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Critiques de J.M.G. Le Clézio (1107)
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Le Chercheur d'or

Un très beau roman d'aventure qui nous fait voyager et rêver. J.-M. G. Le Clézio nous emmènent de l'Ile Maurice jusqu'aux champs de batailles de la Somme et des Flandres. Une belle écriture. Un très bon livre.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Le Procès-verbal

« Le procès-verbal », un livre, le premier de J.M.G Le Clézio, écrit par bribes dans le fond d’un café, de l’aveu même de son auteur.

Un livre écrit pour une grande part avant les accords d’Evian qui mettront fin à la guerre d’Algérie… Algérie, Camus, Meursault, l’étranger le soleil la révolte…

Révolte de la jeune génération qui peut se retrouver sous les drapeaux avec un billet pour Alger… absurde…

Absurde… Camus Adam Pollo



Un « roman jeu », un « roman puzzle » tel que revendiqué par Le Clézio dans sa préface, et si l’on en croit Claude Cavallero, grand spécialiste de l’auteur, un roman teinté de « nouveau roman »… A voir…

Je ne supporte pas le nouveau roman, et n’ai aucun souvenir d’une difficulté particulière à lire ce roman, certes parfois décousu, entaché de longueurs, mais tellement rafraichissant … troublant … dérangeant, qui sait … peut être même tout ça à la fois!

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Le Chercheur d'or

"Du plus loin que je me souvienne, j'ai entendu la mer". Quand un livre commence par cette phrase, il n'y a plus aucun qualificatif valable pour le décrire. On ne peut plus que s'y plonger, s'y enfouir, s'en imprégner, se prendre à sa magie pour toujours.
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Le Procès-verbal

Après qu’il eût obtenu le Nobel de littérature en 2008 je ne pouvais rester dans l’ignorance et donc devais me lancer dans la lecture de l’œuvre de J.M.G. Le Clézio. Ayant l’esprit plutôt ordonné, j’ai choisi son premier roman, celui qui le consacra dans le monde littéraire, celui qui reçut le prix Renaudot en 1963, "Le procès-verbal" . Pas étonnant qu’il ait attiré l’attention des "professionnels" de l’époque tant ce roman fait preuve d’originalité dans sa prose et dans sa construction. Mais tout aussi émouvant est le récit d’Adam Pollo, grand solitaire vagabond, personnage étrange évoquant quelque peu Antoine, le personnage d’un autre premier roman, celui de Jean-Paul Sartre, "La Nausée". Aucune indication précise sur le temps et l’espace, tout juste savons nous que l’action se déroule à la fin de l’été dans une ville bordant la Méditerranée (Nice ?). A la manière d’Antonin Artaud, Adam Pollo se donne le temps d’observer le monde afin d’y vivre en toute conscience, comme seuls peuvent le faire les gens dit dérangés ou asociaux, eux qui, par leur clairvoyance, ne peuvent se satisfaire du raisonnable.
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Voyages de l'autre côté

Vous avez déjà eu la sensation de vous fondre dans ce qui vous entoure, la mer, un arbre, un rocher, un oiseau, un meuble, une voiture? Vous possédez ce don de percevoir la nature des choses qui vous impressionnent? Voici l'occasion de prolonger ces perceptions par l'expérience de ce livre.

Ce ne sont pas des voyages ordinaires. Nous voici d'abord à l'origine, quand tout était en germe, quand les forces cherchaient à prendre forme, quand les vies n'étaient pas déterminées.

Ensuite, nous suivons une jeune femme, Naja Naja, et sa bande d'amis. Naja Naja a des dons. Est-elle bien une jeune femme d'ailleurs? N'est-elle pas un être d'une autre dimension? En tout cas elle a des capacités extraordinaires. Elle peut voyager dans la lumière, elle peut se rendre invisible dans la ville, parcourir la mer jusqu'au coucher du soleil. À sa suite, on peut voyager dans les arbres, non pas sauter de branche en branche, mais s'incorporer à l'arbre. On peut aussi visiter l'intérieur du feu, ou devenir une chauve-souris, et bien d'autres choses encore.

