Ce livre débute par trois nouvelles écrites par J. R. R.
Tolkien. Les héros en sont des « gars bien ordinaires ». Des francs compagnons, rigolards, buveurs de bière, et amateurs de bonne chère. Des hommes du commun, bons pères de famille, réfléchis, filous goupils aussi, et malicieux comme des vieux singes… Comment ne pas songer aux merveilleux Hobbits du majestueux, flamboyant et sombre « Seigneur des anneaux » ?
Au détour d'un chemin, en avalant une part de gâteau, ou en cherchant à peindre les nervures d'une simple feuille d'arbre, ils se retrouvent soudainement confrontés à une situation extraordinaire. Les voilà projetés sans aucune transition, avec toute leur jugeote, leur pondération, leur sagesse, dans le monde envoutant, extravagant, abracadabrantesque, et terriblement dangereux de
Faërie….
Le style de
Tolkien est prodigieux de sarcasmes et de simplicité. Son bon sens paysan m'a beaucoup fait rire. Sa description si poétique des arbres et des forêts est franchement émouvante.
Dans la deuxième partie du livre,
Tolkien nous livre sa vision passionnée de la «
Faërie ». En passant, je l'imagine parfaitement dans son bureau poussiéreux (Oui. le bureau de
Tolkien ne peut pas être immaculé !!!), pipe au bec, se lancer dans une diatribe échevelée sur sa définition de ce monde invisible, vitupérer contre cette « société mécanique » qui détruit sans vergogne arbres et forêts, enrager contre ces hommes d'un âge nouveau, arrogants et ignorants au point d'estimer que ces contes ancestraux où pullulent elfes, lutins, dragons, géants, souverains olympiens, et autres sorcières, ne sont qu'amusettes pour petits enfants…
Je vous mentirais en vous disant que j'ai tout compris des écrits de
Tolkien. J'ai eu, je l'avoue, bien du mal à suivre le cheminement tortueux de la pensée du Grand Ecrivain. Mais j'ai été emporté par sa gouaille, sa charge héroïque contre la « belle littérature » qui dédaigne les contes, sa fascination pour la puissance imaginative de l'homme, et son amour païen pour les arbres vénérables.
Merci à Ange77 qui m'a proposé cette lecture commune et sans qui je n'aurai même pas eu l'idée de lire ce livre.