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Critiques de Knut Hamsun (232)
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Benoni

Publiés en 1908, Benoni et Rosa composent un diptyque qui marque l’entrée de Knut Hamsun dans la sphère socio-politique.



Il développe ici, et pour la première fois dans son œuvre, un thème qui sera poursuivi, bien sûr, dans « Rosa », mais également dans « L’éveil de la glèbe » qui lui vaudra le Prix Nobel de littérature en 1920 : la confrontation entre l’éthique d’une culture rurale traditionnelle et le monde de la ville, sous-tendu par l'argent...



« Benoni », c’est Benoni Hartvigsen, devenu le riche B. Hartwich, un parvenu au grand coeur. On suit ses pérégrinations ainsi que celles de Mack, le fier seigneur, incapable de dominer ses pensées salaces et ses appétits libidineux… Au milieu de ce beau monde, la douce et bonne Rosa taraudée par ses angoisses d'amour. Car bien entendu, « Benoni » laisse une grande place à l’amour façon Knut Hamsun , c’est à dire dans ce qu’il comporte de mélancolie sur fond d’échecs et de départs ratés…



On retrouve ici quelques thèmes chers à l’auteur - et déjà présents dans « Faim », son premier roman - comme le mépris de l’argent… même quand on en a peu, l’amour impossible, etc.

Mais attendons « Rosa », la suite de « Benoni »…

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Mystères

La faim du même auteur m'est sans doute un des souvenirs de littérature les plus puissants. Ces mystères sont au moins aussi forts, même si beaucoup plus ésotériques. Nagel débarque un jour dans un petit village, sans raison précise. On ne sait pas trop et ne saura jamais qui il est vraiment. Il intrigue, dans son vêtement jaune, un village où tout le monde se connait, où tout le monde a son rôle à jouer, où chaque chose est à sa place. Il y a bien sûr eu cet homme qui s'est tué d'amour pour une femme qui l'a éconduit…un jour. Et Nagel qui vient, s'impose, fait le bien, pose les mauvaises questions, creuse les âmes en creusant un chemin dont personne ne connaît le but, ni surtout comment il a commencé. Nagel est un peu fabulateur, il est aussi généreux sans raison, il a l'air riche, mais ne l'est pas franchement, dépense sans compter et sans le faire savoir pour satisfaire ceux qui, dans ce village, lui semblent vrais et pourtant pas reconnus à leur juste place. Il s'éprend vite, se désespère presqu'aussi vite et finalement emprunte les mêmes pas que l'homme qui s'est tué d'amour, un homme qu'il connaissait, un homme avec qui il partage une même passion: Mademoiselle Kielland.



Une galerie de portraits, des tranches de vie et des mystères qu'on n'éclaircit guère. Une écriture ciselée, un sentiment d'étrangeté qui résonne au fond de soi sur le rapport aux sentiments comme ils se construisent, en dépit, contre, à contre-temps, de celles et ceux à qui ils sont destinés.

Des mystères qui font le mystère d'un livre qui fait trace.



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Victoria

Décidément, je dois vraiment aimer Knut Hamsun. Car il y a, dans ce roman, toutes les ficelles et les ingrédients de l'intrigue amoureuse romantique comme on en a écrit à la pelle au XIXº siècle et qui, d'habitude, me font bailler d'ennui. Tous les clichés y sont, il faut avouer : amour d'enfance qui perdure à vie, barrière sociale, rivalité d'un pauvre et d'un riche soupirants, fierté mal placée, quiproquo, on se rate d'un cheveux, et au moment où tout est possible, on meurt... Bref, tout y est, en vrac : des bouts de Hauts de Hurlevent, Niels Lyhne, Werther, la Nouvelle Héloïse, même la tuberculose est au rendez-vous !



Et pourtant il n'y a rien de niais chez Hamsun, déjà parce que l'amour, chez lui, est à cent lieues des suavités fadasses de l'amour chaste entre deux ingénus rougissant. Quand ça se passe bien, chez lui, la passion amoureuse, c'est l'enfant de Bohème comme dans le couple de vieux amoureux de Et la vie continue : "Une folie effrontée, une folie de premier ordre, tous les deux, mais non sans éclat, non sans amour ni rêverie. Une confiance sauvage, une bonté à la bohémienne l'un pour l'autre, qui ne craignait rien et qui, en d'autres circonstances, aurait été appelée de jolis noms. Ils auraient pu garder leurs distances l'un envers l'autre et être restés, avec avantage, chacun de son côté, mais c'est ce qu'ils ne faisaient pas, leur passion était authentique comme un premier amour. Mais elle était risquée et pleine de tribulations."