Et à la fin l'origine est revisitée.

Si l'on s'immerge dans le texte de Le Clézio, on s'abandonne à une expérience unique, presque hypnotique, de traversée des éléments et du monde moderne. le livre a été écrit au début des années 1970. Les éléments très concrets prennent soudain une dimension cosmique. le récit a des accents prophétiques. Alors évidemment ce n'est pas un roman d'aventure, et pourtant c'est bien une aventure.

J'ai mis du temps à lire ce livre. Je l'ai pris et reposé de nombreuses fois cet été. Et à chaque fois, j'avais l'impression de me replonger dans un fleuve familier. Si vous pensez être attiré par ce genre d'expérience, laissez-vous porter au fil de l'eau, de l'asphalte, du feu, du vent, du temps.
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L'Africain

Court mais intense moment de lecture . Le Clezio revient sur son enfance africaine , lorsqu'il a rejoint avec sa mère et son frère son père , médecin dans l'est du Nigeria et l'ouest du Cameroun.

Un dicton africain dit que l'on est né là où l'on a été conçu que cette trace perdure en nous.

Ce livre est tout d'abord celui consacrer à son père : Sa personnalité , l'évolution de son caractère, son amour de l'Afrique , sa rigueur, sa dureté.

C'est un livre sur les rapports familiaux et l'éducation.

C'est surtout un énorme cri de liberté: La liberté du médecin et de sa jeune épouse dans les contrées reculées africaines, loin du colonialisme ( on est entre deux guerres) où la magnifique écriture de l'auteur fait suinter la beauté du moment, le bonheur dans la simplicité , la vie rude mais belle, simple des africains.

La liberté , le petit le Clezio l'a côtoyée, au coté des fourmis et des termites , au milieu des autochtones alors que son père était d'une rigueur absolue, dans les courses vers l'horizon infini du Nigéria. Il la relate ici, visiblement ému et évoque la trace indélébile que l'Afrique a laissé sur lui. Il a eu la chance d'être loin du colonialisme , entouré par des villageois qui étaient son quotidien.

C'est un magnifique livre, court, trop?, intense, un cri de liberté, une tentative de compréhension d'un père trop dur .

Une très belle lecture.



Je finirai par cette magnifique citation , extraite du livre, qui me suivra longtemps:



Non, aucune Vierge à l'Enfant ne pourra égaler

Le tableau de la tendresse d'une mère

Envers ce fils qu'elle devra bientôt oublier.





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Désert

Lu il y a longtemps, mais je me souviens parfaitement des premières pages qui ouvrent le roman comme on commencerait un film: la brume provoquée par le sable du Sahara et, petit-à-petit, des silhouettes qui apparaissent, comme dans un mirage, ondulant dans la chaleur, des silhouettes qui s'approchent, hommes d'abord, puis chameaux, femmes, enfants, le front brûlé par la chaleur, les yeux d'un noir de lac, et le bleu indigo se reflétant sur la peau.

Ils marchent, lentement, éternellement, en file, s'éloignent, disparaissent.

C'est finalement le passage que j'aurai retenu de ce roman et qui, rien que pour lui, vaut le coup d'être lu.

La suite est belle, touchante, une jeune maghrébine travaille dans un hôtel en France, essaie de d'adapter et repense à son peuple.

La femme de Le Clézio vient d'une tribu touareg, cela expliquerait-il ce roman?

A lire: les Gens des Nuages, où il essaie de retracer le parcours de la famille de sa femme.



enfin, devrais-je le dire, mes souvenirs de ce roman se confondent avec ceux de la chanson Saïd et Mohamed, sorti à peu près à la même époque je crois...

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Lullaby

Saviez-vous que lullaby signifie berceuse en anglais?

Si vous aimez déambuler sans but, pour le plaisir, si l'art de ne rien faire ne signifie pas pour vous perdre son temps, si vous êtes capable de rester immobile des heures devant un paysage sans vous impatienter, alors vous pourrez comprendre ce livre.

