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EAN : 9782350872186
491 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (18/04/2013)
3.55/5   102 notes
Résumé :
Avec l’avènement du Troisième Reich, l’existence insouciante de quatre jeunes Berlinois bascule. Persécutés, ils s’exilent en Angleterre. Depuis Londres, ils tentent d’alerter le monde, désespérément aveugle, sur la terrible menace que représentent Hitler et le régime nazi.
Inspiré d’une histoire vraie, "Tout ce que je suis" met en lumière la destinée héroïque et tragique de ce petit groupe de militants qui organisèrent au péril de leur vie une résistance ach... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 102 notes

2001 - Ruth reçoit un paquet de la « Columbia University of New York » contenant le manuscrit original d' « Une jeunesse en Allemagne » d'Ernst Toller, retrouvé dans la cave du Mayflower Hotel avant sa démolition et où le romancier séjournait en 1939.

Les feuillets posés sur ses genoux, Ruth, malgré une mémoire vacillante mais suffisamment sollicitée par cette lecture, se rappelle l'amour, l'amitié, les joies mais aussi les épreuves, l'exil, les combats, les trahisons qui ont marqué sa jeunesse mais aussi les évènements de ces années trente. Période funeste qui a vu l'inéluctable montée en puissance d'Hitler.

Après la première guerre mondiale, des intellectuels et des journalistes anti militaristes ont créé des mouvements pacifistes très vite étouffés. Malgré cette répression, certains de ces acteurs, souhaitant construire une Allemagne plus ouverte, plus égalitaire et moins belliciste, n'ont pas pour autant renoncé à leur projet.

Ils sont quatre amis, Ernst Toller et son amie Dora Fabian, Ruth et son mari Hans. Très engagés à gauche dans la vie politique allemande, ils vont s'opposer à la politique du national-socialiste. L'incendie du Reichstag déclenche une chasse aux communistes. Cet incendie devient l'instant fondateur de la perte des libertés individuelles. Nos quatre amis soupçonnant une mascarade fomentée par le pouvoir au détriment des communistes, vont se retrouver en proie aux persécutions. Ils devront alors s'exiler à Londres d'où ils tenteront d'alerter l'opinion sur la dérive de l'Allemagne et de faire chuter le dictateur. Ils furent nombreux les écrivains, les journalistes et intellectuels à fuir, un transfert de près de 55000 allemands et que l'on surnommait d'emigrantsia. de grands noms de la littérature se sont retrouvés aussi à Sanary-sur-Mer.

Anna Funder s'est appuyée à la fois sur le témoignage de son amie Ruth mais aussi sur les écrits et les rencontres des biographes de Dora Fabian et d'Ernst Toller pour nous offrir cette fiction qui a le mérite de dresser un portrait réaliste de cette époque et de mettre en lumière cette résistance allemande. Avec exactitude et habileté, elle reconstitue le quotidien de ces jeunes gens qui tentent d'informer, de secouer l'opinion publique aux périls de leur vie. Ils acceptent la perte de leur liberté, de vivre dans la peur, dans la misère, dans la suspicion, étrangers dans un pays qui leur interdit toute prise de position. La Grande Bretagne aura d'ailleurs un comportement complaisant à l'égard de la politique allemande. On mesure la force psychologique qu'il faut pour résister à une telle pression d'autant que si l'un s'écroule, c'est tout un réseau qui tombe.

Cette fiction m'a rappelée l'atmosphère anxiogène de « L'Armée des Ombres », tout est parfaitement restitué et la très belle histoire d'amour d'Ernst Toller et de Dora Fabian vient alléger l'inquiétante ambiance du roman jusqu'à l'inévitable fin. C'est un très beau portrait de femme engagée que celui de Dora Fabian dont l'esprit flotte sur cette fiction. Ernst Toller lui a dédié « Une jeunesse en Allemagne » en ces termes :

« A la mémoire d'une femme, à son courage grâce auquel je dois le salut de ce manuscrit. Quand, en janvier 1933, le dictateur de Braunau a reçu le pouvoir contre le peuple allemand, Dora Fabian, dont la vie s'achevait douloureusement en exil, s'est rendue à mon appartement pour y prendre deux malles de manuscrits et les placer en lieu sûr. La police a eu vent de ce qu'elle avait fait et l'a jetée en prison. Elle a affirmé que les documents avaient été détruits. A sa sortie, elle a fui l'Allemagne et, peu avant sa mort, est parvenue à faire sortir les documents du pays avec l'aide d'un nazi repenti.