Quand ça se passe mal, c'est "Victoria", donc. Entre deux êtres jeunes, mais plus dégourdis que les héroïnes toujours à demi-pâmées des romantiques français. On s'embrasse, on se donne rendez-vous, on se cingle, on s'avoue tout, on se moque, on pleure... Ce n'est pas la pudeur qui paralyse les amoureux, c'est l'orgueil, qui ne les mène pas jusqu'aux fureurs heathcliffiennes mais qui pousse au silence. L'amour est pour Hamsun la sève du monde, mais sa brûlure aussi, et ses roses sont plus proches de celle de Hafez que de Goethe... L'amour n'est ni moral, ni immoral, il est comme la pulsion vitale du monde à laquelle croyait tant Hamsun, et entre les chapitres où Victoria et Johannes se retrouvent et se perdent au fil des années est intercalée la question cruciale pour l'écrivain, qu'il adresse directement au lecteur, et lui donnant sa réponse, dans une forme de magnifique poème en prose : "L'amour fut la première parole de Dieu et la première pensée qui traversa son esprit. Lorsqu'il commanda "Que la lumière soit !", l'amour fut. Toute sa création fut réussie, et il ne voulut rien y changer. Et l'amour, qui avait été à l'origine du monde, en fut aussi le maître. Mais ses chemins sont parsemés de fleurs et de sang. De fleurs et de sang..."



C'est évidemment le fait que la langue de Hamsun est superbe, surtout dans ses descriptions du monde, de la nature, son grand thème, qui donne aux paysages plus de présence et de profondeurs qu'aux protagonistes humains, finalement assez convenus et rapidement esquissés. Mais cela n'est pas vrai pour tous les personnages. Ce sont, curieusement, les héros, jeunes et vieux, du drame qui sont le plus hâtivement brossés, sans même souvent, de réelle description physique. Mais la plume de Hamsun fait se poser parfois le regard de Johannes sur des figures anonymes, misérables, croisées au hasard des rues, qui sont comme autant de reflets de ses propres malheurs ou bonheurs, d'états d'âme aussi rapides à changer qu'un ciel d'automne ou de printemps :



"Peu après, il aperçut un groupe d'enfants qui jouaient près d'une porte. Assis tranquillement dans un coin, un garçon de dix ans les observait ; ses yeux bleus étaient ceux d'un vieillard. Il avait les joues creuses, le menton carré et portait une casquette de toile, ou plus exactement la doublure d'une casquette pour cacher sa perruque. Une maladie du cuir chevelu avait à jamais marqué son crâne. Qui sait si son âme n'était pas déjà brisée, fanée elle aussi."



Une averse et un sommeil plus tard :



"Chassés par la pluie, les autres enfants étaient peut-être rentrés dans la cour pour y poursuivre leurs jeux de quille ou de marelle. Et le vieillard de dix ans défiguré les regardait, sans rien dire. Qui sait, peut-être avait-il dans sa chambre au fond de la cour une joie secrète, une poupée, un pantin ou une toupie. Peut-être n'avait-il pas tout perdu dans la vie, peut-être l'espoir n'était-il pas encore mort dans son esprit fané."



D'autres histoires entrelacent l'amour de Johannes et Victoria, tirées des propres livres de Johannes : ce couple âgé et infirme, et toujours amoureux fou, ce mari trompé, cette mère en deuil, ces sœurs rivales... Là encore ce sont de petites scénettes, comme des poèmes en prose, ou des contes courts, qui sont autant de clefs pour comprendre le sens du roman, un peu comme Saadi dans "La Roseraie", ou 'Attar dans "La Conférence des oiseaux", toujours sur le même ton doux-amer, presque attendri, serein, qui donnent aussi une des clefs du roman :



"Quelqu'un demande ce qu'est l'amour. On répond : "L'amour c'est un vent qui murmure dans les rosiers avant de tomber. Mais il peut être aussi un sceau inviolable jusqu'à la mort. Dieu a créé plusieurs types d'amour : ceux qui durent et ceux qui s'évanouissent."



Mais l'ultime clef est donné par le vieux précepteur qui, résigné, voit soudain dans une union tardive et prosaïque ce qui est un des principes de Hamsun : toujours, la vie continue.



"Naturellement, on ne peut pas avoir celle que l'on aime. Mais si par hasard, ou par justice ou l'obtient, elle meurt aussitôt après. Il y a toujours un hic. Et l'homme est obligé de chercher un autre amour, aussi bon que possible, sans en mourir pour autant ; je vous dis que la nature a bien fait les choses. Vous n'avez qu'à me regarder."



