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Critiques de Knut Hamsun (232)
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Vagabonds

Quelle bonne surprise que ces Vagabonds écrit en 1936 par Knut Hamsun mais qui aurait pu tout aussi bien s'appeler La saga d'Edevart et August les vagabonds.

Une lecture captivante où nous suivons les aventures des deux camarades, amis d'enfance, au gré de leurs déplacements saisonniers afin de subvenir à leurs besoins.

En effet , nous sommes en Norvège, fin 19ème, une période de vaches maigres.

Edevart et Knut évoluent dans une région où pour vivre et survivre il faut s'adapter : paysan, marin pêcheur, colporteur rien n'est jamais définitif.



A travers ce récit le lecteur devient le témoin d'une époque charnière, propice aux changements matériels et à l'appel de nouveaux horizons qui emportent des familles entières vers une nouvelle terre promise, l'Amérique.

Pour ceux qui restent sur le quai dans l'attente de recevoir de prochains échos de leurs migrants, il faut faire preuve de beaucoup d'ingéniosité pour continuer à vivre à Hammarøy dans la province du Nordland, à proximité des Iles Lofoten afin de ne pas crier famine.

« Norem avait aussi des choses à raconter sur les émigrants d'Amérique, les vagabonds. Beaucoup d'entre eux avaient écrit . Parmi les vieux qu'ils avaient laissés au pays, quelques- uns avaient aussi reçu de l'argent. Oui, cela n'avait pas mal tourné en Amérique pour ceux qui étaient partis : ils travaillaient dans les villes ou à la campagne et ne se plaignaient pas. Ils ne voulaient pas rentrer avant de s'être enrichis. Non ! Qu'auraient-ils fait ici ? Ils se rappelaient comme on avait du mal à emprunter une livre de café quand on était dans la gêne. Maintenant ils avaient toujours des dollars d'argent à faire sonner dans leur poche. »

A savoir qu'entre 1850 et 1920, plus de 800 000 Norvégiens ont ainsi émigré en Amérique.



Un tableau de la vie rurale, paysanne, entre terre et mer, au milieu des fjords norvégiens aux reliefs accidentés, dangereux (falaises, marais) .

J'ai particulièrement savouré des scènes magnifiques de pêche et de salage du poisson.

Une toile des valeurs paysannes où le labeur, la solidarité sont mobilisés et nécessaires pour faire face à la précarité , où l'esprit d'initiative est souvent récompensé.

Une galerie de portraits formidables au-delà de nos deux héros, Edevart et August où les femmes ne sont pas en reste.



Un récit très humain où nous partageons la malice, la joie, les malheurs et les amours de nos protagonistes.

Un récit où Hamsun célèbre l'errance, la fuite, le vagabondage qu'il connaît si bien.

Un récit où la nature, sur terre comme sur mer, est omniprésente.



J'ai vraiment été happée par ce titre déniché encore une fois dans une trocante de livre dont la date d'impression mentionne 1961.

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La Faim

Lu en Avril 2016 suite suggestion de Babelio.... suite mon envie de recenser les Nobels de Littérature... suite à vouloir décrocher une insigne Novice en Littérature du Grand Nord ....suite Questions pour un Champion et son célèbre "4 à la suite" ;-)

Comme vous en avez pris l'habitude maintenant, je ne vais pas vous résumer ici l'histoire sans fin, d'un gars qui galère, fin XIXe, sans toit, dans les rues d'Oslo, qui se dispute avec un chien pour un os à ronger, bref qui n'arrive même pas à mettre faim à son cauchemar ! c'est peu dire !!

Je vous rappelle que pour les résumés, c'est "info" en tête de page, 4em de couverture, critiques éditeurs et résumés membres....

Par contre, par le plus curieux des hasards, sortie de Bibliothèque de Rennes Nov2016, je tombe sur un DVD film de Henning Carlsen (1966): "La Faim"....les cinéphiles apprécieront la sélection pour la Palme d'Or et le Grand Prix d'interprétation pour Per Oscarsson à Cannes en 1966 (les Césars c'est à partir de 1976, comble pour un Oscar son !) , clou de ma surprise, en Bonus : Entretiens (2002) Régina Hamsun (petite fille de Knut) avec Paul AUSTER !!!!!

Rappelez-vous "Moon Palace" de P. Auster, (ici, vous êtes obligés d'interrompre votre lecture, pour consulter (et apprécier !!) ma critique, où déjà, je faisais allusion à une certaine similitude entre ces deux romans !!!

Tout ça, pour vous dire, que Réalisateur et Acteur ont réussi avec brio à nous restituer sans conteste, la concrétisation d'une introspection, de nous projeter la vision d'une âme, de nous faire toucher à sa faim... le best, le fin du Faim, Prix mérités, mais c'est vrai "la Faim" justifie les moyens ! ! !

