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Critiques de Tonino Benacquista (1381)
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Porca miseria

La lecture de ce roman autobiographique m’a offert de belles émotions au travers des confessions de l’écrivain :

- Fils d’émigrés italiens en banlieue française.

- Cesare Benaquista, un père alcoolique, irascible, pleutre.

- Elena Polsinelli, une mère absente, effacée, mais qui prononcera comme une injonction ce qui a été le point de bascule de sa propre vie :  « Ne vous mariez jamais, n’ayez pas d’enfants ».

- Une grande fratrie dont, petit dernier, il sera le seul à naître sur le sol français.

- L’émigration en France où seules la misère et la honte seront une réussite.

- Ses parents ne parviendront pas à trouver leur point d’ancrage, l’Italie regrettée par la mère, la France rejetée par le père…

Pour l’auteur, le narrateur, c’est la France : « Quel autre pays aurait donné à un enfant né de parents illettrés le goût d’écrire ».



Malgré une jeunesse pas vraiment misérable mais quasiment dénuée de liens affectifs, excepté avec ses frère et soeurs, Tonino Benaquista rend hommage à ses parents déracinés; on ressent très fort sa compassion à leur égard.



Certains passages m’ont touchée en plein coeur, entre autres lorsque l’auteur raconte son agoraphobie et ses vaines tentatives d’explications; lorsqu’il s’interroge sur la légitimité de son succès : son mal être est-il le prix à payer pour avoir réussi, là où ses parents ont échoué ? Son parcours atypique de romancier est très émouvant également.



Je viens de découvrir la plume et le talent de Tonino Benaquista en commençant par son autobiographie, il s’agit pour moi d’une porte d’entrée grande ouverte que je franchirai avec joie en lisant l’un ou l’autre de ses romans, car son style, son humour et sa gravité m’ont séduite au plus haut point.



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Toutes les histoires d'amour ont été racontées,..

C'est ce qui s'appelle un grand moment de solitude. Totalement déstabilisant. Entrer dans un livre avec une envie à la hauteur des immenses souvenirs laissés par la lecture de Saga, toujours présents vingt ans après. Même si ensuite le plaisir fut moins net. Jusqu'à Romanesque qui m'avait permis de renouer avec cette plume si talentueuse. Entrer donc dans ce livre en se préparant au bonheur. Ne pas se préoccuper tout de suite de l'esprit qui s'égare. De l'envie de revenir en arrière quand le propos semble confus. S'inquiéter tout de même au bout d'un moment. Continuer quand même. Et déchanter.



Ceux qui ont lu Saga se souviennent sans doute de la virtuosité de l'auteur à jouer de l’imbrication du réel et de la fiction dans le destin de ses personnages. C'est aussi ce qui m'avait fait apprécier Romanesque d'ailleurs. Dans ce nouvel opus, Tonino Benacquista revient à l'univers des séries télévisées - on trouve d'ailleurs une allusion à la fameuse Saga - et à la mécanique qui lui avait valu ce succès. Il met en scène un personnage, Léo, qui s'échappe d'une réalité peu séduisante et disparaît de la circulation pour se réfugier dans le visionnage de séries, laissant son entourage sans nouvelles. Pour le lecteur, se mêlent alors les histoires de différentes séries, faisant se croiser les membres de réunions d'alcooliques anonymes, une telenovela brésilienne ou encore les aventures d'Harold Cordell, un écrivain anglais sur le déclin qui va tenter d'écrire la seule histoire d'amour qui n'ait pas encore été racontée : la sienne. Pour l'auteur, c'est l'occasion une fois encore d'interroger la façon dont s'écrivent les histoires, qu'elles soient fictions ou destins. La façon dont on les raconte également.



"C'est ce que Léo aime chez Harold, cet aveu d'impuissance face au réel. Selon lui, nul ne peut prétendre être le scénariste de sa propre vie, qui n'est qu'un long continuum de situations qui s'enchaînent d'elles-mêmes, la nature humaine préférant les petits évitements aux grandes confrontations et les compromis aux remises en question".



Alors effectivement, ça se mélange, créant une vraie confusion dans mon esprit qui perd complètement le contact avec Léo. Était-ce l'effet voulu ? Le problème c'est que les quelques réflexions savoureuses qui me font parfois retrouver le sourire ("... car à trop montrer plus personne ne voit, plus personne ne s'émeut...") ne suffisent pas à me reconnecter durablement avec l'intrigue. Je trouve le propos trop confus, noyant le fil narratif. Faut-il se raccrocher à Harold, la figure de l'écrivain qui se voit pourtant gratifier d'une belle baffe critique ("Harold Cordell ne prend même plus la peine d'écrire, il se contente de se gratter la tête et de vendre ce qu'il a sous les ongles"... je la ressortirai celle-là, ha ha). Et ce n'est pas la tirade de fin qui éclaire ma lanterne.



