 1 les touristes occidentaux, qui, eux, peinent à grimper, chaussures montantes imperméables aux pieds, dotées de semelles accrocheuses, avec sur le dos des vestes polaires, sur la tête des bandeaux en coton, sur les jambes des pantalons gore-tex. Parfois, on aperçoit toute une famille népalaise marchant en groupe. Le mot courage me vient à l'esprit. Le père transporte un frigidaire et un congélateur, la mère, la gazière et la vaisselle, les enfants, les jouets et les boissons. Ils s'arrêtent toutes les trois minutes, puis repartent : le papa tapote la tête de son gamin, la maman regarde derrière elle, pour se rendre compte du chemin parcouru.
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Je le voulais tellement ce petit bout de sommet ! Oh oui, que j'en avais envie. Je m'attendais au pire, je m'apprêtais à vivre un véritable enfer. Rien ne pouvait m'arrêter. À part une météo incertaine. Il fallait aussi espérer que l'ivresse des cimes ne me gagne pas. Physiquement, je me savais fort. Je ramperais s'il le fallait.
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J'ai enlevé mon sac et je me suis assis sous un arbre à la recherche d'un peu d'ombre. La chaleur réussissait quand même à se frayer un passage. J'ai levé la tête : des petits hommes taillés comme des cure-dents, avançaient comme des Lamborghini. Les sherpas vont vite parce qu'ils transportent pour vivre. J'ai eu mal pour eux.
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Il est à peine 7 heures du matin. Le soleil semble déjà prêt au combat. La journée s'annonce chaude. Sur tous les points de vue. Vaut mieux ne pas y penser. L'avant-dernière étape. Je sais qu'à la fin de cette journée j'aurais enfin le droit de tenter ma chance pour le sommet final. Je suis si près du but. Je n'ai plus grand-chose dans le réservoir. Jambes tétanisées, épaules meurtries, figure cramée par le soleil, lèvres crevassées et une toux épouvantable : je suis dans un piteux état. Mais à 1 500 mètres du but, je ne peux pas abandonner. Et puis, je veux revenir en vainqueur. Pendant longtemps, j'ai été dans le camp des perdants.
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Videos de Nadir Dendoune (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nadir Dendoune
C'est une scène qu'on aurait préféré imaginer impossible : une interpellation policière lors de laquelle des propos racistes sont tenus par les policiers.
Cette scène s'est passé dans la nuit de samedi à dimanche, à L'Ile-Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis à côté de Paris.
Et cette scène, elle a été filmée par des habitants de la ville puis transmise à des journalistes qui l'ont diffusée : diffusée par deux journalistes, Nadir Dendoune sur Facebook et Taha Bouhafs sur Twitter.
L'un d'eux est dans À l'air libre : Taha Bouhafs.

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