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EAN : 9782749118253
240 pages
Le Cherche midi (17/01/2013)
3.5/5   8 notes
Résumé :
Comment on fabrique des malades, les vendeurs de maladies.

Cholestérol, hypertension, cancer, dépression,
ostéoporose, ménopause, etc.
Et si l'on en faisait un peu trop ?
L'excès de médecine nuirait-il à la santé ?

" Tout bien portant est un malade qui s'ignore ", disait le docteur Knock. Aujourd'hui, " tout bien portant est quelqu'un qui n'a pas eu de dépistage ". Des centaines de milliers de Français consultent à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
«Dans ce monde médico-industriel, on élargit les limites des pathologies, on médicalise les événements de la vie et nos émotions, on joue sur nos peurs en dramatisant les enjeux de la politique de santé et les risques de maladie pour nous pousser à consommer davantage de médicaments, on effectue des bilans de santé pour dépister la moindre anomalie, qui sera ensuite source d'examens complémentaires et de traitements supplémentaires, on fabrique des maladies pour créer des malades devenus des consommateurs de soins. »

Ecrit il y a quelques années ce livre fait directement et tristement écho à la crise sanitaire que nous subissons aujourd'hui, nul ne pourra dire sans ciller qu'elle nous tombe du ciel…

Même si vous n'êtes pas dupe de tout ce qui se passe, il est très intéressant de lire ce livre grâce auquel on en apprend encore et encore… Savez-vous par exemple que le médicament, bien sociétal s'il en est, est aujourd'hui une marchandise qui a la plus forte rentabilité et que l'industrie pharmaceutique dégage des profits plus élevés que la plupart des autres industries, avec une croissance qui ne discontinue pas et dont la rentabilité financière frise les 30 % ? Vous me direz on s'en fiche… oui on le pourrait si ce n'était pas au détriment de la santé des populations devenus des consommateurs de soins quand ce ne sont pas des cobayes.

« En 1976, dans un entretien accordé à la revue économique Fortune, M. Henry Gadsen, président-directeur général de MSD, une des premières firmes pharmaceutiques mondiales, déclare que son rêve est de produire des médicaments pour les bien portants. Ce rêve est aujourd'hui largement réalisé ! Un article paru dans le British Medical Journal du 13 avril 2002 rappelle qu'« on peut faire beaucoup d'argent si l'on arrive à convaincre les bien portants qu'en réalité ils sont des malades ».

Des crapules !

Parce que je me suis souvenue de l'affaire du talc Morhange qui avait fait grand bruit dans les années 70, et qui concernait des cas d'empoisonnement de nourrissons par du talc en France, je me suis «amusée » en parallèle à cette lecture, à répertorier les scandales sanitaires connus depuis que la planète a l'honneur et l'avantage de me compter parmi ses humains de passage, le moins que l'on puisse dire est qu'ils s'accélèrent d'années en années, et encore, je n'ai considéré que les affaires de santé publique, délaissant les scandales alimentaires encore plus nombreux… et hideux ; et bien mes amis, constat : rien n'y fait, aucune leçon jamais n'est tirée, la bêtise et surtout la cupidité progressent d'année en année.

Mais au-delà de dénoncer les agissements nuisibles et destructeurs de ces scélérats de l'industrie pharmaceutique, avec la complicité hélas des médecins qu'ils influencent ou manipulent sans vergogne, et de nous exposer tout l'arsenal qu'ils déploient pour arriver à leurs fins : conflits d'intérêt, connivences, et tutti quanti ….on apprend aussi beaucoup de choses concernant les principales maladies qui préoccupent nos sociétés : cancers évidemment, mais aussi hypertension artérielle, cholestérol, dépression, ménopause, ostéoporose, diabète, Alzheimer, etc.

Une mise en garde donc sur la surmédicalisation de tous les aspects de nos vies, à laquelle on nous a peu à peu amené en même temps qu'on nous a inculqué un stupide culte d'une santé parfaite, mais aussi une incitation à exiger une relation médecin-malade qui ne saurait se réduire à une simple prestation de service.

Une lecture salutaire en même temps que très instructive.