Un grand moment de solitude, donc. J'ai même hésité à relire Saga pour savoir si c'était moi qui avais changé... et puis j'ai renoncé. A quoi bon ? Saga reste un énorme souvenir. Et le résultat est là : je n'ai pas compris grand-chose à ce nouvel opus. Et puis je suis tombée sur un papier tout frais signé Rémi Noyon dans l'Obs de cette semaine qui se termine ainsi : "Le livre laisse un étrange malaise, comme après une overdose d'épisodes regardés trop vite, dans une frénésie addictive, ce qui signifie peut-être qu'il est réussi. Ou alors, qu'on n'a rien compris. C'est possible aussi". Alors, je me suis sentie moins seule.



Désolée, Tonino, pas cette fois.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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L'Outremangeur

Richard Selena ne mange pas , il bâfre...

Aussi efficace que raillé , ce flic imposant à l'appétit gargantuesque affiche désormais 160 kilos au compteur .

Alternant réunions mutiques sur le sujet et crises incontrôlables , le constat est là , sans appel , deux ans de sursis grand max avant d'aller enquêter sous d'autres célestes cieux...

L'ange providentiel ? Elsa , jeune femme à la chevelure blonde comme les blés qui , pourtant , pourrait être fortement impliquée dans une affaire de sang . Décidant de passer outre sa légendaire éthique personnelle , il lui fera alors une bien étrange proposition qui pourrait bien , non pas changer la face du monde mais bel et bien éclaircir un futur commun assurément prometteur de bien tristes heures...



Benacquista construit ouvertement un récit sur le thème de La Belle et La Bête .

Basé sur la rédemption et la résurrection , il se dévore plus qu'il ne se lit , forcément...

Originale et bien construite , l'histoire intrigue immédiatement un lecteur affamé de réponses .

Instaurant une diète sévère niveau rebondissements , Benacquista régale de par sa maîtrise narrative et son faux rythme accrocheur .

Un coup de crayon et une mise en page classique suffisent à ferrer , susciter la curiosité pour donner l'envie de dérouler jusqu'à un final somme toute évident...

Amateurs de personnages torturés , gangrénés par un douloureux passé fondateur , partez à la rencontre de cet Outremangeur hors norme qui devrait combler vos louables appétits en chroniques atypiques...

Scénarisé pour le 7e art par Binisti en 2003 et offrant à sir Cantona le premier rôle , l'oeuvre reste plutôt fidèle en permettant de passer un très agréable moment...



L'Outremangeur : à table !

http://www.youtube.com/watch?v=so9DBHCo64Q
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Nos gloires secrètes

Tonino Benacquista m’enchante, me fait rire, me donne à réfléchir, me pose sur une tranche de quotidien, m’enlise dans une vie.



A travers ces six nouvelles, il virevolte de l’ironie la plus pure à la tendresse, tout en faisant un crochet par l’autodérision. Ses personnages sont de tous les âges et de différentes conditions sociales, mais ça, on s’en fiche, car la chute est spectaculaire et révèle bien des secrets enfouis dans les petits cœurs…



J’ai passé un excellent moment et moi qui détestais les récits courts, je suis devenue une adepte assumée et complète du genre de la nouvelle, grâce notamment à cet auteur ! C’est ma gloire secrète…

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13 à table ! 2022

Un petit recueil agréable à lire, ce sont en principe des auteurs que j'apprécie. Ce que j'apprécie moins ce sont les nouvelles, trop court j'ai à peine le temps d'entrer dans l'histoire qu'elle est terminée et j'en redemande !

Ma préférée fut celle de Karine Giebel.

Je m'y suis mal prise j'aurais dû en lire une de temps en temps sans m'acharner sur le livre complet, je saurai pour une prochaine fois.

Un conseil aux futurs lecteurs, quelque soit l'année, lisez une nouvelle, digérez la avant d'entamer la suivante, c'est la meilleure façon de les apprécier.

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Romanesque

N'est pas Voltaire qui veut, et Tonino Benacquista, si doué pour les scénarios de films, si fin dialoguiste, a beau avoir de l'imagination, de l'humour et une solide culture qui lui permet de faire des clins d'oeil point trop appuyés à quelques auteurs de référence, il a du mal à s'improviser conteur philosophique...

On l'aimait mieux dans un genre plus carré, plus codé comme le polar ironique où il était à l'aise comme un sicaire de la maffia dans Naples.



