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Critiques de Fiodor Dostoïevski (1684)
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Le Petit Héros

"Le Petit héros"est une nouvelle de Fiodor Dostoieveski . Sa parution date de 1857 . l''auteur l 'a écrite au cours de son emprisonnement pour complot .

le narrateur est un garçon de onze ans .Au mois de juillet ,il est envoyé chez un parent pour passer les vacances .Ce dernier est un bourgeois possédant un fort beau château où il y reçoit beaucoup de gens et de très belles femmes . le garçon est émerveillé par ce qu 'il voit surtout une jeune femme blonde dont il devient le souffre- douleur .Mais il y aussi Madame M***, une femme brune , belle . le garçon a remarqué sa tristesse due à son mari qui la délaisse .Le garçon attire le regard des invités en montant un poney récalcitrant . Il vient de gagner l 'estime des grands et surtout de la femme blonde . Il aura aussi la reconnaissance de la femme brune à qui il a rendu un très grand service . En retour et pour le remercier pour son galant geste , elle déposera un baiser sur ses lèvres qu 'il n 'oubliera jamais .

Au cours de la lecture , on appréciera la description de la

nature faite par l 'auteur : une nature belle et colorée !

Un très beau et bon livre . La conclusion , c 'est le garçon

qui va nous la donner , je le cite :"Tout à coup ma poitrine

s 'agita , et je sentis une douleur , comme si quelque arme

aiguë m 'eut transpercé de part en part , et des larmes, de

douces larmes jaillirent de mes yeux . Je me couvrais le visage de mes mains , et , tremblant comme un roseau je

m 'abandonnai librement au premier sentiment , à la première révélation de mon coeur . Mon enfance venait de finir ."

Bonne lecture !











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Crime et Châtiment

Très bon roman, policier, psychologique qui donne une idée de la vie en Russie au 19° siècle. D'un aspect abordable aux nombreuses traductions qui lui sont faite, il aborde le thème de la culpabilité et de la repentance, un sujet actuel. Lire les livres classiques est un acte nécessaire ! A lire ! A recommander !
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Les Démons (Les Possédés)

Quelles difficultés démoniaques m'ont posé Les Démons, alias Les Possédés, de Dostoievski ! Difficultés pratiques d'abord : il m'a fallu pas moins de 2 ans pour le lire, en revenant évidemment en arrière quand je le reprenais après de longues pauses. Puis pas loin de 3 mois pour écrire ma chronique, intimidée que j'étais par le maître Dostoiveski, également un peu paresseuse je l'avoue... le point d'orgue étant les 45 minutes que je viens de passer à chercher frénétiquement (et en vain) les notes prises pendant ma lecture !



Difficultés à suivre et à bien tout comprendre, ensuite. Car non seulement les personnages s'appellent tous pareil, ou presque, tels Piotr Schpountzovitch et Bidule Piotrovitch (le second étant naturellement le fils du premier), mais ils sont nombreux et se ressemblent beaucoup dans leur exaltation, leur agitation un peu stérile et leurs délires verbaux. Le livre mêle en outre des considérations politiques, la narration proprement dite, des morceaux de bravoure ironiques et des digressions philosophiques. Et il fonctionne souvent par allusions, ellipses ou énigmes. Inutile de dire que je m'y suis parfois perdue...



J'ai du m'accrocher, donc, mais ça en valait sans aucun doute la peine ! Je ne savais pas que Dostoiveski pouvait être si fin psychologue et si drôle, et je me suis régalée de sa verve, par exemple dans sa longue caricature de l'oisif exalté qui écrit 2 lettres par jour à son amie, de la pièce à côté... Ou encore dans sa description du bal avorté et de la réaction de la sotte et frivole comtesse...



Plus profondément, j'ai eu l'impression que le livre me mettait en contact avec "l'âme russe", pour utiliser les grands mots, un peu de la même façon que Middlemarch m'avait montré la vie dans une petite ville anglaise. Qu'ai-je retenu de "l'âme russe" selon Les Possédés? Qu'elle est bien différente de la nôtre : pas de retenue, en tout cas ici, mais de l'exaltation, des cris, des crises de nerfs, des pleurs, des sentiments exacerbés et exprimés...



Enfin, j'ai côtoyé des révolutionnaires russes : nihilistes, fouriéristes, idéalistes, actifs ou beaux parleurs. Si je n'ai, là non plus, pas bien saisi toutes les différences et les tendances, j'ai compris à quel point la Russie tsariste était à cette époque en déséquilibre, sur le fil, prête à basculer.



Challenge Pavés 25/xx, challenge XIXeme siècle 4/xx et challenge Variétés
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Le Joueur

Pour reprendre la célèbre distinction kantienne, tous les romans de Dostoïevski sont dénués de beauté puisqu’ils sont consacrés au sublime. C’est d’ailleurs particulièrement le cas dans ce roman, où se déploie dans une tension presque insoutenable la facticité humaine la plus médiocre.

En effet, les personnages sont ici réduis à de creux grains de poussières, vivotants dans l’impression trompeuse d’une appartenance propre en attendant que le hasard provoque leur mouvement : « Par moment, j’ai encore l’impression que je suis pris dans ce tourbillon, que l’orage va se déchaîner, me saisir au passage avec son aile et que, perdant l’équilibre et le sens de la mesure, je vais me mettre à tourner, tourner, tourner… » (p.179)

La passion règne en maître, elle emporte tout et décide tout, faisant et défaisant l’échelle hiérarchique sans aucune entrave. On y voit un général renvoyer son précepteur pour une peccadille et revenir le jour suivant le supplier de le sauver; des femmes mépriser et admirer un même homme selon l’efficacité avec laquelle il peut leur offrir quelque prestige reconnu; une vielle vivant en réclusion et qu’on aimerait voir morte devenir soudain la reine du bal sitôt qu’elle se présente, etc.. Tout ce tourbillon absurde où chacun s’entre dévore force le lecteur à vivre l’instabilité absolue de l’atmosphère passionnelle qui m’apparaît être le véritable sujet du roman.