L'histoire se clôt avec l'élégance discrète d'une lettre écrite en agonie, comme un au revoir. Et c'est tout. Comme les nouvelles d'Adalbert Stifter, ni l'extrême simplicité de l'intrigue, ni la presque invraisemblance des situations et des héros ne peuvent expliquer pourquoi ces histoires ont du charme. La seule explication que j'y vois, c'est que les deux ont en commun une plume magnifique et que oui, Hamsun est un terrible écrivain.
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La Faim

Je pense que vous apprécierez ce livre si vous avez aimé Les Carnets Du Sous-sol. On s'attache facilement au personnage principal dont on suit avec sympathie et pitié la descente aux enfers.



Un narrateur anonyme -écrivain de gare au génie approximatif -, nous raconte ses tribulations au cœur de la ville de Christiania.



Ecorché par la vie, dénué la plupart du temps de la moindre couronne, nous assistons à la tentative pathétique d'un homme qui ne vit que dans une temporalité très réduite.



Meurtri par la faim, son existence ne se réduit qu'à une suite d'essais plus ou moins loufoques pour tenter d'avoir de quoi manger lors de son prochain repas.



Si ses écrits -publiés quelques fois dans les journaux- lui donnent matière à se substanter occasionnellement, il est malgré tout souvent contraint de se départir progressivement de sa vertu à la faveur de frasques où le poids de l'égoïsme se fait progressivement de plus en plus lourd.



A la manière d'un bipolaire alimentaire, il oscille entre les phases maniaques exaltées et l'inertie des passions tristes en fonction de l'état de son estomac.



Nous contemplons son âme, désespéré et impuissants, alors que le désespoir laisse la place à la folie puis à la décrépitude de ses valeurs humanistes.



Pour tromper la faim, l'homme développe tout un tas de comportements obsessionnels accompagnés de soliloques dépités : il mesure l'étroitesse d'un trou dans le mur avec son canif, invente des mots qui n'existent pas et s'insurge contre des ennemis imaginaires, raconte pour son plaisir des mensonges grotesques à un aveugle, jette une enveloppe vide dans la rue à dessein et jubile de la réaction d'un policier qui pensait y trouver de l'argent.



Très émotif et porté à la culpabilité, il est difficile de déterminer si son comportement amène et délicat social lui est dicté par la pression du regard des autres ou par les valeurs chrétiennes - bien qu'ayant peu de considération pour Dieu qui semble l'avoir abandonné -.



Il essaie de s'accrocher à tout et n'importe quoi, il tente de s'imaginer amoureux, dévot, écrivain de talent.... Tout pourvu que l'orgueil ne s'intercale pas dans son vide existentiel ! Et même s'il finit par mentir, voler, parjurer... Il ne tombera jamais du côté de Mammon.



J'ai aimé les nuances apportées dans la description du personnage. J'ai aimé le dénouement aussi que j'interprète pour ma part comme un regain d'espoir après une infortune qui semblait ne jamais vouloir s'achever.

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La dernière joie

LA DERNIÈRE JOIE de KNUT HAMSUN

Knut vagabonde désormais en forêt, seul, il a laissé femme, enfant et possessions en ville. Il trouve une hutte abandonnée qu’il retape un peu avec des branchages et des feuillages, c’est l’hiver, la forêt est blanche de neige, un renne passe,,un homme aussi, un voleur, sûrement qui lui vend des choses dont il n’a pas besoin. Il a une compagne dans sa hutte, Madame, une souris, il lui parle. Plus tard, deux hommes désagréables lui demandent s’il a vu passer un homme, il dit que non et décide de déménager plus loin trouvant qu’il y a trop de passage. Il va se faire héberger par un couple de lapons pour lesquels il aura des commentaires méprisants, »Poussières d’hommes ou macaques de haute montagne ». Dans un village où il se rend pour faire des provisions, il fait la connaissance d’un chemineau, Solem, qui propose de l’accompagner dans ses déambulations. Ils s’arrêtent dans une pension de famille qui accueille des touristes venus faire des randonnées en montagne, Solem y trouve l’occasion de gagner de l’argent.

Plutôt déçu par ce livre dans lequel je n’ai pas retrouvé ce que j’aime chez Hamsun mis à part la première partie dans la forêt. A partir du moment où il croise des gens et s’installe dans la pension, son propos devient singulièrement amer, raciste et profondément misogyne.

Pour Hamsun, la dernière Joie, «c’est se retirer, rester solitaire dans la forêt et se plaire dans l’obscurité ».

Ce livre est le dernier d’une sorte de trilogie, peut être faut il lire les deux premiers tomes pour apprécier celui ci mais sa « détestation de la masse » ne peut justifier les termes qu’il emploie.
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Pan

PAN de KNUT HAMSUN

Le lieutenant Glahn vit dans une hutte avec son chien Esope, près de la mer, pas loin de la montagne. Il va nouer une « relation amoureuse « avec Edvarta, jolie femme au physique androgyne. Entre jouissance et destruction, la folie guette sous l’œil d’Eva, follement amoureuse de Glahn.