Fille aux parents absents, dont le lycée semble le seul environnement, Lullaby décide de se décadrer quelque temps. Elle se transforme en une sorte de coquille creuse qui se remplit de sensations. La plage est une sorte d'île déserte et enchantée (champs lexicaux de la piraterie et de la magie) où ne passent que de rares visiteurs: l'un amical (le garçon à lunettes), l'autre inquiétant (l'homme ) sorte de résurgence des contrebandiers...

Le début de l'escapade est insouciant: elle écrit des lettres à son père, se baigne, découvre la maison mystérieuse, se souvient. Une seconde partie nous conte les habitudes qu'elle prend, l'épanouissement des sensations qu'elle éprouve, seule sur la plage, livrée aux éléments. Mais l'irruption dans cet univers d'un jeune garçon, puis d'un inconnu qui lui fait peur, rappelle l'existence du monde extérieur. Lorsqu'elle revient, tout lui paraît incohérent, le lycée froid, les adultes hostiles; seul M Filippi, un professeur, peut-être capable de se souvenir de sa propre jeunesse, semble comprendre...

Ecrit en 1978 ( Lullaby porte un blouson marron, un pull de laine verte et un pantalon de velours brun...), ce livre fait très libération des perceptions, mais sans drogue, et nous emmène dans une parenthèse sans obligations (mais pas sans repères) paisible et féerique (la berceuse d'Ariel).

Les dessins de Georges Lemoine, fins, épurés et aériens, correspondent merveilleusement bien à l'ambiance du texte.

Un très beau livre, dans lequel on peut sentir la chaleur du soleil, entendre le vent, goûter le sel des embruns... et savourer un instant de solitude choisie.
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Le Procès-verbal

Un vocabulaire riche assurément, une syntaxe qui laisse parfois à désirer même si l'auteur l'utilise comme effet de style pour accentuer la bizarrerie de l'histoire et un fond qui me laisse perplexe et qui nécessiterait l'aide d'un interprète !

Un roman loufoque, ennuyant et dont le côté jubilatoire mis en avant par certains lecteurs m'est resté complètement caché.

Un roman moderne qui en a peut-être dérouté beaucoup et qui personnellement, ne m'a rien apporté, ni plaisir, ni enseignement, ni envie surtout de continuer les prolongations dans le monde de l'auteur.

Un roman qui se veut peut-être psychologique avec introspection et analyse d'un être perturbé et qui part dans toute les directions et n'aboutit nulle part !

Un roman vide de sens où un verbiage intensif, recherché, pseudo-intellectuel et mystique noie un poisson inexistant.

Un roman que j'ai voulu arrêter dix fois, que j'ai continué avec des pieds de plomb, que j'ai achevé avec un intense soulagement et qui me laisse songeuse quand au choix des auteurs primés...
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Diego et Frida

Diego Rivera et Frida Kahlo sont deux personnalités que je connais mal. J'ai donc profité du Challenge 15 Nobel pour lire cette biographie, qui se trouvait depuis quelque temps dans ma PAL.

Lorsque Frida Kahlo décide d'épouser Diego Rivera, ce dernier est déjà un artiste reconnu au Mexique. Il est plus âgé qu'elle et a une réputation d'homme à femmes : Diego aime les femmes et celles-ci le lui rendent bien malgré son physique plutôt étrange (Frida l'appellera son "crapaud"...).

Vu le point de départ du couple, on pense, au début, que leur mariage ne durera pas. Et pourtant, même s'ils se déchirent autant qu'ils s'aiment et malgré un divorce de quelques années (avant un second mariage), ces deux-là sont inséparables.



JMG Le Clézio parvient à faire passer de nombreux sentiments dans sa biographie. Au fil des pages, on comprend à quel point l'amour qui unit le couple Rivera-Kahlo est profond. Avec des mots simples et une description presque banale de la vie du couple, Le Clézio réussit à nous faire entrer dans la vie de ces deux artistes, à nous faire comprendre à quel point leur rencontre a été déterminante pour leur art : Frida ne serait pas devenue Frida Kahlo sans Diego et Diego n'aurait sans doute jamais été aussi célèbre sans Frida.