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La Faim

La Faim nous raconte l'histoire d'un écrivain qui ne parvient pas à vivre de sa plume et qui, petit à petit, s'enfonce dans la pauvreté. Luttant jour après jour contre la déchéance qui le menace, ce héros (dont le nom ne nous est jamais clairement révélé) a de moins en moins de temps pour écrire les articles et histoires qui pourraient le sauver de la misère.



C'est probablement la première fois que je lis un roman où le thème de la psychologie du personnage s'insère aussi bien dans la prose de l'auteur. En général, quand on rencontre un récit "psychologique", celui-ci a tendance à être ennuyant. Avec La Faim, Knut Hamsun parvient à nous décrire les obsessions de son personnage sans jamais nous ennuyer. Il est d'ailleurs impossible de lâcher le roman avant de savoir ce qu'il advient de cet homme qui, pour son art, est prêt à souffrir les pires humiliations et difficultés. Et son destin ne nous est révélé qu'à la toute dernière page du récit...

J'ai retrouvé, dans La Faim, un véritable "flux de conscience" digne de Virginia Woolf. Les pensées du héros nous sont exposées de manière brute, sans fioritures inutiles et elles finissent par devenir tout à fait fascinantes malgré le délire qui s'en dégage. Cet homme semble devenir fou sous nos yeux et une série de questions commence alors à s'imposer à notre esprit : devient-il fou à cause de la faim qui le torture (car il n'a plus d'argent pour se loger ou se nourrir) ? Ou était-il déjà fou avant et cette folie l'empêche-t-elle de finir les récits qu'il commence (en entraînant sa déchéance et sa malnutrition) ? Va-t-il mourir là, sous nos yeux ; ou une bonne âme va-t-elle le sauver in extremis ?



Une preuve supplémentaire du talent de Knut Hamsun est le fait que le personnage principal se retrouve toujours dans les mêmes situations sans jamais ennuyer ou lasser son lecteur. Dans chaque partie du récit, on retrouve la même structure : le héros tente d'écrire un article qui le rendra célèbre et lui permettra de vivre de sa plume. Il n'y parvient pas et se retrouve à la limite de l'indigence. Quand sa situation semble totalement désespérée et que l'on s'attend à le voir mort dans les pages qui suivent, il parvient à terminer son article et à le faire publier.

Cette situation se répète encore et encore ; le héros semble accomplir tous les jours le même parcours dans la ville de Kristiana ; et pourtant, on a chaque fois l'impression de lire un pan inédit de l'histoire de cet homme. Rien n'est lassant dans la plume de Knut Hamsun qui parvient toujours à insérer une sorte de suspense dans ce drame dont on connaît pourtant le dénouement...



Encore une très belle découverte grâce au Challenge 15 Nobel 2013-2014 de Gwen21.



Challenge 15 Nobel : 10/15
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La Faim

« La faim », c'est un peu l'anti « Bel Ami ». Le héros fait aussi profession de journaliste, si l'on peut dire, mais a lui un véritable talent, n'en tire que quelques sous, et surtout échoue dans tout ce qu'il entreprend. L'amour, il ne part pas le chercher, il ne fait qu'en rêver ; et c'est de lui-même qu'il vient à lui – mais là aussi il échoue misérablement.



Rien n'est plus éprouvant à lire que la description d'un homme lancé dans l'autodestruction. La faim le ronge, et plus encore la fierté. Le peu de nourriture qu'il parvient à trouver, souvent il la vomit. Les quelques malheureuses pièces qu'il parvient à se procurer, par son travail ou par chance, il finit toujours par les gaspiller sur un mouvement d'orgueil. A travers les rues de Copenhague, il traine sa misère et ses vêtements en loque, hurlant et gesticulant comme un fou. Pris de subite colères, il débite les pires sottises à des inconnus. De minuscules évènements le jettent dans de terribles transes. Quand à la jeune fille qui l'aime, il l'a confondue avec l'être issu de son imagination, et il est dur de dire lequel des deux il aime.



Rien de plus terrible que cet homme dont on suit la chute, qu'on voit peut à peut se transformer en loque déchirée, recroquevillée, broyée par la misère… Hamsun fut beaucoup de choses, mais il fut aussi cet être-là.
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La Faim

Il n'y aurait pu avoir meilleur titre à ce livre que "la Faim"; c'est elle qui domine le récit et qui mène le narrateur dans une spirale qui semble sans fin. Ce narrateur est un jeune homme qui tente de survivre dans les rues de Christiana, l'actuelle Oslo. Nous sommes à la fin du dix-neuvième siècle. Petit-à-petit, inéluctablement, il perd son logement, ses affaires qu'il apporte au clou une à une, et la dernière chose qui lui reste est sa dignité. Que dis-je, un amour propre - et compréhensible mais parfois insupportable pour le lecteur- qui l'empêche d'accepter l'aumône et le réduit à une âme tourmentée par la faim. Il en perd la raison, a des visions, passe d'une émotion extrême à l'autre, jusqu'à ce que, brièvement, la chance lui sourie à nouveau.

