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EAN : 9782742708505
180 pages
Actes Sud (23/08/1996)
3.85/5   24 notes
Résumé :
"1953, l'épopée de la montagne vient de connaître sa consécration. Avec la conquête de l'Everest (8810 mètres), la montagne la plus haute du monde, un mythe a disparu. Désormais, l'homme est maître de l'univers de l'altitude."
C'est ainsi que Maurice Herzog, le célèbre alpiniste français, salua l'exploit de John Hunt, chef de l'expédition qui, durant plusieurs mois, avec des dizaines de sherpas et treize alpinistes anglais et néo-zélandais, s'attaqua au mons... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Envie d'air pur ? Besoin d'évasion ?
Tenté par un récit historique ?
Avide d'assister à un exploit sportif de haut niveau ? de voir une incroyable équipe en action ?
Désireux de suivre une aventure humaine hors-norme ?

J'ai une très bonne nouvelle pour vous : j'ai trouvé le livre parfait. Un ouvrage, un seul, qui répondra à toutes vos attentes ! Cerise sur le gâteau ou plutôt "cherry on the cake" , vous y lirez un court avant-propos rédigé par S.A.R. le duc d'Edimbourg, et à la fin vous pourrez même trinquer au couronnement d'Élisabeth II !

Victoire sur l'Everest vous fait voyager dans l'espace et dans le temps.
Il vous plonge dans une autre époque, celle des grandes épopées de l'alpinisme.
Il vous emmène au coeur de l'action, entouré d'une équipe fantastique dans laquelle chacun a donné toutes ses forces, toute sa volonté et toutes ses capacités, pour la réussite de tous.

"Ce livre se propose de raconter comment, le 29 mai 1953, deux alpinistes d'une résistance physique et d'une classe exceptionnelle, inspirés l'un et l'autre d'une résolution inébranlable, parvinrent au sommet de l'Everest, puis revinrent sains et saufs parmi leurs compagnons."
Ainsi commence Victoire sur l'Everest, sous la plume de John Hunt, chef d'expédition.
Celui-ci se révèle être un très bon écrivain. Son récit est vivant et très bien construit.
En homme honnête, il ne cherche pas à s'attribuer tous les mérites, et sa modestie transparaît tout au long du texte. Que c'est agréable !
Non seulement il reconnaît la contribution de chacun (membres de l'expédition et sherpas), mais également il remercie les onze grandes expéditions qui se sont succédé depuis 1921 et qui ont toutes apporté leur pierre à l'édifice.
Chacune a exploré une nouvelle partie, a révélé des pièges, a donné des conseils avisés, et le tout a permis a celle de John Hunt d'aller jusqu'au sommet.
Maurice Herzog écrit fort justement dans la préface : "Le général Sir John Hunt a senti que l'Expédition dont il était le chef était l'aboutissement d'une longue chaîne. Avec une touchante gratitude, il a rendu hommage à ses prédécesseurs qui ont parfois tout donné pour cette victoire ; à ceux qui ont découvert la voie du succès [...], ou qui l'ont reconnue [...]. L'homme retourne plus facilement là où son semblable est allé."

Dans les deux premières parties (I La toile de fond, II le plan) John Hunt détaille la préparation et l'organisation. Certains aspects semblent simples, on se dit que l'on y aurait pensé. D'autres sont surprenants. Je ne vous dit rien de plus : je vous laisse le plaisir de la découverte.
John Hunt a organisé, prévu, calculé, anticipé, jusque dans les moindres détails.
Tout est fait pour minimiser le hasard. En bon officier, c'est un véritable plan de bataille qu'il a établi, et suivre tout ce travail préparatoire est passionnant, d'autant plus que l'on a rarement l'occasion de le faire : dans la plupart des récits, cette étape est très peu détaillée voire complètement passée sous silence.
Si ce n'était déjà fait, le lecteur prend conscience de l'énorme tâche que représente l'organisation d'une expédition de grande envergure, et se rend compte que les alpinistes préparent tout afin de limiter les risques et d'augmenter leurs chances de victoire.
Dans le cas de l'expédition de John Hunt, le travail a été effectué d'une façon incroyablement minutieuse, avec une efficacité et une rigueur toutes militaires.