- Bibliographie à exploiter.
- Un site qui semble intéressant : www.pharmacritique.20minutes-blogs.fr
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Le docteur Knock disait que les biens portants sont des malades qui s'ignorent. La maxime de cette comédie est aujourd'hui poussée à outrance, ‘'Tout bien portant est quelqu'un qui n'a pas eu de dépistage''.
Aujourd'hui, les firmes pharmaceutiques ont la mainmise sur la recherche médicale et ses résultats, faussant le rapport bénéfice/risque d'un bon nombre de médicaments pour engranger des bénéfices toujours plus grands. Les techniques de marketing et de promotion cherchent à conditionner la population, afin de faire passer un individu sain du côté de la maladie. La volonté de médicalisation de l'ensemble de la société a un coût pour la sécurité sociale, mais aussi pour chacun d'entre nous, la surconsommation médicamenteuse étant source d'effets secondaires et d'accidents.
Ce livre met en lumière le milieu médical au sens marge, nos médecins généralistes n'étant pas les plus coupables, puisqu'ils sont en effet aussi manipulés par les grands groupes pharmaceutiques.
A l'aide de nombreux exemples contemporains dans tous les secteurs de la santé, nous voici éclairés sur les pratiques honteuses, quand c'est l'éthique qui devrait l'emporter. L'humain n'est plus au centre des pratiques médicales (n'oublions pas que nous devons les avancées anatomiques à une époque qu'on appelle l'humanisme), mais l'argent qui le détrône, depuis déjà un moment.
Cela me donne juste envie de faire un peu plus d'exercices, de surveiller la qualité de mon alimentation, pour ne pas tomber dans les dérives de ces pratiques.
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Un livre important qui synthétise les plus grandes pratiques de surmédicalisation, surtraitement, surdiagnostic du monde actuel, avec le rôle essentiel de l'industrie pharmaceutique, des lobbys, des statistiques, etc. dans l'explosion des traitements, en particulier pour l'hypertension artériel, le cholestérol, la dépression et l'anxiété, la ménopause, les cancers les plus courants. Comment on transforme un symptôme ou une évolution naturelle (ménopause) en maladie, comment on "soigne" des "malades" qui ne le sont pas vraiment. L'auteur appelle à une médecine critique et personnalisée, utilisant moins de médicaments.
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Cet essai dénonce les dérives des systèmes de santé occidentaux, sous influence de l'industrie pharmaceutique. Pour faire face à la sur-médicalisation organisée par les grands groupes, le docteur Boukris préconise un retour de l'esprit critique et de l'acceptation de l'humanité et de ses faiblesses. L'argumentation est appuyée de nombreux exemples, limpide mais un peu redondante. le plan est assez étrange et le texte mal structuré. Ceci dit, la lecture reste assez édifiante et fourmille de faits pré-occupants.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
En prophétisant cette évolution vers un pouvoir exorbitant de la médecine et des médecins, Jules Romains avait vu juste. D’ailleurs, moins de trente ans après la parution de sa pièce à succès (Knock), il a prédit une prise de pouvoir par la médecine qu’il appelle la «iatrocratie » (du mot grec iatros, médecin).

Dans un article paru dans la presse médicale, en 1950, il écrit, sous forme de textes inédits du docteur Knock : « La santé parfaite est une dangereuse utopie, une dictature étouffante et absurde… Les patients sont des gens qu’il ne faut à aucun prix guérir. Le rôle du médecin est au contraire de choisir le trouble, la maladie qui leur convient le mieux, et qui, si possible, les accompagnera fidèlement jusqu’à la mort…
Naturellement, un tel contrôle des patients par la médecine implique une prise de pouvoir, une médicalisation générale de toute la société, la iatrocratie. Si nous laissons les choses aller, les éléments les plus agités de l’humanité ne tarderont pas à se précipiter, et nous avec eux, vers de nouvelles catastrophes mondiales. Seul le médecin peut les mater.
- Comment cela ?
- En les mettant au lit ! Quand ils seront tous occupés à prendre leur température entre deux draps, ou avaler des dizaines de comprimés, nous serons plus tranquilles.
- Mais comment et quand prendrez-vous le pouvoir ?
Je ne vous révélerai pas tout, mais nous sommes en marche. Nous avons déjà l’agent : une épidémie ultrarapide, à expansion universelle, bénigne, mais affolante par ses symptômes et d’une résistance insolente à tous les antibiotiques. Ramasser le pouvoir ne sera alors qu’un jeu d’enfants et, au prétexte de santé publique, nous ne le lâcherons plus. Seul le pouvoir dictatorial du corps médical peut faire le salut de l’humanité. »
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« Une personne en bonne santé est quelqu’un qui n’a pas encore subi assez de tests de dépistage »

Professeur Fernand Turcotte
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La loi Kouchner, dite « loi de démocratie sanitaire », du 4 mars 2002, rend obligatoire la déclaration de liens d’intérêts. Tout professionnel de santé amené à s’exprimer en public ou dans un article destiné à la presse doit faire une déclaration publique d’intérêts. Les personnes collaborant aux commissions de la Haute Autorité de santé (HAS) doivent elles aussi faire une déclaration mentionnant « leurs liens directs ou indirects avec les en-treprises ou établissements dont les produits entrent dans son champ de compétence de la HAS, ainsi qu’avec les sociétés ou organismes de conseil intervenant dans ces secteurs ».
La déclaration se fait sur l’honneur, elle doit être sincère et exhaustive ; elle est actualisée et doit être rendue publique.
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Le conflit d’intérêts le plus grave est celui qui implique l’industrie pharmaceutique dans les études cliniques, l’analyse des données et la diffusion des résultats. Cette littérature scientifique sert de base aux recommandations de bonnes pratiques et influence le choix des médecins.
On sait que tous les résultats des recherches cliniques ne sont pas publiés, que des résultats négatifs sont cachés, et que par conséquent la décision thérapeutique n’est pas fondée sur le rapport bénéfices/risques. Les affaires récentes du Vioxx ou de l’Avandia témoignent des dangers que représentent ces pratiques pour la santé publique.
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Historiquement la médecine est représentée par les deux filles d’Esculape : Hygie et Panacée. Panacée est la déesse de la thérapeutique, des médicaments ; elle se préoccupe de ce qu’il faut faire quand le mal est là. L’autre fille, Hygie, est la déesse qui veille sur la santé, qui aide à faire ce qu’il faut pour ne pas tomber malade. D’un côté, la thérapeutique, de l’autre, la prévention.
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