Quant au jeu, l’exposé psychologique en vaut franchement le détour. L’état d’inconscience du joueur en action, frappé de plein fouet par la vitesse inouïe où se déroule l’enchaînement machinal du jeu est rendu de manière très frappante. Le cynisme du mécanisme qui se déploie dans les salles de jeu, comme le fait que le pire qui puisse arriver pour faire le joueur compulsif soit qu’il gagner une forte somme le premier coup, (dans la mesure, évidemment où notre classe sociale nous en fait sentir la valeur (p.37)) et que même les joueurs les plus aguerris savent à quel point il est presque « impossible de s’approcher de la table de jeu sans immédiatement subir la contagion de la superstition »(p.39) font sentir quelque chose comme un vertige devant ce gouffre. Quant à l’état du joueur compulsif, il se montre, dans l’extrait suivant, au cœur de l’horizon clair obscur d’un obsédé, dans un rare instant de semi-conscience: « Je vis dans une angoisse continuelle; je joue très peu à la fois et j’attends, je fais des calculs; je reste des journées entières près de la table de jeu…mais cependant il me semble que je me suis endurci, que je me suis embourbé dans la fange » (p.245). Sitôt qu’elle est prise par la passion, le jeu devient implacable et irrésistible, comme le fer et la poussière de l’existence, une aimant.

Toutes ces descriptions sentent le vécu et l’auteur, qui s’est sorti d’une vie de joueur, ne pouvait conclure autrement qu’en présentant la possibilité de s’en sortir. Aussi, pour arrêter le jeu, comme pour n’importe quelle autre passion digne de ce nom, Dostoïevski nous indique qu’il « suffirait, une seule fois, d’avoir du caractère et, en une heure, je peux changer toute ma destinée. L’essentiel, c’est le caractère » (p.255). Le caractère qui rendrait la vie aux creux grains de poussières, qui pourrait libérer de l’emprise des vents et marées que le hasard voudra bien apporter, tout est là. Mais cette possibilité n’y est qu’évoquée.

Reste donc à savoir comment le caractère peut devenir effectivement possible...mais est-ce, justement, à savoir?
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Le crocodile

Qualifié à l'occasion d'inachevé, ce texte marque d'une grande singularité l'oeuvre du maitre.

Généralement peu habitué aux mécanismes de l'humour absurde (on sait en général où fourrer son nez pour en trouver chez les Russes…), il s'en sert ici pour brocarder ce que son époque nommait « progressiste » ou « libéraux », friands de doctrines étrangères (plutôt inadaptées, à première vue, à l'organisation sociale en vigueur), assénées sans grande réflexion par ce qu'il considère comme d'oiseux gandins.



Jolie nouvelle, traduite ici par André Markowicz (qui va me pousser à relire pas mal de textes…), présentée facétieusement comme récit véridique, fait divers digne d'une gazette nourrie de rumeurs. Tout ceci confirmé par des recherches sur l'énigmatique épigraphe « Ohé Lambert ! (…) » :

Voici ce qu'en écrivait Nicolas-Jules-Henri Gourdon de Genouillac dans "Les refrains de la rue de 1830 à 1870", publié en 1879 :

« Un jour, au 15 août 1864, quelques farceurs s'interpellent dans la gare du chemin de fer de l'Ouest par ces mots : Ohé Lambert!

D'autres répondent ; on vit là une allusion, un hurrah poussé en l'honneur d'un prince hôte de la France ; peut-être un cri séditieux. On le répéta ; il partit comme une traînée de poudre, et pendant deux jours, sur le boulevard, dans les rues, en chemin de fer, sur les routes, sur la terre et sur l'onde, on n'entendit qu'un cri : Ohé Lambert!

Les théâtres s'en emparèrent, Félix Baumaine fit vite une chanson dont le refrain fut : Ohé Lambert! et dans les cafés-concerts, le public le cria.

Huit jours plus tard, c'était fini, évanoui, passé de mode. »



L'affaire est dans le sac.
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L'éternel mari

Lire Dostoïevski... un instant de bonheur !

Dans ce récit qui se passe à huis-clos entre Veltchaninov et PavelPavolvitch entre l'amant et le mari, nous assistons à l'étalage de ce triangle amoureux : Veltchaninov célibataire aux alentours de la quarantaine est un fieffé séducteur, un hypocondriaque qui prend soudain conscience de sa mauvaise conduite autrefois. Pavel Pavlovitch l'éternel mari, qui vient de perdre sa femme Natalia Vassiliévna l'objet de la discorde.

Lisa la fille de Pavel Pavlovitch constituera l'objet de chantage, l'objet souffrance sadique infligé par Pavel Pavlovitch à Veltchaninov

Dans ce récit Dostoïevski fait monter la tension non seulement entre les deux hommes mais aussi chez le lecteur qui, fouillant le texte cherche un éclairage.

La relation est ambiguë entre Pavel Pavlovitch et Veltchaninov, celui-ci ne semble pas vouloir se venger ou alors prépare-t-il une vengeance cruelle voire mortelle ? Il semble plutôt qu'il soit tiraillé entre la haine et l'amour car il avoue admirer Veltchaninov. Nous oscillons donc entre embrassades, pleurs, rires, humour grinçant et violences. Pavel Pavlovitch ne révèle jamais ses intentions et avec Veltchaninov nous sommes désorientés par « ce chaud-froid incessant».

