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Critiques de Knut Hamsun (232)
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L'éveil de la glèbe

‘Poussière tu es, à la poussière tu retourneras'. Façonné entre les mains divines, le dérisoire morceau d'argile ouvre soudain les yeux. Un geste, un seul, par lui-même. le pantin a acquis sa volonté propre, sa conscience, sa mémoire. Il est devenu un individu à part entière. Que va-t-il faire ?



Fouiller la glèbe.



Quelque part dans la grande forêt de Norvège surgit un homme, un colosse. Il s'appelle Isak. On ne sait pas qui il est. On ne sait pas d'où il vient. Mais il a choisi cette terre pour y enraciner sa vie. Il laboure, sème, dort à la belle étoile puis dans une hutte de terre. Il abat des arbres, transporte les troncs à la ville, les vends. Un jour une femme robuste mais défigurée par un bec de lièvre le rejoint. Ils auront un fils. Puis deux. La Genèse dans les montagnes de Norvège….



Sur ce, le texte n'est pas précisément ce qu'on peut appeler moderniste. le racisme envers les Lapons, décrits littéralement comme de la vermine, est édifiant. le rôle de la femme vu par Hamsun n'est pas non plus des plus attrayant : quand les lumières de la ville les détournent de leur rôle de bonnes ménagères et du goût du dur travail des champs, rien de telle qu'une bonne raclée pour les remettre dans le droit chemin ! Cela dit, toujours selon Hamsun, quand la même chose arrive à un garçon il est fichu et n'est plus bon à rien. La seule route qui lui reste pour devenir un homme, c'est le chemin de l'exil. Sinon il est condamné à devenir une caricature endimanchée dépensant l'argent mais incapable de le gagner faute d'être capable de travailler dur – un homme de la ville, quoi…



Mais ce qui se dessine aussi dans ce texte, c'est un rejet total de l'existentialisme et du consumérisme. Si vous voulez sortir du nombrilisme et arrêter de n'exister qu'à travers les gadgets que vous collectionnez, abandonnez la ville et prenez une fourche ou une cognée. L'accomplissement d'un individu se fait dans la dureté de ses tâches, dans sa proximité avec la terre et sa capacité à produire directement ce qu'il consomme ; pas dans les livres ou dans une quête du soi ne pouvant déboucher que sur le nihilisme, proclame Hamsun…



Aujourd'hui, ses thèses et sa vision du monde se retrouvent quasiment à l'identique dans un nombre considérable de mouvements écologistes. Si Hamsun avait compris que la négation de l'individu était exactement la même dans le fascisme que dans le communisme, il n'aurait sans doute pas vu l'accomplissement de son idéal nietzschéen dans un petit homme avec une moustache en brosse à dent. Il n'aurait pas été bouté dans l'oubli. Et il aurait, je le pense vraiment, tenu dans le monde des idées une place bien plus importante. Une place que Sartre occupa sans complexe.
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La Faim

Certains auteurs sont majoritairement connus par l'intermédiaire d'un livre et les Nobels comptent leur lot de ceux-ci: Lagerlof et son Nils Holgersson, Mauriac et son Thérèse Raquin, dans une moindre mesure Kipling et son livre de la jungle. Hamsun fait partie de ceux-là. Ceux qui l'ont lu... ont lu la Faim.



Le titre sonne comme un manifeste social... mais se trouve plutôt être l'incarnation de cette abstraction dévorante. Pas de réelle revendication politique ici, pas de drame avec intrigue particulière. On ne connait quasiment pas mieux le personnage principal à la fin qu'au début, on n'est même pas sûr de son nom puisqu'il s'ingenie à ne decliner que de fausses identités... à des personnages secondaires eux mêmes désignés par des surnoms ou des periphrases.



L'auteur nous indique par là qu'il ne sert à rien de s'intéresser trop longtemps à une histoire ou au devenir des "héros" car c'est bien la Faim le personnage central de ce récit. Elle habite le personnage de bout en bout du livre puisque l'auteur decide de l'abandonner à chaque fois que les circonstances s'améliorent pour lui.



Cela permet à l'auteur d'étudier en profondeur le phénomène de la faim, ses conséquences physiques, mentales, psychologiques, sociales... La seule caractéristique personnelle du protagoniste principal est son orgueil démesuré. Cet orgueil qui le pousse à refuser la charité, à se prétendre moins en difficulté qu'il n'est, à repousser le moment où il devra solliciter le remboursement d'une dette, à se montrer lui même généreux alors qu'il n'a pas d'argent. Cette caractéristique n'est en fait là que pour repousser plus loin les limites de cette faim puisque l'homme se retrouve donc ainsi totalement désarmé pour la combattre.



Cela aboutit donc à un récit profondément triste malgré son côté désincarné. On ne peut que penser à tous ces hommes sur Terre encore aujourd'hui qui souffrent de la faim, quelle qu'en soit la raison, et ce livre est un bel hommage rendu par l'auteur à cette souffrance.