Toute la narration se fait par la subjectivité totale du protagoniste mais on devine la pitié et un étonnement peiné dans ces regards étrangers posés sur lui, là où lui-même imagine indignation, admiration ou amour.

Ce roman autobiographique, dit Octave Mirbeau dans la préface - est écrit avec une concision remarquable et un point de vue très travaillé. Vu à rebours, le personnage pourrait être cette figure du Cri de Munch, totalement emprisonnée, dominée par sa souffrance.

Régulièrement, aussi, dans son allure, sa fierté qui en devient parfois ridicule, ses accès de colère, de désespoir puis de compassion, le personnage m'a fait penser à Charlot et, j'avoue, malgré le côté tragique, j'ai parfois souri.

Il s'agit pour moi d'une relecture, et je confirme que c'est un récit qui reste longtemps ancré en nous quand on l'a lu, quand on marche dans la rue, quand on croise, quotidiennement, des dizaines de personnes qui se trouvent dans la même situation, bien malgré elles et qui explique pas mal de comportements. Bref, c'est un roman qui n'a rien perdu en actualité et qui possède une grande force mais aussi une tendresse pour ce pauvre garçon plein de bonne volonté qui perd pied malgré sa lutte.
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La Faim

Christiania, 1884. Un jeune homme erre dans les rues de la ville, en guenilles, le teint hâve, les traits tirés. C’est Knud Pedersen, qui sera plus tard plus connu sous son nom de plume Knut Hamsun, futur prix Nobel de littérature, et parfois surnommé le « Dostoïevski norvégien ».



Pedersen a quitté les îles Lofoten, cette région sauvage aux paysages impressionnants et au climat rude, et a fui son oncle autoritaire et pieux pour tenter sa chance dans le milieu littéraire de la capitale de la future Norvège.



Le pays est alors très pauvre (eh oui difficile d’y croire, mais nous sommes bien avant l’exploitation des puits de pétrole et des gisements miniers qui fera l’immense richesse de la Norvège moderne) et le jeune homme doit lutter jour après jour pour manger.



La faim, qui compte au nombre de ses admirateurs Gide, Mirabeau, Paul Auster, est le récit de cette période. Tous les jours, il faut trouver à manger, et parfois tromper l’estomac en mâchonnant de simples copeaux de bois.



Hamsun partage ici cette expérience de la faim, en en décrivant chacun des stades: maux de tête, nervosité, étourdissement, crampes au ventre, vomissement, chute de cheveux, troubles de la vue, peur, nausées causées par sa propre salive, hallucination, accès de paranoïa, … jusqu’aux sens exacerbés, jusqu’à la dissolution de l’être qui n’est pas sans rappeler les expériences extrêmes des ascètes hindous et autres mystiques.



Au-delà de la faim, de cette expérience physique, l’auteur révèle son caractère, sa honte d’être pauvre, sa douleur de ne pouvoir donner aux mendiants et la joie de donner le peu qu’il a, son sens aigu de l’honnêteté et de la droiture. Dieu en prend pour son grade, car Hamsun ne craint pas de l’interroger sur ses desseins, sur sa pseudo bonté, comportement assez atypique dans la Norvège pieuse et conventionnelle de cette fin de XIXème. On découvre un homme fier à en crever, qui tient peut-être bien plus à sa dignité qu’à la vie, et qui garde toujours une once d’espoir, certain que les choses finiront par s’arranger. C’est un bel exemple de ténacité.



Ténacité aussi dans la volonté d’écrire, dans la conviction de sa vocation d’écrivain. En effet, Hamsun témoigne ici aussi de ses débuts créatifs. Il nous parle de sa facilité à inventer des histoires, à « baratiner » comme on dit avec un certain dédain. Il décrit son processus de création et décortique les mécanismes mentaux en jeu. Peut-être est-ce d’ailleurs pour cette introspection du personnage principal, sorte d’anti-héros, qu’on l’appelle le Dostoïevski norvégien ? Il nous plonge au cœur de ses crises de doute et d’inspiration, quand les mots ne viennent pas, quand ils fuient à la moindre distraction, ou au contraire quand ils jaillissent comme une source et vous prennent d’assaut.



Personnellement, contrairement à une idée largement répandue, je ne crois pas qu’il faille avoir vécu un traumatisme, quel qu’il soit, pour être un artiste. Je pense que le point commun à tous les artistes est une grande force de caractère: s’accrocher coûte que coûte, se remettre en route après un énième échec et ne jamais douter d’être un jour reconnu. Et Hamsun ici nous donne une magnifique leçon de pugnacité, à garder à l’esprit les jours de doute.

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Mystères

Un roman étonnant, déstabilisant, et malgré tout attractif, ne serait-ce que pour tenter de comprendre où veut nous mener l’auteur, et qui est ce personnage étrange nommé Nagel. Il sème le trouble également dans la communauté où il s’immisce, se mêlant des histoires de chacun, s’inventant mille vies sans que l’on sache jamais s’il bluffe ou non !