L'analyse psychologique dans ce roman est d'une grande justesse. Pour peindre les sentiments, la misère et les bas-fonds de la nature humaine Dostoievski est surdoué. Et croyez moi le ton et l'ambiance n'est pas celui d'un vaudeville même si la situation peut semblait parfois grotesque. Cet affrontement est plutôt grave et lamentablement cynique.

Ce livre est profond et vigoureux, j'adore le génie de Dostoïevski !



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Le crocodile

Cet écrit est surprenant chez Dostoïevski dont l’œuvre explore plus souvent des thèmes comme « souffrance et rédemption ».

Ivan Matveïtch venu comme bien des curieux voir le crocodile exposé dans une galerie marchande de Petersburg est avalé par celui-ci sous les yeux hébétés de Elena Ivanovna, sa femme. Commence alors un récit fantastique, comique où la situation burlesque va nous ouvrir des horizons inattendus.



Cet évènement se déroule sous le règne d’Alexandre II dit « le libérateur » car il vient d’abolir le servage et entamer réformes importantes dans tous les domaines, la Russie se libère et devient plus moderne. Ce contexte est important et en Europe c’est le début de l’industrialisation le début du règne du profit.

Dostoïevski nous assène cette phrase « Cette propriété en commun, c’est le poison, la perte de la Russie ! »



Sémionne Semionitch, le seul qui « gardera les pieds sur terre », est le narrateur de ce récit il emprunte un ton journalistique pour narrer l’événement. Selon son habitude, Fiodor dialogue avec son lecteur et le prévient ironiquement : » « J’ai écrit ce premier chapitre du style qui convient au sujet de mon récit. Cependant, je suis décidé à employer par la suite un ton moins élevé, mais plus naturel et j’en préviens loyalement mon lecteur ».



Chaque personnage permet à Dostoïevski de monter ses critiques : des traits de cette société, du système politique, du libéralisme et capitalisme, mais aussi de laisser libre cours à son rejet de l’étranger, et pour cela il va ridiculiser ses personnages.



Matveïtch ce savant fat est dans le crocodile et ne veut pas en sortir : « Tu es comme en prison et la liberté n’est-elle pas le plus grand bien de l’homme ?

Que tu es bête ! Me répondit-il. Certes, les sauvages aiment l’indépendance, mais les vrais sages sont épris d’ordre, avant tout, car, sans ordre... »

Ivan Matveïtch entend profiter de sa situation pour, dit-il, changer la face du monde : « Quoique caché, je vais être fort en vue ; je vais jouer un rôle de tout premier plan. Je vais servir à l’instruction de cette foule oisive. Instruit moi même par l’expérience, j’offrirai un exemple de grandeur d’âme et de résignation au destin. Je vais être une sorte de chaire d’où les grandes paroles descendront sur l’humanité … C’est de ce crocodile que sortiront désormais la vérité et la lumière. »



Le montreur de crocodile, Karlchen, un allemand peu soucieux de la vie humaine va déployer « la cupidité et la plus sordide avarice » pour faire prospérer son affaire. L’imagination de Dostoïevski explore la bêtise humaine, il y a du Gogol ici, par exemple dans « les Âmes mortes » ou « le nez ».



Dostoïevski fait d’Elena Ivanovna une sotte, une coquette frivole qui n’aime plus son mari. Il lui fait dire « Oh ! Mon Dieu, que ces gens sont rapaces ! fit Elena Ivanovna en se mirant dans toutes les glaces du Passage où elle reconnut, non sans une visible satisfaction, que cette secousse n’avait fait que l’embellir » ou encore : « Ah ! Me voilà veuve, ou à peu près ! — Et elle eut un sourire enchanteur qui dénotait à quel point sa nouvelle situation lui paraissait intéressante. — Hem ! Je le plains tout de même beaucoup. Ainsi exprimait-elle cette angoisse si naturelle d’une jeune femme dont le mari vient de disparaître. »



Dostoïevski avec Timotheï Semionitc, l’ami loyal, critique aussi la bureaucratie, sa hiérachie et son manque d’initiative : « Avant tout, fit-il tout d’abord, remarquez que je ne suis pas votre chef, mais un subordonné … Puisque vous me demandez un conseil, étouffez cette affaire et n’agissez que de façon strictement privée ».

Voilà un récit bien enlevé que j’ai beaucoup aimé, le comique de situation invraisemblable en fait une critique déguisée et cinglante.

Je termine par cette citation de Doris Lussier : « Et quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux, c’est l’humour ».







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Les Frères Karamazov

Quel roman que Les frères Karamazov ! Autant la société russe que la psychologie des personnages y sont merveilleusement analysés !

Ils sont trois : Dmitri (décrit comme le "jouisseur soumis à ses pulsions" par Sigmund Freud dans la préface), Ivan (le "cynique sceptique") et Alexei. Chacun d'entre eux représente un côté de l'homme russe. Le père, Fiodor Pavlovitch, est quant à lui ivrogne, violent, jouisseur également. Je ne tenterai pas plus avant de décrire les personnages, je n'y parviendrai jamais parfaitement.

Dans la Russie du XIXème, entre affaires de femmes et affaires d'argent, Fiodor Pavlovitch est assassiné. Dmitri, son rival amoureux, en quête d'argent, est aussitôt accusé de parricide ; en effet, tout l'accuse. Mais tout n'est pas si simple...



