AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Vladas Terleckas (Préfacier, etc.)Gintautas Martynaitis (Illustrateur)Jurate Terleckaite (Traducteur)
EAN : 9782268084954
336 pages
Les Editions du Rocher (12/04/2017)
3.88/5   13 notes
Résumé :

Enfouie sous la terre pendant quarante ans, la vérité sur les structures de répression de l'URSS vient frapper la conscience du monde contemporain dans les années 90.

Cette vérité, c'est le récit authentique de la déportée Dalia Grinkevičiūtė (1927-1987), arrêtée la nuit du 14 juin 1941, à l'âge de 14 ans, avec son frère et sa mère.

Dalia fera partie des 14 600 Lituaniens qui, sur ordre de Staline, furent brutal... >Voir plus
Que lire après Prisonnière de l'île glacée de TrofimovskVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique


À l'instar de ses voisins Baltes, La Lituanie fut victime du Pacte Germano-Soviétique scellé en août 1939, et plus particulièrement des clauses additionnelles tenues secrètes portant sur le partage de l'Europe (centrale, orientale) en deux sphères d'influence.

Envahi dès lors par les troupes de l'armée Rouge, le pays devint une RSS près d'un an plus tard et sa population entra dans une ère de terreur (arrestations arbitraires, condamnations à des peines de travaux forcés, exécutions, déportations massives).

*

"Il est 4h30, Kaunas dort. Sans bruit, un convoi de soixante-trois wagons se met en route et emmène 1500 Lituaniens vers une destination lointaine, vers une vie inconnue."

Dalia Grinkevičiūtė (1927-1987) et sa famille comptent parmi les 14 600 Lituaniens qui furent "arrachés" de force à leur terre natale la nuit du 14 juin 1941 par des tchékistes et conduits au-delà du cercle polaire, sur l'île deTrofimovsk en Sibérie.

Rythmé par de nombreux arrêts desservant entre autres une ferme soviétique où dix-huit heures de dur labeur quotidien les attendront, ce funeste voyage en train puis en bateau, dura quatorze mois.

*

Perdus au coeur de la toundra Arctique, une des régions les plus froides du monde, tous sans exception d'âge, durent organiser leur survie en improvisant un campement de fortune et oeuvrer à la construction d'une pêcherie.

Lutte acharnée contre les conditions météorologiques extrêmes, contre la faim, contre l'épuisement, contre la maladie, contre la déshumanisation, ce quotidien effroyable prit fin en 1949 lorsque Dalia et sa mère parvinrent à s'enfuir.

"Au cours de l'hiver 1942-1943, la mortalité dans l'île fut plus grande qu'à Leningrad sous le blocus. La moitié des déportés, exilés sans faute ni jugement, y trouvèrent la mort."

*

De retour à Kaunas, ces dernières durent restées cachées, craignant à chaque instant une nouvelle arrestation. La jeune femme alors âgée d'une vingtaine d'années se saisit de cette période de clandestinité pour transcrire les souffrances intimes et collectives endurées.

"Les disparus sont toujours bien vivants dans mon coeur. (...) Je les vois encore, impuissants et condamnés, jeunes et âgés, enfants et adolescents, morts si douloureusement après avoir tant désiré retourner un jour en Lituanie…Mon devoir est de parler d'eux."

Écrit dans un style concis puissamment évocateur, ce manuscrit inachevé et longtemps gardé secret, forme la première partie du présent ouvrage. À l'horreur décrite sans ambages ni pathos se mêle une force morale absolument incroyable.

*

Interceptée par le KGB puis ballotée de prison en prison avant d'être envoyée au goulag pour évasion, elle retrouva sa liberté en 1953 après le décès de Staline.

Mue par une rage inextinguible d'avancer, Dalia se forma à la médecine et exerça durant quatorze ans au sein d'un petit hôpital de campagne situé à Laukuva jusqu'en 1974, date à laquelle elle fut congédiée sous l'impulsion du pouvoir politique en place.