Nagel semble endosser un costume de comédien, s’inventant à chaque occasion. Bienfaiteur qui porte secours aux opprimés ou sombre fomenteur de complots abjects, difficile de trancher. Même la relation amoureuse qui se tisse avec une jeune femme déjà fiancée, semble sulfureuse.



Quelques difficultés avec l’écriture, plus vraisemblablement liées à la traduction, certaines expressions ressemblant à des expressions idiomatiques prises à la lettre.



Ce roman est de ceux qui peuvent rester en mémoire par son originalité. Il est préférable de ne pas vouloir comprendre à tout prix l’énigme qui constitue ce personnage et se laisser porter par le récit, comme on vivrait un rêve éveillé.





298 pages 18 août 2023 (1892) Livre de poche

Caverne des lecteurs

Traduction (norvégien) : Goerges Sautreau
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La Faim

Voilà un moment que je voulais entreprendre la lecture de de ce récit mais l'illustration de la première de couverture et le titre me rebutaient un peu... de plus cet oeuvre étant considéré comme un classique ( et pour moi lire un classique c'est synonyme de lecture scolaire) j'étais, je dois dire, méfiante!



Alors que dire? Sinon que c'est l'histoire d'un jeune homme qui a faim...



Une version adulte de La petite marchande d'allumettes de Hans-Christian Andersen qui aurait pu s'appeler Le jeune marchand de papiers (le narrateur, Knut Hamsun, journaliste qui essaie de vivre de sa plume, de ses papiers sans trop de succès) avec tout de même de grandes différences.



Si le premier est un conte de Noël, La faim est le récit proche d'une expérience vécu par l'auteur, et si dans l'un , la mort délivre la protagoniste, dans l'autre c'est la fuite qui libère le narrateur d'une chute sans fin.

Mais les deux protagonistes sont affamés, épuisés, transis, fiévreux et en proie aux délires et ils partagent la même misère.



Si ce récit a été publié en 1890 il reste accessible et d'actualités. J'avoue que mes appréhensions n'étaient pas fondées car je suis rentrée facilement dans le texte.



En effet, la frénésie verbale du narrateur, au fil des tribulations professionnelles, privées, domestiques et amoureuses, entraîne le lecteur dans son sillage.



Nous suivons celui-ci dans sa recherche quotidienne de nourriture, de chaleur mais nous partageons avec lui les effets physiques (inanition) et physiologiques (il rend presque toujours ce qu'il ingurgite) de la faim.



Qu'il perde les cheveux par touffe, qu'il mâche des copeaux de bois, nous descendons avec lui aux portes de l'enfer.



A lire.
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Mystères

« Au milieu de l’été dernier, une petite ville de la côte norvégienne fut le théâtre d’événements tout à fait insolites. Un étranger arriva, un certain Nagel, charlatan étrange et singulier, qui fit nombre d’extravagances, avant de repartir aussi subitement qu’il était venu. Cet homme reçut aussi la visite d’une mystérieuse jeune femme, venue Dieu sait pourquoi, et qui repartit au bout de quelques heures. » ● Tout est dit, ou presque, dans le premier paragraphe de ce roman déroutant dont je ne sais que penser. Je garde un souvenir émerveillé de La Faim, mais j’avoue que je n’ai guère été emballé par ces Mystères, même si j’ai beaucoup aimé le personnage de Minute, pauvre diable infirme et victime du harcèlement des autres villageois, et si Knut Hamsun a des fulgurances incroyables ; comme : « Il était dans un état mystérieux, empli de bien-être psychique ; chaque nerf en lui était en éveil, son sang chantait et il était en communion totale avec la nature tout entière : le soleil, les montagnes et tout le reste autour de lui ; son propre moi lui répondait à travers les arbres, les arbustes et les feuilles. Son âme, tel un orgue, résonnait en un crescendo, et jamais il n’oublierait la façon dont cette douce musique coulait dans ses veines. » ● Si je perçois la dimension philosophique de ce roman (sans toutefois en saisir la véritable teneur, je dois bien l’avouer), il n’en reste pas moins que mon plaisir de lecture fut très faible.
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Mystères