L'amour n'est pas le seul sentiment qui occupe le récit. La souffrance est bien là également. Frida, dans sa jeunesse, a été victime d'un grave accident. Elle en a gardé des séquelles toute sa vie : douleurs multiples et surtout, stérilité. Pour cette femme qui voulait tant donner un fils à Diego Rivera, cette impossibilité de mettre un enfant au monde sera vécu comme un désastre.



Ce que j'ai aimé dans cette biographie, c'est aussi le fait que Le Clézio ne se contente pas de nous parler uniquement de Diego et de Frida. Leur couple interragit avec d'autres personnes et reste le symbole du Mexique révolutionnaire ; c'est donc l'occasion pour l'auteur de nous plonger dans les événement socio-politiques de l'époque : révolution au Mexique, émergence du communisme, mouvements artistiques (dadaïsme, cubisme et autres) sont mentionnés et expliqués par Le Clézio. De même, Picasso, Breton, Trotski, ne sont que quelques unes des personnalités dont l'auteur nous parle brièvement.

Bien plus qu'une biographie, Le Clézio nous offre donc, avec Diego et Frida, le portrait d'une époque.



Challenge 15 Nobel : 15/15
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Mondo et autres histoires

Cher Monsieur Le Clézio,



C’est un grand honneur d’avoir la chance de vous écrire par le biais de votre livre « Mondo et autres histoires », j’en suis ravie. Avant de livrer mon ressenti, peut-être, il vous serait agréable de savoir pourquoi j’ai choisi ce livre plus qu’un autre. Le hasard est souvent mon meilleur arbitre, je le laisse s’immiscer et guider ma main vers tel ou tel livre. C’est par un beau matin d’hiver, que j’ai pris le chemin d’une bourse aux livres, endroit favori pour tout lecteur compulsif au budget restreint. Arrivée tardivement, les piles de livres avaient déjà bien fondu, un peu déconcertée, mais avec l’espoir de dénicher quelques exemplaires à moindres coûts, mon regard fut attiré par cette couverture tout en lumière contrastée par l’ombre chinoise de Mondo. Le titre m’interpelle, je retourne le livre et en lis déjà une invitation au voyage. Marché fini, Mondo rejoint ma pile déjà bien grosse. Mondo, dormira quelques semaines avec ses congénères. A ce stade, je ne savais pas que j’avais misé 0.50 € pour un bonheur qui valait son pesant d’or.



Son tour vint, car cher Monsieur Le Clézio, un livre ne s’impose pas, il doit arriver à point, et je dois dire, qu’il me tardait de le découvrir.



Ma découverte fut comblée aux premiers mots savourés, je fus transportée avec bonheur dans un pays d’eau, de lumière et de couleur, là où l’enfant règne au sein de chaque histoire. La grâce de votre plume et la finesse des descriptions embaument agréablement chaque récit que je qualifierais d’onirique. Vous débutez votre livre : Personne n’aurait pu dire d’où venait Mondo… et je vous réponds : Personne n’aurait pu imaginer un monde sans Le Clézio, avec son imaginaire débordant et pourtant si proche de la réalité, mais toujours à la frontière de deux mondes, le lecteur tanguant entre cette double sensation. La poésie nous emporte vers des contrées de légèreté et de douceur, mais pourtant, la réalité toujours nous rattrape comme un grand troupeau de chevaux, un nuage de poussière envahit soudain le récit, nous rappelant que la tranquillité n’est qu’un leurre ; pas de répit dans ce monde. Tous vos personnages sont attachants et atypiques, empreints d’un besoin de liberté, à la recherche peut-être d’un monde meilleur, là où l’Homme est resté humain avant tout. Le prénom de ce garçon, rappelle tout à fait cette ronde incessante du monde, ou tout passe et rien ne reste.