Ce qui fait qu'Hamsun reste un auteur peu reconnu aujourd'hui est sans doute la suite de sa vie. Sa germanophilie avérée l'a poussé à accueillir avec une trop grande bienveillance l'envahisseur nazi et à fermer les yeux sur les horreurs commises. Cela a amené sa condamnation après guerre et a empêché le peuple norvégien de considérer à sa juste valeur les qualités de son écriture. Cette lecture mérite tout de même pour moi la poursuite de la découverte de l'oeuvre... ne serait-ce que pour pouvoir s'enorgueillir : "Knut Hamsun ? Oui j'ai lu la Faim.. mais pas que !"
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Sous l'étoile d'automne

« Sous l’étoile d’automne », publié en 1906 est le premier volet d’une trilogie dite « du vagabond ». Il sera suivi de « Un vagabond joue en sourdine » en 1909 et « La dernière joie » en 1912.

A la sortie de ce premier volume, Knut Hamsun (de son vrai nom, Knud Pedersen) a quarante-sept ans et vient de divorcer. Une période difficile de sa vie qui le tournera résolument vers celle qui ne l’a jamais déçu : la Nature …



On retrouve ici un narrateur que l’on associe facilement à l’auteur. Un personnage romantique et solitaire, toujours en quête d’une sérénité que seul le contact rapproché avec la Nature semble lui procurer ; « un vagabond par essence ». L’expression est de l’éditeur, mais tellement vraie…

Paradoxalement, ce vagabond solitaire va de ferme en ferme à la recherche d’un travail accompagné d’un compagnon : Grindhusen. Tous deux n’ont que leur force de travail à proposer.



Il y aura bien entendu des rencontres au cours de ce vagabondage mélancolique où le narrateur semble à chaque pas ne pas trop savoir ce qu’il cherche pas plus qu’il ne se contente de ce qu’il a ; des rencontres comme celles de ces deux femmes dont l’amour qu’elles lui témoignent lui semblera inaccessible, impossible… amour qui l’obsédera néanmoins dans son « inaccessible quête ».

Un remarquable roman du Prix Nobel 1920 dont le personnage principal ne manque pas de rappeler certains personnages de Giono ou de Hermann Hesse.



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Pan

Dans Pan, Knut Hamsun nous plonge dans une histoire d'amour envoûtante, qui dénature tout, qui ronge l'être jusqu'à le priver de toute sa raison! Un amour ravageur, destructeur, ce qui conduit en même temps à une jouissance à la fois inouïe et incontrôlable.C'est avant tout l'amour de la nature un amour marqué par une liberté affolante, une douceur affligeante une fois qu'on s'en éloigne, un bien-être qui semble imposer à l'homme la solitude...ce premier amour qui fait que le lieutenant Ghan vive dans une hutte juste à l'entrée de la forêt, des montagnes et à côté de la mer, au point que le deuxième amour avec Edvarta ne sera qu'un véritable désastre, pourrait-on dire la mère nature est très jalouse...

Un livre où la participation de la nature, en tant qu'un personnage à part entière, m'a beaucoup fasciné!!!

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Vagabonds

Il me souvient d'un éblouissement devant «Vagabonds», cet excellent film norvégien d'Ola Solum (1989), brillante adaptation du premier volume de la trilogie de Hamsun, "Landstrykere" (1927) dont l'action se déroule principalement dans le pauvre hameau de Polden (Sørdal) entre les années 1860 et 1870.



Le point de départ est un drame amoureux qui se déroule entre Edevard et une jeune femme mariée, Lovise Margrete. Un aventurier, hableur et un peu menteur — "Auguste le Marin" — arrive au port avec le charme du mois d'août, créant à la fois chaos et espoirs...



Il me souvient aussi n'avoir jamais ouvert un livre du célèbre romancier  de « La Faim » avant ce choc esthétique — « lyrique » — que provoqua la vision de ce film (depuis cette date, précieusement gardé sous sa forme de « cassette-VHS-enregistrée-d'ailleurs-presque-par hasard"...) : un long métrage resté invisible depuis sa diffusion unique sur « Arte » — puisque jamais édité en France depuis bientôt 20 années... Bref ! Acteurs attachants, mise-en-scène inspirée, paysages estivaux chatoyants et intrigue tortueuse (à l'image de n'importe quelle existence).



"LandStrykere" (ou "Vagabonds", 1927) est le premier tome d'une trilogie romanesque pleine des mouvements et des musiques "de la vie" : témoin de la grande vitalité du romancier-conteur norvégien, celui qui "avait vécu mille vies" (et exercé mille métiers) avant que de "songer à écrire"...



Affirmons d'ores et déjà qu'il vous faudra absolument lire par la suite les deux composantes suivantes : "Auguste le Marin" ("August Weltumsegler", 1930) puis "Mais la vie continue" ("Men Livet lever", 1933) : une trilogie facilement disponible dans la formidable collection "La Pochothèque".



Le haut style, constamment lyrique et original, de Hamsun qui - pour nous - ne s'est jamais "démodé"...