J'ai souvent rencontré Ernst Toller au détour de mes lectures et je terminerai sur cette citation de W.H. Auden « In Memory of Ernst Toller » - mai 1939

Cher Ernst, repose enfin, sans ombre, aux côtés de ces vétérans qui, comme toi, vécurent le temps d'avoir accompli quelque chose qui serve d'exemple à la jeunesse.


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Ils étaient jeunes, ils étaient beaux, ils rêvaient pour leur pays de paix, de solidarité, de liberté, d'égalité. "Ils", ce sont Ruth, Dora, Hans et Ernst, une bande d'amis, journalistes ou auteurs, photographes ou étudiants. Et leur pays, c'est l'Allemagne, une nation exsangue après la défaite de 14-18 mais où tout est à faire pour un monde meilleur. Adhérents du Parti des travailleurs socialistes, ils luttent pour ne plus jamais être soldat et devoir se battre dans les tranchées, pour que les femmes soient les égales de des hommes, pour que les ouvriers puissent vivre décemment. L'arrivée d'Hitler au pouvoir brise leur élan. Elu démocratiquement, le führer ne tarde pas à s'emparer des pleins pouvoirs et à instaurer la terreur. Les opposants au régimes sont abattus, envoyés dans les premiers camps de concentration ou déchus de leur nationalité et contraints à l'exil. Ruth, Dora, Hans et Ernst arrivent ainsi à Londres où, malgré l'interdiction faite par le gouvernement , ils s'organisent pour dénoncer le régime nazi et ouvrir les yeux des démocraties européennes sur les velléités guerrières du nouveau chef d'état. Mais l'Allemagne ne tolère aucune critique. Les dissidents sont menacés, enlevés, tués, même en territoire étranger. C'est au prix fort qu'ils paient leurs convictions et leurs engagements.
Quelques soixante-dix ans plus tard, Ruth, professeure de littérature à la retraite, reçoit, en Australie, son pays d'adoption, un colis contenant les derniers écrits d'Ernst, un récit de ces évènements rédigés dans une chambre d'hôtel new-yorkaise, juste avant la deuxième guerre mondiale. Au fil de sa lecture, Ruth se souvient...de sa jeunesse, de son amour pour Hans, de sa cousine Dora et d'Ernst son éternel amant. Défilent alors la lutte, la politique, les engagements, les amours, les trahisons, les persécutions, tous les amis qui se sont battus en vain contre la montée du nazisme.


Intrigues politiques et amoureuses se conjuguent dans cette fiction très réussie, basée sur des faits réels, que l'auteure a entrepris d'écrire après sa rencontre avec Ruth, seule survivante de la bande d'amis idéalistes. Elle a choisi d'entremêler les souvenirs de Ruth, en Australie en 2001 avec ceux d'Ernst Toller, à New-York, en 1939. le procédé, déstabilisant dans les premières pages, finit par ne plus gêner, à mesure que l'on s'y habitue et que les deux récits se rejoignent. Finalement, on est pris dans cette histoire et on ne la lâche plus jusqu'aux dernières pages. Avec brio, Anna FUNDER revient sur une époque qui a fait l'objet de tant de livres, films et documentaires, qu'on croit la connaitre par coeur, mais elle le fait du point de vue de la résistance allemande dont on parle peu en définitive. Et pourtant, quel courage il fallait pour oser s'opposer aux nazis ! Réfugiés en Grande-Bretagne, en France, en Tchécoslovaquie, ou ailleurs, désormais apatrides, ils vivaient de peu, n'ayant droit à aucune activité professionnelle ou politique. Révoltés par les agissement d'Hitler, inquiets pour leur pays, mais profondément convaincus que le nazisme ne saurait perdurer, ils ont sacrifié jeunesse, amours, famille au service de leur cause. Comment penser à l"avenir quand l'Allemagne prépare la guerre? Comment envisager de fonder une famille alors que le danger rôde, partout, tout le temps ? Jeunesse perdue, avenir incertain, ils se sont brûlés les ailes au feu de l'Histoire. Certains, perdus loin de leur pays, de tout ce qui était leur vie, ont renoncé à leurs idéaux dans l'espoir de redevenir "quelqu'un", ils ont trahi par faiblesse, par peur ou par désespérance.
L'histoire bouleversante de Ruth, Hans, Dora et Ernst, de vraies personnes devenues personnages de roman, est rendue merveilleusement dans un récit balayé par le souffle de l'Histoire. Ces destins tragiques, brisés, nous emportent dans un tourbillon d'émotions qui vont de l'admiration à la pitié, en passant par la tristesse et l'effroi. Une belle réussite, portée par une plume sensible, qui a su s'effacer pour laisser la parole à ses héros méconnus. Enrichissant, passionnant, magistral !
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Dans les années 30, quatre jeunes intellectuels berlinois s'opposent à la montée du Parti national-socialiste. Ils sont pacifistes et juifs.