J'ai mis deux mois et demi à venir à bout de ce roman. Si je reconnais sans souci le talent de Dostoïevski, je dois avouer avoir eu du mal à m'intéresser à l'intrigue avant l'assassinat de Fiodor Pavlovitch, qui survient à la page 500...

Les personnages de ce roman sont véritablement fascinants ! L'analyse de chacun de leur caractère est soigneusement menée tout au long du livre. Rien qu'en cela, ce roman est un chef d'oeuvre !

A lire !



Challenge ABC 2015/2016

Challenge Pavés 2015/2016
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La Logeuse

"La Logeuse"est une nouvelle de Fiodor Dostoieveski .Elle est courte et se lit aisément .Le récit débute par la sortie

d 'Ordynov de sa chambre qu 'il doit quitter et rechercher

une autre .L 'héros , Ordynov , a vécu durant trois ans dans sa chambre comme un reclus . Il a peu de contact avec le monde extérieur .Cette sortie à l 'extérieur lui fait découvrir de nouvelles sensations inconnues pour lui jus qu 'à ce jour .

Il finit par trouver une petite chambre chez un couple . Ce

dernier est formé par une belle et jeune femme , Catherine,et un homme très vieux .La vue de ce dernier est désagréable . Ordynov le trouve méprisant et méchant . Un couple mystérieux car on ignore le lien qui unit la jeune femme à ce vieux patibulaire .Le jeune homme ne reste pas insensible aux charmes de la jeune femme et c'est réciproque .Ordynov tombe malade .C 'est Catherine qui s 'occupe de lui . On sent que l 'héros est déstabilisé par cet environnement .Une femme troublante qui va à la

messe , un vieux antipathique et mystérieux .

Ordynov rencontre dans la rue et par hasard un ancien

camarade qui est de la police . Cet ami a t-il donné des

informations sur ce couple à Ordynov ?

Tout ces personnages finiront par se séparer .

Cette nouvelle se prête à une lecture à plusieurs

niveaux .

N 'ayant pas clairement saisi le sens de cette nouvelle et

l 'auteur ne nous aide guère à déchiffrer son message .

Les thèmes tels que la religion , la maladie nerveuse , les

hommes bons et les cyniques et les méchants ,Dieu etc ...Seront plus tard développés dans ses futurs romans tels que les"Possédés", "Crime et Châtiment" , "L Idiot" , "Les Frères

Kamazov", "Offensés et Humiliés" etc ...

Dostovieski est un des grands écrivains russes du XIX e

Siècle qui jamais ne nous laissent indifférents !







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Le Double

Une histoire de folie, de conflit intérieur qui dédouble le héros Goliadkine, petit fonctionnaire sans envergure : son double ne le quitte plus dans sa vie quotidienne à Saint-Petersbourg. Situation absurde, mais aussi cocasse, rien ne lui est épargné, l'entraînant dans une spirale paranoïaque qui le mènera à l'asile.

S'agit-il d'un sosie ou d'un fantôme imaginaire issu de son cerveau dérangé ?



La question, laissée à la libre interprétation du lecteur, peut être élargie, me semble-t-il à une préoccupation plus large, que Dostoïevski affectionne : Où se trouve la frontière entre Délire et Réalité ?

Ceci rappelle inévitablement Bachmatchkine, le fonctionnaire étriqué du Manteau de Gogol , Gogol et ses nouvelles fantastiques qui a influencé toute une génération d'auteurs russes, dont bien sûr Dostoïevski, comme en témoigne cette nouvelle.

L'irrationnel et l'incertain, la contradiction, l'impulsion jouent un rôle essentiel pour lui dans les réactions humaines, ce sont des thèmes récurrents dans nombre de ses œuvres. Cette nouvelle, œuvre de jeunesse, l'illustre déjà très bien me semble-t-il.



Un seul bémol de taille : l'écriture n'est pas toujours aussi limpide que ses grands romans ultérieurs que j'ai lus avec beaucoup plus de plaisir, en particulier le chef d'œuvre " Crime et Châtiment " ; mais surtout, le récit aurait pu , à mon humble avis, être raccourci. C'est la première fois que je ressens un peu d'ennui à la lecture d'une œuvre de cet immense écrivain. Désolée, Fedor !

Si on doit retenir une seule de ses œuvres, ce n'est certainement pas celle-ci, néanmoins, comme il le disait lui-même dans le " Journal d'un écrivain " des années plus tard : " l'idée en était assez lumineuse ".

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Les nuits blanches

Entre un jeune homme doté d'une bonne dose de naïveté, solitaire et par-dessus tout rêveur, qui s'invente mille histoires en déambulant dans les rues de Saint-Pétersbourg et une jeune fille de 17 ans, Nastenka, la rencontre et les trois nuits qui en découlent seront quelques peu enrichissantes.

Nastenka est rêveuse, elle aussi, mais elle est surtout en train de tirer des plans sur la comète pour échapper à sa triste vie entre sa Babouschka et la servante. Finaude et pragmatique, elle a compris que seul un homme pourrait la sortir de sa misérable condition.Pendant trois nuits, le jeune homme va s'ouvrir à elle, lui raconter sa vie, en tomber amoureux.

C'est une courte nouvelle où Dovstoïevski nous offre ses réflexions sur le rêve, la solitude, l'amour et la vie. Devons-nous nous contenter de nos rêves ? Suffisent-ils à remplir nos solitudes ? Trois nuits de bonheur sont-elles suffisantes dans une vie et dans ce cas, cela vaut-il la peine de les vivres et de se brûler les ailes avant de retrouver sa solitude ?