Le duo Auguste-Edevart nous fait repenser à ces inséparables compères d'errances et de misères que constituaient les deux "tramps" du tout premier des trois romans inachevés de Franz Kafka ("Der Verschollene", de publication posthume en 1927 — donc contemporain de la publication du "Landstrykere" de Hamsun. Une oeuvre qui fut rebaptisée "Amerika" - "L'Amérique" - par son ami Max Brod) : Robinson "l'Irlandais" ivrogne (qui était "l'Auguste" du duo... ) et l'insaisissable Delamarche (le "Mephistopheles" français du jeune ingénu Karl Rossmann et inquiétant "clown blanc" du duo...).



Certes, on devine ici — entre les lignes chantantes des "aventures" d'Auguste et son inséparable ami Edevart - tout le tempérament fantasque de Knud Petersen (1859-1952) alias "Knut Hamsun" [son nom de plume] : mystère de cet homme insaisissable et romancier prolifique qu'incarna récemment au cinéma — avec talent — le célèbre acteur suédois Max von Sydow, jusqu'à sa triste compromission de "grand romancier" avec le nazisme dans la pente déclinante de son existence...



Roman magnifiquement traduit du norvégien en français par Jean Petithuguenin.
Lien : http://www.latribudhotel.can..
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Vagabonds

Je m'attendais au récit de vagabonds sur les routes sillonnant l'Europe du début du siècle, frères de cœur de Jack London et Maxime Gorki. Or les routes, ici, sont maritimes, Norvège oblige, et nos héros ne vont jamais très loin. Nous voilà au nord de la Norvège, à l'horizon des îles Lofoten. Dans ces villages de bord de mer, on est loin de la capitale dont on ne parle même pas, et on y vit de la pêche aux harengs et de nos propres élevages bovins. Le temps s'écoule rythmé par les saisons, les mariages et les décès.

Les Lofoten, c'est la région de l'enfance de Knut Hamsun, là où il retournera vivre après avoir vécu à Oslo puis aux Etats-Unis. C'est une époque charnière où la région s'enrichit quand tout le reste du pays souffre de pauvreté et voit ses habitants, comme son pays voisin, partir en masse pour le nouveau continent, où les terres sont plus fertiles que ces champs de pierre.



C'est en rencontrant deux saltimbanques roumains écumant les villages du nord qu'Edevart, encore enfant, prend conscience de sa propre envie de sillonner les routes, libre de toute attache, et prêt à rompre les traditions perpétuées dans les familles. Quand il rencontre August, revenu au village après douze ans de vagabondage autour du monde - il aurait laissé des trésors en Inde qu'il lui suffirait d'aller récupérer un jour - tous deux se mettent au commerce pour se faire un peu d'argent. C'est ainsi qu'Edevart prospère petit-à-petit, car ni lui ni surtout August ne manquent d'ingéniosité et de motivation pour y arriver. Mais ils dépensent comme ils gagnent, non sans parfois des excès de générosité et un détachement louable à l'argent.

Auprès de ces deux compères qui ne cessent de se perdre et de se retrouver au cours du roman, apparaissent une multitude de personnages qui gravitent autour d'eux et que leurs idées progressistes influencent. Petit-à-petit, la pêche se fera plus intensive, les besoins des villageois, enrichis grâce à cette pêche, plus pressants. Tout doit être plus grand, plus beau quand Edevart et August, eux ne font que passer, ne s'attachant pas aux graines de modernité qu'ils sèment.

Knut Hamsun dépeint des personnages au profil contrasté, animés d'idées contradictoires qui les rendent psychologiquement très intéressants. Edevart a une obstination certaine dans ce qu'il entreprend mais il se laisse facilement manipuler par amour pour Lovise Magrete, dont les intentions restent ambigües; quant à August, garçon particulièrement ingénieux et jamais à court d'idées pour s'en sortir, est incapable de conserver la moindre fortune qu'il gagne et revient toujours plus miséreux.

J'avais beaucoup aimé La Faim, du même auteur, et je retrouve ici ce que je disais plus haut, c'est-à-dire ces personnalités torturées dont Knut Hamsun ferait partie, lui qui a d'ailleurs été une personnalité culte de la Norvège en tant que prix Nobel avant d'être disgracié vers la fin de sa vie par l'opinion publique pour son soutien à Hitler.

Ca refroidit bien sûr mon admiration pour cet auteur, mais ça ne m'empêchera pas de lire d'autres de ses romans car j'aime beaucoup cette écriture que je trouve fraîche et un peu naïve en quelque sorte, mais d'une naïveté touchante.

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Victoria

Kunt Hamsun né en 1859 en Norvège est un romancier qui fut célèbre fin XIXe début XXe, il est récompensé du prix Nobel de littérature en 1920.

Victoria est un roman poétique qui met en scène un amour impossible entre la fille d’un chatelain (Victoria) et le fils d’un meunier (Johannes). Leurs conditions sociales ne leur permettent pas de s’aimer au grand jour et pourtant, l’amour qu’ils ressentent va les consumer toute leur vie durant.