Un roman magistral, magnifié par l’écriture d’ Hamsun dans un décor champêtre du Nordland.

Hamsun est prix Nobel 1920, norvégien, admirateur et supporter du régime nazi, sans aucun regret !
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Mystères

MYSTÈRES de KNUT HAMSUN

Écrivain norvégien prix Nobel 1920 c'est pour moi une vraie découverte. Un homme débarque dans un village, on ne sait qui il est ni ce qu'il veut, il interagit avec les gens puis disparaît. On est dans un monde qui semble absurde mais en y regardant de plus près, que de questions existentielles, quelle quête d'amour! Un très beau roman.
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La Faim

Le thème étant dérangeant, je m'attendais à ce que ma lecture soit difficile par moments et ce fut bien sûr le cas car les descriptions des affres de la faim semblent tellement justes qu'on souffre pour le narrateur. Mais on veut en savoir plus, comment a-t-il pu n'avoir plus une seule pièce devant lui ? Et surtout comment va-t-il se sortir de ce cercle vicieux ? Oscillant entre la foi et le délire, on l'accompagne en priant pour ce ne soit pas jusqu'à sa fin.
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Pan

Je ne m’attendais pas du tout au texte que j’ai finalement découvert, en ouvrant Pan : d’après les papiers du lieutenant Thomas Glahn de Knut Hamsun. On m’avait parlé de modernisme, de célébration d’un retour à la nature contre la civilisation et ses contraintes, tout ça chez un auteur norvégien, que je ne connaissais pas… je pensais trouver un livre qui me serait totalement nouveau, étranger. C’était oublier que Pan datait de 1894.



Thomas Glahn, lieutenant, en a visiblement un peu marre de la vie. Il décide d’aller se réfugier dans une petite cabane de chasseur, loin dans le Nordland, et de se retrouver face à lui-même. Il chasse, il se promène avec Esope, son chien, et il cherche dans cette retraite un bonheur, une tranquillité qui se révéleront finalement bien fragiles.



Le lieutenant Thomas Glahn n’est pourtant pas loin de tout. Il croise bientôt Edvarda, fille du notable du coin, pour qui il éprouve, de plus en plus, une fascination destructrice. Il était pourtant bien tranquille, dans sa retraite ; c’est elle qui est venue le chercher. Hélas, elle lui aura exprimé, plus d’une fois, combien elle l’aimait et combien il comptait pour elle. Dès lors, ça ne pouvait qu’être perdu. En effet, Thomas Glahn amoureux à son tour, Edvarda devient froide, prend ses distances. Lui qui était invité de toutes les fêtes, voilà qu’on le boude et qu’on lui rappelle combien il est brut, mal élevé. *Le lieutenant est prêt à tout pour retrouver les bonnes grâces d’Edvarda et, jaloux d’un petit docteur boiteux qui recueille tous les suffrages, un soir de colère, prend son fusil de chasse et se blesse au pied gauche.*



Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour trouver notre place dans la société ? Les premières pages où il célébrait, par des mots simples, les beautés de la nature et le quotidien bien réglé de ses chasses et promenade s’éloigne déjà. Le voilà soucieux, inquiet, comme rattrapé par ce qu’il avait d’abord cherché à fuir. Eva, pourtant, si simple sous son foulard blanc, pourrait représenter une forme de salut : elle l’aime sans fioritures, sans même exiger de lui de nouvelles habitudes ou de nouvelles manières. Mais elle se révèle prise malgré elle dans les logiques sociales, mariée, employée à des tâches de plus en plus rudes en représailles de sa liaison avec Glahn. Et ce dernier hésite : ce serait tellement plus simple, tellement plus sain d’aimer Eva et les filles de passage, d’envoyer balader Edvarda et ses mises en scène, et de continuer comme prévu cette vie de repli. Mais même au fin fond du Nordland, où on attend la Poste des semaines et des semaines, le voilà tiraillé, à hésiter entre deux femmes, et à ne pas résister à la fascination qu’exerce sur lui la jeune Edvarda. C’est tout de même pas de chance.