Pensant avoir égaré ses précédentes notes (restaurées posthume en 1991), elle reprit sa plume afin de rédiger ses mémoires. Ainsi vit le jour la seconde partie de ce livre. Moins descriptive, empreinte de lucidité et de maturité, cette dernière se veut davantage dénonciatrice du système soviétique.

"Seule existe la vérité du Parti et il n'y en a pas d'autres."

Affaiblie par la maladie et les privations dont elle fut victime dès quatorze ans, Dalia s'éteignit le 25 décembre 1987 sans avoir eu la chance de connaître son pays indépendant et libre.

***

Son unique faute fut d'être Lituanienne et elle l'aura payé au prix fort toute sa vie. Un témoignage bouleversant et enrichissant humainement que je vous invite à découvrir…
Commenter  J’apprécie          6721

Dalia Grinkeviciute (1927-1987) de Lituanie a connu un sort peu enviable pour employer un euphémisme.

Le 14 juin 1941, la petite Dalia de 14 ans est brutalement arrêtée par le NKVD (le précurseur du KGB) et envoyée avec sa mère Pranè et son frère Juozas à l'île de Trofimovsk à l'embouchure de la rivière Lena dans le cercle polaire de Sibérie.
Le voyage de Kaunas, l'ex-capitale de la Lituanie, à Trofimovsk par train dans des wagons à bestiaux, a duré 14 mois. Les Lituaniens qui ont survécu à ce voyage éprouvant ont à leur arrivée pu construire un camp improvisé et cela par des températures de moins 50 degrés.

Sur la base du Pacte germano-soviétique du 23 août 1939 la Lituanie se trouvait dans la zone d'influence russe et Staline, à son habitude, n'a pas tardé à nettoyer l'endroit de tout individu susceptible de suspicion. le père de la petite Dalia fût comme intellectuel expédié dans un camp de travail soviétique, où il est mort en 1943.

Le petit père des peuples (surnom de l'horrible Staline) a ainsi déporté 132.000 Lituaniens au Goulag sibérien.
Le consul du Japon à Kaunas, Sugihara Chiune, a été tellement écoeuré de ce "transfert" humain terrible qu'il a accordé à plein bras des visas à ces malheureux déplacés. Sa veuve, Yukiko Sugihara, a commémoré l'héroïsme de son mari dans "Visa pour 6000 vies", paru en Français en 2002.

En 1948, au bout de 6 ans dans cette île de rêve, Dalia fût autorisée à aller suivre un apprentissage à Iakoutsk, toujours en Sibérie, mais un brin plus civilisé tout de même.
Pranè, sa mère, gravement malade sait que ses jours sont comptés et désire voir sa terre natale avant de mourir. En février 1949, mère et fille retournent illégalement en Lituanie et sont obligées de se cacher.

C'est pendant cette période de clandestinité que la jeune dame de 22 ans a écrit son journal particulier, allant de sa prime enfance jusqu'aux années 1942-43, qu'elle a caché sous terre dans un weckpot dans le jardin de leur maison à Kaunas.

Suivant le décès de sa mère en mai 1950, le KGB arrêta Dalia Grinkeviciute à nouveau et la réexpédie en Sibérie pour manque de volonté de "coopération" avec l'occupant russe, qui s'y est installé durant un demi-siècle.

En 1954, Dalia fût libérée du Goulag et a commencé des études de médecine à Omsk qu'elle a finalisé à l'université de Kaunas, après son retour en 1957.
Elle est devenue médecin en 1960, à 33 ans et a travaillé 14 ans à l'hôpital provincial de Laukuva, à 250 kilomètres de la capitale.

Mais les problèmes de notre Dalia n'étaient pas finis pour autant. Comme elle soignait un peu trop les anciens déportés au goût du KGB, cet organisme humanitaire, s'est débrouillé pour qu'elle perde son poste en 1974.

Ne trouvant plus son journal enterré, elle s'est alors mise à le réécrire de mémoire, bien qu'en forme plus condensée et il a été distribué en samizdat.

Vivant chez une amie, elle est morte d'un cancer en 1987, à 60 ans et après que sa demande d'émigration vers la France ait été refusée.