Ensuite, place à l'expédition ! Deux parties (III L'approche, IV le dispositif) sont consacrées à l'installation du camp de base et des différents camps d'altitude, ainsi qu'aux reconnaissances effectuées en de multiples endroits.
Un travail harassant et souvent ingrat.
Les hommes se relaient, selon leurs compétences et leur état de forme, et le chef prend largement sa part.
Il reconnaît les mérites de chacun, qu'il s'agisse des alpinistes ("George avait accompli durant ces onze jours une performance qui restera inscrite dans les annales de l'alpinisme comme un prodige de ténacité et de science.") ou des sherpas ("Aucun éloge n'est trop grand pour eux.").
John Hunt et tous les membres de l'expédition font preuve d'un grand respect envers les sherpas, et sont conscients du mérite qui leur revient ; ils ne les considèrent pas du tout comme étant inférieurs à eux mais comme des alpinistes à part entière.
Dans le livre d'Edmund Hillary, Au sommet de l'Everest, l'amitié qu'il avait nouée avec Tenzing m'avait beaucoup touchée ainsi que le fait qu'il ne faisait aucune différence de valeur entre lui et ce sherpa fantastique qui l'avait accompagné au sommet. J'ai retrouvé cet aspect avec bonheur sous la plume de John Hunt.

La cinquième partie (V L'assaut) est palpitante. On connaît la fin bien sûr, ce "happy end" de la victoire, mais on ne connaît pas tout le chemin parcouru pour l'atteindre.
John Hunt raconte d'une façon tellement prenante et vivante que l'on suit avec un immense plaisir toute l'histoire.
La dernière sous-partie, sobrement intitulée "Le sommet", est sous-titrée "par sir Edmund Hillary" : plutôt que de relater des propos rapportés, le chef a laissé la parole à celui qui avait vécu cette ultime étape. L'émotion est naturellement à son comble dans ces lignes.

Dans une dernière partie (VI Après la victoire), John Hunt relate le retour puis partage ses réflexions. Elles sont celles de celui qui a pris du recul et a intelligemment tout analysé.

Ce livre est une merveille !
Passionnée depuis toujours par l'histoire de l'alpinisme, j'ai lu nombre d'ouvrages sur le sujet et celui-ci fait partie des tout meilleurs.
Une grande aventure sportive et humaine, une aventure d'équipe.
Un chef pour qui j'ai une profonde admiration.
Compétences, intelligence, sens de l'organisation, sens de l'humain, modestie : John Hunt avait toutes les qualités pour être un grand leader, et il l'a été. Tout au long de l'aventure il s'est préoccupé du moral de ses troupes ainsi que du bien-être matériel et psychologique de tous ses hommes.
On aimerait tous avoir un tel chef !
Lorsqu'il reçut, le 11 septembre 1952, un télégramme l'invitant à prendre la direction de l'Expédition britannique prévue au printemps suivant, John Hunt fut partagé, conscient de l'immense responsabilité que cela impliquait : "Les sentiments que j'éprouvai furent d'enthousiasme et d'effroi en proportions à peu près égales." Qu'il soit rassuré, il a été plus qu'à la hauteur de la tâche qui lui avait été confiée !
Un an avant les Britanniques, des Suisses s'étaient attaqués à l'Everest. Ils avaient presque réussi, atteignant l'altitude de 8 600 mètres. John Hunt s'était longuement entretenu avec eux afin de recueillir le plus d'informations utiles possibles.
Savez-vous ce qu'il fit le lendemain de la victoire de son équipe ? Et dont il ne parle pas dans son livre, mais que l'on apprend dans la courte postface de Bernard Pierre ?
Il adressa ce câble (!) aux Suisses : "À vous une bonne moitié de la gloire !"
Comment ne pas être admirative de cet homme ?
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Récit de l'expédition à l'Everest de 1953 par son chef John Hunt.
Je remarque, en comparaison des divers récits alpins que j'ai pu lire, que ceux-ci sont plutôt moins intéressants lorsqu'ils sont rapportés par les chefs, une impression peut-être. Il me semble que ces derniers sont trop accaparés par leurs tâches de supervision pour transmettre pleinement au lecteur le caractère fantastique de l'aventure dont ils ont pris la tête, et que peut-être les responsabilités qu'ils portent ne leurs permettent pas de l'apprécier ou de l'exprimer aussi bien que d'autres membres de l'expédition. Ce livre est à mes yeux moins exaltant donc que Col Sud de W. Noyce ou Au Sommet de l'Everest de E. Hillary, qui retracent tout deux l'exploit qu'a été la première ascension de l'Everest.