A moins que l’entreprise n’ait été vouée à l’échec dès le départ. Dans sa quête désespérée d’une tranquillité illusoire, le personnage de Thomas Glahn m’est apparu, finalement, très proche des héros de nombreux romans de l’époque. Si l’on y pense, il partage certaines caractéristiques de ces célibataires de fiction qui lui sont contemporains : hommes célibataires, donc, sans repères surtout ; qui ne savent pas y faire avec la société et savent encore moins y faire avec les femmes ; ratés sous certaines formes, mais qui essaient malgré tout, parce que c’est peut-être leur seule marge de manoeuvre. En ce sens, Thomas Glahn m’a semblé être une sorte de des Esseintes à l’envers : dans A rebours de Huysmans, Des Esseintes fuit le monde, qu’il juge laid et méprisable, pour se réfugier dans une thébaïde à l’écart de tout, où il s’entoure d’art savamment choisi dans une vie tout ce qu’il y a de plus artificiel. Glahn, jugé si sauvage, ne chercherait-il pas la même chose, ne nourrirait-il pas le même mépris que le dandy de Huysmans pour la société qui l’entoure et ses codifications absurdes ?
Lien : https://gnossiennes.wordpres..
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La Faim

Pour écrire "La faim", il est probable que que Knut Hamsun s'est inspiré de sa propre expérience, ainsi que nous l'apprenons dans la préface rédigée par Octave Mirbeau, évoquant les aléas qui ponctuèrent l'existence de l'écrivain norvégien. Alors tout jeune, Knut Hamsun, après avoir traversé la Norvège, erra quelques temps dans la ville d'Oslo (alors nommée Christiana), vivant de divers petits métiers avant de s'embarquer pour les États-Unis.



Nous faisons la connaissance de son héros alors qu'il est dans une mauvaise passe : à bout de ressources financières, il loge dans des taudis de plus en plus précaires, et s'alimente de moins en moins, déambule dans les rues en s'efforçant d'imaginer des solutions pour échapper à sa misère grandissante.

Un article vendu à quelque journal lui procure parfois une brève amélioration de ce quotidien sordide.



Voilà pour le synopsis...



L'intrigue est constituée de la description détaillée des symptômes liés à la faim, que subit le narrateur. Symptômes physiques, tout d'abord, qui confinent parfois à la torture, mais aussi impacts psychologiques, qui le plongent dans une sorte d'agitation maniaco-dépressive. Tantôt il est pris d'accès d'euphorie suscités par le rêve de jours meilleurs, tantôt il exprime le plus profond désespoir.



Ce qui est étonnant dans son attitude, c'est qu'il a une fâcheuse tendance à anéantir les quelques heureux hasards qui lui permettraient -certes temporairement- de vivre mieux. Aussi, lorsque certaine connaissance croisée ici ou là lui propose parfois de le dépanner, ou de bientôt lui rembourser une dette contractée en des temps meilleurs, une sorte de fierté mal placée l'incite aussitôt à camoufler sa misère par des déclarations bravaches sur sa prétendue bonne situation.

Comportement dont il s'irrite ensuite, regrettant avec force mortifications d'avoir ruiné une occasion de pouvoir s'alimenter pendant quelques jours.



De même, dès qu'il est en possession de quelque argent, il s'emploie à s'en débarrasser, se persuadant qu'il ne l'a pas mérité...



Ce comportement surprenant amène le lecteur à se poser des questions sur la relation qu'entretient le narrateur avec sa faim, symbole éloquent d'un dénuement dans lequel il donne parfois l'impression de se complaire. Espère-t-il inconsciemment atteindre, en se défaisant de toute possession matérielle, une forme de pureté ?



Le contexte socio-économique n'a ici aucune importance. Le héros vit sa descente aux enfers, dont il porte l'entière responsabilité, dans une solitude quasi totale -et sans doute volontaire-. Ses réflexions sont centrées sur lui-même, il dépeint avec minutie les effets de la faim sur son organisme et sur son caractère, analyse sévèrement les réactions (parmi lesquelles d'incompréhensibles sautes d'agressivité) qu'ont suscité en lui telle rencontre ou telle situation.



Récit en boucle des mécanismes organiques et psychiques mis en branle par un individu affamé, "La faim" n'en est pas pour autant un roman ennuyeux. Le comportement du héros suscite une réelle curiosité, voire une certaine empathie, et l'écriture de Knut Hamsun, qui restitue fidèlement la logorrhée mentale du narrateur, est un régal.


Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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Un vagabond joue en sourdine

Le résumé de Régis Boyer en 4ème de couverture est parfait.



Des instants de grâce tous les soirs lorsque je prenais ce livre. Je ne le lisais pas trop vite, le dégustais tant ce rendez-vous vespéral était une promesse d’enchantement. Pourtant, rien de vif, rien de saignant, juste une petite musique qui n’est pas sans rappeler certain auteur russe. Ou Madame Bovary.

Knut Hamsun, à travers son vagabond fustige la transformation des mœurs de la haute société, la virulence mise à dénoncer l’affairisme des nouveaux riches comme l’ingénieur, le clinquant (tiens, aussi !!), l’arrivée d’un monde nouveau. On sent que l’auteur a pris un grand plaisir à la description des travaux agricoles, la vie paysanne, les travaux inhérents à une grande propriété la vie des domestiques, leurs jalousies…..



Un livre profond qui laisse une petite musique mélancolique dans la tête. Une ode à la liberté. Un livre à relire, un livre à garder.