Plongés dans des rêveries sans fin, la réalité s’avère être assez cruelle et plonge chacun d’eux dans un ballet d’espoir comme de déception. Tous les ingrédients du romantisme du XIXe siècle sont présents. Ainsi, la retenue, la résilience, le respect des usages font que ces deux êtres rêvent leur existence plutôt que ne la vivent.

De belles descriptions de paysages de nature sont appréciables. L’ambiance est perceptible au fil des pages de ce beau roman.

Je découvre Knut Hamsun, personnage complexe issu d’un milieu très modeste qui par son talent d’écrivain a su attirer la lumière sur lui.

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Mystères

J'ai enchaîné les lectures plus ou moins malheureuses ces temps derniers, et notamment avec Knut Hamsun, qui, décidément, n'arrive pas à à m'enthousiasmer, si bien que je ne suis plus du tout certaine de vouloir lire La Faim.





Un jeune homme qui se fait appeler Nagel décide soudainement de débarquer dans une ville portuaire de Norvège, et se fait admettre assez rapidement dans la bonne société, malgré ses manières insolites. Mais il poursuit aussi un drôle de but, en décidant de fréquenter et apparemment d'aider un homme que tout le monde appelle Minute, et qui sert de souffre-douleur à certains bourgeois de la ville. Plus qu'une histoire, on a affaire à une suite de délires verbaux, de conversations qui partent dans tous les sens pendant des heures, de monologues intérieurs interminables. Même si certains chapitres nous accordent une pause et se concentrent sur quelques situations à peu près factuelles, on suit essentiellement - si l'on peut dire qu'on est capable de suivre de façon cartésienne quoique ce soit, ce dont je doute, et qui n'est pas le but de Hamsun - les pensées de Nagel qui défilent à toute vitesse et révèlent une personnalité accablée par l'instabilité mentale.





La façon dont Hamsun décrit chez Nagel le passage de l'excitation la plus fantasque à l'abattement le plus total, les pensées qui s'enchaînent de façon délirante à un rythme effréné, le besoin constant de parler, parler, parler, surtout en société, et de tout, de philosophie, de littérature, de politique, de n'importe quoi, voilà qui me fait dire que Hamsun a dû observer de près une ou plusieurs personnes atteintes de ce qu'on appelait alors la psychose maniaco-dépressive (je ne sache pas que Hamsun en ait été atteint lui-même, mais c'est peut-être le cas) ; les symptômes, intérieurs comme extérieurs, sont étonnamment bien rendus, étonnamment justes. Pour autant, ce sont des scènes assez fatigantes pour le personnage et pour le lecteur- comme dans la vie, cela dit -, et qui m'ont fait traîner sur le roman un bon bout de temps. Mais Nagel est aussi assailli par des rêves étranges, par des hallucinations, par ce qui semble être des prémonitions... Je n'ai donc guère de doute sur le fait qu'au moins un des buts de Hamsun, c'est de parler de ce qu'on appelle communément folie.





Mais comme Nagel se détache de la société dans laquelle il évolue, et fait tache, c'est aussi pour Hamsun le moyen de montrer comment réagit la société à ceux qui sortent de la norme. On invite Nagel à des soirées, on débat de tel ou tel sujet avec lui, on rit avec lui, on le trouve fantasque, bizarre. Jamais on ne se dit qu'il va mal, jamais on ne décèle son mal-être, et encore moins sa pathologie (ou ses pathologies, plus probablement). La société bourgeoise continue sa vie tranquille tandis que Nagel, qui s'arrange en plus pour s'encombrer d'une histoire d'amour impossible, sombre petit à petit.





J'avoue que le roman m'a laissée tout de même perplexe, et surtout lorsqu'il y est question des rapports de Nagel et Minute. Là, je vois moins où Hamsun veut en venir, si ce n'est peut-être démontrer que Nagel a démasqué l'hypocrisie sociale - je n'en dis pas plus, l'histoire de Nagel et Minute réserve quelques surprises.





En un mot, je reste vraiment sur ma réserve concernant ce roman. Qu'il s'agisse de parler de la folie ou de la normalité sociale qui écrase les marginaux, j'ai l'impression d'avoir lu des romans ou des nouvelles qui, soit m'ont davantage touchée, soit sont allés plus loin sur ces sujets - sur le fond comme dans la forme -, et surtout ont davantage condensé leur propos (je pense au Journal d'un fou ou à Bartleby, entre autres). Mais j'ai aussi l'impression que je suis passée à côté de quelque chose, que Hamsun a voulu donner une dimension philosophique à un roman qu'il a tout de même intitulé Mystères, dimension qui m'a laissée de marbre et m'a par conséquent, avouons-le, échappée.







