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EAN : 9782707171283
256 pages
La Découverte (12/09/2013)
3/5   6 notes
Résumé :
Où est passé le peuple parisien ? Depuis plusieurs décennies, la capitale connaît un processus de gentrification, un embourgeoisement spécifique des quartiers populaires qui passe par la transformation matérielle de la ville (réhabilitation de l’habitat, renouvellement des commerces, embellissement de l’espace public). Que se passe-t-il vraiment et qu’y a-t-il en jeu dans ces transformations à la fois urbaines et sociales ? Voilà qui est le plus souvent laissé dans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La gentrification, voilà un sujet capital. Ca tombe bien, cet ouvrage porte sur Paris. Et en particulier sur 3 quartiers du nord-est parisien : chateau-rouge/goutte d'or, faubourg du temple et belleville. L'auteur est universitaire. C'est donc bien documenté avec quelques tableaux et cartes, et surtout beaucoup de références aux chercheurs qui l'ont influencé. Si ce livre a donc bien le côté ennuyeux qu'on attendait, il n'est en revanche pas du tout objectif !
Anne Clerval est en effet une gauchiste radicale. L'introduction commence d'ailleurs par parler de la commune de Paris. Elle écrira même plus loin : « la progression de la gentrification en rive droite n'est pas sans rappeler la reconquête du Paris communard par l'armée versaillaise en 1871 »... Au moins la titre annonce la couleur (rouge) : « Paris, sans le peuple », cela ressemble à un slogan politique, tel que celui du front de gauche (« A Paris, place au peuple »). le problème c'est que cette activiste-chercheuse ne fait que critiquer la gentrification et les gentrifieurs sans jamais faire la critique des classes populaires et immigrées, si ce n'est leur incapacité à s'allier pour faire la révolution, seule solution implicite.
La première partie ne m'a pas du tout captivé, Anne Clerval n'a ni le talent pour raconter l'histoire ni l'analyse pour nous la faire comprendre. Elle reste sur des thématiques communistes ultra-éculées sur les ouvriers et le peuple. La deuxième partie, sur la géographie, est la meilleure. le processus de gentrification est exposé et il faut avouer que c'est instructif mais un article conçis mais néanmoins complet aurait suffit. La dernière partie est plus sociologique et politique. La partie sociologique est intéressante car elle permet, grâce à des témoignages, de savoir ce que les différents acteurs ou « vicitimes » de la gentrification pensent. La partie politique tombe à point nommer pour comprendre cet enjeu à l'heure des élections municipales 2014.
Dans cette bataille pour Paris entre bobos et populo, on sait maintenant que ce sont les bobos qui ont gagné. Les grand perdants sont clairement les immigrés (surtout les jeunes et ceux récemment arrivés). L'auteur qui dénonce la violence symbolique des riches bobos, ne semble pas du tout choquée par les excès communautaristes ou l'appropriation de certains lieux et quartiers par des jeunes désoeuvrés. Elle préfère les excuser et parler de dépossession de quartiers qu'ils considèrent comme leur territoire. L'idéologie d'Anne Clerval essaie de lutter contre une réalité implacable : beaucoup de gens veulent habiter à Paris, donc les prix augmentent et les quartiers s'embourgeoisent.
Les classes populaires vont être relégués en banlieue et ça n'est pas un drame car elles ont moins besoin de toute la culture qu'il y a à Paris intra-muros. Cette effervescence créative est surtout utile aux jeunes créatifs qui tirent paris vers le haut. de plus il y a beaucoup de lois qui protègent les plus faibles. La brutalité libérale sans cesse dénoncée est bien moins grave en France (qu'aux USA par ex) et à Paris (qu'à Marseille par ex).
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Le peuple a été presque progressivement exclu de Paris depuis cinquante ans sous les effets de la désindustrialisation de la ville qui a longtemps été formée du moins dans certains quartiers d'imbrications d'ateliers, d'usines et d'habitations, de la métropolitisation, choix en partie politique, de la modification de la structure des emplois et enfin de la spéculation immobilière. Ce phénomène se retrouve dans toutes les grandes métropoles mondiales et dans une moindre mesure dans toutes les grandes villes françaises. Paris n'est pas du tout représentatif de la France dans la structure de ses emplois.
Première partie historique très intéressante : Perte d'influence du Marais aristocratique, Barricades du XIXeme siècle, travaux d'Haussmann, Commune, apogée du Paris populaire et ouvrier dans l'entre-deux guerres, tertiarisation de la ville à partir de 1958.
L'auteur étudie ensuite de façon plus fine la gentrification des quartiers populaires de l'Est de la capitale qui s'étale dans le temps d'où une difficulté à la percevoir pour les classes populaires qui subsistent : Français ou Européens âgés et immigrés. La mixité sociale est survalorisée mais peu pratiquée par les nouvelles populations : entre soi, évitement scolaire. Elle est plus un décor, une ambiance. Cette gentrification progresse surtout depuis que la rénovation a été abandonnée au profit de la réhabilitation qui conserve la bâti.