Plus sur mon blogue !

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Victoria

Ce roman Victoria m'a réconcilié avec Knut Hamsun : j'avais vraiment eu énormément de mal avec Pan et j'ai commencé cette lecture à reculons.

Et grande et heureuse surprise : j'ai beaucoup aimé!

Victoria est un roman poétique, plein de romantisme, qui met en scène un amour impossible entre la fille d'un chatelain (Victoria) et le fils d'un meunier (Johannes). Leurs conditions sociales ne leur permettent pas de s'aimer, pas officiellement et donc pas de mariage possible, et pourtant, l'amour qu'ils ressentent va les consumer toute leur vie durant.

Toute leur vie ira d'espoir en déception car au XIXe siècle, les maitres mots sont retenue, résilience, et respect des usages.

Un amour déçu donc mais une excellente lecture!
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Victoria

Ce roman, paru en 1898 (avant que Knut Hamsun obtienne le Prix Nobel en 1920) aurait pu être sous-titré : Amour contrarié entre le fils du meunier, Johannes, et Victoria, la fille du châtelain. Assez caricatural et mélodramatique, l'amour et les sentiments qui en découlent prennent toute la place.



L'histoire se déroule dans la campagne norvégienne du 19ème siècle. Lorsque les deux jeunes gens se rencontrent, il a 14 ans alors qu'elle en a à peine 10. Vous l'avez compris, tout les sépare. Il est solitaire, pauvre, et aime la poésie, alors qu'elle est entourée, riche, et vit de mondanités.



Ils vont se croiser, se chercher, s'éloigner et se rapprocher. On nage dans les atermoiements d'un amour de jeunesse, dans les difficultés à dire l'amour, dans l'orgueil de le taire. Le style laisse d'ailleurs transparaitre une innocence et une naïveté à l'image de celles de nos deux protagonistes.



Ce livre, facile à lire, a le charme des contes pour enfants, avec une riche jeune fille et un pauvre jeune homme qui se cherchent, et le côté suranné des relations compassées et impossibles d'un temps révolu.











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La Faim

LA FAIM de KNUT HAMSUN

J’avais déjà apprécié Mystères et Pan, avec la Faim je termine mon cycle Hamsun en apothéose. Quel livre incroyable et quel style. Un homme qui survit de nouvelles pour journaux et vit dans une chambre misérable va progressivement se retrouver à la rue, sans rien. Nous sommes avec lui, affamés, ne comprenant pas pourquoi nous en sommes là.

C’est un livre en tout point remarquable, un auteur qui mérite d’être lu et relu.
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Pan

« Il peut pleuvoir et tempêter, ce n’est pas cela qui importe, souvent une petite joie peut s’emparer de vous par un jour de pluie et vous inciter à vous retirer à l’écart avec votre bonheur. Alors on se redresse et on se met à regarder droit devant soi, de temps à autre on rit silencieusement et on jette les yeux autour de soi. A quoi pense-t-on ? A une vitrine éclairée dans une fenêtre, à un rayon de soleil dans la vitrine, à une échappée sur un petit ruisseau, et peut-être à une déchirure bleue dans le ciel. Il n’en faut pas davantage. »



Relecture de Pan.



Après son chef d’œuvre La Faim, Pan est considéré comme le roman le plus populaire de Knut Hamsun, prix Nobel de littérature en 1920. Comme à son habitude l’écrivain norvégien met en scène un personnage vivant à la marge de la société, un vagabond à l’esprit fantasque et aux idées poétiques, en rupture avec l’époque moderne. A travers ce roman qui raconte en deux parties distinctes la vie et la mort du chasseur Thomas Glahn, Knut Hamsun célèbre l’authenticité et la simplicité de la vie dans la nature et dénonce la société hypocrite et corruptrice.



Dans la première partie, Thomas Glahn se rappelle l'été 1855 alors qu'il vivait de chasse et de pêche en compagnie de son chien Esope. Glahn habitait dans une hutte, à la lisière d'une immense forêt, non loin de la mer et des montagnes du Nordland.



« De ma hutte, je pouvais voir un fouillis d'îles, d'îlots et de récifs, un peu de la mer, quelques cimes de montagnes bleuâtres, et derrière la hutte s'étendait la forêt, une forêt immense. La senteur des racines et des feuilles m'emplissait de joie et de gratitude, de même que le fumet gras du pin qui rappelle l'odeur de la moelle ; dans la forêt seulement tout s'apaisait en moi, mon âme devenait égale et se gonflait de puissance. »



A Sirilund, petite ville des environs, Thomas Glahn fait la rencontre d'Edvarda, fille du négociant M. Mack. Dès lors, la vie simple et heureuse de Glahn dans la nature est perturbée par ses pensées et ses émotions envers la jeune femme. D'autant que celle-ci souffle le chaud et le froid au pauvre chasseur, homme peu habitué à la vie en société.