Lu dans le cadre du Challenge Solidaire 2019.
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L'honnête voleur

"L 'honnête voleur" est une nouvelle de Fiodor Dostoieveski Il s 'agit d 'un court et bref récit conté par un narrateur qui occupe avec , Agrefena , sa servante un petit logement . .Cette dernière arrive à convaincre le maître du logis à sous-louer le débarras .Le nouveau locataire,Eustache Ivanovitch est un ancien soldat .Il est tailleur . C' est un bon conteur fort apprécié par le narrateur . C 'est lui qui a raconté ce qui lui est arrivé lors qu 'il a secouru un vieillard .Ce dernier est resté chez son bienfaiteur et ne veut plus quitter le logis .

Eustache en homme sensible , bon et altruiste n 'arrive pas à le renvoyer ou le mettre à la porte pour ne pas le blesser dans son amour'propre .Le vieillard est un vaurien toujours aviné . Eustatache essaie de temps à autre de le secouer pour lui dire de trouver un emploi ou autre pour sortir de son misérable état .Je m 'arrête là pour ne pas spoiler la récit .

Une nouvelle bien émouvante . On est bien bien touché par la sympathie et l 'altruisme de Eustache et d' Agrefena

Dans cette nouvelle , on relève combien Dostoieveski est

proche des gens et décrit bien leur bonté malgré leurs

problèmes personnels.

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Les nuits blanches

"Nuits blanches"est une nouvelle de Fiodor Dostoieveski .

Il s 'agit d 'une histoire d 'amour qui se lit avec beaucoup de

plaisir .Le principal protagoniste est un jeune homme de

vingt-six ans .Il habite Saint-Pétersbourg depuis huit ans .Il

n 'a ni amis ni camarades .Le soir , il aime vadrouiller dans

les rues de la ville .Il aime regarder les maisons et dévisager

les passants .Au cours d 'une de ses promenades , il vient

au secours d 'une jeune femme , Nastenka qui allait être

embêter par un énergumène .Ils font connaissance .Ils se

racontent leurs histoires du coeur. Elle attend depuis une année l 'amant qui lui a promis le mariage .Elle attend ...Le jeune homme qui l 'a sauvé est épris d 'elle lui aussi .Il veut fonder un foyer avec elle .Mais malheureusement tout va se passer autrement .

A la fin , Nastenka retrouvera son amant et va se marier

avec lui .Le principal protagoniste va retourner a sa solitude

Une belle histoire d 'amour mais un peu triste et

mélancolique .
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Les pauvres gens

"Les Pauvres Gens" est le premier roman de Dostoieveski . Il fut publié en 1844 .Il s 'agit d 'un roman épistolier .Les principaux protagonistes sont :

-Le vieux fonctionnaire ,Alexeievitch Diévouchkine .

-La jeune fille , Varvara Alexeievna Dobrossiélova .Cette dernière est une parente éloignée du vieux fonctionnaire .

A la publication de ce roman , ce dernier connut un grand succès et Dostoieveski fut salué comme un grand écrivain sur les traces de son devancier ,l' illustre Nicolas Gogol . Lors de la parution du livre le critique littéraire Biélinsky le saluait ainsi :"Honneur et gloire au jeune poète dont la muse aime les locataires des mansardes et des caves ,et dit d 'eux aux habitants des palais dorés ,ceux sont aussi des hommes,ceux sont vos frères ! "

Avec ce roman ,Dostoieveski venait de s 'affirmer comme un maître ,il s 'était soudain révélé , sinon dans toute la plénitude de sa puissante personnalité ,du moins avec ce qui devait en rester toujours le trait le plus significatif : son ardente et contagieuse sympathie pour les obscurs vaincus de la vie , ceux que lui-même a appelés plus tard les "humiliés" et les "offensés". Sur ce dernier point Dostoieveski nous rappelle un autre grand romancier français qui a été toujours du côté du peuple ,il s 'agit de Victor Hugo .

Ce roman est un classique de la littérature russe du 19 e

Siècle .



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Crime et Châtiment

A l'image de La Montagne magique de Thomas Mann ou encore de Middlemarch de George Eliot, Crime et Châtiment fait partie de ces livres qui, de façon irrationnelle, me font peur tout en m'attirant.



J'ai pourtant fini par tourner la première de couverture... et me suis fait irrémédiablement happée dans les méandres ténébreux de la psyché de Raskolnikov. Dostoïevski pousse très loin l'étude introspective de son personnage, amené à assassiner une vieille femme acariâtre, âpre usurière et mauvaise comme une teigne. Néanmoins un être humain à qui il a ôté la vie. Certes, des meurtres, il en arrive fréquemment à Pétersbourg comme ailleurs. Pourtant, avec Raskolnikov, on aborde une personnalité de criminel différente. Si le vol représente un des buts de l'ancien étudiant desargenté, sa véritable motivation est très loin au-dessus de ce matérialisme somme toute vil et "banal".



Dostoïevski associe à son héros toute une galerie de personnages dont les interventions vont influer avec plus ou moins de force sur un Raskolnikov en proie à un état de paroxysme nerveux après son acte. Cette situation l'emporte même aux frontières de la folie, ce que constatent et craignent ses proches, à commencer par l'indéfectible Razoumikhine, autre étudiant pauvre mais d'un tout autre tempérament. La mise en contraste de ces deux jeunes hommes forme d'ailleurs une part importante du roman où l'un choisit le labeur quand Raskolnikov s'enfonce à sa sortie de l'université dans une oisiveté noire et morbide.



Outre l'intrigue principale, l'auteur mêle avec maestria les destinées et récits d'autres protagonistes, offrant ampleur et profondeur à un roman qu'on ne peut considérer que comme magistral. Il s'en dégage certes une certaine noirceur, mais quel force dans chaque page du volume! Le tout dans une écriture fluide, très abordable et qui rend l'expressivité des dialogues et des situations exposées particulièrement vraisemblable et marquante.