À quoi bon lire des récits d'expéditions himalayennes alors ? C'est toujours un peu pareil. Un groupe d'hommes se réunit, bavarde, prépare des dizaines de caisses et les expédie à l'autre bout de la planète. Des indigènes s'en saississent et les hissent à travers un territoire inhospitalier, jusqu'au pied d'une immense masse de roche et de glace. de là démarre d'incessantes navettes entre camp de base et camps d'altitude pour permettre à un petit groupe d'hommes, souvent une cordée dans sa plus simple expression, parfois moins encore, de pouvoir seulement prétendre oser tenter le sommet. Tout ces préparatifs sont presque aussi fastidieux à lire qu'à faire, alors à quoi bon?

Et bien parce qu'il m'apparait qu'il n'y a pas de ressort dramatique plus efficace que l'échec qui talonne des hommes près de toucher leur rêve. Lorsque ceux-ci parviennent à la limite de l'espace vivable, que leur entreprise ne tient qu'à un fil à l'épreuve du temps, du froid, du vent, de les imaginer peiner au moindre pas, respirer dix fois avant de pouvoir en enchaîner un deuxième, tout endurer pour quoi? J'en suis tout à fait fasciné.

C'est par ailleurs un moyen de visiter un monde hors du temps, presque un autre monde, ces lectures m'offrant une perspective surréaliste, une fenêtre sur l'ultra-terrestre à travers laquelle je ne me lasse pas d'observer.
Les dernières réflexions de John Hunt m'accompagneront toute ma vie, et à toi lecteur de passage j'adresse celle-ci : le véritable alpiniste n'est pas celui qui parvient à hisser son corps au sommet de la montagne, mais celui qui sait y projeter son esprit.
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John Hunt fait ici le compte rendu de l'expédition pour la conquête de l'Everest . Il en était le chef , il raconte ici, par le menu ,son organisation .Le récit est assez technique ,il y manque peut-être le souffle de l'aventure ! Mais c'est grâce à l'effort de toute l'équipe et à sa préparation précise que Hillary et Tensing ont conquis le toit du monde.
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Témoignage direct de la première ascension jusqu'au sommet de l'Everest, l'auteur, qui fut l'organisateur de cette expédition menée en 1953, nous détaille chapitre après chapitre les étapes qui contribuèrent au succès de cette aventure. Et c'est ainsi que l'on comprend combien l'organisation, la logistique et surtout la météo furent les composantes de cette réussite.
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Le toit du Monde a été gravi pour la première fois en 1953, période où les sommets de plus de 8000 sont escaladés tour à tour. Maurice Herzog avait atteint la cime de l'Annapurna en 1950.
Les conditions extrêmes et rapidement changeantes ont causé la mort de beaucoup d'alpinistes téméraire.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Tandis que je creusais des marches autour d'un nouvel obstacle, j'en vins à me demander combien de temps nous pourrions continuer ainsi. Notre feu du début était tombé et nous devions faire face à une lutte de plus en plus morne et pénible.
Soudain, il m'apparut que l'arête, devant nous, au lieu de continuer à s'élever, tombait brusquement ; beaucoup plus bas, je pouvais voir le col Nord et le glacier de Rongbuk ; au premier plan, une étroite arête de neige montait vers un sommet neigeux ; encore quelques coups de piolet dans la neige durcie... et nous étions au sommet !
Alors, mon premier sentiment fut de soulagement, le soulagement de ne plus avoir de marches à tailler, d'arêtes à longer, de bosses à contourner, d'espoirs trop vite déçus de toucher au but.
Je regardai Tensing, et, malgré son passe-montagne, ses lunettes, le masque à oxygène orné de longues chandelles de glace qui lui cachait le visage, on ne pouvait se méprendre : une joie folle s'était emparée de lui.
Nous nous serrons les mains, puis Tensing me jeta le bras autour des épaules. Nous nous donnions de grandes claques dans le dos, jusqu'à en perdre haleine.