L'idée de départ était savoureuse: un jeune couple amoureux vit si pleinement sa passion, avec une telle constance, un tel enthousiasme, qu'il dérange absolument toutes les institutions, toutes les époques, et jusqu'aux instances suprêmes de la religion: ni Dieu, ni Diable ne supportent cette exclusivité absolue donnée à la passion...Chacun s'évertue à les poursuivre, ils subissent mille avanies, mille martyres même, mais d'époque en époque, de continent en continent, ils fuient ensemble ou partent, chacun de son côté, à la recherche de leur alter ego, sans lequel aucune vie, aucune mort n'est supportable. Ce faisant, ils sèment sur leur route leur légende, qui devient récit, fable, spectacle.

Roman... l'essence de l'amour étant éminemment romanesque!

Benacquista a du style -il écrit même joliment bien, troussant la fable à l'ancienne avec un vrai talent- il avait un sujet - les "feux de l'amour " seront toujours, quoiqu'on fasse, des brûlots révolutionnaires et...une inépuisable mine pour les plumitifs de toute espèce - mais il a tellement compliqué sa trame qu'on s'y perd..les mises en abyme successives deviennent vertigineuses, la course-poursuite à travers l'espace-temps systématique et fastidieuse, quant à la critique sociale ou politique, à peine est-elle esquissée, qu'elle est déjà oubliée..

Qui trop embrasse...

J'ai ri, j'ai souri...mais je ne pouvais m'empêcher de me demander comment l'auteur allait pouvoir faire durer cette folle randonnée sur plus de 200 pages sans me lasser..

L'apologue du conte est assez maigrichon et convenu, et n'a pas la saveur cynique de la "morale" de Zadig ou de Candide.

Les personnages -fable philosophique oblige- ne sont que des silhouettes sans grand caractère, sans relief...Rien ne nous y attache, ni ne nous en repousse non plus..

On passe, somme toute, un agréable moment dont on regrette qu'il n'ait pas plus de fond ...ou moins de pages!

Merci aux éditions Gallimard et à Masse critique pour cette découverte.

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Tout à l'ego

Formidable, toujours !



Je ne mets pas un 10/10, pour deux raisons valables. La première, c'est que Benacquista, s'il passe sur ce site, risquerait d'avoir la grosse tête ! Evidemment ! La seconde, beaucoup plus modeste, est que le risque de trouver mieux que Benacquista existe, et si je lui mets le 10 à lui, je ne pourrais décemment pas l'attribuer une seconde fois à un auteur meilleur. Alors, ce sera presque 10.



10, comme les nouvelles qui composent ce recueil. La première, La boîte noire, est à l'origine du film dans lequel a joué José Garcia. Vous connaissez donc l'histoire. La Volière raconte ensuite la volonté d'un homme qui, au crépuscule de sa vie, demande à être enterré à la Volière. La troisième nouvelle, Le temps du blues, est celle que j'aime le moins, mais un homme parvient à arrêter la pluie en se concentrant, à essayer, donc. Transfert nous parle de couple et de tromperie, sujet très présent dans ce recueil. La pétition nous conte l'histoire abracadabrante, et qu'on ne souhaite à personne, d'un reporter en charge d'une pétition. J'ai adoré. La sixième nouvelle nous plonge dans le cauchemar auquel tout le monde craint d'être, un jour, embrigadé, face aux forces de l'ordre. Savez-vous ce que vous faisiez Le 17 juillet 1994, entre 22 et 23H ? Nous revenons aux difficultés des hommes en couple avec Bobinages, et une sombre histoire de cassette coincée dans un magnétoscope. Nous faisons ensuite un saut dans la vie si particulière d'un paparazzi faisant équipe avec une call-girl, dans Un soir d'été un sédentaire. Les dernières lignes ont déclenché chez moi un frisson, qui a parcouru mon dos de la nuque au coccyx. Opportune revient une dernière fois sur les difficultés de conserver un couple qui marche dans la durée, et enfin, QI nous glisse dans la peau d'un enfant de 9 ans, surdoué, qui s'emmerde dans le monde des enfants.



Et bien je vous le dis, une fois de plus, Tonino Benacquista a écrit une merveille. Si vous n'avez jamais lu, vous devez réparer, vraiment.



A lire également : Saga, Quelqu'un d'autre, Malavita



http://www.critiquelibres.com
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Dieu n'a pas réponse à tout, tome 3

Dans ce 3e tome de "Dieu n’a pas réponse à tout", qu’on n’attenait plus, Dieu montre qu’IL sait déléguer :

- Gandhi doit apprendre les valeurs spirituelles à un requin des affaires multimilliardaire.

- Michel Audiard doit transformer un misanthrope sarcastique en philanthrope compatissant.

- Maria Callas doit aider une adolescente à éviter les dangers du show-business à commencer par elle-même.