Ernst Toller, Ruth Becker, Dora Fabian et Hans Wesermann ont participé à la révolution socialiste allemande de 1919. Ernst Toller est le leader du Parti social-démocrate et est un écrivain reconnu de l'entre-deux guerres. Il est au centre d'un groupe d'amis et militants socialistes qui combat l'accession au pouvoir d'Hitler et du parti nazi en Allemagne.

Après l'incendie du Reichstag — prétexte pour des arrestations et assassinats de communistes et de juifs— ils vont être contraints de quitter leur pays et de se réfugier à Londres. Déterminés à continuer la lutte malgré leurs visas anglais qui prohibent « toute activité politique de quelque nature qu'elle soit », ils organisent des réunions, distribuent des tracts et collectent des fonds pour soutenir les émigrés les plus démunis.

En Allemagne, les nazis prennent des mesures visant à éliminer totalement ceux qu'ils considèrent comme leurs ennemis. Certains d'entre eux sont déchus de la nationalité allemande et perdent tout ce qu'ils possèdent ; c'est le cas d'Ernst Toller. Cela n'empêche pas les émigrés allemands d'organiser à Londres un contre-procès de l'incendie du Reichstag — procès visant à prouver le complot nazi contre les communistes et à montrer aux yeux du monde le danger que représente Hitler.

Anna Funder utilise un récit à deux voix pour nous rappeler qu'il a existé une opposition allemande à l'avènement du troisième Reich. Ces voix sont celles d'Ernst Toller en 1939, exilé aux Etats-Unis, et de Ruth Weisermann aujourd'hui, installée en Australie. Cette construction du récit est parfois déroutante – on se perd parfois entre les époques et les narrateurs – mais elle est à l'image de la complexité de la situation des personnages et du contexte politique mondial dans lequel ils évoluent.

Inspirée d'une histoire vraie, ce roman nous montre que le monde n'était pas prêt à résister au nazisme. Ceux qui, comme Ernst Toller, Ruth Becker ou Dora Fabian, ont révélé ce qui se passait en Allemagne, n'ont pas été écoutés. Ils y ont laissé leur vie.



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L'auteur est australienne, son long roman , inspiré par la vie de son amie Ruth Blatt, à qui elle veut rendre hommage, je l'ai trouvé captivant et poignant aussi.

Deux points de vue alternent, au présent et au passé : celui de Ruth, très âgée et malade, et celui d'Ernst Toller, auteur allemand qui a réellement existé , ayant dû s'exiler, décédé en 1939.

Tout commence en 1933, à Berlin. Ruth et sa cousine Dora intègrent un groupe de militants anti-nazis . Inquiétés par la police, ils devront tous quitter l'Allemagne. Depuis l'Angleterre, ils essaieront d'alarmer les autres pays du danger que représente Hitler. L'exil difficile, les trahisons terribles, les meurtres froidement et injustement prémédités vont alors faire exploser l'unité de leur groupe idéaliste.

A travers son autobiographie, Ernst Toller évoque la femme qu'il a aimée, Dora, et qui est morte tragiquement. Il laissera dans un coffre-fort un message demandant que son manuscrit soit envoyé à Ruth. Mais elle ne le recevra que longtemps après...

J'ai beaucoup aimé ce que Ruth dit à propos de son lien et de celui d'Ernst à Dora:" Nous étions les deux êtres dont elle était le soleil. Nous évoluions dans son orbite, et c'est sa force à elle qui nous faisait avancer." C'est vrai que Dora était une belle personne, passionnée, courageuse, déterminée dans ses convictions. Jusqu'à en perdre la vie.

La pensée de toutes ces vies brisées par le nazisme fait toujours frémir.