Je suis heureuse d'avoir surmonté ma timidité face à Dostoïevski; il eut été fort regrettable de passer à côté d'un tel chef-d'oeuvre de la littérature russe et mondiale.

Il me reste encore pas mal de titres qui m'effraient, mais l'envie de partir à leur découverte se fait définitivement plus forte.
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Le Joueur

Oserais-je l'avouer, il m'aura fallu 38 ans avant de lire mon premier Dostoïevski. Pas très courageuse, l'ampleur de son oeuvre m'a toujours effrayée. Et puis là, au (jeu de) hasard d'une brocante, j'ai parié quelques centimes sur ce « Joueur ». Sait-on jamais, me disais-je, il ne suffit parfois que d'une faible mise pour décrocher la timbale. Mystère (oui je sais, il faudrait dire « science ») des probabilités. Eh bien non, pas de « bingo » en l'occurrence, ce n'est pas grâce à ce court roman que je vais devenir « Dosto-aholic ». Pourtant en général j'apprécie les analyses psychologiques des personnages, mais cette fois je les ai trouvés excessifs, pour ne pas dire grotesques, et par conséquent pas attachants pour un sou. Et j'ai beaucoup de mal à comprendre comment une addiction peut dépouiller un être humain de tout libre-arbitre. Oui je sais, je suis trop raisonnable.

Toujours est-il que le récit se déroule à Roulettenbourg, ville d'eaux prussienne courue par la haute société de la vieille Europe. S'y trouvent un général russe et sa suite, parmi laquelle Alexis, précepteur des jeunes enfants de la famille, et narrateur de l'histoire. Le général, fauché comme les blés, tente de se refaire au casino, quand tout à coup surgit l'espoir de l'héritage d'une grand-mère richissime et agonisante. Supputation de pactole qui fait voleter les prétendants autour de Pauline, fille aînée du général, et de vulgaires « coureuses de dot » autour de celui-ci, veuf pour le plus grand bonheur potentiel de celles-là. Imaginez donc le désastre quand la grand-mère arrive, bien vivante, à Roulettenbourg, et se prend elle-même au jeu de la roulette. Voilà l'héritage en bien mauvaise posture. Pour ne rien arranger, Alexis, qui vit un compliqué « je-t'aime-moi-non-plus », épuisant et difficilement compréhensible pour le lecteur, avec Pauline, se voit chargé de surveiller, voire conseiller la grand-mère au casino, mais est à son tour atteint de la frénésie des tables de jeu.



Dostoïevski emmène tout ce petit monde (déjà sur la pente de la décadence) à sa perte, égratignant méchamment les seconds rôles français au passage. Il décrit les affres de l'addiction au jeu et à l'amour, qui embourbent les personnages dans des relations malsaines dès lors qu'inégales et/ou tissées par l'appât du gain.

Il paraît qu'Alexis serait le double littéraire de Dostoïevski, qui aurait largement puisé dans son passé de joueur invétéré pour écrire ce roman. Il paraît aussi que « Le joueur » aurait servi à son auteur à exorciser son démon du jeu. A en lire la préface de Michel Butor (édition du Livre de Poche de 1936), cela n'aura pas suffi. Mais cela n'aura pas empêché Dostoïevski d'écrire par la suite ses romans les plus célèbres...
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Crime et Châtiment

Dostoïevski, c’est l’auteur dont je connais le nom depuis ma jeunesse et dont je me suis toujours promis de lire quelques une de ses œuvres sans que je le fasse…

Dostoïevski, c’est l’auteur qui a créé Raskolnikov, un nom que je connais depuis ma jeunesse et que j’associais à des représentations fort personnelles….

Et voilà, enfin, après plusieurs décennies passées à me jurer que j’allais me lancer dans la découverte de cet auteur, voilà, c’est fait….

Il a fallu le challenge BBC de Gwen et une lecture commune pour que ce projet fort ancien aboutisse enfin !

Et oui, je n’en reviens pas moi-même ! C’est fait ! J’ai lu Crime et Châtiment !

Je reconnais que je n’ai pas été déçue du voyage….la lecture a été à la hauteur de mes attentes et de mes espérances….

La plongée dans la psychologie de Raskolnikov a été un grand moment, il faut le dire…. L’auteur a su nous emmener très loin dans ce domaine sans que cela devienne étouffant ou contraignant. Suivre le personnages principal dans ses émotions, ses hésitations, sa culpabilité, ses questionnements est un moment littéraire vraiment fort. Ici, impossible de faire une lecture superficielle…

J’avoue qu’à ma grande surprise, je me suis prise de sympathie pour Raskolnikov, même si à la base, il n’avait rien pour me plaire… Evidemment, la faute à l’auteur qui nous emmène très loin dans s psyché…

En conclusion, je ressors enchantée de cette lecture, et promis, je n’attendrais plus aussi longtemps avant de lire une autre œuvre de Dostoïevski.





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Crime et Châtiment

Raskolnikov, un jeune étudiant pauvre s’octroie « le droit de tuer » une vieille usurière malfaisante car il juge que le monde serait meilleur sans elle.



Consciente qu’aucun commun des mortels n’a le droit de juger si quelqu’un doit mourir, j’ai malgré tout pris parti pour ce jeune étudiant, non pas que je défende son horrible crime (tout crime n’est pas défendable mais tout homme a le droit d’être défendu) mais j’ai eu envie de protéger celui qui l’a commis.