Challenge Nobel
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La Faim

Un livre magnifique, assez angoissant mais d'une écriture d'une précision et efficacité redoutable… On suit notre personnage dans les tréfonds de sa pensée, cela en fait un témoignage troublant de la douleur… Un auteur admiré entre autre par Bukowski.
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Sous l'étoile d'automne

Un texte déroutant par la simplicité de son écriture. Des dialogues qui semblent économiser la salive, une narration essentiellement au présent, des phrases bien souvent ramenées au strict nécessaire. Et l’histoire ? Eh bien, j’aurais tendance à dire que c’est une quête d’amour, et le besoin d’être aimé en retour. L’auteur a donné au narrateur son véritable nom, Knut Pedersen, est-ce une autobiographie pour autant ? La question se pose…



Knut a fui, une fois de plus, le vacarme de la ville et là, sur cette île, il goutte la joie d’une mer calme et d’une forêt pleine de sorbiers alourdis par leurs abondantes grappes de baies. Il est en quête de paix, de calme intérieur et loue une chambre chez la vieille Gunhild. Celle-ci décide de faire repeindre sa maison et il reconnaît tout de suite l’ouvrier, il a travaillé avec lui, bien des années en arrière, sur un chantier de construction d’une route. Alors, la peinture terminée, Knut se défait de ses habits de ville pour des vêtements de travail et part sur un coup de tête faire des travaux avec ce compagnon. Ils doivent aller creuser un puits. Knut a un esprit créatif, dessine et construit une canalisation qui amène l’eau directement dans l’habitation plutôt que de creuser un simple puits.

« Je préférais rouler ma bosse et rester un homme libre, faire le travail occasionnel que je rencontrerais, dormir à la belle étoile et constituer un petit sujet d’étonnement pour moi-même. »

Puis il fait équipe avec un autre ouvrier, ramasse les pommes-de-terre, maçonne, tronçonne…

Il invente aussi un nouveau système pour scier les arbres et, à chaque halte, s’éprend d’une jeune fille, ou de la patronne… et jalouse son compagnon comme un adolescent.

Le soir, il va se ressourcer dans la forêt « Observer la lutte de toutes les fleurs et de tous les insectes pour ne pas périr m’a toujours intéressé. » Mais les passages dans la nature sont brefs aussi, comme le reste, et occupent si peu de place dans ce récit qu’ils ne marquent pas non plus le lecteur.

Les espoirs amoureux de notre narrateur entre deux âges sont vite déçus et sa neurasthénie en dents de scie le poursuit. Sans que ce soit écrit, on devine sa peur, vu son âge, de ne plus séduire. On sent que son être est partagé entre le désir de ne pas avoir d’attache, l’envie de s’éloigner de la société et le besoin d’une femme à aimer. Puis on finit par constater que la solitude l’attire mais au fond de lui ce n’est pas ce qu’il recherche.

Sur l’errance de ce vagabond, je m’attendais à un texte plus profond, plus travaillé. J’ai été un peu déçue par cette lecture très rapide, très facile. Peut-être cachait-elle davantage ? Je m’interroge encore…

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Sous l'étoile d'automne

Un récit sans véritable histoire, une tranche de vie d'un personnage qui a choisi de vivre au jour le jour, louant ses bras ici ou là. Il s'agit d'un choix, il refuse les occasions de s'installer, pour se sentir libre, pour varier les tâches, éviter la routine, … C'est aussi un roman sur la nature, sur la vieillesse solitaire. le narrateur, Knut Pedersen (véritable nom de Knut Hamsun), oscille sans cesse entre solitude et besoin de sociabilité. C'est un roman d'ambiance, empreint de nostalgie et de mélancolie. C'est agréable à lire mais j'ai bien peur d'oublier ce récit bien vite.
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Un air si pur

J'ai eu du mal à dormir, le temps de la lecture. Je ne sais pas exactement pourquoi mais il y a un sentiment de malaise qui se dégage à la description de cette société bourgeoise ou qui s'en prétend. Knut Hamsun y dépeint des personnages torturés, égoïstes, pédants et pose un regard acerbe sur cette micro société qui s'installe dans un sanatorium nouvellement établit en plein montagne pour se soigner.

On apprend à y connaitre "le suicidé", un homme cynique qui affiche en permanence son mépris pour l'existence humaine mais qui ne veut pas déshonorer la mort et cherche une manière digne de mourir. Mais on se rend compte peu à peu des faiblesses du personnage et ce qui fait de lui qu'il est Homme à travers son univers douloureusement secret.

D'un autre côté "le directeur" d'école se targue de sauver le monde de la bêtise et de l'ignorance en sa qualité de professeur et méprise tous ceux qui pourraient se détourner de la voie de l'enseignement et de ses lumières.

On évolue dans ce monde ou les comtes sont des escrocs et ou les princesses dont la présence au sanatorium en font sa renommée sont des usurpatrices.

En bref, tout ce beau monde qui se rattache à ses principes et au monde matériel semble en perdition, et tous semblent avoir leurs petits secrets peu honorables.