J’ai terminé ce roman, Mystères, il y a quelques jours et je ne sais toujours pas quoi en penser. Je n’ai pas détesté. Je crois avoir aimé. Dans tous les cas, il contient des éléments que j’ai bien aimés. Mais commençons par le commencent. Dans une petite ville côtière de la Norvège, un certain Nagel descend d’un bateau et prend une chambre pour une période indéterminée. J’ai tout de suite pensé à un homme sur le retour d’âge qui retourne dans son patelin natal et, comme son départ date de loin, personne ne le reconnait. Eh bien non. Nagel semble vraiment un étranger. Son arrivée tombe à poil : on procède à l’enterrement d’un jeune homme. Probablement suicidé. Néanmoins, il déambule dans les petites rues, fraternise avec les locaux, à commencer par le coup de cœur du suicidé puis par un simple d’esprit. Ses contacts avec eux et plusieurs autres agissent comme un catalyseur. En même temps, si tout le monde réagit à sa présence, elle n’entraine pas une série d’événements comme on aurait pu s’y attendre. Pour tout dire, tout le long de ma lecture, je me suis demandé quel était l’élément déclencheur, quel état le moteur de l’histoire. Je nageais en plein mystère. Nagel, personnage étrange et cultivé, ne laisse rien voir de son « jeu », de ses « intentions » et semble valser au milieu des villageois dont certains paraissent aussi fins que lui et l’entortiller dans leurs histoires. J’ai senti plus de suspense en lisant ce roman que dans certains romans d’espionnage…. C’est beaucoup dire. C’est que les personnages, qui ne se révèlent (réellement) que peu à peu, mais magistralement, sont finement développés par l’habile auteur Knut Hamsun. Sous des apparences anodines, ils acquièrent une dimension tragique. Je croyais que le mystère, c’était Nagel, puis les villageois et, enfin, le village lui-même. Pourtant, à part la fin inattendue, on ne débouche sur presque rien. Ce roman n’était-il qu’une occasion de raconter la vie dans une petite ville côtière norvégienne, une chronique, une ébauche de tragédie? Un roman d’atmosphère? Parfois, j’avais l’impression d’entrer à pas feutrés chez des gens de la bonne société au caractère difficile et imprévisible. J’en avais des frissons. Loin de moi l’idée de suggérer que pareille lecture n’est pas suffisante. Seulement, quand on ne s’y attend pas…. Mais non, on assiste au lent mais inexorable développement d’une psychose qui amène le lecteur à reconsidérer certains des événements du roman. Ainsi, je sens que je vais continuer à penser à ces personnages encore un petit bout de temps…
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Sous l'étoile d'automne

Un voile est tombé sur les écrits d’Hamsun, mais ils n’en brillent pas moins au travers. La médaille de son prix Nobel de littérature a été obscurcie par les mains entre lesquelles il l’a remise, mais le papier et l’encre durent plus que l’or.



Etrange texte, sans véritable début et sans vraiment de fin. Un homme recroise l’un de ses anciens compagnons de labeur. Il troque son costume élégant pour quelques habits d’ouvriers, et les voila partis. Dans les fermes et les domaines, ils louent leur force de travail. Pour faire quoi ? Tout ce qu’on leur demande de faire. Couper du bois, construire un mur, creuser un puit, tirer une canalisation… S’il y a besoin d’un maçon ils se font maçons, s’il y a besoin d’un laboureur ils se font laboureurs. Voir même accordeurs de piano. Ils dorment dans la paille, mangent avec les domestiques, baguenaudent avec les servantes. Quand il n’y a plus d’ouvrage, ils reprennent leur route, avec un compagnon ou un autre, jusqu’à une autre ferme…



C’est un écrit assez court, très brut. La liberté qui s’en dégage est étonnante. Rien ne retient ces hommes. Rien ne les entrave - ou presque. L’inquiétude de ne pas trouver de travaux en hiver. Quelques amours fugitifs. Ce peu d’argent péniblement gagné, aussi. Il pourrait donner des ambitions. Heureusement, il est vite dépensé. Parfois dans une machine à coudre pour une orpheline, sinon dans quelques bouteilles de vin.



Qu’importe.



On se prend à rêver. Le confort, la sécurité, la peur du lendemain.

S’il était possible d’oublier tout cela, de le troquer pour une route et un horizon infini où rien n’est une destination et rien n’est un lien.

Comme les alouettes du ciel dont parlait Saint François d’Assise…



Mais nous ne sommes que des citoyens du XXIème siècle. Nous avons besoin de notre douche chaude le matin, de notre café avant d’aller travailler, et d’une maison ordonnée et chauffée.

Et quelque part au fond de nous, de la foule, même…



Pour nous évader, nous avons nos livres.
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La Faim

Sur le challenge XIXème siècle de Babelio,nous nous sommes posé la question de la date la plus pertinente à retenir pour marquer la fin du siècle littéraire et avions retenu 1914 comme marqueur d'un tournant definitif.

Plus je lis ce siècle et le début du suivant, plus il m'apparaît qu'une première ligne annonciatrice de la bascule se dessine dans la dernière décennie, avec des tonalités et des thèmes nouveaux qui émergent, et ce texte de 1890 me conforte dans cette impression.

Estomaquant, brutal, jamais vu avant (comme en témoigne en préface Octave Mirbeau lui-même porteur d'une voix nouvelle sur la période ), La faim porte une incandescence, une modernité et une universalité sublimes qui m'ont littéralement retourné les sens,bien longtemps après avoir séduit le jury du Nobel.