La première histoire nous laisse deviner une lecture enchanteresse, les mots sont colorés et fruités, lumineux et chaleureux éveillant nos sens. Nous sommes propulsés au cœur du récit, comme intrus dans ces pages, touchant du bout des doigts, mais ce n’est que le rêve qui éclate comme bulle de savon. Malgré des phrases souvent courtes et simples, la richesse foisonne pourtant par ces savoureuses combinaisons d’un vocabulaire choisi avec goût. Il en ressort comme une impression de lire un auteur unique en son genre, en l’occurrence, vous, Monsieur Le Clézio. Vous me laisserez longtemps un souvenir merveilleux et je prendrais plaisir à parcourir souvent vos histoires sans doute trop enfantines pour certains, mais pourtant ces « certains » devraient parfois se délecter à votre source afin d’adoucir leur esprit âpre et glacial.



Les histoires s’enchaînent avec naturel dans un univers quelque peu hostile que l’enfant innocent affronte avec l’espérance dans ses pupilles, sa force et son courage le portant aux limites de l’impossible. Ll’admiration nous targue, nous adultes, de tirer des leçons de ces récits imaginaires, et d’y puiser cette énergie incroyable par cette poésie qui regorge à chaque phrase.



Les éléments du vivant sont comme des fils d’Ariane au sein du conte, l’eau est le plus imposant en tant que paysage,ou sujet principal comme pour Daniel qui n’avait jamais vu la mer, cette eau en profusion, ces images océanes nous apaisent et nous vivifient à la fois, alors que surgit le désert. Tout est contraste, engendrant un rythme cadencé, lecteur funambule sur ce fil du meilleur comme du pire, une douce promesse nous tenant en haleine d’un bout à l’autre.



Vous lire, cher Monsieur Le Clézio, c’est déjà le début de l’aventure qui vous taraude de titre en titre, nous offrant mille paysages, mille visages, mille histoires d’ici et d’ailleurs, pluralité des êtres qui fait la richesse de ce monde, cela vous avez su nous le transcrire.



Vous achevez ce recueil par : « Je m’appelle Gaspard… Je me suis perdu » en écho à cette phrase en point final, je vous souffle : qu’on aime à se perdre dans vos ouvrages, repoussant le moment fatidique de refermer le livre pour reprendre le train de notre vie… Merci pour cette belle échappée aux multiples saveurs et couleurs.



Ce n’est que du bonheur qu’on tient dans nos mains mais qui nous envahit des heures durant, parlant en mon nom et tous ceux des lecteurs qui n’auront pas eu la chance de vous écrire, mais celle de vous lire.



Recevez, Cher Monsieur Le Clézio, toute mon admiration sincère.



Une lectrice passionnément vôtre.



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Révolutions

JMG Le Clézio nous offre une fresque qui va de la Révolution française à la décolonisation : une multitude de personnages attachants et de lieux à travers le monde.



Nous sommes happés par ce récit grâce à l'écriture profonde de l'auteur.



Très belle découverte !
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Gens des nuages

Ce livre à un avantage évident. Il se lit très vite (150 pages).

Un autre atout, il y a de très belles photos.

La dernière qualité, il est dépaysant. Une bouffée de fraîcheur.

Sinon c’est le récit d’un voyage autour d’ancienne légende.

Un agréable pèlerinage sous la chaleur du désert.



Je m’attendais à plus, je suis un peu déçu. Rien n’est vraiment abouti. Ce sont simplement des gens qui racontent leurs voyages… Et qui suppose, imagine, et retranscrit ce qu’on leur a raconté…



Bonne lecture !
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Alma

D’abord, je précise que je n’aborde pas la lecture du dernier roman de J.MG. Le Clézio en néophyte. J’ai déjà lu une quinzaine d’écrits de l’auteur. D’où peut-être, pour moi, un manque de surprise, un effet de lassitude qui ne touchera pas d’autres lecteurs.



Cela étant posé, je peux commencer par dire ma grande admiration pour cet écrivain, pour son style inimitable, d’une beauté formelle et classique. La parole, est belle, déliée et poétique, à la limite du lyrisme mais pour mieux chanter la richesse et la complexité humaine.

Comme toujours chez Le Clézio ; on retrouve ses descriptions saisissantes, ses litanies de lieux et de noms à la manière d’un Jules Verne contemporain. D’ailleurs Le Clézio n’est-il pas une sorte d’écrivain-aventurier que l’introspection et l’inquiétude auraient touché de leurs ailes ?