Parmi ceux-ci, Julie ou Melle d'Espart selon le milieu ou elle se présente, issue d'une lignée bourgeoise sur le déclin, cherche sa place et papillonne avec les hommes du beau monde. Jouissant d'un physique agréable et d'une personnalité affable, elle sait plaire. Elle s'éprend d'un comte dont elle tombera enceinte et qui lui remettra une somme d'argent important avant de se faire emprisonner. Face à l'urgence de cette situation, elle finira par se résigner à aller habiter avec un paysan résidant non loin du sanatorium qui lui promet une vie honorable et simple par une proposition de mariage. On sent toutefois que l'histoire sera impossible quand réapparait le comte...



Une lecture intrigante et parfois dérangeante dans un style classique qui remet en question notre regard sur cette société qui semble vile et dépressive, en perte de repère tout en nous mettant en position de voyeurisme, car l'auteur attire notre curiosité sur ce monde intriguant et nous renvoie à nous même et à nos vices.

J'y ai trouvé certaines longueurs, me demandant parfois ou le livre allait me mener, mais il apporte surement plus de questionnements que de réponses.
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L'éveil de la glèbe

Il fut un temps où l'académie du Nobel récompensait souvent en littérature ceux de ces auteurs qui savaient par la fiction traduire en visionnaires l'évolution d'un monde en devenir: Reymont, Galsworthy, Martin du Gard... Ce roman méconnu de Knut Hamsun s'inscrit à mon sens dans cette veine, loin du célèbre "La faim" et plus loin encore des égarements politiques ultérieurs de l'auteur du côté de l'idéologie nazie.

Ravie d'avoir découvert cette superbe saga paysanne qui à travers l'histoire d'une famille et de son patriarche, inamovible et tellurique pionner rétif aux bruits du monde, raconte l'inexorable chemin vers la modernité d'une petite société rurale d'abord quasi féodale puis entrainée peu à peu vers l'appât du gain et du confort.

On vibre au rythme enlevé de cette histoire racontée à hauteur d'hommes et femmes à la volonté forcenée, taiseux mais bouillonnant de l'intérieur, à la fois acteurs et victimes de leur environnement. Et l'on se repose, encore une fois, la question de la différence à faire ou pas entre l'auteur et son oeuvre...
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Victoria

Si Knut Hamsun a obtenu le Prix Nobel de littérature en 1920 son roman Victoria paru quant à lui en 1898 est un pur produit de la littérature romantique de la fin du 19è siècle.

Victoria est la Demoiselle du Château, Johannes le fils du meunier, avant même que le roman ne commence les dés sont jetés! Ils s'aiment mais leur amour est impossible. C'est inenvisageable , rien ils n'ont rien en commun ni rang social, ni éducation, ni fortune alors leur amour ne peut qu'être désespéré et désespérant...

Je crois avoir trouvé réunis dans ce texte tous les griefs que je fais à cette littérature romantique du 19è. Bien sûr je ne remets pas en cause l'écriture de Knut Hamsun ni la qualité des pages qu'il consacre à la nature, aux paysages mais voilà l'ensemble m'ennuie profondément , la dernière page tournée je n'ai qu'une envie oublier Victoria et Johannes ..
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Sur les sentiers où l'herbe repousse

La mauvaise foi, qui répond à la lâcheté face à l'intimidation majoritaire, est un phénomène qui me fascine autant qu'il a fasciné Nietzsche, Sartre ou beaucoup plus médiocrement Régis Debray. Les prétextes qu'on se donne pour justifier qu'on aime Hamsun ne sont pas seulement ridicules; ils sont sordides.



Car on n'a pas besoin de ça. Knut Hamsun n'est pas Alphonse de Châteaubriant. Tout chez Hamsun n'est pas essentiellement réductible au nazisme. Il est d'abord Hamsun, il est d'abord un grand écrivain, souvent génial, et son adhésion politique, quoique intégrale autant qu'indéfectible (il mourra en nazi convaincu, et en admirateur d'Hitler) ne se fait nulle part sentir dans son oeuvre artistique.



Il aura eu droit à tous les traitements de mauvaise foi, suivant les saisons d'après-guerre: d'abord déclaré fou, ensuite décrit comme un jobard, c'est maintenant une espèce de crypto-résistant au nazisme. En effet, après la victoire des Alliés sur les forces de l'Axe, que pouvait-on bien faire de ce grand écrivain, prix Nobel dont on ne pouvait diminuer la stature artistique, et qui incommodait fort les tribunaux politiques? L'accuser d'être maboul semblait tout indiqué: il est devenu nazi comme on tombe fou! le tour était joué. Mais psychiatriser l'opposition... n'est-ce pas quelque chose de très totalitaire? Noam Chomsky ayant déjà largement traité le sujet du néolibéralisme mondialisé, "dernier avatar de l'hydre qui a engendré le nazisme et le bolchevisme", je continue.



Aujourd'hui, pour s'excuser de lire Hamsun ou d'amirer son oeuvre, qui n'est pas plus contournable que celle de Louis-Ferdinand Céline, on se met à inventer des histoires: ah, mais il a sauvé des Juifs, des résistants, des... Hein? Où? Quand? Non, à ma connaissance il n'a pas fait ça. Alors le disque change: il n'était pas vraiment hitlérien, il était juste "anti-Anglais"... Si, si, il était vraiment, très, très hitlérien. Et son fils Alrid Hamsun était très, très dans la SS. Et alors? Cela change-t-il un gramme de la valeur de la Faim, de Pan ou de Sur les sentiers où l'herbe repousse?