Pas de construction narrative élaborée, pas d'effets de style :rien que la voix d'un homme en permanence au bord de l'inanition,d'une intégrité absolue, dévoré par son orgueil, affamé dans un monde peuplé de silhouettes vides et de valeurs creuses qui ne le nourrissent pas.

Sidérant, dérangeant, ce texte âpre et tendu interpelle, y compris sur le fait que les dérives morales ultérieures plus que douteuses de l'auteur qui a encensé Hitler dans les années 30 puissent y être déjà contenues.
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Mystères

Etrange roman qui laisse une impression bizarre à la fin de la lecture.

On suit Nagel, personnage fantasque, jouant plusieurs rôles dans cette aventure, du généreux altruiste au plus sournois personnage, manipulateur mais jouant lui-même à se laisser manipuler. Ce personnage file tel une anguille dans nos mains, insaisissable, toujours là où on ne l’attends pas, qui en fin de compte, sous son apparente assurance, il tient plus du simple maniaco-dépressif. Ce roman scandinave m’a fait penser au cinéma nordique un peu éthéré des Bergmann, Dreyer. Les questionnements philosophiques de notre personnage traduisent plus son incohérence qu’une véritable pensée structurée, des déblatérations de soir de beuverie qui disent tout et son contraire, ses relations aux autres semblant parfois calculées pour s’effondrer tout de suite après dans une fuite en avant désespérée. Toujours est-il que j’ai aimé me perdre dans ce roman, trébucher parfois, comme dans un labyrinthe de mots, de caractères, un peu comme dans les romans d’un Henri Miller ou d’un James Joyce, d’un Albert Camus, avec une dimension tragique un peu chaotique. Qu’est venu faire Nagel dans ce village, sinon s’y perdre, assouvir une volonté de devenir un personnage artificiellement tragique. Ce n’est que quelques heures après avoir tourné la dernière page que j’ai réussi à en mesurer l’ampleur, comme si le silence après, c’était encore le roman.
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La Faim

Knut Hamsun a su se doter sans le vouloir d’un publicitaire hors-norme en la personne d’André Gide. Ce dernier, pas mauvais déjà pour nous faire percevoir les méandres tortueux de l’âme humaine, écrit pourtant qu’il ne connait pas plus doué que Knut Hamsun pour s’offrir une petite promenade au fond des psychismes malmenés :





« Ah ! combien toute notre littérature paraît, auprès d’un tel livre, raisonnable. Quels gouffres nous environnent de toutes parts, dont nous commençons seulement à entrevoir les profondeurs ! Notre culture méditerranéenne a dressé dans notre esprit des garde-fous, dont nous avons le plus grand mal à secouer enfin les barrières ; et c’est là ce qui permettait à La Bruyère d’écrire, il y a déjà deux siècles de cela : « Tout est dit ». Tandis que devant La Faim on est presque en droit de penser que, jusqu’à présent, presque rien n’est dit, au contraire, et que l’Homme reste à découvrir. »





Mais le temps a passé et La faim ne semble plus si chamboulante qu’elle avait pu le paraître pour Gide, Breton ou Mirbeau, qui en étaient de fervents admirateurs. D’ailleurs, dans le domaine du renouvellement littéraire, ceux-ci œuvrèrent également de manière décisive et ouvrirent peut-être la voie à une lignée d’écrivains qui se chargèrent de contredire La Bruyère en nous faisant comprendre que tout n’a pas encore été dit –en tout cas pas dans toutes les formes décemment imaginables.





L’histoire de La faim s’apparente à la quantité des substances ingérées par son narrateur et se résume à peau de chagrin : journaliste sans poste fixe, l’argent ne suffit plus à subvenir à ses besoins et plutôt que d’accepter un poste qui ne convient ni à ses ambitions, ni à ses compétences, et plutôt que de recourir à une mendicité jugée humiliante, le narrateur préfère errer toute la journée dans les rues d’Oslo, gaspillant ainsi ses dernières forces dans l’espoir de faire surgir dans son esprit le papier qui lui rapportera enfin de l’argent et –qui sait ?- de la reconnaissance.





Qui a déjà essayé de vadrouiller au hasard des rues en se proposant de fixer son attention sur un seul sujet de réflexion sait combien il est difficile de ne pas se laisser perturber par les distractions extérieures et par la volatilité de sa concentration. Notre journaliste n’échappe pas à ce papillonnage et c’est à la lecture de ces pensées éparses que nous convie Knut Hamsun. Virginia Woolf popularisera ce type de narration un peu plus tard avec Mrs. Dalloway, ne parvenant toutefois pas à introduire cet élément perturbateur qui fera toute l’étrangeté du récit de Knut Hamsun : la faim.