En 1991, c-à-d 1 an après l'indépendance de la Lituanie et 4 ans après la mort de l'auteure, le manuscrit fût découvert par pure coïncidence et les 2 textes furent publiés en langue originale en 1997 sous le titre 'Des Lituaniens à la mer de Laptev'. Cette mer se trouve en bordière de l'océan Arctique.

Basé sur les 229 feuilles volantes, remplies au crayon et encre par Dalia, l'ouvrage présenté ici trace l'horreur de sa jeunesse volée et sa vie compromise pour des raisons politiques qui frisent l'absurdité à l'état pur.

Le style dépeint le climat de l'enfer en termes simples, qui n'a pas évidemment la qualité littéraire des "Rėcits de la Kolyma" de Varlam Chalamov, mais est d'une authenticité remarquable et émouvante.

Des historiens ont comparé ce témoignage à celui d'Anne Frank et le manuscrit se trouve actuellement au musée national de la Lituanie à Vilnius et est enseigné au cycle secondaire dans toutes les écoles du pays.
Commenter  J’apprécie          6326
Que dire de plus qui n'ai déjà été écrit sur ce récit effroyable? Comment un être humain peut-il survivre à ce que Dalia à vécu si ce n'est un mental d'acier? Staline est mort, ses atrocités sont révolues? Pas si sûr. Quand on lit dans la presse que Navalny a été transféré dans une prison dont le lieu n'a pas été révélé, on peut se poser des questions.
Ce récit en deux parties m'a interpellé en tant qu'historienne. Il y a matière à un exercice de critique historique dans la comparaison des deux textes en classe de terminale ou de rhétorique comme on dit chez nous. L'un est écrit en 1949, "à chaud" et celui de 1974 rédigé avec le recul des années. le premier est très précis, extrêmement poignant. le lecture à froid, ne pouvant qu'imaginer la vie terrible de Dalia et ses compagnons infortune. L'autre partie est plus synthétique, plus littéraire. Par contre, le lecteur retrouve toute l'émotion dans l'absurdité des reproches du Parti à ses qualités de médecin, une partir de l'histoire qui forcément ne faisait pas partie du premier récit.
C'est certain, Dalia a été une forte tête, ce qui lui a peut-être sauvé la vie, mais n'a pas empêché le Parti de la broyer, son sort étant réglé d'avance.
Commenter  J’apprécie          170
Note : 11/20

Je remercie Babélio, Masse Critique et Les Editions du Rocher qui m'ont permis de découvrir ce récit, où, j'ai un avis mitigé.
D'emblée, j'ai été surprise que les Editions du Rocher n'ont pas joint au livre un petit mot présentant l'éditeur comme la majorité des autres le font.

Concernant le livre et cette histoire que dire ... J'ai du mal a vous faire part de mes impressions générales. Bien sûr, c'est un témoignage difficile, le sujet de la déportation étant ce qu'il est ! Malgré la gravité du sujet, je l'ai lu avec désinvolture car c'est un journal en deux parties mais qui raconte la même histoire : la première partie est le journal écrit "à chaud" par l'auteur lors de la guerre 39-45 et la deuxième partie est le même journal écrit par l'auteur mais sous forme de manuscrit écrit à partir de 1974, qui est un concentré de ce qu'elle a pu vivre à Trofimovsk.
C'est donc une répétition de son histoire mais sur ses souvenirs.