- Victor Hugo doit guider un criminel repenti sur la voie de la véritable rédemption.



Tonino Benacquista multiplie à l’envie les aphorismes véritables mines à citation, et les graphismes de Nicolas Barral sont toujours aussi sympathiques. Alors certes les situations se répètent de tomes en tomes et de récits en récits, mais je ne me lasse toujours pas. Le plaisir de la découverte n’est plus là mais la formule est toujours aussi supracool, avec Dieu qui en Directeur du Personnel de l’humanité continue de piocher dans les âmes à sa disposition pour réaliser du coaching divin et remettre les brebis égarés dans le droit chemin…
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Tout à l'ego

Découvrir un auteur de romans en commençant par un recueil de nouvelles est un enjeu : le risque est de passer son chemin rapidement , mais pas cette fois. Immédiatement sous le charme de ces histoires, puisées dans l’univers familier du quotidien, on est dès les premières phrases accroché par le thème, qui derrière son apparente banalité laisse entrevoir des développements inattendus.



De l’homme qui se réveillant d’un coma a révélé son intimité à une infirmière qui a tout noté et qui « à force de se chercher, est devenu un autre », aux dernières volontés sibyllines d’un mourant qui souhaite être enterré près de la Volière, en passant par le looser au talent unique et dérisoire, vérifiable par temps de pluie, ou encore (et c’est ma préférée), une façon très originale de tromper son épouse sous ses yeux et impunément. Le magnétoscope peut aussi se révéler nocif dans la vie d’un couple….



Le ton est juste, l’autodérision permet le recul sur ces situations souvent inconfortables, parfois humiliantes, toujours plausibles.



Et pour en revenir à l’hypothèse décrite plus haut, à peine le recueil fermé, c’est Malavita que je découvre avec le même plaisir mais cette fois pour 204 pages pour une seule histoire.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Malavita

Chronique d’une rencontre ratée !



C’est avec ferveur que j’avais décidé de m’attaquer à la lecture de Malavita, de Tonino Benacquista, dont j’ai plus qu’adoré l’excellentissime Saga.



C’est l’histoire d’une famille américaine venue s’installer dans un petit village de Normandie à cause du père, Fred Blake, ancien mafieux, qui a témoigné contre d’autres mafieux qui du coup veulent sa peau. Dans le cadre de ce programme de protections des témoins, l’ensemble de la famille doit se faire le plus discret possible. Tout se passe bien jusqu’à ce que Fred décide de se prendre pour un écrivain et commence à attirer l’attention sur eux. Quand un insoluble problème d’évacuation des eaux s’en mêle, chassez le naturel, il revient au galop…



Un livre plutôt bien écrit et l’annonce d’une adaptation avec Robert De Niro et Michelle Pfeiffer, deux acteurs de talents que j’adore, rien n’y a fait. Je ne sais pas vraiment comment l’expliquer mais je n’ai pas accroché, des longueurs, je me suis parfois ennuyé et j’ai lu en diagonale sur la fin. C’est toujours une déception quand on a très, peut-être trop, envie de lire un livre et que la rencontre ne se fait pas. Dommage !


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Saga

A celui qui se sentirait une âme de scénariste, ce roman est pour lui !

4 personnes, qui au départ ne se connaissent pas, sont recrutées pour écrire une série pour la télévision française, càd " n'importe quoi, tout ce qui vous passe par la tête, de toute façon ce feuilleton n'est pas destiné à être vu. Il sera diffusé à raison d'un épisode quotidien de cinquante-deux minutes, entre quatre et cinq heures du matin(...). Et pourquoi écrire, alors? "A cause des quotas...Ces conneries de quotas obligatoires de création française ! Création française...Rien que la réunion de ces deux mots m'écorche la langue. A part vous, les scénaristes, à qui ça peut faire un peu d'argent, ça intéresse qui, la création française?"

Le ton est donné...Ces 4 scénaristes vont s'en donner à coeur joie, puisque de toute façon, même la vie mondaine leur est refusée : "Un scénariste, même s'il intervient au tout début d'une aventure, passera toujours en dernier. Le monde entier n'a d'yeux que pour les acteurs. Un scénariste, ça fabrique du rêve mais ça ne fait pas rêver."

Ils vont donc libérer leur imagination à s'en déchaîner les neurones : "Inutile de chercher à savoir si la Saga dérive ou garde le cap, c'est comme s'il y avait à bord quatre capitaines fous qui prennent le contrôle des machines quand bon leur semble. Mon Dieu, pardonnez-nous, nous ne savons pas ce que nous faisons. Parfois, j'ai l'impression qu'il s'agit d'une écriture automatique à la façon de Dali et Bunuel, nous évoquons tout ce qui nous passe par la tête et abandonnons d'emblée ce que les autres rejettent sans qu'ils aient besoin de le justifier. Comme des enfants à qui personne n'interdit rien, nous nous amusons à repousser les limites de la décence et personne ne vient nous taper sur les doigts."