La faim est représentée sous la forme d’ « un essaim de petites bêtes malfaisantes [qui] avaient pénétré dans mon être intime et l’avaient évidé ». Oui mais jusqu’à quel point ? Au moment où le journaliste nous confie cette impression, sa personnalité –quoique déjà un peu bancale- reste encore stable et certaine. Au fil du temps, la fatigue, la famine et la solitude aidant, une déchéance de plus en plus profonde s’installera. Corps et âme ne sont pas séparés et la misère s’inscrit à plusieurs niveaux, dans la moindre résistance de la capacité physique et dans l’impossibilité de plus en plus tenace à mener une réflexion cohérente jusqu’au bout. Cercle vicieux d’abord motivé par la fierté qui empêchera finalement le journaliste d’accéder à toutes ses ambitions littéraires.





La description de l’état de famine est plus clinique que psychologique. Le ton auquel recourt Knut Hamsun est simple et clair. Il nous donne l’impression d’une observation médicale et pourtant, pas une page ne se passe sans que le journaliste ne nous fasse parvenir un listage précis des sentiments et des pensées qui le traversent. Même au faîte de la famine, le journaliste ne nous semblera finalement pas si dérangé qu’il essaie bien de nous le faire croire. Ce caractère continuellement raisonné du discours, bien que permettant une lecture fluide et jamais désagréable, constitue cependant la caractéristique qui ne nous permet pas de suivre André Gide jusqu’au bout de son engouement. Non, Knut Hamsun n’est pas allé se promener jusqu’aux abysses de la psyché humaine : il nous a permis d’en mesurer la profondeur et d’en apercevoir la noirceur, mais au moment de plonger, il s’agrippe aux rebords de la raison. Son discours n’est qu’un écho des dangers auxquels a échappé son personnage. Il en reste, cependant, une velléité d’écriture certainement rare pour un roman publié en 1890.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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La Faim

"Il est terrible le petit bruit de l'oeuf dur cassé sur un comptoir d'étain

Il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim"

Là où Prévert dit tout de la misère humaine en deux vers, Knut Hamsun prend, lui, 182 pages.

Plutôt que le son, il convoque d'autres sens : la vue des vitrines bien garnies, l'odeur de la viande grillée.

Et quand Prévert parle de l'universel, le narrateur de "Faim" ne parle que de lui-même – le sort s'acharne sur lui exprès, le monde est méchant.

Bon, j'avoue une certaine prévention contre Hamsun, ce prix Nobel de littérature qui a fait cadeau de sa médaille à son meilleur ami... Joseph Goebbels. (Au moins dans "Faim", pas de propos antisémites ou homophobes comme dans "Au pays des contes". le narrateur est trop occupé à contempler son propre nombril.)

À la fin de ma lecture, j'avais donc en tête un avis lapidaire sur ce court roman : quelques semaines de déambulations absurdes d'un auteur affamé, à Oslo, dans les années 1880.

Auteur de quoi, on ne sait pas trop : il tente de vendre des articles à un journal, une pièce à un directeur de théâtre.

Bien entendu, ça foire.

Au début il est logé, habillé et rasé de près. Au fil des semaines il perd tout : son logement faute de payer le loyer, ses vêtements qu'il dépose chez le prêteur sur gages, et son "carnet de coiffeur", sorte d'abonnement qu'il offre à un ami.

Car il a des amis, il a des relations, il a du talent ; il pourrait s'en tirer mais la faim ainsi que son sens de l'honneur – à géométrie variable – le mènent à des conduites totalement absurdes, hallucinées… et contre-productives.

Bref, encore un ouin-ouin.

Mais.

Mais j'ai lu ensuite la préface de l'excellent traducteur Régis Boyer, qui m'a ouvert des horizons.

Selon lui, Hamsun tire prétexte de la faim du narrateur pour expérimenter un style d'écriture qui serait précurseur du courant de conscience, 40 ans avant Joyce.

Et j'avoue, vu sous cet aspect, le roman prend une autre tournure.

Parce que, même si les opinions de l'auteur me révulsent, il me faut malgré tout l'admettre : il écrivait rudement bien.



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La Faim

C est pour des livres comme celui-là que je lis. Une découverte de cette ampleur à mon (grand) âge, j'avoue ne pas y avoir songer en débutant "la Faim". Et pourtant.. Chef d'oeuvre, voilà voilà, et c'est tout !! Le sujet? Un pauvre homme, vivant d'expédient, tentant souvent vainement d'écrire des articles pour les vendre à un journal, crève de faim.

c'est le monologue, entrecoupé de dialogues qui fait la force de ce livre. On suit le personnage avec passion, avec espoir mais surtout avec une immense tristesse.

Il y a des tonalités russes dans ce roman. La fierté, l'orgueil, la religion, la "raison" mais aussi la folie sont les toiles de fond de "la Faim".

Les dialogues semblent sortis d'un Dostoïevski

C'est un roman court (moins de 300 pages dans l'édition de poche), mais énorme de part son sujet, si simple (!!) et sa qualité littéraire.