Dalia G (ne me demandez pas d'écrire son nom de famille) est Lituanienne et fera partie des 15000 Lituaniens, qui sous l'ordre de Staline furent déportés dans des camps de travail par la Tchéka. Ils seront emmenés de force dans des wagons à bestiaux, puis par bateau sur l'Île de Trofimovsk au-delà du cercle polaire. Arrivés sur place ils devront construire eux-mêmes leur baraquement fait de planches. Très vite, plusieurs morts, puis la maladie du scorbut ou la tuberculose pour ceux ayant survécu au froid. Infestés de poux, la majorité mourut de diarrhées sanguinolentes, où les pauvres malheureux faisaient leurs besoins dans la neige qui était par la suite ramassée par mégarde, fondue et bu car là-bas pas d'eau potable.
L'auteur est très répétitive quand aux conditions sanitaires et c'en est très agaçant au fil des pages. Dalia est donc déportée avec sa maman et son frère sur cette île aux conditions climatiques catastrophiques. Une bataille s'engage alors pour survivre, ce que font les prisonniers de cette île. La vie s'organise au mieux avec une école, la pêche, le travail du salage des poissons ...
Dans la deuxième partie écrite à partir de 1974, c'est à dire qu'à partir de vieux souvenirs, Dalia revient sur sa situation sur l'île mais sous forme de manuscrit. On retrouve la même histoire racontée différemment (j'avoue franchement que je l'ai lu en diagonale), puis enfin la partie intéressante du livre sur les deux derniers chapitres : lorsqu'elle retourne dans son pays natale puis sa vie d'étudiante en médecine toujours épaulée par sa maman qui a survécu, elle aussi à l'enfer de Trofimovsk.

J'ai mis du temps à lire ces 300 pages ! D'abord parce que lire sur le sujet de la déportation ce n'est pas toujours de la pure détente et parce que ce récit m'a fatiguée ! J'ai trouvé pas mal de fouillis ou aujourd'hui encore je n'ai pas réussie à me mettre dans le contexte de vie sur cette île. Dalia va à l'école - qui a construit cette école ? Elle parle d'une épicerie et d'une boulangerie .. (??) Y avait-il d'autres habitants sur cette île ? Y avait-il des gardes ? On a l'impression que les déportés pouvaient aller et venir comme ils l'entendaient lorsqu'on lit son journal .. J'ai beaucoup de questions en suspend où je n'ai pas trouvé la réponse .. Je pousse un ouf de soulagement de l'avoir terminé et surtout d'avoir réussi à vous donner mon impression .. Allez !! J'ouvre un livre rigolo maintenant !!
Commenter  J’apprécie          70
"Prisonnière de l'ile glacée de Trofimovsk" de Dalia Grinkeviciuté (329P)
Ed. du Rocher
Bonjour les fous de lectures….
Voici l'histoire de Dalia qui, comme plus de 14000 lituaniens, fut déportée sur ordre de Staline sur une ile glacée au delà du cercle polaire.
Nous sommes en 1941, Dalia a 14 ans.
Elle devra affronter des conditions de vies inhumaines, le froid polaire et effectuer des travaux titanesques. Seules une extraordinaire volonté et une soif de vivre lui permettront de s'en sortir.
Le récit se découpe en deux parties.
La première partie est la retranscription des impressions de Dalia lors de sa déportation.
Souvenirs écrits en 1949.
Ce journal ayant été enterré lors de sa libération et non retrouvé dans un premier temps, Dalia, l'ayant cru perdu, a donc décidé d'écrire ses mémoires en 1974 ( début de la 2° partie).
Ceci est assez déroutant car nous lisons deux récits quasi identiques.
La deuxième partie se prolonge avec la narration de la suite de sa vie, son emprisonnement par le KGB pour avoir refuser d'être une moucharde ( elle ne sera libérée qu'à la mort de Staline), ses études de médecine et l'exercice de sa profession ainsi que de son combat pour que la vérité sur les déportations soit mise à jour.
Dalia meurt en 1987 à l'âge de 60 ans, usée par les épreuves de la vie
Même si l'histoire est très intéressante (peu d'écrit sur les conditions de déportation au delà du cercle polaire), le récit n'est pas toujours très clair ( surtout la 1° parie ) et je me suis un peu perdue dans la vie de Dalia et le nom de ses nombreux compagnons souvent imprononçable.
Beaucoup de questions restent sans réponses dans ce récit et on ne peut qu'imaginer ...
Même si ce livre n'est pas un coup de coeur, je suis contente de l'avoir lu ( assez péniblement ) pour son côté historique et instructif. On ne peut qu'y apprendre plein de choses sur la vie des camps et goulags, peu de récits étant publiés à ce jour.
A quand une version cinématographique de la vie de Dalia?
Le récit est illustré par les dessins d'un enfant de 6 ans lui-même prisonnier des camps.
Commenter  J’apprécie          70