Raskolnikov n’a pas tué pour voler mais a tué pour lui, en accomplissant son crime il pensait aider l’humanité, obtenir le respect des hommes et ainsi être proclamé au même rang des grands hommes qui ont marqué l’histoire. « Oui je voulais devenir un Napoléon, voila pourquoi j’ai tué ». Il s’aperçoit bien vite qu’il n’a rien de différent des autres hommes et que son meurtre n’a pas changé le cours des événements...



« Ai-je vraiment tué la vieille ? C’est moi que j’ai assassiné, moi et pas elle, moi-même, et je me suis perdu à jamais... Quant à la vieille, c’est le diable qui l’a tuée et pas moi... »

À ces mots, nous sentons la souffrance que lui procure son crime, Raskolnikov assume mal son geste, il perd tout sens des réalités, il erre dans des pensées d’une profonde noirceur et sombre dans la paranoïa.

Raskolnikov n’éprouve aucun remord ni culpabilité d’avoir assassiné l’usurière, mais il n’arrive pas à vivre avec ainsi pour soulager sa conscience il se confesse à Sonia une jeune prostituée très pieuse. Le jeune homme essaie de se justifier auprès de la jeune fille mais cette dernière ne comprend pas les motivations de son meurtre et y décèle trop d’incohérence, elle pense qu’il est fou. Malgré tout elle l’incite à racheter son crime et se repentir, elle l’encourage à se dénoncer à la police...



Dostoïevski nous livre une analyse psychologique puissante sur l’avant, le pendant, l’après crime de Raskolnikov. Il y a tellement de choses à dire sur ce chef d’œuvre surtout sur les nombreux personnages de ce roman, l’auteur décortique leur âme dans une atmosphère pesante. Il aborde des thèmes forts comme la religion, la responsabilité de nos actes, la rédemption, mais témoigne également de la souffrance d’un peuple opprimé en nous plongeant dans les bas-fonds misérables des quartiers de St Pétersbourg du XIXè où prédominent l’alcoolisme, la pauvreté, la famine, la prostitution, la maladie, un récit d’une authenticité bouleversante.

Un livre majeur magistralement bien écrit, il y a des passages d’une telle beauté qu’à sa lecture on ressent des frissons.

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Les frères Karamazov, tome 2

Avant d'aborder la critique intrinsèque, je précise que c'est un ouvrage que j'ai lu par l'intermédiaire des éditions Babel, et que la traduction qui y est proposée - une œuvre d'André Markowicz - serait plus proche du style originel de son auteur que les traductions françaises dudit auteur habituellement proposées, ne lisant pas le russe, je ne saurai confirmer on infirmer l'information, mais, lisant le français, je saurai vous conseiller cette traduction, car elle demande certes d'être apprivoisée, surtout après l'avoir lu dans ses transpositions plus "classiques", mais une fois ceci fait, l'on ne regrette pas l'effort accompli. L'expression y est plus directe, moins raffinée, et c'est une donnée qui joue dans un style et dans une capacité à s'imprégner de l’œuvre, selon ce qu'on en attend.





A l'heure de chroniquer un tel livre, mes doigts tremblent face au clavier. Comment leur simple mouvement, dicté par mon intellect, pourrait correctement rendre compte de l'impression que cet ouvrage m'a procuré ? C'est là je pense quelque chose d'impossible.

Je ne chercherai pas, dans cette critique, à vous résumer la narration, il s'agit là je pense de quelque chose qui a déjà été fait et ne nécessite pas d'approfondissement dans la mesure où celui-ci ne saurait qu'être une bille en plus dans un sac qui en est déjà rempli, la pauvre ne pourra que rouler en dehors et tomber dans l'oubli. Je vais donc me contenter de vous livrer les sentiments qui étaient les miens à l'achèvement de cette lecture, et, par extension, les sentiments qui sont les miens lorsque j'évoque Dostoïevski.







Après Crime et châtiment et Les démons, Les frères Karamazov était le troisième "gros ouvrage" de Dostoïesvki que j'abordais - j'entends par cette appellation une œuvre relativement longue et considérée majoritairement comme un chef-d’œuvre. Ayant adoré ses deux gros livres précédents qui sont passés dans mes mains, je savais, en entamant celui-ci, que je m'exposais à une claque, qu'après celles qu'il m'avait déjà infligées, je "tendais l'autre joue", mais je ne croyais pas si bien dire...





"En vérité, en vérité, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruits." Évangile selon saint Jean, XII, 24.

Voilà ce qui constitue la première page de l'ouvrage, et voilà l'optique par laquelle il s'agit de l'aborder pour l'apprécier le plus possible, car, à la lumière de cette maxime, chacun des évènements principaux qui composent l’œuvre s'éclaire et se justifie. Chaque mort fera surgir en tous les protagonistes concernés le meilleur de leur être s'ils sont bons, le pire s'ils sont mauvais - pardonnez ces considérations très manichéennes, mais je n'ai pas trouvé expression plus précise.

D'abord, la mise en contexte de l'histoire, comme toujours dans ce genre d'ouvrage, elle fait dans la longueur, mais c'en est une que je n'ai pas ressentie comme telle, même si l'on a bien l'impression que la trame n'est pas encore réellement lancée, l'ennui n'est pas présent. C'est une précision que j'estime importante parce que cette "introduction" en quelque sorte est bien souvent la raison de l'abandon de la lecture pour certains, bien que je n'en ai jamais fait les frais. Et puis l'histoire se lance, on en avait les préludes, on ressentait le talent, mais c'est là que sa révélation s'amplifie. Dostoïevski nous tient en haleine sans arrêt, je n'aime pas beaucoup l'appellation de "roman policier" que je considère péjorative - peut-être à tort - et limitée aux ouvrages disposés très intelligemment dans les presses de gare, pour qu'ils partent le plus vite possible. Mais force m'est de constater que s'ils ont pour caractéristique de nous pousser à connaître la suite le plus rapidement possible, Les frères Karamazov peut être - modérément - considéré ainsi. Cela étant, qu'est-ce que la trame narrative, face au génie psychologique de Dostoïevski ? Bien peu de chose à mon sens.