Il était 11h30.
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À quelques mètres au-dessus de nous, un escalier, le long duquel pendait une corde fixe, avait été découpé dans le rebord presque vertical d'une large crevasse. Cet escalier, maintenant sans embûches, que nous baptisâmes Mike's Horror parce que c'était Westmacott qui l'avait tracé et mis en état, en disait long sur la science d'alpiniste de Mike.
[...]
Ici une ligne de marches avait été taillée en diagonale ; par la suite, nous devions y fixer une main courante. Nous nous y engageâmes, marchant comme sur des coquilles d'œufs, utilisant des prises de mains pratiquées dans la glace, dominés par la pensée de l'affreux abîme qui s'ouvrait à droite, au-dessus de nous, que nous baptisâmes Hillary's Horror.
Un peu plus haut, nous entrions dans ce secteur aux parois de glace abruptes, qui a reçu, lui, le nom d'« Allée du feu d'enfer ». Un ou deux drapeaux suisses, plantés là sept ou huit mois plus tôt, étaient encore debout : l'un haut perché sur un bloc de glace isolé, qu'entouraient d'infranchissables crevasses ; l'autre, à l'horizontale, au bas d'un mur massif qui s'inclinait inexorablement sur lui. La route qu'ils indiquaient n'était plus praticable, ni même reconnaissable.
[...]
Nous traversions pour le moment un territoire qui, pour être taillé dans des blocs de glace plus considérables encore, n'en était que plus activement en mouvement : c'était ce que nous appelions la « Zone de la Bombe atomique ».
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Si l'on en croit l'anecdote, l'Anglais, lorsqu'il désire accomplir une tâche, dresse méthodiquement un plan. S'il n'aboutit pas, il le modifie, l'améliore et finalement réussit. L'Américain fait également un plan, mais, s'il n'est pas couronné de succès, il change de plan et finalement réussit. Quant au Français, il ne fait pas de plan, mais, lorsqu'il réussit, il en dresse un immédiatement et, avec logique et clarté, explique et se justifie.
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Peu de temps après notre retour du pays de Galles, nous nous rendîmes à Farnsborough, afin de subir un test dans la chambre de décompression du Royal Aircraft Establishment. Je souffrais à cette époque d'un rhume sévère et l'on estima que je n'étais pas en état de prendre part aux essais. Je pus cependant assister au spectacle : à travers un hublot, j'observai la conduite fort étrange de certains de mes compagnons lorsque, la pression atmosphérique de la chambre ayant atteint l'équivalent de ce qu'elle serait à 8 000 mètres, on leur ôta leurs masques à oxygène. Le visage de Griffith Pugh était une vision terrifiante ; bien qu'il manquât d'oxygène au point d'avoir la langue pendante, il répéta avec insistance au Dr John Cotes, le dessinateur de nos masques, qu'il n'avait pas du tout besoin qu'on lui remette le sien. Je savais désormais combien les effets du manque d'oxygène allaient être dangereusement perfides.
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La neige molle et instable aurait rendu à la fois difficile et dangereuse une progression sur le faîte même de l'arête. Je descendis donc un peu sur la pente gauche, pourtant raide. Le vent avait formé une mince croûte qui, par endroits, soutenait mon poids, mais qui, bien souvent, cédait avec une soudaineté aussi désastreuse pour le moral que pour l'équilibre.
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Retour des héros de l'Everest : Edmund Hillary et le sherpa Tensing Norkay
Juillet 1953 : hommages rendus aux vainqueurs de l'Everest : John HUNT, chef de l'expédition, Edmund HILLARY et le sherpa Tensing NORKAY (document muet sauf l'interview de l'explorateur HILLARY).- NEW DELHI - Union Indienne - Gros plan du Président PRASAD, Président de l'Union Indienne, recevant les héros et vainqueurs de l'Everest, John HUNT, chef de l'expédition, Edmund HILLARY et...
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