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Dalia Grinkeviciute (1927-1987) fit partie de ces 14600 Lituaniens qui, dans la nuit du 14 juin 1941, sur ordre de Staline - "l'ami de tous les peuples" - furent arrachés brutalement à leur foyer par des tchékistes armés, et emmenés en wagons à bestiaux vers les régions les plus reculées d'URSS. Cette déportation massive de paysans, employés, professeurs et intellectuels - tous innocents - dura une semaine. Sans pitié pour les nouveau-nés, les les vieillards, les malades, cette déportation fut ressentie comme un choc brutal, tant par les déportés eux-mêmes que par les Lituaniens restés en Lituanie, semant chez ces derniers tourmente, angoisse et ressentiment contre l'occupant. Les déportés devaient se préparer en moins d'une heure pour ce voyage vers l'inconnu (...). Le plus cruel était que les agents chargés des arrestations ne disaient généralement pas aux malheureux quel destin les attendait.(...) Les derniers convois de Lituaniens vers l'Union soviétique partirent le 21 juin 1941, c'est-à-dire à la veille de l'entrée en guerre de l'Allemagne contre l'URSS.

Préface Vladas Terleckas (Député au conseil suprême de Lituanie et signataire de l'acte de rétablissement de l'indépendance datant du 11 mars 1990).
Commenter  J’apprécie          354
La baraque voisine est vide, sans fenêtre ni plafond - un endroit protégé tout en briques. Je saute par le trou de la fenêtre (...) Il y a de la neige jusqu'au dessus des genoux. Soudain, je trébuche sur quelque chose, je me penche pour voir : c'est une femme nue - une Finlandaise, semble-t-il - couverte de neige. Je sursaute en arrière et je retombe, je veux courir mais je suis figée d'effroi : partout des cadavres, des jambes nues, des poitrines, ici et là, des cheveux sortent de la neige. Ils sont congelés comme des morceaux de bois, dans toutes les positions, les bras et les jambes repliés ou écartés, comme ils étaient au moment de la mort. Je repars vers la fenêtre en trébuchant et je m'enfuis de cette morgue effrayante. Lente et gracieuse, la neige danse le menuet sur les ventres et les yeux grands ouverts de ces morts. Pourtant ce n'est encore que l'automne, tout juste le début de l'hiver. Qu'en sera-t-il plus tard? Combien d'entre nous survivront-ils?
Commenter  J’apprécie          344
Je sursaute en arrière et je retombe, je veux courir mais je suis figée d'effroi : partout des cadavres, des jambes nues, des poitrines ici et là, des cheveux sortent de la neige. Ils sont congelés comme des morceaux de bois, dans toutes les positions, les bras, les jambes repliés ou écartés, comme ils étaient au moment de la mort.
Commenter  J’apprécie          70
Comment est-il encore possible de travailler? Car tout le travail du médecin se compose d'épisodes semblables. Si tu es quelqu'un de précieux pour le Parti ou pour le KGB, alors ta faute professionnelle se transforme en action héroïque, mais si tu es indésirable pour le Parti, même ton travail le plus méritant devient objet de moqueries et tes résultats les meilleurs sont passés sous silence , quand bien même tu ressusciteraient une personne d'entre les morts. Seule existe la vérité du Parti et il n'y en a pas d'autre
Commenter  J’apprécie          30
Chaque jour est un combat épuisant contre la mort, contre les terribles griffes glaciales du nord où, à chaque pas, les glaciers et la neige nous crient "Meurs ! Meurs! Tu gèleras, tu périras et tu seras notre butin". Nous sommes devenus indifférents, plus rien ne nous émeut. Les cadavres, le typhus, le scorbut, tout nous est égal. On ne voit plus personne à Trofimovsk, mais chaque jour sur la colline le tas de cadavres, nus et gelés, augmente. A quand notre tour? Nous nous regardons les uns les autres. le plus affreux, c'est que l'on voit clairement qui sera le candidat pour la colline : il y a comme un petit feu qui brille dans ses yeux, des grands yeux qui restent seuls au milieu d'un visage ravagé.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : entre-deux-guerresVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (39) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..