En effet, chacun de ces personnages prend vie sous nos yeux, chacun est tout aussi réaliste que le premier quidam que vous croiserez dans la rue, chacun a ses contradictions, chacun a sa vision de l'existence, chacun possède son idiosyncrasie propre - je me permets d'emprunter ce terme à Nietzsche, bien qu'il soit maintenant universel, puisque cela me permet de préciser que ce dernier a déclaré que s'il n'a jamais appris quoi que ce soit de qui que ce soit en psychologie, c'est à Dostoïevski qu'il le devait. Oui, cet auteur est certainement LE maître de la psychologie romanesque, c'est proprement hallucinant de constater l'incroyable réalité de ces personnages. Après les miettes que constituent la trame narrative face à la psychologie, je n'oserai parler des miettes que constitue la psychologie face à la philosophie, mais il me semble que, si ladite psychologie est si présente, c'est à des fins philosophiques, et ces fins sont présentes avant la fin de l'ouvrage - vous excuserez la boutade !

Beaucoup de dialogues, philosophiques donc - est-il besoin de préciser que l'incroyable dimension psychologique les matérialise et les transcende, les faisant quitter le terrain du roman pour une fausse réalité, d'une façon phénoménale ? -, et face à toutes ces considérations existentielles, il devient ardu voir impossible de déceler quelles sont celles de celui qui les met dans la bouche de ses personnages. Toujours de la même manière, tous sont si réels qu’aucun ne peut être discrédité, nous n'avons pas à faire à un Platon qui met en scène des oppositions dialectiques en défendant son point de vue par l'intermédiaire d'un redoutable rhétoricien face à un adversaire vaincu d'avance, tous ont de bonnes raisons de défendre ce en quoi ils croient, et aucun ne semble réellement avoir tort.







Chemin faisant, la fin approche, et je constate que ce livre m'a procuré des émotions comme aucun autre ne m'en a procuré, la lecture est pour moi une passion depuis quelques années maintenant, mais jamais encore je n'avais autant ressenti ce qu'avait à m'offrir cette dernière sur le plan des émotions. Je ne sais plus quoi rajouter et il y aurait encore tant à rajouter, Dostoïevski est pour moi plus que jamais l'un des plus grands écrivains de tous les temps - j'aimerais dire le plus grand, mais dans mon euphorie post-lecture, réfréner cette envie me semble nécessaire -, que dire d'autre sinon qu'il faut le lire pour avoir ne serait-ce qu'une petite idée du génie qui fait l'homme ? Le lire en ayant bien en tête la dimension psychologique qu'il donne à ses romans, afin de l'apprécier pleinement. Le lire en ayant bien en tête que si beaucoup d'auteurs possèdent une "œuvre principale", Dostoïevski, lui, n'en a pas, non point parce qu'il n'a jamais accouché de chef-d’œuvre, mais parce que chacune de ses créations en est un. Le lire en ayant bien en tête que c'est un monument que nous avons entre les mains, pas un monument délaissé et inintéressant, non, un monument qui, après être passé dans la matérialité de notre corps, s'infusera dans la complexité de notre esprit, et qu'il n'en ressortira probablement jamais, parce qu'il est impensable d'extirper un éléphant d'une souris.

Le lire, tout simplement.
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Les Frères Karamazov

De ce roman il faut avoir lu au moins le chapitre « Le Grand Inquisiteur » (p. 345 à 368 du folio N° 2655).



Capables sur bien de points de commander à la nature, sommes-nous capables avec la même efficacité de nous commander à nous-mêmes, de savoir exactement ce que nous devons vouloir, de créer nos propres valeurs ? Nous est-il réellement permis de forger notre existence, notre bonheur, et de traduire le problème de la liberté en termes de vécu immédiat ? Toutes les interrogations de Ivan semblent se ramener à une seule question : que peut l’homme ? Que lui est-il permis ? Ivan est de ceux qui se demandent comment mener sa vie afin qu’elle ne soit pas un échec.

L’homme renonce facilement à la liberté au nom de sa tranquillité, il en supporte difficilement le fardeau excessif et il est prêt à l'abandonner à des épaules plus robustes. La négation de la liberté de l’esprit est précisément l’esprit de l’Antéchrist, et l’esprit de la liberté du Christ est dirigé contre toute tyrannie (monarchiste, aristocratique ou démocratique, socialiste ou anarchiste).



Par l’intermédiaire d’Ivan, Dostoïevski pose la question : « qu’arrive-t-il lorsqu’on est persuadé que la vie n’est plus viable ? » C’est le sens du rendez-vous dans dix ans (p. 367) qu’il donne à son frère. Va-t-il se suicider ? (briser sa coupe). La réponse ne sera peut-être donnée que lorsque le diable, qui semble incarner son manque de foi, vient lui rendre visite dans la quatrième partie du roman, au livre XI (cf. p. 791). Toutefois, le roman est un livre inachevé et nous ignorons ainsi s’il trouve une réponse, des réponses ou bien s’il devient fou.



À noter enfin que cette édition folio contient également un intéressante préface de Sigmund Freud : « Dostoïevski et le parricide ».



Je vous souhaite d’avoir le courage de vous atteler à cette lecture de longue haleine.
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