Sur les sentiers où l'herbe repousse est un merveilleux chef-d'oeuvre d'apaisement. Hamsun au crépuscule de sa vie, condamné, interné, provisoirement déconsidéré, n'est ni aigri ni vindicatif. Il conserve intact cet équilibre supérieur entre la nature et le rêve qu'il exprime de toutes les manières possibles, avec une palette de couleurs extraordinaires, sans fausse bieveillance, sans cette dégoûtante humilité de Tartuffe qui pollue ordinairement la littérature des vaincus. Sincère, simple, sobre, et plein d'humour, il voit partout des merveilles, se réjouit de vivre, et communique au lecteur un sentiment de joie intérieure, panthéiste, presque animiste, et cependant lucide, qui s'apparente, vraiment, à une "sublimation". L'après-midi du faune touche à sa fin, et cette partie vaut bien le prélude.
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Enfants de leur temps

Un roman de transformation, tout change autour de notre personnage, les temps changent, la petite ville de Segelfoss se modernise à une grande vitesse avec l'arrivée marquante de celui qu'on nomme ''le roi'', Tobias Holmengra, un homme modeste mais très résolu quant à développer et agrandir la ville, allant jusqu'à acheter la rivière de Segelfoss sur toutes ses rives, mais le lieutenant Holmsen, lui,ne change même pas d'un seul iota, même quand sa femme reconnait qu'elle a été cause de l'antipathie dans leur ménage, et qu'elle lui demande pardon, il reste le même, toujours aimable, altruiste mais impassible, imperturbable, tout calmement il dit non à la réconciliation. En dehors de la ville qui se métamorphose peu à peu, des personnages sont fuyants, leurs petits actes sont presque évanescents,. Bien qu'ils soient sans artifice, ces personnages ressemblent aux comédiens muets sur une scène pourtant vivante. La lecture est limpide, mais on prend le temps de progresser dans sa lecture, calmement, l'intrique est presque plate, rien ne nous pousse à aller vite. Mais qu'à cela ne tienne, le livre m'a plu, cet air de la campagne qui semble tout apaiser, des enfants qui jouent aux dominants et aux soumis, des femmes qui semblent effacées, n'y que leur nom !
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Auguste le marin

"Auguste le Marin" ("August Weltumsegler", 1930) demande à être connu... Il est l'élément central de cette seconde partie de la saga hamsunienne des "Vagabonds"... Vagabonds qui sont deux-et-inséparables : Edevart le Terrien et son ami Auguste, plus âgé et plus roublard, "Marin" qui en a vu bien d'autres...



Un peu des "Clochards célestes" de Jack Kerouac mais aussi des comparses "Delamarche et Robinson" (semi-burlesques et semi-tragiques) de "L'Amérique" de Franz Kafka...



Un second opus dans le même ton enjoué du 1er roman, "Landstrykere" de 1927, et qui approfondit la personnalité fantasque d'Auguste, la plus "grande gueule" des deux, "porteur de chaos et d'aventures" dans la vie malléable d'Edevart... Son porteur de poisse, aussi, aux "histoires" infatigables.



Une lecture indispensable qui laisse, comme le précédent, un impérissable souvenir : comme une saveur de fjord enluminé par Août et désolé par les misères et facéties de l'existence des plus pauvres... Êtres qui se consolent de leurs trajectoires compliquées en se gavant de rêves aussi lumineux qu'insaisissables.
Lien : http://www.latribudhotel.can..
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Rêveurs

Oui, comme nous le dit la présentation de l'éditeur en quatrième de couverture de « Rêveurs » (édité en 1904), Ove Rolandsen, petit télégraphiste de campagne, est bien un « frère d'âme » de Johan Nagel, le personnage de « Mystères » décrit par l'auteur lui-même comme « charlatan étrange et singulier qui fit de nombreuses extravagances… » ; mais aussi celui de Tomas Glahn de « Pan » non moins enclin aux exubérances…

Abus de boisson ? Certes, c'est un solide buveur… Parfois… mais on n'explique pas la romance donnée à trois heures du matin sous la fenêtre de la femme du pasteur par la seule ivresse …

L'amour alors ? mouais… plutôt la recherche de l'âme sœur. Ove est entouré de femmes : en plus de la femme du pasteur, il y a la jeune Olga, la fille du sacristain, Elise la fille du riche armateur Mack, Pernille, également, la fille du souffleur d'orgue à l'église… Et enfin, Demoiselle van Loos, sa fiancée, gouvernante du presbytère…

Ove devra choisir.