Bref, un monument de littérature.
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Sous l'étoile d'automne

Le refus de vivre en bon bourgeois installé, ça me parle. Le narrateur, personnage principal, préfère son errance sur les chemins, au hasard des rencontres, des petits boulots qu'on lui propose avec gîte et couvert. Il vit en parfaite harmonie avec la nature, et ne semble pas trop souffrir du froid. Il chemine avec son compagnon en espérant quelque aventure avec les jeunes femmes qu'il rencontre. Il aime dormir à la belle étoile sous la voûte céleste étoilée. Un véritable ressource aux sources, à l'essentiel. On retrouve un peu l'esprit de Thoreau mais également les aventures du personnage de Knulp de Hesse. Et tout semble parfait dans le meilleur des mondes. Ça se lit très bien, facilement. Pourtant, ce court roman n'échappe pas aux redondances. Notre personnage retrouve toujours une suite de situations similaires auxquelles il doit faire face et son parcours finit par tourner en boucle, au propre comme au figuré. J'ai lu les dernières pages en diagonale. Je regrette également qu'il n'y ai pas plus d'émotions. C'est une écriture sèche et dépourvue de pathos. Peut-être est-ce du à la traduction ? Donc j'ai beaucoup apprécié le thème, un peu moins le traitement.
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La ville de Segelfoss

Âpreté. C’est le mot qui me vient en tête quand je pense à ce roman, La ville de Segelfoss. Tout y semble dur et cruel, surtout les habitants au sang chaud (malgré les hautes latitudes de leur Norvège natale), avec leur avidité, leur cupidité, leur mesquinerie, leur hypocrisie, leur faiblesse, etc. Pas du tout l’image qu’on se fait des parfaits Scandinaves ! Mais bon, la vie était plus difficile il y a cent ans dans une ville côtière reculée et je suppose que, pour certains, c’était une question de survie. Ainsi, l’on suit la destinée de héros «modernes» comme Theodor de Bua, le noble Willatz Holmsen, Tobias Holmengrä, l’avoué Rasch, le pasteur Lassen et plusieurs, plusieurs autres. Ces personnages sont si nombreux qu’il devient difficile de cerner une intrigue qui les concerne tous. Chacun tente de tirer son épingle du jeu, d’assurer sa subsistance, d’asseoir son autorité, de trouver l’amour, etc. En ce sens, La ville de Segelfoss me fait plus penser à une chronique de village, un peu comme ces vieilles séries télévisées historiques de qualité discutable. Ça aurait pu être agréable à lire s’il n’y avait constamment une atmosphère lourde, représentative des romans de Knut Hamsen. Même à l’intérieur des maisons, l’ambiance n’est pas toujours à la joie et aux célébrations, les relations père/fils sont mises à mal. La vie n’est que misère, mieux vaut s’y faire !
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La Faim

Mourir de faim, un sort bien peu enviable, décrit avec beaucoup d’émotions par le Nobel de littérature 1920.



Bien sûr, on sait que l’auteur a survécu puisqu’il s’agit d’un récit autobiographique. Il raconte et fait vivre au lecteur les douleurs et les transformations physiques de la faim, mais aussi les effets débilitants sur le cerveau qui s’embrume, les conséquences sur la personnalité qui passe de l’euphorie, à la colère ou à l’apathie totale.



Contrairement à d’autres récits, ce n’est pas en temps de guerre, ce n’est pas à cause d’une catastrophe naturelle, c’est simplement la malchance, les employeurs qui rejettent un candidat malgré la volonté de travailler, l’orgueil d’un homme qui refuse de demander la charité.



Cette histoire a été publiée en 1890, mais les émotions ressenties par le protagoniste du roman sont toujours d’actualité. On pourra y penser la prochaine fois qu’on croisera un sans-abri dans nos rues ou mieux, lors d’une prochaine collecte des « Restos du cœur » ou des banques alimentaires.



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La Faim

On s'accroche à ce livre tout en se demandant jusqu'où elle va aller, cette famine! Chaque fois qu'un brin d'espoir essayait de luire quelque part, ce n'était juste que pour un instant, l'horizon n'avait pas voix au chapitre. Puis après, le cycle recommençait, la dame famine frappait à nouveau, et de la manière la plus cruelle. En lisant ce livre, j'ai pensé à la fois, à Demande à la poussière de John Fante et à Martin Eden de Jack London, ces livres qui ont traité de la misère, de la famine, de l'abandon qui asticotent la vie de la plupart des hommes de la pensée, avant que n'arrive l'heure de leur gloire. Mais dans la faim, Knut Hamsun va beaucoup plus loin, il fait de la faim une entité à part entière, une puissance en qui l'homme dépendra toujours quant à parvenir à se créer un équilibre au dedans de lui. La faim devient une espèce de force suprême avec qui, qu'il faille certainement coopérer pour ne pas perdre ses sens. Tenaillé par la faim, il est fort probable que l'homme s'éloigne de sa raison....

Une savoureuse lecture !
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