Analyse du rôle des pouvoirs publics, des municipalités.
Un essai très fouillé et documenté.
Quelques réserves : l'auteur ne cache pas ses orientations politiques anarchistes ou de gauche et elle peut manquer d'objectivité sur l'analyse mais non sur les faits. Il s'agit d'une thèse rendue accessible au public. Si l'écriture est claire, elle n'est pas toujours agréable, un peu trop universitaire. Enfin mieux vaut être Parisien ou bien connaître Paris car elle prend des exemples très précis dans des micro-quartiers ou petites rues de quartiers peu touristiques notamment dans la deuxième partie de l'ouvrage. C'est vrai que l'essai a Paris pour objet d'étude.
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critiques presse (1)
LaViedesIdees
09 janvier 2014
Le livre pêche par son excès d’ambition, voulant saisir à la fois les processus structurels de la gentrification et ses évolutions locales, le point de vue des « gagnants » de la gentrification [...] et celui des « perdants » [...], les stratégies résidentielles de reproduction sociale et les modes de domination politique.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La gentrification, voilà un sujet capital. Ca tombe bien, cet ouvrage porte sur Paris. Et en particulier sur 3 quartiers du nord-est parisien : chateau-rouge/goutte d'or, faubourg du temple et belleville. L'auteur est universitaire. C'est donc bien documenté avec quelques tableaux et cartes, et surtout beaucoup de références aux chercheurs qui l'ont influencé. Si ce livre a donc bien le côté ennuyeux qu'on attendait, il n'est en revanche pas du tout objectif ! Anne Clerval est en effet une gauchiste radicale. L'introduction commence d'ailleurs par parler de la commune de Paris. Elle écrira même plus loin : « la progression de la gentrification en rive droite n'est pas sans rappeler la reconquête du Paris communard par l'armée versaillaise en 1871 »... Au moins la titre annonce la couleur (rouge) : « Paris, sans le peuple », cela ressemble à un slogan politique, tel que celui du front de gauche (« A Paris, place au peuple »). Le problème c'est que cette activiste-chercheuse ne fait que critiquer la gentrification et les gentrifieurs sans jamais faire la critique des classes populaires et immigrées, si ce n'est leur incapacité à s'allier pour faire la révolution, seule solution implicite.
La première partie concernant l'histoire ne m'a pas du tout captivé, Anne Clerval n'a ni le talent pour raconter l'histoire ni l'analyse pour nous la faire comprendre. Elle reste sur des thématiques communistes ultra-éculées sur les ouvriers et le peuple. La deuxième partie, sur la géographie, est la meilleure. Le processus de gentrification est exposé et il faut avouer que c'est instructif mais un article complet aurait suffit. La dernière partie est plus sociologique et politique. La partie sociologique est intéressante car elle permet, grâce à des témoignages de savoir ce que les différents acteurs ou « vicitimes » de la gentrification pensent. La partie politique tombe à point nommé pour comprendre cet enjeu à l'heure des élections municipales 2014. Dans cette bataille pour Paris entre bobos et prolos, on sait maintenant que ce sont les bobos qui ont gagné.
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en s'installant dans un quartier populaire, les gentrifieurs contribuent à en améliorer l'image ; cela accélère la gentrification et entraîne en retour la valorisation économique de leur bien immobilier
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Ainsi la relative invisibilité de la gentrification traduit la fragmentation des classes populaires et des différentes vagues d'immigration, mais aussi le contexte idéologique valorisant la réussite individuelle et privilégiant une lecture de la société en termes culturels et identitaires, au détriment de la conscience de classe et des déterminants économiques des inégalités sociales.
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La gentrification récupère l'identité populaire et cosmopolite, qui perdure symboliquement dans le décor des cafés, mais aussi par l'histoire du bâti. Contrairement à la rénovation, la gentrification ne fait pas table rase du passé : comme la réhabilitation du bâti, elle récupère les éléments de ce passé en le transformant pour une autre utilisation.
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la hausse des prix immobiliers -en particulier des loyers à la relocation et, plus encore, la compétition entre les candidats, qui ne laisse aucune chance aux ménages modestes- et la réduction du parc social de fait réduisent de plus en plus la traditionnelle fonction d'accueil de Paris pour les classes populaires.
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Vidéo de Anne Clerval
Anne Clerval - Paris sans le peuple, la gentrification de la capitale .Anne Clerval vous présente son ouvrage "Paris sans le peuple, la gentrification de la capitale" aux éditions La Découverte. http://www.mollat.com/livres/clerval-anne-paris-sans-peuple-gentrification-capitale-9782707171283.html Notes de Musique : "dans les rues de Paris" by Christophe Frémiot (http://freemusicarchive.org/music/Christophe_Frmiot/Mon_Chapeau_de_Fe/10_dans_les_rues_de_Paris)
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