Cette "saga" les fera passer par toute la gamme des sensations.

Au début, la déprime de l'écrivain non lu, de l'artiste non reconnu ou de ... : "Il est facile d'imaginer la déprime d'un boulanger qui s'évertue à faire son pain tous les matins sans que personne ne le mange jamais."

Puis l'impression de folie douce, de ne pas adhérer au réel tout simple mais d'y chercher la complication : "Le travail du scénariste n'est pas très éloigné de celui du paranoïaque. Tous deux sont des scientifiques du soupçon, ils passent leur temps à anticiper sur les évènements, imaginer le pire, et chercher des drames affreux derrière des détails anodins pour le reste du monde. Ils doivent répondre à toutes les questions et prévoir les réactions d'autrui avec la même crainte de se faire piéger. "

Ensuite un certain désabusement pour arriver enfin au (non)-contrôle de la gloire...

Jubilatoire et éducatif ! Tout est pesé, décortiqué. La réaction des spectateurs, les relations avec la famille, les voisins, les amis, le patron, les acteurs, les journalistes...

L'après-"Saga" elle aussi est explorée, c'est peut-être cela qui tire en longueur.

Mais c'est effarant. Oui. Irréel? Ou plus que réel?
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Le 1 nouvelles - 2017

Ailleurs...Ce mot évoque irrésistiblement pour moi les merveilleux nuages de Baudelaire. Et plutôt que vers un espace géographique lointain, il m'emmène dans les méandres du rêve et de l'imagination.



C'est le mot à partir duquel les différents auteurs réunis dans ce recueil ont écrit une nouvelle ( à l'exception des textes de le Clézio et Orsenna qui proviennent d'oeuvres antérieures). Toutes ces nouvelles ( 11 en tout) m'ont plu, certaines ont bien sûr eu plus de résonance en moi.



Les "rats de rue" de le Clézio, enfants mexicains passant la frontière par les égouts , nous serrent le coeur. En écho, " La jetée", de Nathacha Appanah présente de façon sensible le destin cruel de jeunes pauvres, dans un pays indéterminé, dont le seul moment de joie est leurs retrouvailles sur la jetée, leur ailleurs.



Deux autres textes ont capté particulièrement mon attention : tout d'abord, la très émouvante " fin de l'insouciance" de Karine Tuil, où elle trace avec amour le portrait de son père, disparu justement après la publication de son livre " L'insouciance" . Et la magnifique rencontre du personnage féminin de Catherine Poulain avec un chevreuil, au sein de la forêt canadienne.



Lydie Salvayre et Véronique Obaldé n'ont pas , à proprement parlé, écrit une nouvelle, ce sont plus des réflexions, fort intéressantes, sur cet écartèlement ambivalent entre la recherche d'un ailleurs et la volonté de rester ici.



Véronique Obaldé note:" Ailleurs, pour moi, depuis l'enfance, c'est l'autre nom du désir et du rêve ". Je suis assez proche de cette définition. Et pour vous, qu'est-ce que l'ailleurs?
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Porca miseria

Pour commencer cette critique, je tiens à remercier chaleureusement les éditions Gallimard et Babelio pour leur confiance dans ce partenariat Masse Critique.



Dès l'annonce de la sortie de ce livre, j'étais curieuse de voir comment Tonino Benacquista, ce romancier discret à l'esprit malicieux et aux écrits efficaces pourrait se dévoiler dans un récit plus intime. Il est peu commun pour des écrivains de se raconter de leur vivant, mais on reconnaît aussi la pudeur dans la stratégie d'écriture qu'a été celle de Benacquista. Se raconter en racontant les siens. Bien joué Tonino !



Ce qui m'a aussi attiré c'est cette expérience de déracinement et l'arrivée en région parisienne, qui a aussi été vécue par mes grand-parents un peu plus d'une décennie plus tard. Donc à travers Elena et Cesare, je pense que (consciemment ou non) j'ai cherché à retrouver mes grands-parents. Mais qu'importe, fermons cette parenthèse !



Tonino Benacquista raconte presque moins l'histoire de ses parents que sa relation complexe avec la langue française qui aurait dû être "100% naturelle" - puisqu'il est né en France, mais en réalité, le français était en concurrence avec le dialecte parlé chez lui - et l'école (l'institution qui incarne, par excellence, la langue française).