Une fois encore, Le Clézio explore sa mémoire familiale en partant du « drame » qu’il perçoit comme à l’origine de sa vocation littéraire : la faillite et l’exil en France de son parent issu d’une riche famille mauricienne. Il décale les personnages, enfourche son imagination et nous livre une histoire entre conte et réalité. Autour d’icônes familiales réinventées (Dodo, devenu le clochard exemplaire de son île, une ancêtre chanteuse lyrique, entre autres), le romancier tisse sa toile. Il prend pour prétexte la quête d’une sorte de double de lui-même dont la vie est orientée par la quête des souvenirs. Jérémie Felsen n’a gardé qu’une chose de son passé : une pierre à gésier d’un dodo (cet oiseau disparu, symbole de l’Île Maurice) que son père avait trouvé, enfant, dans les champs de canne. Avant la « déchéance » familiale, avant le départ pour l’Angleterre puis la France…

Jérémie part donc sur l’île de ses ancêtres pour enquêter sur le dodo mais aussi sur les traces de sa famille. Cette quête se transforme en dossier à charge contre la modernisation de l’île et les vices humains… Car d’autres voix vont progressivement émailler le récit. Jérémie raconte ses recherches, ses interrogations ; Dodo le hobo nous narre de sa naïveté d’enfant éternel son histoire ; les figures oubliées des pages les plus noires de l’histoire mauricienne, liées à l’esclavagisme, viennent aussi se présenter à nous, tels des fantômes à la voix d’outre-tombe.



JMG Le Clézio livre une histoire plurielle sur les destins humains emportés par la grande roue de l’histoire. On retrouve son sens de la justice et ses grands thèmes : les « petits » écartelés par les riches, l’exil, la prostitution. Ceux qui ont aimé « Poisson d’or », « Le Chercheur d’Or » ou « L’Africain » retrouveront tous ce qu’ils aiment chez le Prix Nobel de littérature, de nouveau creusé et approfondi, l’effet de surprise en moins.

La quête du dodo est la nouvelle pièce de ce puzzle toujours refait par l’auteur. On apprend des choses passionnantes sur le sujet, on sent que l’auteur est allé à la source se documenter. Cette chasse au trésor aurait pu s’avérer passionnante, mais le romancier refuse toute construction dramaturgique, tout suspens… Avec un tel sujet, c’est dommage. On imagine ce qu’une Tracy Chevalier aurait fait d’une telle manne… Sur ce même sujet, d’ailleurs, j’ai préféré « Sous la varangue » de Christophe Botti, bien mieux renseigné et finalement plus romanesque alors qu’il s’agit d’un texte de théâtre. On a en effet parfois l’impression, à lire Le Clézio, qu’il oublie ses lecteurs et qu’il n’écrit plus désormais que pour lui… Mais sans doute sa quête est-elle ailleurs, désormais (et notre plaisir de lecteur aussi) : c’est une quête de plus en plus personnelle en même temps qu’une quête littéraire.



En faisant parler les autres, Le Clézio s’interroge sur l’humanité et sur ce qui nous rassemble. Vers la fin du livre, Dodo, l’un des protagonistes principaux en arrive à la même conclusion qu’Alexis, le héros du « Chercheur d’or », roman écrit il y a presque 30 ans : « Les gens croient qu’ailleurs c’est différent. Mais ailleurs, c’est pareil… »
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La Ronde et autres faits divers



Les onze nouvelles de ce recueil, publié en 1982, présentent les préoccupations de l'auteur concernant la solitude urbaine, les invasions de la modernité et les injustices sociales criantes. Ce sont des thèmes qui lui sont chers et que l'on retrouve aussi dans ses romans.



Les faits divers sont racontés de façon très particulière pour moi : l'originalité et l'intérêt viennent de ce que l'auteur crée un climat étrange, presque onirique, qui transcende la réalité souvent violente et lui donne un semblant de douceur. Mais évidemment cela n'empêche pas le lecteur d'être confronté à l'aspect terrible d'histoires au départ banales, et qui plongent dans l'inattendu, souvent sinistre : fugues,blessures, rêves déchirés ...