« Vous avez raison, je ne sais guère fréquenter le monde. Soyez pitoyable ; vous ne me comprenez pas, je demeure de préférence dans la forêt, c’est là ma joie. Ici, dans ma solitude, cela ne fait tort à personne que je sois comme je suis ; mais, quand je me trouve avec d’autres personnes, il me faut employer tout mon soin pour être comme je dois. Deux années durant j’ai si peu été dans la société des hommes… »



Glahn est soucieux et son amour pour Edvarda le déchire parce qu’il brime son besoin de liberté.



« Tu erres ici et consumes ta vie pour une chétive écolière et tes nuits sont pleines de rêves désolés. Et un air étouffant stagne autour de ta tête, un air empesté d’antan. Cependant qu’au ciel frissonne le plus merveilleux des bleus et que les montagnes appellent. »



Plus tard, Glahn fait la connaissance d’Eva, la fille du forgeron, dont la candeur l’attire et envers qui il va se comporter comme Edvarda à son égard. Finalement, malheureux dans ses relations et ayant achevé son temps dans le Nordland, Glahn quitte Sirilund.



« Aucun souci ne me presse, je me languis seulement vers ailleurs ; où, je ne le sais pas, mais très loin, peut-être en Afrique, aux Indes. Car j’appartiens aux forêts et à la solitude. »



Si le jeu du chat et de la souris entre Edvarda et Glahn m'a paru long et redondant, en revanche j’ai grandement apprécié l’écriture joyeuse, insouciante et poétique qui narre la vie gaie et heureuse que mène Glahn dans la nature, à découvrir et à apprécier ses merveilles.

La seconde partie du roman, dont le narrateur est le compagnon de chasse de Thomas Glahn, rapporte en quelques pages l’étrange et suicidaire attitude du héros alors que tous les deux sont dans un village des Indes à chasser le gibier. N’étant jamais parvenu à comprendre ses semblables et à trouver la sérénité au sein de la société des hommes, Glahn choisira lui-même sa mort. Cette fin, tragique, résonne comme une impossible acceptation de la vie en société, de ses contraintes sociales et de sa fausseté.



« Plusieurs années durant j’ai pensé pouvoir lire dans les âmes de tous les hommes. Peut-être n’en est-il rien… »



Une très belle lecture.

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La Faim

À Christiania (Oslo), le jeune Knut peine à vivre des gains de rares articles donnés à un journal local. Il a bien essayé de se faire engager chez les pompiers, mais il a été rejeté, car il portait des lunettes. Ses habits sont si sales et si misérables qu’il n’ose plus se présenter pour une place « convenable ». Il n’a même pas de quoi s’acheter un livre pour tromper son ennui. Et le pire, c’est que la faim le tenaille en permanence. Pour la calmer malgré tout, il en est réduit à mâcher des copeaux de bois. Et les rares fois où une bonne âme lui donne quelque chose à manger, son estomac rétréci le rejette systématiquement. Il tente d’obtenir un peu d’argent du Mont de piété en mettant en gage ses lunettes, une couverture prêtée par un ami et même les cinq boutons de sa redingote, mais le préposé les refuse. Et comme les malheurs n’arrivent jamais seuls, se retrouvant sans toit, il est arrêté par la police et passe une nuit au poste, les articles dont il espérait beaucoup sont rejetés par son rédacteur en chef et il est renversé par la charrette du boulanger qui lui écrase le pied…

« La faim » est une autobiographie ou une autofiction assez émouvante et qui sent bien son vécu. Par petites touches assez impressionnistes, l’auteur nous fait partager le quotidien aussi glauque que pénible d’un jeune écrivain en voie de clochardisation. Pas d’intrigue à proprement parler, pas de développement romanesque. Même la rencontre de la belle inconnue reste du domaine de l’évanescence, presque de l’onirisme. Même chose pour la fin avec l’embarquement sur un navire russe. Hamsun se fait engager sur sa bonne mine alors qu’il ne connait strictement rien aux choses de la mer. Le capitaine le prend à l’essai en se réservant le droit de le débarquer en Angleterre s’il n’est pas à la hauteur de la tache. Le lecteur restera lui aussi sur sa faim, car il ne saura jamais si l’auteur a fini par s’en sortir. Il comprendra que l’auteur ne voulait pas lâcher son thème central, la faim et surtout l’échec qu’il attire comme l’aimant le fait de la limaille, car il est à la fois trop naïf, trop honnête et trop généreux. Il va donner son gilet à un miséreux, un gâteau à un gamin de la rue et un billet de dix couronnes qui aurait pu l’aider pour un bon moment à une pâtissière peu avenante. Cette « Faim » aurait aussi pu s’appeler « La poisse » ! Lecture un brin déprimante quand même…
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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La Faim