Il décrit d'ailleurs très bien comment les enfants Benacquista deviennent à la fois traducteurs et ambassadeurs de cette langue à laquelle les parents résistent comme ils peuvent , par fidélité à leur identité. Tonino Benacquista montre aussi comment l'acquisition de cette langue cristallise les enjeux de réussite et d'intégration pour les enfants de la famille. Rien n'est linéaire et beaucoup de choses paraissent contradictoires ( j'imagine, pour qui n'auraient pas cette expérience inscrite dans leur histoire familiale). Pour ma part, ce que j'ai trouvé absolument génial c'est de voir la façon dont Benacquista met tout cela en scène et nous amène à comprendre comment la cohabitation de ces deux langues, de ces injonctions contraires et les espoirs et frustrations des parents ont conditionné le sentiment de malaise des enfants :

- ils parlent français comme les autres "vrais français" pourtant leur expérience, leur enfance est différente

- parler le dialecte, la langue des parents les rattache à la terre originelle, mais l'expérience qu'ils en ont est "édulcorée"

D'autant plus qu'Elena et Cesare oscillent sans cesse entre le passé idéalisé, le présent contrarié et le futur qui angoisse. le tout, très bien écrit, ce qui ne gâche rien.



Alors, le refuge du jeune Tonino finit par s'imposer, pas comme une évidence, mais à mesure d'expériences : la lecture. C'est dans les romans ou les nouvelles qu'il finit par aimer que le jeune Tonino comprend ce que c'est d'être un citoyen du monde et un être humain. J'ai bien rit en lisant les critiques qu'il fait de certains classiques illisibles et déconnectés de sa réalité qui le "gonflent" franchement.



Les réflexions sur l'école et la lecture de cet ancien collégien (et lycéen) qui était loin d'être le premier de la classe et pas toujours aussi studieux que certains profs auraient aimé le croire, devraient être lues par beaucoup de nos enseignants de l'Education Nationale et surtout leurs dirigeants car elles sont plus vraies et plus éclairées que toutes les réformes qui passent et sont passées.



J'ai été touchée par ce récit où l'imaginaire est devenu le vrai "chez lui" de l'auteur ainsi que son expérience d'apprentissage sur la vie (à un moment où les parents ont trop de frustrations à gérer) - et j'ai déjà beaucoup conseillé ce livre.
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Porca miseria

Dans ce roman autobiographique, l’auteur raconte son enfance auprès de ses parents Cesar et Elena .

Parents italiens venus chercher une vie meilleure en France en 1954 ,ça commence mal , c’est l’hiver le plus froid .

Comme beaucoup d’immigrés de la première génération , la greffe ne prendra pas , César et Elena vont parler toute leur vie un étrange sabir franco-italien , enfin italien c’est beaucoup dire car ils parlent un dialecte assez éloigné de la langue parlée à Rome .

Le couple est mal assorti , à la maison c’est souvent des disputes ,des ressassements ,des regrets infinis .

Il y a aussi les enfants , Giovanni , le frère aîné et les trois sœurs , enfin Tonino lui-même, le dernier né , seul à être né en France .

C’est parfois un roman ardu , qui semble décousu , l’auteur invente d’autres destins , la fiction a tout les droits n’est ce pas .

Il raconte son rêve d’enfant de devenir écrivain , rêve qu’il réalisera mais là aussi , il ne cache pas le prix à payer .

Le chemin difficile pour enfin apprécier la lecture alors qu’une de ses sœurs dévore les livres , ayant trouvé le meilleur moyen à sa disposition pour s’évader, ah comme je le comprends .

Tous les immigrés ne font pas fortune , beaucoup restent dans cet entre-deux , ce paradoxe de l’immigré comme le dit si bien le romancier , devenus hélas étrangers en Italie et toujours étrangers en France .

Le parcours de l’auteur en est encore plus admirable , son écriture est très belle , fouillée .

Si je devais émettre une petite réserve , ce serait que j’ai eu l’impression d’une certaine retenue de l’auteur , comme si se dévoiler était trop difficile .

Enfin , une belle découverte malgré tout .

Je remercie Babelio pour cet envoi lors du dernier Masse critique.
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Malavita

Il n' y avait bien sûr que Robert de Niro pour jouer le rôle du héros principal de Malavita, un père de famille américain nommé Frederick Blake mais dont le vrai nom est en réalité Giovanni Manzoni, fraîchement débarqué à Cholong-sur-Avre un trou paumé - et fictif- de l'Eure.



Et je vais de ce pas me procurer le film car une fois n'est pas coutume, en visionnant la bande annonce, je me suis dit que je prendrai certainement plus de plaisir à voir le film qu'à lire le livre.



