Gokan est un véritable jeu de piste dans l'univers du cinéma. Particulièrement dans celui de Tarentino et pour preuve, l'un des protagonistes se fait appeler Ron Brown et Mister Brown dans «Réservoir Dogs» n'est autre que que Mister Quentin Him-Self. (en passant, le-dit Réservoir Dogs fortement inspiré, pour ne pas dire pompé, mais génialement, de «L'Ultime Razzia» ; excellent film réalisé en 1956 par
Stanley Kubrick que je vous recommande vivement, ne serait-ce que pour comparer.
Bon, revenons au livre... Mais c'est difficile tant il fait son cinéma. En gros c'est l'histoire d'un prof d'université, un certain Jean-Luc Ponty, qui se rend au japon pour faire une conférence sur
Zola. À Orly, il rencontre un inconnu qui lui propose de retrouver et voler pour un de ses clients collectionneur, une bouteille de saké au nom de Tarentino dans un bar de Tokyo, contre une belle somme d'argent. En parallèle, une bande de yakusas essaie de mettre la main sur une valise diplomatique que convoite également l'américain psychopathe Ron Brown cité ci-dessus. Mais... un polar sans Nana, ne serait pas tout à fait un polar vous en conviendrez. Surgit alors une Nina aguerrie à toutes formes de combats et à laquelle il ne fait pas bon se frotter car la note risque d'être sévère. (N'aies pas de regret, Uma, il aurait fallu que tu te fasses raccourcir les tibias pour avoir ce rôle là.)
Tout ce petit monde finira par atterrir à «Orly», dans une scène finale des plus cocasses.
L'écriture est souvent proche du scénario, les plans sont vite photographiés, c'est vif, mais pas tout le temps, et j'aurais bien supprimé quelques passages qui selon moi s'éternisent un peu trop, ralentissent et n'ajoutent rien l'action. En revanche la bande-son est impeccable. Je me suis embarquée dans ce livre avec le casque sur les oreilles pour écouter les musiques d'ambiance de chaque chapitre. Frank Zappa, Cassandra Wilson (belle découverte pour moi ) Hon Shirabe ( flûte de bambou joué comme discipline spirituelle... superbe ! ), un petit soupçon d'électro, un quatuor de Ravel, et l'indispensable Ennio Moriconne pour les règlements de comptes ...etc.. etc... Et Il y a bien une question que j'aimerais poser avec malice au vrai musicien Jean-Luc Ponty : Ça fait quoi de se retrouver dans une fiction romanesque pour faire l'acteur ?
Je me suis vraiment amusée en lisant ce livre et je remercie Babelio et les éditions
Le Cherche Midi pour la découverte de cet auteur, sur lequel je vais garder un oeil vigilant.