Certaines nouvelles m'ont davantage plu et particulièrement deux d'entre elle liées par un thème commun: la destruction de lieux aimés par les bulldozers du monde moderne , Annah obsédée par un théâtre abandonné, entre ciel et mer, loin de l'école et d'un quotidien désolant, dans "Orlamonde". Et un garçon devenu un jeune homme qui tombe amoureux d'une maison mystérieuse , " La villa Aurore". J'ai beaucoup aimé la beauté mélancolique dans l'évocation de cet endroit.



Et il y a la musique lancinante de l'auteur, son style limpide et profond à la fois, qui blesse et qui berce.



Néanmoins, je n'ai pas ressenti le même enthousiasme que pour d'autres livres de l'auteur, plusieurs textes m'ont gênée car je n'ai pas eu d'empathie pour les personnages ou n'ont pas suscité d'émotion en moi. Je ne suis pas toujours entrée dans la ronde ...



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Poisson d'or

« Poisson d'or », c'est le l'histoire de Laïla, volée à ses parents vers l'âge de six ans. Elle ne connaît rien de sa famille, rien de ses racines. Elle sait juste qu'elle est une Hilal, une tribu arabe qui a émigré en Afrique du Nord. Sa peau est noire et elle est sourde d'une oreille. Elle vit ses premières années sur une terre qui n'est donc pas la sienne, auprès de celle qui l'a achetée, Lalla Asma. A la mort de cette femme, un long périple commence pour Laïla, fait de rencontres, de nombreux pièges, de la découverte de la misère humaine et de ses violences. Laïla est en exil, elle cherche sa voie et son identité en partant toujours plus loin. En fuyant ? Du Maroc aux Etats-Unis en passant par la France, nous suivons donc le voyage initiatique de Laïla : entre des rencontres lumineuses et des désillusions bien amères, entre la découverte de la littérature et de la musique, entre les chutes et les espoirs déçus, la jeune fille continue son périple. Jamais elle ne se pose longtemps en un lieu. Car au final, on ne peut achever son errance quand retrouvant son point de départ.



Une nouvelle fois, Le Clézio revient sur ses thèmes de prédilection, le voyage et l'exil. Une nouvelle fois, c'est une jeune fille qui est au coeur de son récit, Laïla. Laïla, privée de son histoire originelle, tente de se trouver quelque part. Partir, pour mieux se retrouver. A travers elle, il donne la parole aux exclus, aux immigrés, à ceux qui quittent tout et qui se retrouvent vulnérables face au monde moderne sans pitié. Le Clézio n'hésite pas à montrer les violences subies par ces êtres fragiles. Les lieux et les personnes représentent de nombreux pièges à celui qui est étranger. Derrière un semblant de compréhension ou de gentillesse, c'est le vice et la fourberie qui se cachent. Le réconfort, Laïla le retrouve auprès des siens, les exilés. Peu d'espoir dans ce récit alors me direz-vous ? Rappelons qu' à travers son style très poétique, Le Clézio nous donne surtout à voir la réalité, celle que l'on aimerait cacher. Il dénonce ce qu'il ne supporte pas sans tomber dans le pathos ou la mièvrerie. Certes, l'histoire de cette jeune fille est invraisemblable. Mais c'est là tout l'art du romancier qui sait nous envoûter tout en nous faisant passer un message concret. L'histoire de Laïla est avant tout un conte du réel et comme dans tous les contes, on en retire une morale. Et la morale, chez Le Clézio, est toujours très belle.

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Onitsha

C'est l'histoire tendre de l'enfance de Le Clézio. Il y dépeint l'Afrique sauvage et hostile qu'il aime et qu'il a dû quitter. J'aime beaucoup ce livre parce ce qu'il m'a été conseillé par une femme exceptionnelle, une patiente, avec qui j'avais parlé littérature et qui m'a fait une longue liste de livres à lire et Onitsha en faisait partie. Je remercierais jamais assez cette Grande Dame, qui m'a redonné goût à la lecture.
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Le jour où Beaumont fit connaissance avec s..