Ce n'est pas que le livre est déplaisant : il est plutôt bien écrit et amusant mais je me suis parfois ennuyée, trouvant l'intrigue longue à se mettre en place. J'ai regretté également le peu de place accordée aux membres de la famille de Giovanni : Maggie, la mère, plutôt lasse des turpitudes de son mari et ses deux enfants ados Warren et Belle, dont le caractère bien marqué mériterait qu'on s'attarde un peu plus sur leurs faits et gestes.

Il y a cependant des passages savoureux qui vous mettent le sourire jusqu'aux oreilles et rien que pour cela, je ne serai pas contre un petit deuxième...ça tombe bien, il y a une suite : "Malavita encore" !
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13 à table ! 2021

Depuis sept ans, rendez-vous est pris pour 13 à table! chaque automne. Un livre acheté, c'est quatre repas offerts aux Restaus du Cœur. Une belle initiative qu'on aimerait pourtant tellement voir disparaître pour cause d'inutilité. Hélas, avec la pandémie de Covid 19 et la crise économique en découlant, cette nouvelle campagne marque au contraire une recrudescence des personnes ayant besoin de l'association créée par Coluche.



Comme chaque année, des auteurs prêtent leur plume pour la bonne cause. Parmi eux, on retrouve les habitués comme Maxime Chattam, Françoise Bourdin ou le duo Ravenne-Giacometti. Et il y a les "petits nouveaux" comme Olivia Ruiz. Et ceux qui n'y sont pas cette année telle Karine Giébel.



Comme chaque année également, les histoires sont construites autour d'un thème. C'est le premier amour pour la cuvée 2021. Qu'ils l'abordent de manière nostalgique, loufoque, originale ou amère, les écrivains tissent des récits où l'émotion a la belle part, amour oblige.



Contrairement à d'autres années, je n'ai pas eu cette fois-ci de véritable coup de cœur de lecture. Aucune ne m'a certes ennuyée mais aucune ne m'a non plus complètement emballée. J'ai trouvé l'ensemble assez inégal, parfois convenu, voire plat pour certaines.

Je retiens néanmoins "Heureux au jeu..." de Leïla Slimani et la chute orchestrée avec maestria par messieurs Ravenne et Giacometti dans "Le premier sera le dernier".



Un dernier mot pour admirer la belle couverture signée Riad Sattouf qui a elle seule permet une bienvenue bouffée d'oxygène et de rêverie doucement colorée dans la morose grisaille actuelle. Merci beaucoup Monsieur Sattouf pour cette échappée.



Merci et bravo à tous les écrivains et à ceux qui participent à la parution de ce recueil.



Merci et bravo à tous les bénévoles des Restaus du Cœur qui mettent tant d'ardeur et de bienveillance dans leur rôle.



De beaux gestes qu'on peut tous, lecteurs compulsifs ou occasionnels, perpétuer en achetant cet ouvrage.
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Trois carrés rouges sur fond noir

« La blanche et la rouge viennent s'épouser dans un angle du tapis... »



C'est beau le billard. J'adore. C'est une danse si sensuelle. Antoine aussi est passionné. Tous les jours à 18h, il décroche et court retrouver ses potes au club. Des fanas aussi. Et les parties s'enchaînent jusqu'à oublier les heures dans la lumière rose au-dessus des tables vertes pour ne plus voir que les blanches et la rouge. Tout le corps concentré dans le mouvement pour réaliser le point parfait. Tout le corps. Si par un malheureux hasard, une partie du corps n'est pas dans la partie, rien ne va plus. Mais les amis sont là. Avec leur humour, ils peuvent aider Antoine.



« Je regarde le sol, dépité. Et malgré moi, un petit gloussement m'échappe.

- Vous voulez ma main sur la gueule ? J'ai dit.

- Non ! Jeux de main, jeux de vilains !

C'est le coup de grâce. »



Mais il reste l'obsession d'Antoine. Qui a bien pu voler la toile dans la galerie où il travaillait ? Un passé, car Antoine a perdu son travail. Un peu de lui aussi. Ce n'est pas un simple vol pour Antoine. C'est une partie de lui qu'on a volée dans l'affaire. Il se lance donc à la recherche du voleur et joue sa dernière partie.



« La partie folle devient une ode au surpassement. L'éclopé qui lutte, le profane qui découvre. »



Mais qui est l'éclopé, qui est le profane dans ce roman ? Je sais et la réponse n'est pas forcément aussi simple. J'ai vraiment bien aimé ce livre.

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Dieu n'a pas réponse à tout, tome 2

Toujours planqué dans son bureau Dieu regarde le monde, et il voit parfois des choses qui ne lui plaisent pas. Du coup il se demande comment aider, alors il fait appel a des gens connus qui ont véçus sur terre et connus de tous. dans cet épisode il fera appel a Miche-Ange, A Agatha Christie, à Cyrano de Bergerac, a u coupe ginger Rogers er Fred Astair et enfin a Ernest Hemingway.