Un témoignage fort et émouvant.
Des destins tragiques à ne pas oublier.
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Un grand livre, l'histoire avec un grand H vue par différents personnages , simplement incroyables. Ils se souviennent de Dora, syndicaliste , femme d'action et anti nazis. Chacun leur tour, leur récit débute a l'avènement d'Hitler en 1933 , leur fuite, leur détermination a prévenir le monde du danger . Ils vont jusqu'au bout de leurs convictions, courent tous les risques . Très enrichissant historiquement et humainement . A lire absolument .
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critiques presse (2)
Telerama
07 août 2013
Anna Funder offre à chacun de ces témoins que nul ne voulut entendre une voix singulière, qui porte loin.
Lire la critique sur le site : Telerama
Bibliobs
28 juin 2013
La romancière australienne Anna Funder raconte la révolte de juifs antinazis dans l'Allemagne hitlérienne. Impressionnant.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
En 1928, il (Hans Wesemann) alla écouter un discours d'Hitler, alors simple leader d'opposition qui devait lui fournir la matière de l'un de ses plus fameux articles. Enfant, Hans avait surmonté les plus lourds handicaps de son bégaiement en observant attentivement les lèvres des autres. Il composait mentalement à l'avance toutes ses phrases, du premier au dernier mot, avant de les prononcer. Il en conservait un rare talent d'observateur, fort utile à son métier de journaliste. Hans raconta ainsi à ses lecteurs l'épisode du Sportpalast lors duquel le microphone était tombé en panne. Après s'être interrompu puis repris à plusieurs reprises, Hitler, furieux, avait fini par balancer le micro. "Et c'est ainsi que naquit la célèbre technique du mugissement du Grand Adolf, ironisait Hans. "L'abâtardissement des peuples a commencé" hurlait Hitler. "La négroïsation de la culture et des mœurs, pas seulement celle du sang, est déjà en marche." Hans décrivait une foule murmurant son assentiment, une foule, face à d'indivisibles et contagieux ennemis qui ne faisait plus qu'une avec son Fürhrer.

page 119
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Si Dora me quittait, il n'y aurait personne pour me rattraper. Il faut que l'être cher vous quitte pour comprendre qu'avec lui disparaît le tuteur. Ne restent que le vide et le froid, plus rien pour vous tenir.

page 235

Quand Dora et moi étions au travail, j'arpentais la pièce, ou le jardin par beau temps ; elle restait assise, le nez sur son bloc dont les pages glissaient les unes après les autres autour de leurs anneaux métalliques. Les gens ont souvent besoin d'être seuls pour réfléchir ou pour écrire mais la présence de Dora n'était pas une présence comme les autres. Nos regards se croisaient rarement. Je tournais en orbite autour d'elle, je regardais sans voir ses cheveux courts sur la nuque, soyeux et brillants. Etre avec Dora, c'était se décharger du fardeau de moi-même. C'est là tout le secret de la création : il faut se trouver dans un état second, un peu comme en amour. A la fois plus vivant et plus soi-même que jamais et aussi moins certain de ses limites, plus réceptif. Nous lancions tous les deux à la volée autant de mots et d'idées qu'il en fallait pour façonner une nouvelle manière de faire avancer le monde, plus claire, plus assurée, plus noble que toutes celles qui avaient précédé. Puis, tout à notre euphorie, nous nous mettions au lit à n'importe quelle heure.

Pages 238/239

NdL : Il y a de très jolies pages sur la relation amoureuse d'Ernst Toller et Dora Fabian
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Le 28 février (1933) avant midi, Hitler présenta au gouvernement son "décret de l'incendie du Reichstag", "pour la protection du peuple et de l'Etat" et contre le "terrorisme". Il autorisait les arrestations sans mandat, les perquisitions de domiciles, la surveillance du courrier, fermait les journaux et interdisait les réunions politiques. Tout comme Bertie (Berthold Jacob) l'avait prédit, il empêchait de facto les autres parties de faire campagne pour l'élection. A la fin de la journée, des milliers de militants opposés à Hitler furent placés en "détention préventive" dans des baraquements de fortune de SA - des usines désaffectées, un château d'eau de Prenzlauer Berg et même une brasserie à l'abandon. Très vite l'espace manqua. C'est à ce moment là que commença la construction des camps de concentration.

Page 181-
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Le rabbin aux yeux bleus de notre village, à Samotschin, me parlait comme à une grande personne alors que je n'étais qu'un enfant. Il nous faut croire en Dieu, m'avait-il dit, car sinon c'est en l'homme qu'il nous faudra croire et nous serons forcément déçus.

page 319
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Cette vie immense - la vraie vie, cette vie intérieure dans laquelle nous restions liés aux morts (puisque le rêve passe outre à ces bagatelles que sont le souffle et l'absence) -, cette vie immense nous échappe totalement. Tout ce que nous avons vu, tous ceux que nous avons connus pénètrent en nous et nous constituent, que cela nous plaise ou non. Nous sommes liés les uns aux autres par une trame invisible dont nous ignorons les effets. Un noeud ici, une maille sautée là, une bosse là-bas, et une fois tissée, c'est toute la tapisserie qui change.
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Anna Funder : Stasiland
Dans une pièce de la Cité internationale universitaire de Paris dans le 14ème arrondissement, Olivier BARROT reçoit Anna FUNDER pour son livre "Stasiland", enquête sur la police d'état de l'Allemagne de l'est entre 1949 et 1989.
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