Un livre intéressant à lire, ou l'on suit sur plusieurs mois le quotidien du narrateur, jeune écrivain pauvre et affamé dans la ville de Christiania (Oslo). Le narrateur (anonyme, mais à identifier plus ou moins à Knut Hamsun lui-même) est atteint d'une certaine ''folie'' due à la faim trop prolongée, qui ne le lâche pas ou presque durant tout ce temps. On vit donc sa déchéance physique et mentale à travers ses yeux et son esprit sur environ 300 pages. Chose assez étonnante que j'ai ressentie avec ce livre, c'est que je l'ai trouvé intéressant mais sans plus au début, mais plus je progressais dans l'histoire et plus je me prenais d'intérêt pour le personnage et ses déboires, au point de finir par le trouver passionnant. Un livre que je recommande donc, et qui par certains aspects m'a fait penser au livre autobiographique ''Dans la dèche à Paris et à Londres'' de George Orwell, que je recommande également.
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La Faim

Knut Hamsun, prix Nobel de littérature en 1920, évolue dans un univers hors norme.



André Gide écrivait à propos de la Faim :



« On tourne les feuillets de ce livre étrange. Au bout de peu de temps on a des larmes et du sang plein les doigts, plein le coeur ».



Sentiment partagé, je suis restée complètement bouleversée par ce grand classique !



Knut Hamsun nous délivre le récit d’un indigent vagabondant dans les rues de Christiana, l’actuelle Oslo, à la recherche d’un morceau de pain.



Cet écrivain déchu s’échine à écrire chaque jour dans l’espoir de faire naître un chef d’oeuvre et vivre de sa plume. Peu à peu, cette quête de l’écriture le mène vers une sombre pauvreté.



Le narrateur perd son logement, ses affaires une à une, puis ce qui lui reste de dignité. L’inexorable descente aux enfers est superbement dépeinte. Cette faim qui le ronge finit par prendre toute la place et ne fait qu’accentuer sa folie.



Knut Hamsun nous décrit avec brio les quelques bouffées de bonheur du narrateur dès qu’il se retrouve, par chance, en possession de quelques couronnes.



Un espoir fugitif bien vite rattrapé par un dénuement profond qui poursuit la route du narrateur dans la ville.



D’une très grande noirceur, ce récit psychologique est attelant même s’il n’existe pas vraiment de fil narratif puisque l’ouvrage dessine plutôt une spirale sans fin vers l’indigence.



Le ton n’est pas sans rappeler les romans russes chers à mon coeur.



Une prouesse d’écriture pour un roman inclassable qui restera ancré dans mes mémoires !


Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Victoria

Johannes aime Victoria et réciproquement, mais tout les sépare. Ils se connaissent depuis l'enfance, certes, mais il est fils d’un meunier et elle est la fille d'un châtelain désargenté. Johannes part vivre en ville, où l’édition de ses poèmes lui apporte une notoriété et une petite aisance grâce auxquelles il espère bien arriver à ses fins et épouser Victoria...



Encore une histoire d’amour impossible, me direz-vous… Eh bien oui ! Et qui se terminera mal… Encore oui ! Rien que de bien classique… Toujours oui.

Sauf que là l’auteur est Knut Hamsun, Prix Nobel de littérature 1920, auteur de « La faim », son premier roman, à mes yeux, un chef d’œuvre…



On se laisse porter, tant qu’à la fin on constate : c’est déjà fini… dommage...

Bien sûr, on pourra arguer que le thème est classique. Certes il l’est, mais le style de Knut Hamsun, lui, ne l’est pas, qui fut un temps assimilé au naturalisme… de la dentelle.

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L'homme secret : Une histoire d'amour du No..

Ce très court roman est considéré comme le premier récit publié de son auteur, en 1877. Sa traduction en français date de 2005. Une préface met en garde le lecteur pour bien lui rappeler de ne prendre ce texte que pour ce qu'il est : une brève œuvre de jeunesse que même son auteur semble avoir reniée puisqu'il ne la mentionne jamais.

Le roman est court, c'est presque une longue nouvelle et le sujet en est limpide : l'amour de deux jeunes gens qui n'appartiennent pas à la même classe sociale. Rolf est le fils d'un métayer, quand Ronnaug est la fille du propriétaire des terres. Les joues qui rougissent et les mains qui tremblent ne desservent pourtant jamais le propos, et le décor de l'arrière-plan, presque merveilleux étoffe le relief de ce petit texte. Difficile de dire qu'on lit l'émergence d'un prix Nobel, mais la plume trace déjà des éléments qui attendent leur heure.
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