C'est toujours assez drôle, et malin... encore une fois de ce tome deuxcomme du tome un : j'en dirais une BD qui fait du bien
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La Boîte noire et autres nouvelles

J'avais découvert Tonino Benacquista avec Malavita, que j'avais adoré, et je poursuis avec ce recueil de nouvelles, d'une centaine de pages qui m'a une nouvelle fois conquise.



Le recueil s'ouvre sur La boite noire qui donne son nom au recueil. On y découvre un homme qui après un accident de voiture passe une nuit dans le coma :

"Il y a eu cet énorme rayon de lumière. J’ai senti que mon corps s’élevait à l’aplomb, dans les ténèbres, à une vitesse folle. J’ai eu peur de heurter une borne invisible du cosmos. Un souffle d’air chaud m’a ramené sur terre et m’a couché, lentement, au beau milieu d’un pays d’horreur. Là, immobile, incapable de me hisser sur mes jambes ou même d’ouvrir les yeux, je n’ai pu que les entendre : chiens hurleurs et loups affamés, hyènes meurtries au rire aigre, feulements de fauves autour de ma carcasse. Le silence et l’oubli ont mis des siècles à tisser un cocon où, enfin, j’ai pu me lover tout entier.

Jusqu’à ce qu’un Dieu de miséricorde me rende la vue.

Et la vie."

Il est dans un coma léger qui le fait parler et l’infirmière prend note de la totalité de son monologue. Il va donc découvrir ce que son inconscient a a lui révéler. "On se demande souvent ce que l'on ferait si la chance nous était donnée de lire notre avenir. Je sais aujourd'hui que connaître son passé a quelque chose de bien plus extraordinaire. La peur du lendemain est une plaisanterie comparée à celle de la veille. Et le destin n'est rien qu'un peu de passé en retard." C'est une nouvelle passionnante et surtout pleine d'humour.



Vient ensuite La Volière, l'histoire d'un homme qui part en Hongrie au chevet de son oncle mourant. Celui-ci lui livre une dernière volonté, vouloir être enterrer près de la volière. Le neveu a donc trois jours pour comprendre ce que cela signifie. C'est une nouvelle très émouvante.



Dans Un Temps de blues, c'est un homme accoudé au bar qui se livre a nous, nous fait par de ses doutes. C'est une nouvelle qui fait réfléchir.



Dans Transfert, on suit un couple ensemble depuis de très longue année : "- Tu as bien dormi, Minou ? Minou c’est Catherine, la femme de ma vie, je l’ai épousée il y a douze ans. Elle se plaint depuis longtemps d’avoir les fesses qui tombent et cherche à m’en persuader, mais je note aucune différence. [...]"

C'est l'homme le narrateur et sa femme le pousse a faire une thérapie pour soigner sa dépression. Mais c'est une forme bien particulière de thérapie qu'il va choisir. J'ai adoré cette nouvelle, la chute est superbe et m'a beaucoup fait rire.



Le recueil se referme sur La Pétition, la nouvelle la plus longue mais sans aucun doute la nouvelle que j'ai le moins apprécié. On y rencontre un journaliste qui s'apprête a faire une grande interview mais les événements s'enchaînent de manière totalement imprévu.



Voici un excellent recueil de nouvelles, l'auteur m'a encore une fois conquise par sa plume.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Porca miseria

Tonino Benacquista sort de la fiction avec Porca Miseria pour parler de la vraie vie. Du moins ,de la sienne et de sa famille,de ses origines .

A travers cette histoire il dessine son fil d'Ariane. Contrairement à de nombreux auteurs il décrit combien la lecture a été pour lui une contrainte,un déplaisir et même un obstacle pour être lui même sans devoir tricher. Paradoxalement ( ou pas!) Il a très vite eu le désir d'écrire. Le contexte familial est mortifère,ses parents sont bien trop repliés sur leur misère intérieure pour aller vers leurs enfants. Alors,leur raconter des histoires n'est même pas pensable ! C'est peut-être ce manque qui nourrit le besoin de fiction chez Tonino , le désir de créer un autre monde.

Le dévoilement de ses fragilités,de celles de sa famille bien loin du romanesque, est touchant et ne bascule jamais dans la complaisance ou le pathos.

Et comme le naturel revient paraît il au galop,Tonino ne peut se priver du plaisir d'ajouter à cette Biographie,comme un bonus, quelques scénarios fictifs de ce qu'aurait pu être sa famille si...

Après cette lecture,je revisite différemment certaines scènes des romans de l'auteur et je ressens l'envie de m'y replonger.
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