« Beaumont », le personnage principal de cette nouvelle, une nuit, à trois heures vingt-cinq du matin, se réveille pris d’un mal à la mâchoire qui ne fera que s’intensifier…

Il essayera tout : les cachets, puis les somnifères… l’alcool (de l’eau de vie de prune) et la musique… Il appelle Paule au téléphone, une amie… et sur le matin un numéro au hasard…Rien n’y fera.



La douleur de Beaumont, comme l’élément d’une prise de conscience dramatique : il est seul, il angoisse…il panique.

Il faut s’appeler JMG Le Clézio, rappelons le, récent lauréat du prix Nobel de littérature, pour nous embarquer dans une histoire pareille : la montée crescendo de la douleur de Beaumont et son sentiment de solitude.



Une nouvelle déjà publiée en 1965 dans le recueil « La fièvre » ; une nouvelle de la première période de JMG Le Clézio, proche du « nouveau roman », néanmoins très intéressante : elle représente à mes yeux comme le condensé du « Procès verbal » ou l’on voyait Adam Pollo errer dans la ville, seul, en proie à une angoisse existentielle au milieu d’un système qui le dépasse.

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Chanson bretonne - L'enfant et la guerre : ..

Une critique très subjective

J’habite maintenant Bénodet juste en face de Sainte Marine, l’adorable petit port dont parle Jean Marie LeClezio

J’y suis très souvent et mon enfance s’ est passée dans cette région jusqu’à la fameuse Pointe de la Torche , haut lieu du surf, du vent ,des grands espaces et de liberté

Le début du livre ne m’a pas plu.L’auteur part dans le registre «  C’ était mieux avant », style vieux radoteur .Quand il regrette la construction du magnifique Pont de Cornouaille qui a permis depuis 60 ans des échanges fructueux entre deux »pays » fouesnantais et bigouden et un bond dans la modernité, il est complètement à côté de la plaque

Le Clezio n’est pas Prix Nobel pour rien et, heureusement pour le lecteur breton que je suis, il retrouve vite son remarquable talent de conteur

Rien d’ original pour moi qui ai connu la région un peu après lui.

Mais il est vraiment très fort pour faire ressentir au lecteur l’ambiance de l’époque.Vers le fin de cette Chanson Bretonne, il devient plus positif et admet que la Bretagne est une terre pleine d’espoir.Aucun finistérien n’ en doute en 2022 et l’ identité bretonne n’est pas prêt de disparaître

La deuxième partie L’enfant et le guerre dans l’ arrière pays niçois

Le Clezio raconte ses souvenirs de guerre

Comme il est né en 1940, ils sont forcément lointains et imprécis

Il a l’honnêteté de reconnaître quels ses «  souvenirs « ont été enjolivés ou modifiés par des récits de guerre bien postérieurs notamment dans le cadre familial

Ce court texte est surtout l’occasion de réflexions sur la guerre. C’est intéressant mais assez superficiel

J’ai donc apprécié ce livre pour sa qualité d’ écriture mais il ne m’a procuré aucune émotion.Première partie agréable si vous aimez le Finistère ou si vous y êtes en vacances mais cela ne restera parmi les textes majeurs de Le Clezio

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Peuple du ciel - Les Bergers

Livre très mince, recueillant deux nouvelles assez déstabilisantes qui font se rencontrer des personnages venus de nulle part. Rencontres improbables qui ne manquent pas de poésie. Il y a d'abord, dans "Peuple du ciel" une petite fille aveugle, s'isolant aux confins de son village, qui reçoit la visite d'un soldat qui lui offre des fleurs et lui fait une description détaillée du paysage. Dans "Les bergers" c'est un jeune garçon qui arrive à l'improviste au milieu d'un groupe d'enfants, et qui s'intègre pendant un temps indéterminé dans leur vie nomade. Beaucoup de description de flore et de faune, parties de chasse... et un retour dans la vie antérieure... D'où venait-il? Où est-il allé? Est-ce rêve ou réalité? Des contrées qui ne disent pas leur nom, certainement quelque part en Afrique... Beaucoup de poésie, de superbes descriptions, une belle écriture...
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