Il se joue de tout et de tout le monde. Sur fond de nature Norvégienne au son des bateaux qui rentrent au port chargés de harengs, Knut Hamsun nous narre la prise de pouvoir d'un illuminé qui finira par obtenir ce qu'il voulait ; et ce, malgré la ferme opposition du pasteur, un homme irascible et imbu du pouvoir que lui confère sa soutane, même rapiécée…

Mais avant toute chose, il a besoin d'argent pour déposer des demandes de brevets sur son invention… Mack, qui vient d'être cambriolé n'a-t-il pas promis une récompense de quatre cents rixdales au cambrioleur si celui-ci venait à se dénoncer ?

Un petit bouquin qui ravira ceux qui, comme moi sont amateurs de mer, de port, de bateaux, et d'hommes un peu frustres façonnés par la rudesse du climat, en particulier et de la vie en général.

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L'homme secret

L'autre jour, je décide de m'essayer à Knut Hamsun et je choisis un de ses romans disponibles à la bibliothèque tout à fait au hasard - si on ne tient pas compte du fait que je l'ai choisi parce qu'il était très court. Une oeuvre de jeunesse, pourquoi pas pour aborder un auteur dont on ne connaît rien ? Là-dessus, je vais sur Wikipédia et je lis que L'homme secret est une des premières et médiocres tentatives de Hamsun. Hum, me voilà un peu refroidie.



La personne qui é écrit l'article de Wikipédia avait malheureusement raison. Régis Boyer (préfacier de la traduction française) et Pierre Grouix (traducteur et auteur d'une postface) ont eu beau s'escrimer à affirmer que, malgré ses défauts, L'homme secret ne manquait pas d'intérêt, ils sont loin de m'avoir convaincue.



Une histoire d'amour pas bien intéressante, pas très développée, pas très subtile, au style plat, aux chapitres très courts qui ne permettent pas d'approfondir quoi que ce soit, pas d'étude psychologique, pas d'aspect contemplatif non plus, un secret dont on se fiche et une fin assez bizarre. Les personnages de Rolf et Rønnaug, qui tombent amoureux et vivent leur relation malgré les embûches - qui n'en sont pas vraiment - n'ont vraiment rien d'accrocheur. On comprend que Knut Hamsun ait renié ce très court roman, voire qu'il l'ait oublié (mais sans doute faisait-il semblant de l'avoir oublié). Que Régis Boyer parle de sous-texte, de non-dits et de Nathalie Sarraute (ce qui est forcément aguicheur) à propos de L'homme secret me dépasse.



Cela dit, on pardonnera à Knut Hamsun d'avoir raté ce premier texte publié en 1877 ; il n'avait après tout que 18 ans, et on sent bien qu'il est loin de maîtriser son récit, ce qui est bien normal. Ce n'est pas tant Knut Hamsun qui me dérange que la décision d'avoir traduit ce texte pour le publier complètement seul. Je comprends bien que l'édition norvégienne existe sous ce format, mais le nom de Knut Hamsun n'a forcément pas la même portée dans la culture norvégienne et dans la culture française. Il m'aurait semblé bien plus logique que ce texte apparaisse dans une publication des œuvres complètes de Hamsun en français, afin que les aficionados puissent appréhender l'évolution de l'écrivain.



À part pour les fins connaisseurs de Hamsun, je ne vois guère l'intérêt de lire ce roman, qui n'est pas désagréable en soi, certes, mais qui n'apporte rien à ceux qui veulent découvrir cet auteur tellement acclamé pour La Faim. Donc, surtout, si j'ai un conseil, c'est de ne pas faire comme moi et ne pas aborder Hamsun par ce texte. Cela dit, je ne compte pas m'arrêter là, vu la renommée de Hamsun pour la plupart de ses autres œuvres.
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L'éveil de la glèbe

Knut Hamsun est un auteur norvégien du tournant du dernier siècle, reconnu (il s'est fait attribuer le prix Nobel de littérature en 1920) mais également controversé vers la fin de sa vie. Depuis un moment déjà je voulais m'attaquer à ce pilier. À la bibliothèque, le premier de ses bouquins sur lequel je suis tombé est L'éveil de la glèbe. Malheureusement, ce ne fut pas un choix qui me satisfit. Essentiellement, il s'agit d'un roman du terroir. Un type solitaire mais travailleur se retire dans une région excentrée de la Norvège, défriche un bout de terre puis se trouve une femme. Celle-là, Inger, est un personnage féminin fort et intéressant. Avec les années, leur famille s'agrandit (et se réduit), des voisins s'amènent, etc. Bref, une histoire plusieurs fois racontée déjà. Tous ces romans qui font l'apologie de la vie d'agriculteurs, plus capable ! En plus, il s'agit d'austères protestants, on est loin des scènes bucoliques et festives de la campagne française… Ça n'a rien à voir avec le talent de l'auteur (quoique son style ne m'ait pas particulièrement interpelé), je le sais, mais ça teinte ma perception de l'oeuvre. Au moins, j'ai trouvé original comment il a intégré des éléments spécifiques à son pays, comme la présence de Lapons et des supersitions locales, ou bien la fracture entre les générations, celles d'Isak et de ses fils Sivert et Eleusis, davantage tourné vers l'avenir… ou l'Amérique.
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